L énigme du Code noir. Une enquête de Nicolas Le Floch
111 pages
Français

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L'énigme du Code noir. Une enquête de Nicolas Le Floch , livre ebook

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Description

Avril 1791. Jamais Nicolas Le Floch n'avait vu pareils crimes.
Deux cadavres suppliciés qui ont en commun leurs mutilations et peut-être quelques stigmates venus des îles lointaines.
Le Code noir, établi par Louis XIV pour réglementer la vie des esclaves, leur livrera-t-il une piste ?
Dans le Paris révolutionnaire de 1791, où les hommes et les idées s'affrontent dans la violence, Nicolas se retrouve au coeur de la bataille qui oppose partisans et ennemis de l'abolition de l'esclavage.
Il devra aussi combattre de redoutables criminels venus d'un mystérieux repaire, tout en surmontant l'imbroglio sentimental né de sa perpétuelle hésitation entre Laure de Fitz-James et sa maîtresse officielle Aimée d'Arranet.
Sur quels anciens et nouveaux alliés Nicolas Le Floch pourra-t-il s'appuyer pour traverser les cruelles tempêtes de la Révolution ?

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Informations

Publié par
Date de parution 06 octobre 2022
Nombre de lectures 93
EAN13 9782283035375
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LAURENT JOFFRIN
L’ÉNIGME DU CODE NOIR
Les enquêtes de Nicolas Le Floch, commissaire au Châtelet
   
 
Avril 1791. Jamais Nicolas Le Floch n’avait vu pareils crimes.
Deux cadavres suppliciés qui ont en commun leurs mutilations… et peut-être quelques stigmates venus des îles lointaines.
Le Code noir, établi par Louis XIV pour réglementer la vie des esclaves, leur livrera-t-il une piste ?
Dans le Paris révolutionnaire de 1791, où les hommes et les idées s’affrontent dans la violence, Nicolas se retrouve au cœur de la bataille qui oppose partisans et ennemis de l’abolition de l’esclavage.
Il devra aussi combattre de redoutables criminels venus d’un mystérieux repaire, tout en surmontant l’imbroglio sentimental né de sa perpétuelle hésitation entre Laure de Fitz-James et sa maîtresse officielle Aimée d’Arranet.
Sur quels anciens et nouveaux alliés Nicolas Le Floch pourra-t-il s’appuyer pour traverser les cruelles tempêtes de la Révolution ?

Grand journaliste, passionné d’histoire et observateur engagé des métamorphoses politiques, Laurent Joffrin a relevé le défi de continuer à faire vivre les personnages inventés par Jean-François Parot et leurs aventures.
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ISBN : 978-2-283-03537-5
Liste des personnages
N ICOLAS L E F LOCH  : marquis de Ranreuil, commissaire de police au Châtelet
P IERRE B OURDEAU  : inspecteur de police
L AURE DE F ITZ- J AMES : princesse de Chimay, dame d’honneur de Marie-Antoinette
C HEVALIER DE S AINT- G EORGE : compositeur, escrimeur
A IMÉ DE N OBLECOURT : ancien procureur
M ARION : sa gouvernante
A MIRAL D’ A RRANET : ancien lieutenant général des armées navales
A IMÉE D’ A RRANET : maîtresse de Nicolas
T RIBORD : leur majordome
G UILLAUME DE S EMACGUS : chirurgien de la marine
A WA  : sa gouvernante
L OUIS  XVI : roi de France
M ARIE- A NTOINETTE : la reine, son épouse
M ONSIEUR  : frère puîné du roi et futur Louis XVIII
M ARQUIS DE L A F AYETTE  : chef de la garde nationale
O LYMPE DE G OUGES : écrivaine, femme politique
R ESTIF DE L A B RETONNE : écrivain, typographe
C HARLES H ENRI S ANSON  : bourreau de Paris
C HARLES- A XEL G UILLAUMOT  : inspecteur général des carrières
A NTOINE B EAUVILLIERS  : restaurateur du Palais-Royal
M ATHURIN R OZE DE C HANTOISEAU  : restaurateur
I
Mutilations

« Homo est lupus homini. »
Plaute

Dimanche 17 avril 1791
Jamais Bourdeau n’avait vu cadavre de la sorte. Le comte de Fleuriau gisait sur le pavé devant le porche de l’hôtel particulier qu’il habitait rue du Vieux-Colombier. C’est surtout l’aspect du défunt qui horrifiait les témoins : face contre terre, il montrait un bras et une jambe coupés dont les moignons sanguinolents lui donnaient une allure monstrueuse ; pour faire bonne mesure, il avait au cou les marques d’une pendaison. Un passant l’avait remarqué et, le voyant mort, avait prévenu le commissaire de la section, qui avait lui-même alerté Bourdeau, commissaire élu au Châtelet, chargé des hautes affaires criminelles. La famille tourbillonnait en pleurs et en cris, l’épouse s’était évanouie et on l’avait portée inanimée dans son salon pour lui donner les sels. Le mutilé trépassé était parti la veille vers l’Assemblée du Manège et n’était pas reparu. Personne n’avait l’idée d’un quelconque mobile, il n’avait guère d’ennemis reconnus, ni de rôle officiel.
Le crime était-il politique ? Bourdeau le subodorait. Il avait noté tous les détails sur son carnet et organisé la translation du cadavre au Grand Châtelet dans une voiture de la police pour un examen minutieux que le bourreau Sanson ne manquerait pas d’opérer avec son habituelle sagacité. Pressentant une affaire d’État, Bourdeau avait rédigé une missive à l’attention de son ami Le Floch, marquis de Ranreuil, ancien commissaire au Châtelet, agent du roi Louis XVI, chargé par lui de protéger la famille royale et de prévenir les intrigues qui menaçaient la monarchie.

Mon cher Marquis, la maréchaussée a ramassé dans le faubourg Saint-Germain le corps d’un grand seigneur, le comte de Fleuriau, qui gisait sur le trottoir devant son hôtel. Est-ce un crime de passage ou d’occasion ? J’en doute : un concierge qui sortait sur le pas de sa porte a vu dès potron-minet trois hommes jeter le cadavre sur le pavé et disparaître par la rue de Sèvres. Chose remarquable : le corps a été mutilé avec soin, de la plus bizarre des façons. Rejoins-moi chez Roze rue Saint-Honoré, où je serai attablé. Nous pourrons en causer, avant d’aller au Châtelet pour voir Sanson, que j’ai mandé pour un premier examen.
Le plaisir de se revoir sera pour ton dévoué,
P IERRE B OURDEAU
Recevant ce billet, Nicolas avait bien sujet d’accuser la guigne. Aux Tuileries, ce dimanche 17 avril 1791, lendemain des Rameaux, il se préparait à accompagner le roi qui avait arrêté de fêter ses Pâques avec sa famille à Saint-Cloud. Soucieux de complaire à son protecteur, Louis XVI avait proposé à Nicolas de le suivre jusqu’au château où il comptait rester un temps pour se reposer. Il avait ajouté dans un sourire que le marquis de Ranreuil pouvait inviter aussi la suivante de la reine, Laure de Fitz-James, avec qui Nicolas entretenait une intimité passionnée.
Les deux amants avaient ainsi projeté avec délectation un séjour au château de Saint-Cloud, où le second valet du roi leur avait ménagé deux chambres près de l’appartement du dauphin. Ils devaient dîner en tête à tête dans un salon particulier, jouir en promenade du parc giboyeux, puis des chambres pour eux préparées. Sensuelle escapade à venir, dont Nicolas goûtait à l’avance le calme bonheur, qui lui rappellerait la douceur de vivre de l’ancien temps et le changerait de la presse où il vivait au milieu de la Cour réunie aux Tuileries. Décidément, Louis XVI choyait son limier infatigable, son premier faiseur, si féru et zélé dans les affaires délicates, qui l’avait si bien servi dans la ténébreuse affaire Favras   1 .
Le billet de Bourdeau bouleversait ce dessein. Le cadavre incongru du comte de Fleuriau méritait une attention spéciale, tant il semblait receler une affaire embrouillée qui pouvait devenir une affaire d’État. Nicolas devait donc annuler cette vacance tant désirée pour rejoindre Bourdeau vers midi et commencer de démêler ces fils mystérieux. Qui était vraiment ce grand seigneur ? Quelles étaient ces affreuses mutilations dont parlait Bourdeau ?
Avant de se plonger avec son ancien adjoint dans cette nouvelle énigme, il devait s’assurer du départ sans encombre du couple royal en partance pour Saint-Cloud. À dix heures, Nicolas quitta sa mansarde des Tuileries qui communiquait par un escalier discret avec les appartements du roi. Dans les couloirs des Tuileries, il croisa quelques suisses en faction, des dames de la suite royale, et les inévitables gardes nationaux dont la présence insistante irritait tant Marie-Antoinette.
Depuis la funeste journée du 6 octobre 1789, dix-huit mois plus tôt, la Cour s’était voiturée à Paris à la suite des souverains, menés jusqu’aux Tuileries par la foule des femmes venues à Versailles exiger du pain. Dans un mélange de déférence et de méfiance, elles ramenaient au milieu d’elles « le boulanger, la boulangère et le petit mitron », précédées par deux têtes sanguinolentes portées à bout de pique. Depuis ce jour, la Cour inquiète vivait au milieu de la ville, dans l’immense bâtisse qui donnait à l’ouest sur le jardin des Tuileries et à l’est sur le Louvre. Les deux pavillons de Marsan et de Flore jouxtaient d’un côté la rue et, de l’autre, la berge de la Seine exhalant des effluves de vase, à un jet de pierre des passants qui déambulaient autour de ces murs vénérables, non loin des bateliers qui sillonnaient la Seine ou des artisans qui travaillaient rue Saint-Honoré.
L’ambiance des Tuileries tranchait avec celle de Versailles. Les fêtes s’y faisaient rares, les bals et les représentations théâtrales avaient disparu. Louis XVI et Marie-Antoinette s’étaient repliés sur une vie familiale quasi bourgeoise, dînant et soupant en famille, levés et couchés tôt, la reine recluse dans ses appartements où elle passait son temps à lire et à écrire, tandis que le roi se retirait des heures durant dans son atelier de serrurerie déménagé de Versailles. Louis souffrait surtout d’être privé des parties de chasse qui l’occupaient auparavant tous les après-midi. Impavide, débonnaire, plus triste que mortifié, il s’occupait des siens et remplissait son devoir de roi, recevant les grands au lever et au coucher, du moins ceux qui n’avaient pas encore émigré, présidant les conseils, accueillant les visiteurs de marque, adoubant les ambassadeurs, non sans en avertir ses ministres et le comité des Affaires extérieures constitué à l’Assemblée. Il se promenait de temps en temps dans le jardin, causant avec les badauds ou bien s’asseyant comme un bourgeois sur les bancs démocratiques installés au bord des allées, humant l’air de Paris, écoutant le bruit des feuillages qui se mêlait au brouhaha venu du fleuve.
Nicolas arrivait à l’escalier du pavillon de l’Horloge, qui menait à la cour côté Louvre, quand il entendit en contrebas une cacophonie d’invectives. Dans la cour, le roi et la reine avaient pris place dans leur carrosse à six chevaux ; le cocher s’apprêtait à fouetter pour emprunter le quai de la Seine dans la direction de Saint-Cloud. Mais sur la place du Carrousel

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