L Argent du renard
116 pages
Français

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L'Argent du renard , livre ebook

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Description

Des lingots vadrouillent... Des pin-up fouinent... Des pelleteuses creusent... Des bouteilles se vident...

Drôle de business dans ce bled !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 décembre 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334016599
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-01657-5

© Edilivre, 2016
L’abus de grands crus bourguignons, de sexe et de rêves est dangereux pour la santé. Sachons apprécier avec modération.
1 Sac de nœuds
Le policier le siffla bruyamment et lui fit un signe énergique pour qu’il gare sa voiture. Gaston obtempéra, se rangea le long du trottoir et descendit sa vitre.
– Contrôle de routine sans doute… songea-t-il.
L’agent s’approcha lentement du véhicule et Gaston eut largement le temps d’observer la nouvelle tenue réglementaire des forces de l’ordre : képi bleu marine sur lequel étaient fixés, de part et d’autre, deux ressorts coudés qui remontaient vers le haut, au bout desquels étaient accrochées des mains en plastique jaune – dès que l’agent remuait la tête, les ressorts s’agitaient et les mains applaudissaient – une vareuse bleu foncé, un pantalon à grands carreaux rouges et violets et, en guise de ceinturon, un tutu rose.
L’agent le salua en positionnant ses mains de chaque côté de la tête – comme des cornes d’élan – et en les agitant.
– Contrôle routier. Vos papiers !
Le gendarme scruta attentivement les documents.
– Tout est en règle. Sortez du véhicule !
Gaston obtempéra de nouveau. L’agent se précipita, l’enlaça fraternellement, le pétrit, le malaxa, lui donna des tapes dans le dos et, avec effusion, lui dit : Ahhhh, vous pouvez remonter dans votre voiture et partir !
– VOITURE ! Mais… je n’ai pas de… voiture !!
Gaston sursauta et se redressa brusquement, le front légèrement en sueur. Il resta ainsi pendant une dizaine de secondes, puis se laissa retomber dans son lit.
– Encore un de ces rêves… murmura-t-il.
S’étirant dans les draps, il fixait sans la voir l’ombre du haut miroir, dont les angelots semblaient palper les feuilles d’acanthes sculptées au plafond. Les tentures d’un velours vert profond masquaient un jour qui apparaissait blafard, triste et morne. Il pouvait entendre la pluie battre les vitres de sa chambre. Le feu dans la cheminée brûlait encore car Gaston entendait, depuis son lit, quelques crépitements.
Brusquement, il se leva, ouvrit les tentures des deux hautes fenêtres et le jour fit apparaître les boiseries, la bibliothèque, les deux fauteuils et le guéridon sur lequel étaient posés, au milieu de quelques bouquins, un verre vide et une bouteille de Meursault Perrière, vide aussi.
Il s’habilla avec énergie, sortit de sa chambre et descendit l’escalier de pierre dont les marches légèrement usées par le passage du temps faisaient de gracieuses courbes. Arrivé dans le hall d’entrée, dallé de grands carreaux noirs et blancs, il consulta l’heure – 9h15 – sur la grande horloge Franc-Comtoise placée en dessous de la courbe de l’escalier, et se rappela en se dirigeant vers la cuisine qu’il valait mieux consulter l’heure qu’un spécialiste des voies urinaires (San-Antonio) ! Il se prépara un solide petit déjeuner.
Comme très souvent, dans ces moments d’inactivité où sa pensée n’était pas absorbée par quelque chose de précis, son esprit se rejouait un « film » qu’il s’était fabriqué il y a quelque temps et qu’il trouvait tellement bon qu’il se le repassait en ce moment même dans la tête en améliorant certaines scènes.

Il se versait du café dans un grand bol de faïence aux motifs marins lorsque la cloche de la porte d’entrée se fit entendre. Cela le sortit de sa rêverie et, tout en engloutissant un morceau de pain beurré et confituré, il se dirigea vers la porte d’entrée.
– Ah ! Kévin, sale anglich ! Je regrette vraiment que Jeanne d’Arc ne soit plus de ce monde pour te bouter hors de mon palier. Entre. Héhéhé ! Tu ressembles à une serpillière détrempée.
– Gaston, merci pour ton accueil chaleureux. J’accepte volontiers cette boisson infecte, incolore et insipide, que tu appelles du café.
Ce jeu durait depuis longtemps. Ils ne s’en lassaient pas. D’ailleurs un troisième larron y participait aussi. Il s’agissait de Helmut, originaire de Berlin et qui comme Kévin, pour d’obscures raisons, était venu habiter dans ce coin perdu de la Meuse profonde.
Il remplit un gros bol de café et présenta du pain à son ami. « Alors Kévin, quoi de neuf ? ». En fait, l’anglais lui servait de source d’informations, de journal. Grâce à lui il savait tout ce qui se passait dans les environs, dans le pays et sur la planète. Grâce à lui, il avait régulièrement un résumé très complet de l’actualité.
Gaston, qui était passionné de littérature, n’avait pas la télévision, car ce genre de produit l’intéressait peu. Il lisait de temps en temps la presse écrite, mais il aimait bien être au courant des dernières nouvelles et celles fournies par son pote lui suffisaient amplement.
– Ce que j’ai relevé d’intéressant aujourd’hui ? Voyons… rien de bien spécial au niveau international par rapport à il y a deux jours. Cependant, un événement assez incroyable s’est produit hier et cela a fait quelques titres dans les journaux, même dans la presse nationale, et ça s’est passé à la sortie du village en plus.
Il beurrait sa deuxième tartine en terminant cette phrase. L’anglais était un mordu du petit déjeuner à la française. Il se régalait de ce bon pain croustillant, de ce beurre fermier, de cette confiture à la mirabelle qui avait un vrai goût à y revenir ! Il était en extase lorsque ses dents mordaient dans le pain en le faisant craquer bruyamment.
Gaston, qui voyait son ami prendre tout son temps avant de poursuivre, commençait à ne plus apprécier du tout l’humour anglais.
– Dis donc Krivine, je peux savoir ce que c’est que cet événement extraordinaire ?
Gaston savait que la transformation du prénom de Kévin en Krivine ne plairait pas, mais pas du tout à son ami. Kévin était un fervent admirateur de la Reine et tout ce qui était du côté gauche lui était insupportable. A tel point, se disait parfois Gaston, que si l’anglais avait quitté son pays c’était parce qu’on roulait à gauche.
Kévin déglutit une autre bouchée et poursuivit comme si de rien n’était. (Ah ce maudit flegme anglais !)
– Tu vois la route entre Lontier sur Vaulx et Chaudron ? Et bien figure-toi que quelqu’un y a trouvé… sluuurppp ! Miam ! Tiens ressers-moi donc un peu de café !
– Un cadavre… murmura Gaston l’air sombre. Mon Dieu ! Nous n’avons jamais eu de problème dans le canton… rien… c’est horrible.
Son imagination fertile commençait à démarrer en trombe. Dans son esprit se mettait en place un scénario de cauchemars.
– Mais non ! Tu te crois à Bagdad ! Il se coupa encore du pain.
– Un enfant abandonné ! C’est révoltant ! Indigne ! Ignoble !
Il voyait des mains anonymes laisser un pauvre être innocent, par une nuit froide, sur le seuil d’une maison isolée et déserte.
– Mais non ! Tu te crois à l’entrée des fournisseurs de l’usine Mac Quick. Tu ne trouveras jamais… il s’agit d’un… lingot d’or, saperlipopette !
– My Good ! Raconte-moi comment s’est passée cette découverte.
– C’est pas quelqu’un de Lontier qui l’a vu (chomp, miam !), mais un garagiste de Bar le Vicomte qui s’était arrêté au bord de la route à 200 mètres de l’ancienne décharge, pour se soulager, et qui a aperçu quelque chose qui scintillait dans l’herbe du fossé. Ce monsieur a eu l’honnêteté d’apporter sa trouvaille à la gendarmerie de Lontier. Je t’ai gardé le meilleur pour la fin. Figure-toi que sur ce lingot est gravée la croix des Templiers !
– Quoi ? Ça alors !
De mémoire de Gaston, jamais encore, on n’avait fait pareille découverte.
L’anglais poursuivit : « Je savais que cela t’intéresserait. J’ai découpé l’article de “L’Est Repusibien”. Tiens, le voilà. ».
Gaston saisit le morceau de papier que lui tendait son ami et se plongea dans la lecture de celui-ci. Au bout de quelques instants, il releva la tête : « Étrange, étrange… la gendarmerie dit que le lingot est d’époque. Ils n’émettent aucune hypothèse quant à la présence de cet or dans ce fossé. Il serait fort étonnant que celui qui l’a perdu se manifeste, dans la mesure où cet argent n’a pas d’existence légale. ».
– Tu ne crois pas que le fameux et mythique trésor des Templiers est caché dans le secteur ?
– Cela m’étonnerait. Jamais je n’ai entendu quoi que ce soit à ce sujet. Je suis originaire d’ici et si j’ai beaucoup voyagé, j’ai toujours habité dans ce coin et même les anciens n’ont jamais fait allusion à un pareil trésor. Bien que l’histoire de cette période ne soit pas mon domaine de prédilection, je vais quand même faire des recherches dans mes bouquins.
Kévin savait ce que cela impliquait. Gaston allait passer des heures à rechercher dans sa bibliothèque des éléments susceptibles de les éclairer un petit peu.

L’anglais savait que Gaston avait des livres en grand nombre, plus de trois mille volumes, dont certains rarissimes, étaient sagement rangés sur les différents rayonnages de sa demeure.
Il se rappelait son fond ancien, entre autres, avec quelques incunilinguables de toute beauté. Sa collection de livres autographes relatifs à Carmel Suport, son entourage, ses amis et relations, était tout à fait remarquable. Ses livres régionaux étaient nombreux aussi. Gaston n’avait pas tout lu et, comme il le disait lui même, certains volumes étaient plus à consulter qu’à lire.
– Bien ! Je te laisse Gaston. Tu sais que je ne serai pas là pendant deux jours. Je retourne à Glougthsesterstruthwawe voir un peu de famille. Cela m’ennuie d’abandonner un vieillard sénile et impotent comme toi !… qui a du mal à utiliser sa gazinière, qui perd la tête, son dentier et son slip à tout bout de champ.
– QUOI ! C’est ça ! Retourne à… à… Croutedenezçabave ! Cela me fera des vacances ! Sache, mon ami, que tu aurais pu jouer tous les rôles du film Les do

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