L homme qui tuait les femmes avec sa bite
106 pages
Français

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L'homme qui tuait les femmes avec sa bite , livre ebook

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Description

« Elles étaient toutes des femmes assez jeunes, sans aucune marque d'agressions ou de violences, sans trace de drogues ou d'alcool, ni violées, ni violentées, et dont les appartements n'avaient subi aucune effraction. Toutes étaient nues et venaient d'avoir des rapports sexuels. [...] Elles présentaient toutes une position particulière : les mains agrippées aux draps avec une force très violente, le visage reflétant une béatitude curieuse avec les yeux toujours grands, démesurément ouverts ! Les autopsies avaient néanmoins révélé une destruction massive de tout le système nerveux qui avait comme... fondu, sans causes apparentes ! » Lorsque l'inspecteur Fabrice Loconi interroge Vincent Paul, le meurtrier en série venu se rendre au commissariat, il ne se doute pas que sa vie sera à jamais bouleversée. Teinté d'une fine analyse psychologique, cet ouvrage déborde de mystères, de suspense et de situations à couper le souffle. Dans un style entraînant, l'auteur ne cesse de nous surprendre avec des rebondissements édifiants, au-delà de l'imagination...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 novembre 2018
Nombre de lectures 2
EAN13 9782342164428
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0049€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L'homme qui tuait les femmes avec sa bite
Jean Marie Bonventre
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
L'homme qui tuait les femmes avec sa bite

Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
 
Fabrice Loconi dormait…
Comme un bébé…
Bouche ouverte, ronflement éléphantesque, moitié d’une jambe hors du drap, pendante – agitée de courts instants par une bougeotte saccadée un peu ridicule – Fabrice Loconi cuvait.
Le drap, juste en dessous du nombril de son petit vendre dodu, dont le galbe assez « colinien » ne laissait aucun doute sur son goût prononcé pour la bière pression, et son appétit pour la bonne chère. Sa main gauche, sans alliance, pendait mollement, presque à toucher la moquette et l’autre main s’était, on ne sait comment, glissée sous sa joue droite.
Comme du geste négligeant de l’artiste, au coin de la bouche un petit sourire esquissé, un trait de légèreté, une ride naissante, dont on pourrait croire, pourtant, qu’elle était née avec lui   ; le tout baignant sous une mince transparence de la bave des bienheureux endormis… Et des fêtards de la veille.
Pas tous les jours qu’on fête ses cinquante ans… Enfin, si on peut appeler ça fêter : sortie du bureau vers cinq heures, petite douche pour se rafraîchir, direction le bistrot du coin pour partager le verre de l’amitié avec les collègues. Remise du petit cadeau auquel chacun a participé dans la mesure de ses moyens, en espérant que ça fera pas trop malingre. Ouverture du cadeau, blagues lourdingues, commentaires qui se veulent facétieux, sous-entendus que tout le monde entend parfaitement, et pour finir, les gens qui s’éclipsent doucement, car, eux, ils ont une famille…
Rester seul pendant un petit moment, régler la douloureuse et partir de ce bar qui ne veut rien dire pour rejoindre d’autres bars qui n’ont rien à dire non plus, en espérant une rencontre, un truc différent, une aventure. Et puisque pas de rencontres, pas d’aventures, alors bars, bars et re-bars   ! Rentrer seul, bien éméché.
S’en faire un petit dernier et aller se pieuter en oubliant d’éteindre la radio. Et voilà, cinquante ans   ! Le début de la finitude   ! Tu nais, tu cours un peu, tu attends beaucoup, tu jettes nonchalamment la tête en arrière, et puis Pim   ! Pam   ! Poum   ! Cinquante ans   ! T’as gagné quelquefois   ; perdu de temps en temps.
Pas faire de bilan, pas de critiques, pas de remontées de bretelles, pas d’animosité contre qui que ce soit… Pas de j’aurais dû, ou bien de : merde alors pourquoi moi   ! Non, juste un petit goût étrange : bientôt fini.
Il dormait donc, la raison sournoisement embuée par un brouillard d’alcool et de bienheureuse mélancolie.
Le temps que ce petit bruit arrive à vaincre les cotonneuses turpitudes de la soirée restera un mystère. Mais sous le crâne de Loconi, il fut comme un petit ruisseau qui se transforme petit à petit en une cataracte sauvage absolument insupportable, l’obligeant à fournir l’effort surhumain de tendre le bras, de pianoter dans le vide plusieurs secondes d’une main malhabile vers l’origine de ce séisme sonore et enfin d’attraper ce foutu téléphone portable   !
Vous avez déjà eu la bouche pâteuse – multipliez par dix pour avoir une réelle idée de ce que donna la voix de Loconi quand il essaya d’articuler :
— mouarmounmoum… mummmm kouaaaa ?
— Putain, Loconi, réveille-toi… On le tient… Tu te rends compte… Putain, Loconi, t’entends ça   ? Il est là, en salle de garde à vue, il est venu se livrer de lui-même. Tu réalises le bol que t’as. De lui-même   ! Sans déconner   ! On peut dire que t’es un Chatard de chez Chatard   !! Rapplique sinon c’est cet enfoiré de Brunel qui va l’interroger   !
Voilà, c’est comme ça que tout a commencé   !
I
Derrière la glace sans tain de la salle des interrogatoires, immobile, Loconi regardait le suspect depuis de longues minutes. En fait, il l’auscultait, le scrutait, le soupesait, l’évaluait, le jaugeait. On aurait dit une de ces Révérendes mères de Dune , tout juste sortie de l’imagination de Herbert. Pour la première fois, il mettait vraiment en pratique une sorte d’examen total.
Pour cela, il commença par les cheveux du suspect : implantation   ; touffus ou plutôt dispersés   ; sales, propres   ; coiffés naturellement ou volontairement travaillés avec la petite raie sur le côté qui lui donnait cet air d’enfant sage   ; les petites oreilles en pointe, genre elfe égaré dans le monde des méchants. Tout y passait, méticuleusement, scientifiquement. Avec la précision d’un scalpel tenu par la main d’un grand spécialiste du mensonge et de la dissimulation   !
Son premier regard, sa première impression lui donnaient la quasi-assurance qu’il avait devant lui un type absolument ordinaire.
Aucun signe de la bête attardée stupide et violente dont les plus bas instincts, systématiquement, emportaient toute raison dans un déluge de haine incontrôlable.
Dans ses yeux à la fois rougis de peur et baignés de larmes retenues, cernés par les heures de veille et certainement aussi par une grande fatigue, il voyait de l’intelligence.
Il n’avait pas non plus la gestuelle des maniaques, des schizos ou des paranos, ou cet air sournois et tellement surprenant des tueurs en série.
— Tu va finir par aller le voir ou bien   ? T’hésites à le demander en mariage   ? lui susurra une voix fielleuse derrière lui.
Sans quitter des yeux l’homme menotté à la table derrière la glace, sans un seul mouvement de la tête vers lui, Loconi jeta dans un soupir de lassitude :
— Oh, ferme-la, Brunel   ! Je veux pas gâcher les premiers moments.
— Tu veux dire les préliminaires   ?
— Merde, Brunel   ! Ce type est ici de lui-même   ! Et soit c’est un cador en psy, soit c’est un paumé, genre paumé de chez paumé, soit c’est un tout nouveau genre de malmené du bulbe qui s’apprête à nous la jouer à l’envers.
— Franchement, Loconi, tu te prends la tête pour rien, t’y vas, tu rentres, tu lui en colles deux bien senties dans sa face, il se met à chialer et voilà l’affaire réglée et on passe à autre chose…
— Ça ne marche qu’avec les cons   ; lui, c’est pas pareil. Je le sens… Bon j’y vais…
La main sur la poignée de la porte il prit une grande et profonde inspiration. Il retint pendant un long moment tout cet air dans ses poumons gonflés à bloc. Posément, il expira tout doucement, ne laissant passer qu’un mince filet d’air entre ses lèvres.
Il prit tout son temps pour ouvrir la porte.
Sans regarder l’homme, il se retourna entièrement pour bien fermer la porte derrière lui. Sans dire un mot, il s’approcha de celui-ci, sortit ses clefs et le libéra des menottes qui le maintenaient à la table.
— Vous n’êtes pas en garde en vue, vous n’avez pas à être menotté. Sauf si vous êtes un danger pour vous-même ou pour le public... Je ne pense pas que vous allez créer des problèmes. Je suis l’inspecteur Fabrice Loconi et c’est moi qui suis en charge de cette affaire. Je vais prendre connaissance de ce que vous avez à nous dire. Mais d’abord nous avons besoin de vous connaître un peu mieux… Comment vous appelez-vous   ?
Et pour la première fois, il plongea ostensiblement son regard dans celui du jeune homme. Un regard froid, inquisiteur, implacable, mais sans aucune espèce d’agressivité.
L’autre ne tenta pas une seconde de le soutenir et en baissant la tête vers ses mains nouées l’une à l’autre par une angoisse réelle, dans un souffle hésitant :
— Vincent Paul, je m’appelle Vincent Paul… Comme les deux prénoms… Voilà… Vincent Paul.
— Quelle est votre date de naissance et où êtes-vous né   ?
— Je suis né à Valence… En France… le 30 juin 1986… j’ai trente ans aujourd’hui…
— Vous avez un emploi   ?
— Oui… Je suis vendeur en librairie… À la librairie de la rue de la gare.
Loconi leva les yeux de son cahier et le regarda longuement, mais cette fois-ci avec une tendresse non dissimulée, car au son de sa voix, à sa façon de parler, d’articuler, de choisir ses mots, de les dire… Il venait de comprendre que ce type était là en pleine et réelle détresse. Il était venu se rendre, en fait, il était au bout du rouleau.
Doucement, il lui posa cette question toute simple et presque gentiment :
— Monsieur Paul, combien en avez-vous tué   ?
La tête de Vincent Paul s’affaissa doucement entre ses épaules. Les deux mains posées bien à plat sur la table furent agitées de légers tremblements, ses deux bras se tendirent vers l’avant   ; le corps se recroquevilla un peu plus, parcouru de sanglots. Vincent Paul se tint dans cette position pendant de longues secondes, interminables.
Comme avec une infinie lassitude, l’homme réussit à se reprendre un peu. C’est le regard baigné de larmes que dans un soupir crispé il déclara :
— Sept… Peut-être huit… Je ne sais pas   ! Je sais plus…
Et il fondit en larmes, enserrant sa tête entre ses bras toujours tendus, comme s’il voulait rejeter le plus loin possible cette terrible vérité : il avait tué au moins huit personnes, huit jeunes femmes…
Comme on flatte un animal obéissant, Loconi lui tapota calmement les mains :
— C’est bien, monsieur Paul, merci pour votre franchise, je vais nous chercher du café… j’en ai pour cinq minutes.
En sortant de la pièce il croisa Brunel :
— Surveille-le qu’il fasse pas de conneries… Il a besoin d’être seul… C’est mieux pour la suite… Le lâche pas une seconde… Putain, quelle affaire   !!!
Loconi était en arrêt devant le

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