L homme au sombre manoir
56 pages
Français

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L'homme au sombre manoir , livre ebook

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Description

Léonidas-Claudius Mercerot, le célèbre détective, en faisant défiler, une nouvelle fois, les photographies de femmes disparues découpées dans les journaux ces dernières années, constate une troublante ressemblance entre cinq d’elles...


Persuadé qu’elles ont toutes été enlevées par la même personne, il décide de se lancer sur la piste du kidnappeur et probablement assassin.


En rendant visite aux familles des victimes, Léonidas-Claudius Mercerot découvre un indice lui laissant penser que le coupable vit près de la ville de Sannois.


Il ne lui reste plus qu’à s’adjoindre les services d’un bon appât pour attirer le monstre...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 mars 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782385011307
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L'HOMME AU SOMBRE MANOIR
Récit policier

par Louis FREY
*1*
OÙ LE DÉTECTIVE LÉONIDAS-CLAUDIUS MERCEROT CHERCHE LA SOLUTION DE CINQ ÉNIGMES
 
Léonidas-Claudius Mercerot, le détective amateur bien connu, marchait fébrilement dans son cabinet.
— Voyons, je ne suis pas fou, ce n'est pas une coïncidence !
Pour la dixième fois, il reprit un petit paquet de photographies de femmes et les étala en éventail devant lui.
— Ma manie de conserver les photos me servira peut-être. Voici les têtes des vingt-sept femmes disparues dans Paris depuis cinq ans. Sur ces vingt-sept, vingt-deux ont été retrouvées mortes ou vivantes. Cinq disparitions sont restées mystérieuses et justement ces cinq femmes se ressemblent.
Sur les vingt-sept photos, il en retira cinq qu'il mit de côté.
— Oui, c’est bien cela, elles ont l’air d’être brunes avec, sur la lèvre, un léger duvet, et un grain de beauté sur la joue gauche. Sapristi, c’est caractéristique...
« Pourtant, elles appartiennent à tous les milieux et disparaissent aux quatre coins de Paris, dans des conditions différentes, une à peu près tous les ans...
« Mon bonhomme, ce ne sera pas facile. À qui puis-je avoir affaire ? Pas à des criminels ordinaires, si crime il y a. À des maniaques, à des loufoques ? Et pourquoi agiraient-ils ainsi ?
« Et comment, vais-je entrer en campagne ? Pourvu que mon petit coiffeur de la rue de Charenton ne me fasse pas défaut. Et dire que, sans lui, je n’aurais pas songé à cela.
Et Mercerot se revoyait, la figure barbouillée de savon, relevant les yeux et souriant dans la glace au jeune garçon qui le rasait.
Tenu à coup, il avait tressailli :
— Où ai-je vu cette tête-là ?
Le jeune homme avait les traits fins. Très brun, mais la lèvre à peine ombrée, il avait sur la joue gauche un grain de beauté.
— Non, je n’ai jamais rencontré personne qui lui ressemble. Pourtant, je regarderai dans le lot des photographies que je glane dans les journaux ; je les compulse si souvent qu’il me reste des physionomies en mémoire et que j’ai la ferme conviction que ce sont des personnes que j’ai eu l'occasion de connaître.
Dès son retour chez lui, il avait vérifié cette impression, s'était rendu compte des conséquences énormes que cette coïncidence pouvait avoir et était retourné pour parler longuement au petit coiffeur, rue de Charenton.
Depuis, il réfléchissait, essayait de s’aiguiller sur une voie et, avec minutie, reprenait tous les détails, bien minimes, lui semblait-il, concernant les disparues.
« 1° Isabelle Le Pompignan, vingt-sept ans ; elle habitait un garni, rue Dupont-de-l’Euré, et menait une mauvaise vie. Le matin du 8 février 1917, elle paie sa logeuse et lui confie : « Je vais faire une partie à la campagne, et, comme j’espère y rester et que j’ai un peu de galette, je vous règle. » . Elle descend en tramway à la République et, après, on ne sait plus.
« 2° Laetitia Ramollino, Italienne, vingt-deux ans ; profession : vendeuse de moulages au coin des rues et des ponts. Elle cohabitait avec un Italien, Gabriele Combiaghi, qui la rossait presque tous les soirs ; on la remarque, pour la dernière fois, le 3 mars 1918, sur le Pont-Royal. Un taxi stoppe. De l’intérieur, une main gantée ouvre la portière. L’Italienne monte et la voiture disparaît.
« 3° Amélie Durandard, vingt-cinq ans, l’aînée de toute une nombreuse famille. Son père était menuisier et travaillait dans le faubourg Antoine. Elle était sage, elle logeait 25, rue de la Roquette. Le 14 juillet 1920, après avoir dansé toute la nuit, on ne la revoit plus.
« 4° Gaby Monticule, vingt-sept ans, 274 ter, boulevard Perdre. Théâtreuse de peu d’envergure. Un inconnu masqué, dans un bal de la Mi-Carême 1920, lui offre un bock à Shéhérazade, faubourg Montmartre, passe le reste de la nuit avec elle dans un hôtel de la rue Cadet. Au petit jour, ils filent... Où ?...
« 5° Angèle Chichon, trente-deux ans, femme de ménage, quitte l'appartement de M lle  Luce de Lancival, sa maîtresse, pour aller chercher un échaudé dans une boulangerie de la rue Vaugirard. Elle achète l’échaudé et disparaît avec pour toujours. Les serins de M lle  de Lancival attendent encore.
« C’est tout. Les autres, mon Dieu, n’ont pas de moustaches et ne valent pas que je me donne une méningite.
« Voyons, qu’est-ce que je pourrais bien faire de moi avant dîner ?
« Si j’allais rendre une visite à la famille Durandard ?
Léonidas alluma un cigare, prit son pardessus et descendit quatre à quatre ses escaliers en chantant. La concierge l’interpella au passage.
— Eh... ça va donc mieux, les actions ?
— Oui, madame Lagoutte, ça va... Ah ! à propos, vous savez, ces temps-ci, je deviendrai un mauvais locataire : je rentrerai à toutes les heures, peut-être même pas du tout. Ne laissez pas traîner mon courrier, mettez-le sous clef dans votre « ormoire », comme d’habitude.
— Entendu, monsieur Mercerot, entendu.
Au 25 de la rue de la Roquette, il traversa deux cours et grimpa cinq étages.
Il frappa à la porte des Durandard.
Une petite fille vint ouvrir.
L’intérieur était pauvre, mais scrupuleusement propre. Le père n’était pas rentré. La femme taillait la soupe ; elle s’en vint à la rencontre du détective.
— Qu’est-ce qu’il y a pour votre service ?
Mercerot se présenta et montra sa carte de la Sûreté
— Madame, je regrette de venir vous demander des détails sur la cruelle disparition de votre fille, en 1910. Ces souvenirs vous sont sans doute pénibles, mais je crois de mon devoir, avant, d’entreprendre à nouveau, pour mon compte personnel, de nouvelles recherches, de me documenter de telle façon que rien ne soit susceptible de m’échapper.
La brave femme se tamponna les yeux où quelques larmes étaient venues aussitôt briller.
— Tout ce qui...

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