L incroyable hold-up d Ambérieu-en-Bugey
65 pages
Français

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L'incroyable hold-up d'Ambérieu-en-Bugey , livre ebook

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Description

L’inspecteur principal Victor Hugolin est chargé par son chef le commissaire Helle d’effectuer discrètement une contre-enquête au sujet d’un mystérieux hold-up qui s’est produit dans la gare de triage d’Ambérieu-en-Bugey. Au fur et à mesure que son enquête avance, ses soupçons le dirigent vers un de ses amis de résistance : Jacques Briançon, ancien prêtre ouvrier.


Est-il coupable ou bien manipulé ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 mars 2022
Nombre de lectures 1
EAN13 9782381539607
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’incroyable hold-up d’Ambérieu-en-Bugey
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
Raymond Pierre Communod
L’incroyable hold-up d’Ambérieu-en-Bugey
1961 – Une enquête de l’inspecteur Victor Hugolin



Toussaint 1962 internat Saint-Joseph
Prière de Victor Hugolin aux victimes.
Frère Jacques, tu ne sonneras plus matines
Pour des élèves mal aimés, aux pensées mutines
Plus de complicité, de confiserie avec frère François
L’intendant n’est plus là, Dieu ! Il doit être chez toi
Plus de prières dans cette chapelle glaciale
Mais des chants dans la cour donnant une ambiance conviviale
«   Curés rouges   », anciens prêtres ouvriers vous devinrent professeurs
Pour des êtres brisés que l’on disait sans cœur
Vous chers amis qui avez combattu l’intransigeant
Vous avez su donner l’amour à l’enfant de l’occupant
La honte planait sur leur tête
Amis vous les avez accueillis dans une atmosphère de fête
Lundi 6 novembre 1961 : Quartier Vauban Lyon 6 e .
Maurice Villard avait remonté le col de son duffel-coat, il sortait de la «   grande maison   » lieu où il travaillait, autrement dit le «   commissariat central   » pour le commun des mortels. La journée était grise avec des traces de brouillard que les quais du Rhône tout proches amenaient, rendant glissant les pavés qui recouvraient les rues, aggravé par une température négative, qui flirtait avec le zéro degré.
Sa main droite sortit de la poche de son manteau trois-quarts pour se saisir de la poignée en laiton polie par maintes palpations de la porte de chez «   Ginette   » gargote de quartier, mais surtout annexe intemporelle du commissariat du 6 e arrondissement de Lyon. En ce lieu, il n’y avait pratiquement plus de grade, tous avaient le même niveau devant un demi de bière, un canon de Beaujolais ou d’un «   Côte   ». Mais aujourd’hui compte tenu de la météo, c’était le Viandox qui faisait fureur pour la majorité des consommateurs, seuls des hauts gradés à la paie suffisamment garnie se permettaient des grogs double dose ou entamaient un petit mâchon composé ce matin par une tête de veau sauce gribiche. L’atmosphère était cordiale et chaude, où ronronnait comme un greffier en cour d’assises après un bon repas, un radiateur gaz Auer type RN 10 avec ses éléments en fonte émaillée couleur marron foncé. Maurice aimait cette ambiance, mais surtout c’était l’odeur qui s’en dégageait. Ce n’était pas les effluves acides du vin, ni celles plus corsées du café, ou aigrelette du tabac froid qui lui amenait le sourire aux lèvres, c’était tout simplement le plat du jour que le mari, ou l’amant de Ginette préparait dans sa cuisine : Pot au feu à la mode «   Gigi   », recette revue et corrigée où le Claude n’hésitait pas à rajouter dans les légumes et la viande de bœuf, de magnifiques tranches de lard fumé et des saucisses de Morteau dans son plat. Souvenir d’une mère franc-comtoise où le fumé faisait partie d’une culture alimentaire.
Mais à l’heure actuelle, ce n’était pas la cuisine de Claude, ni le sourire enjôleur de Ginette qui amenait le policier en ces lieux. Il avait une mission et se dirigea illico vers le comptoir pour y interpeller la patronne. Bonjour dame Ginette ! Tu n’as pas vu Victor, le patron le demande, à moins que ce grand «   gognand   » soit encore en train de donner un cours de sciences naturelles à ta nouvelle serveuse ardéchoise. Ça m’étonnerait mon petit Momo, depuis que Victor est avec Aline, il ne vient plus renifler les jupons de mes serveuses. Cette infirmière doit lui pomper la sève jusqu’à la moelle. Ah bon ! Pourtant il me paraît bien serin et en pleine forme l’animal. Blague à part, ton petit moineau est au fond de la salle avec un de ses indics. Je te mets un petit blanc Momo, c’est la maison qui te l’offre, enfin moi… Merci ma belle ! Je reviens. Un de ces jours, il faudra bien que l’on fasse nos comptes et que je te remercie à ma façon. Si cela te dit, un petit ramonage te ferait le plus grand bien, ta cheminée aurait un meilleur tirage. Ce ne sera pas de refus… reprit Ginette avec un sourire à faire dégivrer un frigo américain. Je te dirai quand à l’avance, Claude va chercher sa viande aux abattoirs le jeudi après-midi et termine sa tournée dans un boxon de la Guille…
Villard plongea dans la foule comme il l’aurait fait sur le ponton vers le pont Lafeuillée lorsqu’il allait se baigner dans la Saône. Se frayant un passage parmi la clientèle agglutinée au bar, en train de pérorer sur les pronostics du Tiercé de l’après-midi, il parvint à se propulser jusqu’à la table de son collègue Hugolin. Là se trouvait un Nord-Africain d’une trentaine d’années qui gesticulait, brassant l’air avec ses bras comme un moulin à vent, devant Victor Hugolin insensible, muté dans la position d’un sage, un peu comme un juge sous son chêne. Seul un sourire un peu interrogatif vint s’inscrire sur son visage, à la vue de Maurice Villard. Bon ! Je crois que l’on a fini pour aujourd’hui mon petit Ahmed, et arrête de te faire du souci pour ta petite famille. Je t’ai promis de t’aider à trouver un logement décent, je n’ai qu’une parole, tu me connais espèce de vieux chibani. Je ne t’ai jamais laissé dans la merde. Promis, je vais donner un coup de fil à une de mes connaissances qui bosse dans les bureaux des HLM, tu ne passeras pas un troisième hiver dans le bidonville de la Feyssine à Villeurbanne, la Duchère te convient ? Je fais le nécessaire… Et toi, tu n’oublies pas de me rencarder sur ce que mijotent les habitués du café «   L’étoile du sud   » du quartier de la «   Grande Côte   ». Alors qu’est-ce qui t’amène Maurice ? Ce sont les formes de notre petite Ginette qui t’attirent en ce lieu de débauche ? Pas du tout, quoique pour Ginette… Le patron veut te voir tout de suite, sans délai. Il a eu la visite d’un ponte du ministère de la Justice de Paris, accompagné du procureur de la République Gaston Veillogrin. Oh là ! Qu’est-ce qu’Helle mijote avec des malfaisants de haut rang, encore des emmerdes en perspectives. Je me disais bien que ce calme relatif n’allait pas durer. J’espère qu’ils ne vont pas me renvoyer en Algérie, j’ai fait mon temps, de toute façon d’ici peu tout sera fini. Terminé les colonies, chacun chez soi et tout le monde sera content, que ceux qui ont collaboré avec nous restent avec nous et que les autres aillent se faire voir ailleurs. Ils ont voulu leur indépendance et bien qu’ils en profitent, c’est comme ça que je vois les choses, s’exprima l’inspecteur principal Hugolin. Tu ne viens pas avec moi, dit-il à Villard. Euh, non ! Ginette m’a offert un petit blanc, le temps que je le déguste et que je papote un peu. Tu sais elle se confie à moi, ses petits secrets, ses emmerdes, alors je la laisse se dévoiler, je suis un peu son confesseur… Avoue ! Elle te plaît la Ginette, remarque je crois que c’est réciproque, il lui faut bien des compensations, la vie n’est pas toujours rose avec son concubin Claude, lui préfère les jouvencelles. Attention que ta femme Evelyne n’en sache rien mon petit savoyard. Euh… Ce ne sont que des relations professionnelles, amicales sans plus… Petit menteur !
Après avoir toqué à la porte du bureau de son chef, l’inspecteur principal Hugolin entra dans la pièce sans attendre l’ordre du commissaire d’y pénétrer, ce n’est que le bruit grinçant du vieux parquet en bois sous ses chaussures qui alerta Helle. Celui-ci leva les yeux dans un regard agacé sur l’intrus qui osait le déranger dans l’énoncé de la dictée d’une lettre, qu’ une jeune sténo aux formes généreuses prenait en note auprès de lui. Tu pourrais frapper et attendre que je te dise d’entrer, fit Helle gêné d’être pris en flagrant délit de séduction. Allez mon petit vaquée, à tout à l’heure, je vous revois pour la signature du courrier, vous apprenez rapidement…
Une fois partie, Hugolin prit une chaise et s’assit en face de son chef. C’est qui, une nouvelle ? C’est Lorette ! La nièce du directeur de la sécurité civile. Enfin...

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