L Inconnu de Bilbao
158 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L'Inconnu de Bilbao , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
158 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Philippe est un jeune homme heureux qui mène une vie tranquille entre la femme qu’il aime, ses amis et les moments d’insouciance pleins de projets d’avenir.
Un jour, d’étranges sensations, pendant lesquelles le monde semble tourner au ralenti, l’obligent à consulter un médecin. Après de nombreux examens, le verdict tombe : Philippe est atteint de sclérose en plaques. Dès lors, une ombre se profile sur son avenir. Abasourdi, il devra faire face aux effets indésirables de cette maladie qui le mine, qui se rappelle à lui chaque jour.
Au-delà des conséquences physiques, des changements apparaissent dans son comportement, dans ses relations aux autres. Les choses ne se font plus aussi simplement qu’avant.
Dans sa recherche d’explications, Philippe devra également faire face à un secret de famille qui remettra en cause sa vision de son histoire familiale.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 mai 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414028924
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-02890-0

© Edilivre, 2017
1
En prenant le volant, Philippe savait qu’il devait rester concentré, rester conscient et ne pas laisser ses pensées l’envahir. Cela demandait beaucoup d’efforts et inévitablement la fatigue surviendrait. S’il devait la ressentir, il s’arrêterait un quart d’heure et fermerait les yeux. S’assoupir un instant, normalement, c’était suffisant pour récupérer et reprendre la route. Cette route, plutôt agréable, il l’avait emprunté à plusieurs reprises, il y a longtemps. Et sa mémoire l’avait gardée, heureusement car maintenant, il ne pouvait plus vraiment compter sur la signalisation. Quelque soit sa vitesse, elle était toujours trop élevée pour avoir le temps de déchiffrer les panneaux et de prendre les renseignements utiles.
C’était la fin de la journée et le début de la soirée, entre chien et loup. Le chien représente le jour et le guide, le loup la nuit et les cauchemars ou la peur. Philippe espérait et attendrait la nuit pour ce qu’il envisageait de faire, ça tombait donc bien.
En cette période de l’année, la circulation était plutôt réduite. La route sèche, peu sinueuse. Ce n’était pas une voie rapide et elle traversait des villages, des agglomérations. Il préférait savoir que la vie existait bien. Les gens devaient préparer le dîner ou regarder la télé ou peut-être lire. Pendant le repas, les enfants raconteraient leur journée d’école, les histoires avec leurs camarades de classe, les professeurs viendraient après, plein de choses si importantes à leurs yeux.
Ils avaient raison d’en profiter puisque aujourd’hui, ils pouvaient parler à table. Philippe aurait aimé pouvoir le faire à leur âge, mais quand il était jeune, il n’avait pas le droit de prendre la parole s’il n’y était pas autorisé.
Les parents, eux, n’ont pas beaucoup de choses à raconter, ils écoutent distraitement leurs enfants. Il est possible qu’ils ne soient pas encore entiérement sorti de leur journée. Et fatigués sans doute.
Il se prit à imaginer la famille qu’il aurait aimé avoir, plusieurs enfants qu’il aurait aimés, qu’il aurait aidés à grandir et tenter de préparer à la vie d’adulte.
Ses pensées allaient vers celle qui aurait pu l’aider à la construire : Anne-Laure, évidemment. D’autres femmes aussi hantaient son esprit : ses mères. Ces trois femmes avaient compté et sans elles, sa vie aurait été différente.
Maintenant, Philippe était obligé de mettre ses feux de croisement. Il faisait bien attention à respecter les limitations de vitesse, il est tellement facile d’oublier, ce d’autant qu’il ne conduisait pratiquement plus. C’était vivement déconseillé et il l’avait bien compris, car il avait perdu de son assurance au volant. Il le ressentait.
Il avait l’impression d’avoir parcouru une longue distance et il s’approchait déjà du but. Heureusement, ses souvenirs étaient restés, même si la route avait bien changé. Chaque agglomération, même de petite taille, avait sa zone artisanale ou commerciale en périphérie, qu’il fallait d’abord traverser en ralentissant avec les nombreux ronds-points, souvent hideux avec leurs plantations, et les inscriptions qui se voulaient originales, artistiques annonçant le village L’aspect minéral régnait partout ailleurs.
Il savait qu’il était proche du but, il était dans la petite ville des côtissois, c’était ainsi croyait-il que s’appelaient les habitants. Il serait bientôt obligé de prendre à gauche la nouvelle route. Il n’y avait personne et il s’engagea pour descendre, tout de suite, la petite rue à droite. Seule une allure très réduite, au pas, convenait, en raison de l’étroitesse de la rue, surtout qu’il cherchait un endroit pour stationner, mais la pente raide rendait plus difficile le créneau probable qu’il devrait effectuer. En général, il était quasiment impossible de trouver une place, mais il n’était pas en période d’affluence. Là, Philippe se permit le luxe de faire demi-tour au bout de la rue pour se garer en montée et de l’autre côté des habitations.
Il arrêta le moteur et prit un peu de temps avant de descendre de la voiture. Le rétroviseur central lui renvoya le paysage avec la rivière et les maisons anciennes. L’idée de faire une dernière visite des lieux lui parut soudain incontournable. A plusieurs reprises, il s’était promené en cet endroit, seul ou accompagné, toujours avec plaisir. Cet endroit lui plaisait, c’est aussi pour cela qu’il l’avait choisi.
Au bout de la rue, il hésita mais finalement opta d’abord pour la droite, il reviendrait en arrière ensuite. La rivière, sur sa gauche, sans le moindre clapotis, s’écoulait paresseusement. Après plusieurs kilomètres et longeant plusieurs petits ports, qui invitaient à faire une escale quand on naviguait, elle se jetait dans la mer. Sur sa droite, quelques maisons en pierre avec des volets en bois peints, chaque maison avait sa couleur ce qui faisait un ensemble bariolé, allant de l’ocre au vert bouteille en passant par le brique. Plus à l’écart, un bâtiment public dans lequel se tenait une exposition sur la rivière et son histoire était retracée. Il s’était dit qu’un jour, il visiterait ce musée. Mais le temps est vite passé.
Quelques petites embarcations étaient amarrées sur le bord. Elles ne devaient servir qu’à la traversée, même si derrière lui, il avait déjà vu un vieux pont. A rejoindre la mer aussi sans doute. Après s’être arrêté et regarder assez longtemps la rivière au loin, en repensant à la descente vers la mer, il se retourna et marcha dans la direction qu’il avait délaissée au départ. Les constructions et le bâtiment public offraient les mêmes aspects que dans l’autre sens. En longeant la rivière, sur sa droite cette fois, il approchait forcément du vieux pont, l’envie de traverser commençait à le tenailler. Inconsciemment, il accélérait le pas. Arrivé au vieil ouvrage en pierre permettant de traverser, sans hésiter, il l’emprunta et arriva de l’autre côté. Deux restaurants étaient ouverts et accueillaient quelques clients. C’était un peu surprenant, car depuis son arrivée, il n’avait vu encore personne dehors. Derrière ces commerces, il y avait de plus en plus d’habitations, cette fois beaucoup plus serrées, et il savait qu’une rue démarrait à proximité pour monter dans le centre ville.
Mais il n’était pas là pour faire du tourisme, en d’autres temps, il aurait volontiers poursuivi sa ballade.
Il fallait maintenant que Philippe revienne sur ses pas, retraverse le vieux petit pont et se dirige à nouveau vers la rue dans laquelle il était garé. La rue était très en pente et il ralentit son allure, il n’était pas pressé non plus. C’est vrai que depuis toujours, il aimait marcher à un rythme plutôt soutenu, mais maintenant justement, c’était plus difficile. Il se rappelait de la remarque d’un ami, pourtant plus grand, qui avait été contraint à faire beaucoup d’efforts pour le rattraper.
En continuant ainsi, il rejoindrait la route qui l’avait conduit ici, sa voiture était là bien sûr. Plus il avançait, plus les raisons de sa venue en cet endroit resurgissaient et plus les pensées et les sensations qui l’envahissaient depuis des mois et des mois reprenaient toutes leur place. Comment s’en défaire, elles étaient tenaces, insidieuses, elles renaissaient toujours et souvent. Philippe finissait par se complaire de cet état. Enfin, pas tant que ça, puisqu’il était là.
Bientôt, il serait sur ce pont qui surplombait de plusieurs mètres celui qu’il avait parcouru tout à l’heure. Ses idées, du coup, s’assombrissaient. Finalement, l’éclaircie n’avait duré que le temps de la courte promenade. C’était comme ça depuis longtemps, ça ne pouvait plus durer.
2
Tout a commencé, il y a plus de vingt ans, alors que Philippe venait de s’installer à Paris, ville qui l’attirait beaucoup, mais dans laquelle il n’avait jamais vécu, juste visité à de nombreuses reprises et pour des périodes très courtes. Il y avait tant de choses à voir, à revoir car l’évolution était permanente et la ville se renouvelait sans cesse. Ça faisait partie de son charme, mais provoquait aussi beaucoup de fatigue, même quand on n’y résidait pas.
Certes, il avait laissé ses amis, et la vie qu’il menait, mais forcément, ils viendraient le voir dans sa nouvelle ville. Au contraire, pour la plupart d’entre eux, il offrait un pied à terre et quand il y pensait, l’impatience de les recevoir le gagnait, même si ce devait être du camping dans son petit appartement.
Il avait choisi le 20è, en fait il n’avait pas choisi tant que ça, de toutes façons, n’importe quel quartier lui aurait convenu. L’architecture et le regard qu’elle offrait aux yeux curieux était différente de ce qu’il connaissait, la population était tellement diverse et la façon de vivre qui en découlait lui était inconnue. Tout lui plaisait : la population bigarrée, les rues commerçantes et populaires, la plus animée peut-être était la rue des Pyrénées, la proximité du Père Lachaise. La vie était intense. Et c’était sûr, il ferait plein de choses : le théâtre, les musées, les expositions, sans doute pas les plus médiatisées, qui attireraient une foule innombrable.
Ce qui lui plaisait par dessus tout, c’étaient les propositions, nombreuses et variées. L’idée que la ville propose tant d’animations et laisse tant de possibilités au parisien, était extrèmement plaisante. Spectacles que sa ville d’avant ne pouvait présenter, même si elle n’était pas dénuée d’offres culturelles.
Philippe marchait beaucoup, se déplaçait aussi en bus, il préférait l’aérien au souterrain, question de vue essentiellement. L’animation lui plaisait même s’il redoutait quand même les heures de pointe, avec le flot de parisiens agités et pre

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents