Khaoula la fille du général
340 pages
Français

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Description

Visites guidées par deux femmes résolues, Khaoula et Catherine, dans les mystères et méandres d'un pouvoir autocratique appelé RADP. Khaoula, l'éternelle rebelle, amoureuse du juste et du vrai, dévoilera par le cru et le dru les détresses des hommes et le bonheur des rats dans une société avilie par la cupidité, la corruption et les escroqueries organisées de ses dirigeants. Catherine, dite l'Allemande, déchirée et bouleversée par ses origines algérienne et bavaroise, raconte les monstruosités commises au nom de la révolution. Les deux femmes, que leurs destins convergents ont portées au cœur du pouvoir, racontent un régime qu'elles ont vécu de l'intérieur au travers de toutes ses perversions et ses techniques de gouvernance dictatoriale à l'aube des printemps arabes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 juillet 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342009576
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Khaoula la fille du général
Mehdi El-Djezaïri
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Khaoula la fille du général
 
 
 
 
Avant propos
 
 
 
Khaoula , « LA FILLE DU GÉNÉRAL » est juste une fiction qui n’a pas la prétention de restituer toutes les pathologies politiques et les extravagances à relents des familles régnantes et des impostures connues qu’elles génèrent. Non, c’est tout juste une observation tranquille des dégénérescences avérées d’un pouvoir sénile qui ne finit pas de finir, ne finit pas de se succéder à lui-même. De la pure folie qui serait bien amusante, n’étaient les frasques criminelles qu’elle cache et travestit en victoires. Dans une démence qui ne se dit pas, ne sait pas se raconter, ne s’imagine pas. Ubu serait un piètre amateur ou petit bonimenteur de souk comparé à leurs gloutonneries gargantuesques de faméliques parvenus enfin et sans préparation à des montagnes de bouffes, de biens, de pouvoirs et de sexe, le tout drapé dans un ridicule démocratique de mauvais goût.
Des orgies multiformes que les misères coloniales ont portées à consommer sans modération, sans retenue. Par l’outrance et l’excès, ils croient avoir libéré l’indigène d’hier pour le transfuser en sujets heureux d’accomplir des chaînes et des queues nourricières pour manger et dire son bonheur en patates canadiennes, en œufs espagnols, en culottes et mosquées chinoises, ou en Omras et fatwas islamo-saoudiennes. Belle Khadem et ses sous-chefs dérivés sont passés par là ; aplatissant et polluant tout sur leur passage. Bouteflissa, le contrefacteur en chef, destinataire final de l’escroquerie organisée et récipiendaire testamentaire de la loi fondamentale et rédacteur exclusif des codicilles constitutionnels qui mettront le peuple à ses pieds. À vie. Bouteflissa, détient à lui seul, les pouvoirs et les caprices cumulés de César, Haroun Errachid, Louis XIV, Marie-Antoinette, Ubu, Bokassa, Benali son ami et Mobutu Sessé Zekkou. La télévision et le numérique en plus. En apparence du moins. Autorités factices et bancales, toutes construites par la casquette sur des mensonges et des promesses permanentes et mouvantes.
Mais on osera ici, tout de même, raconter ces tromperies étatiques, mutantes au gré des humeurs, des révoltes et des intérêts, on osera donc raconter ces usurpations par le cru, par le dru et le vrai que chaque présumé citoyen pourra vérifier dans son vécu ordinaire et à son corps défendant.
Il suffit de s’estampiller le front d’une tâche indélébile noire, enseignée à l’école, pour s’enorgueillir d’une filiation politique et religieuse des siècles morts. Des siècles qui nous reviennent comme des cadavres recyclés ; valorisés comme la norme ; le modèle du bon musulman. Non ! Assez ! Crierai-je tout le temps de cette imposture qui dure.
Suffit-il de jeter son bulletin de vote dans une urne réputée islamique pour postuler au paradis de Dieu après avoir pillé, tué et égorgé ? Parce que celui qui soutient les égorgeurs par le vote en les appelant « mes frères de la montagne » devient lui-même, in fine, un égorgeur.
Ceux qui, par ailleurs, s’affirment citoyens supérieurs par la fiche communale bricolée et par les grades auto décernés, ne sont rien d’autre pour l’essentiel, qu’une minorité d’escrocs connus, détourneurs de biens publics, d’immeubles, de commerces divers, de terres agricoles et de hautes fonctions publiques régaliennes.
Au nom de quelle morale républicaine ou citoyenne le devoir accompli autorise-t-il la razzia et l’accaparement des hautes fonctions et biens publics qui s’y rattachent ?
Je n’écrirai pas pour surprendre et contrarier les faussaires et façonniers, annonçant des bonheurs populaires à venir. Je ne commettrai pas l’outrance par l’outrage de dire qu’ils n’étaient pas sincères. Parce que dans leur folle résolution, ils croient secrètement que l’Algérie est leur bien, leur butin de guerre, leur héritage de jure. Ils croient sincèrement qu’ils ont la mission divine d’imposer leur propre modèle de direction des hommes, d’imposer leur schème du bien vivre, leur archétype du bien penser et, ce faisant, imposent leurs seuls points de vue à tous, sur tout et partout. Quitte, en guise de tribu et de rétribution de leur hold-up sur tout un pays, à faire souffrir et humilier leurs frères au nom des souffrances et des misères qu’ils auraient eux-mêmes vécues. Disent-ils ; comme seuls arguments et justification de leur détournement de tout un pays. Parce qu’on ne décide pas du bonheur des gens contre leur gré et, encore moins, pour fabriquer leur malheur. Quitte aussi à inonder la scène publique de flots de discours auto justificateurs qui fleurissent dans les médias dits publics tout autant détournés et affectés à leurs usages exclusifs. C’est ainsi que radios, télévisions, journaux dits publics sont organisés en accessoires biologiques au service de la pensée unique, de la religion unique et de la gouvernance unique. D’où l’émergence de cette foultitude multiforme de polices sur tout ce qui bouge, progresse et menace l’ordre établi : police de la pensée et de l’écrit (journalistes et écrivains censurés et pourchassés), polices des braguettes (chasse des couples dits illégitimes), polices de l’estomac et des bouches (chasse du Ramadan), polices de la foi (harcèlement des croyants non-musulmans), polices politiques (harcèlement des militants des droits de l’homme), polices des urnes gagnantes (bourrage et substitution des urnes).
Sans même l’écrire, tout le monde connaît d’évidence ces déviances ; cinquante années de promesses de bonheurs imminents, toujours annoncés pour l’année d’après, devenu, de fait, le jour d’après. C’est aussi et encore cinquante années de couches juxtaposées de mensonges répétitifs. Toujours les mêmes. Demain ça ira mieux est-il chanté et amplifié tous les jours par les médias étatiques dits publics. Mais chaque demain annoncé meilleur, sera, bien évidemment, pire que le précédent, pire qu’hier. Toutes les petites gens vous le diront ; les larmes aux yeux : hier je vivais mieux, moins mal, moins péniblement. Je souffre de voir souffrir les miens, mes enfants, de les voir partir, plonger dans le désarroi et la déshérence. Dans l’anéantissement. Tous, mamans désemparées et pères désarmés, vous le diront ; la mort dans l’âme. Mais là, Bouteflissa est unanime et en accord total avec lui-même : il a fabriqué pour sa grandeur, un peuple applaudisseur et heureux et des trottoirs propres pour un jour. Un jour seulement. Celui de son passage en trombe. Demain, il redeviendra sale autant que ses gestionnaires. Croit-il ou feint-il d’y croire avec l’aplomb d’un resquilleur récidiviste resservi que ce pouvoir sans racines est viable ? Durable ? Le vol, le pillage, la prédation clanique, la prébende et la rente étant les seules raisons de gouverner, les motivations uniques de régner et de commander, ce pouvoir vivra le temps de survie des travers qui le font mouvoir et sévir.
Ces gouvernants disparaîtront d’eux-mêmes et sans procès le jour où l’Algérie redeviendra propre, laborieuse et prospère. Si les lois de la physique enseignent qu’on tombe souvent du côté où l’on penche, en Algérie, les gens du pouvoir tombent et se couchent toujours du côté où ils mangent. C’est la loi biologique de la haute corruption ; les souris de laboratoire, Ghoula et Chakibette, étant les preuves récentes du tragique phénomène algérien. L’un et l’autre devenus miraculeusement milliardaires en un rien de temps.
Il y a deux siècles, l’Algérien était autosuffisant et en tout. Un fellah algérien nourrissait cinq personnes en plus de sa propre famille. Aujourd’hui, pour vivre et survivre, l’Algérien, paysan compris, a besoin d’être assisté en permanence par huit étrangers :
- Deux Français pour avoir son pain, son eau, ses autos, ses médicaments et sa médecine pour les plus nantis.
- Un Américain pour pomper son pétrole, encaisser ses recettes, travailler et soutenir ses guerres avec son fric.
- Un Russe pour lui apprendre à se défendre sur terre, sur mer et dans les airs.
- Deux Chinois pour bâtir ses maisons, ses mosquées, tracer ses routes et dessiner les culottes de ses femmes sinon il mourra de faim, de soif, de maladies et, plus sûrement, de honte et de chagrin.
- Un Marocain pour inonder le marché algérien en tonnes de cannabis troquées contre des produits alimentaires, pharmaceutiques et du carburant.
- Un Tunisien pour nous vendre du rêve, du soleil et du vent contre trois milliards d’euros achetés chez les trabendistes algériens, contre du carburant, des produits alimentaires et pharmaceutiques subventionnés par l’État. Faites les comptes ! Un vrai désastre.
 
Pendant ce temps, l’État responsable de ces faillites apprendra par son école à nos enfants comment égorger, comment jouer aux dominos, comment faire la sieste, comment fermer une route et brûler sa mairie, comment voler et combiner pour vivre sans travailler, comment troquer nos biens importés et subventionnés contre de la drogue et des alcools frelatés. Ce sont les seuls bilans connus de nos gouvernants successifs. La Chippa étant la motivation première sinon exclusive de tous les tintamarres annonciateurs de grands projets de développement.
C’est ce qu’on appelle communément un pays en voie de sous-développement ou, plus sûrement, un pays en voie d’extinction. Ouvert à toutes les convoitises ; à toutes les tentations. C’est exactement ce qu’a fait M. Bouteflissa de l’Algérie avec ses sous-freluquets régnants. Chapardeurs et dét

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