Katia
262 pages
Français

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Description

Chloé est entrée dans la police pour traquer les individus du même genre que celui qui l'a agressée quand elle était jeune. La rencontre de Katia fut pour elle un grand moment de bonheur mais fut aussi à l’origine d’une terrible épreuve.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 mars 2018
Nombre de lectures 1
EAN13 9782414205387
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-20536-3

© Edilivre, 2018
Katia

Lundi 5 janvier 2015, gare Montparnasse à Paris, Chloé Adam descendit du TGV en provenance d’Hendaye.
La première fois qu’elle était arrivée dans cette gare, en 2010, elle fuyait son père. Cette fois, c’est un compagnon devenu insupportable qu’elle fuit. C’est pour elle une nécessité vitale.
A peine descendue du train, elle se sentit happée par la foule des voyageurs. La précipitation des gens qui l’entouraient lui donnait l’impression qu’elle ne choisissait pas elle-même son chemin mais qu’elle suivait la foule sans pouvoir s’arrêter. L’odeur dans les couloirs du métro lui parut insupportable. On était très loin de la douceur et du calme de la gare de Saint-Jean-de-Luz d’où elle était partie.
Sortie du métro avec le besoin de se promener un peu à l’air libre, elle se sentit de nouveau agressée, cette fois par le bruit, par la pollution, bref, par la ville qu’elle avait choisie pour se réfugier.
1
Inspecteur de police, affectée au commissariat du 16 ième arrondissement, Chloé passa sa première nuit parisienne dans un hôtel proche de son futur lieu de travail.
La soirée fut pour elle d’une grande tristesse. Elle avait pris brutalement la décision de tourner une page de sa vie et aujourd’hui elle était incapable d’imaginer son avenir. Avait-elle vraiment envie de continuer dans la police après l’expérience d’une première enquête criminelle difficile pour elle ? La vie à Paris lui conviendrait-elle, elle qui avait pris l’habitude d’une vie au bord de la mer et au pied de la montagne ? Sa douloureuse expérience de vie en couple avec Olivier, son ex-compagnon, allait-elle avoir pour conséquence de l’inciter à rester seule ?
Me suis-je précipitée se demanda-telle ? J’aurais pu attendre un peu et Olivier aurait peut-être fini par comprendre que je ne voulais plus vivre avec lui. Quand je pense qu’il va rentrer ce soir et constater que je suis partie sans rien lui dire !
Il me reste une semaine avant d’intégrer mon nouveau poste ou de prendre la décision de démissionner. Si je démissionne, que sera ma vie ?
Fragilisée par la succession de ses états d’âme et n’ayant personne à qui se confier, Chloé s’effondra en pleurs.
2
Le lendemain matin, après une très pénible conversation téléphonique avec Olivier, Chloé n’eut qu’une envie, quitter sa chambre d’hôtel et se changer les idées.
Sa déambulation dans Paris la conduisit devant le Grand Palais où une rétrospective des œuvres de Niki de Saint Phalle était présentée. Ayant vaguement entendu parlé de cette artiste, elle prit la décision d’aller voir l’exposition.
Comme la plupart des personnes dans la file d’attente, elle sortit son téléphone portable. Elle vit sans aucune surprise que plusieurs messages d’Olivier étaient arrivés. Elle décida de ne pas les écouter.
Pendant l’interminable attente devant l’entrée du musée, elle croisa à plusieurs reprises le regard appuyé d’une femme qui, comme elle, patientait. Grande, brune, les cheveux attachés négligemment avec une barrette, vêtue de façon très décontractée et surtout très colorée, elle avait manifestement le look artiste chic. Un peu gênée, Chloé finit par lui dire : « c’est vraiment très long, on a l’impression de ne pas avancer ».
Ces quelques mots furent accueillis par un grand sourire et la fille répondit : c’est la troisième fois que je viens, vous allez voir, cela vaut vraiment la peine d’attendre.
Tout au long de la visite, Chloé se sentit observée par cette fille. Elles se retrouvaient souvent côte à côte à regarder en même temps la même œuvre. Leurs regards se croisaient parfois et la gêne que ressentait Chloé au début disparut peu à peu.
Quand elle entra dans la pièce où étaient exposées quelques statues des « nanas », Dolores, le thé chez Angelina, la dame au sac noir, la danseuse noire, elle fut subjuguée. Ces immenses femmes, hyper colorées, caricaturées dans leurs attitudes et dans leur aspect physique, semblaient accueillir les visiteurs avec malice. Chloé, comme probablement beaucoup de monde, eut l’impression de les avoir déjà vues quelque part tout en ne sachant pas qu’elles étaient une composante majeure de l’œuvre de Niki de Saint Phalle. Au fur et à mesure que les tableaux et les compositions diverses se succédaient, l’intérêt de Chloé grandissait.
La dénonciation d’une société enfermant la femme dans des carcans de toutes natures et la volonté de sortir l’art des salons pour le rendre public, thèmes majeurs de l’œuvre de Niki de Saint Phalle, étaient deux thèmes dans lesquels Chloé se reconnaissait pleinement. En fait, elle venait de découvrir une artiste qui la fascinait. Maintenant, elle comprenait que l’on puisse revenir plusieurs fois voir cette rétrospective.
En sortant, elle s’arrêta à la librairie du musée et alors qu’elle feuilletait le catalogue de l’exposition, la fille entra et se dirigea directement vers elle en lui disant :
– J’ai l’impression que l’expo vous a plu !
– Beaucoup répondit Chloé.
– J’en étais certaine.
– Pourquoi ?
– Parce que je gère des galeries d’art et que de ce fait j’ai l’habitude de deviner assez rapidement les goûts artistiques des gens.
– Vous gérez des galeries d’art s’étonna Chloé !
– Oui. Si cela vous intéresse, je vous invite à venir voir celle de Paris, dit-elle en donnant une carte de visite à Chloé. Vous demanderez Katia. Je suis souvent dans mon bureau. Si vous aimez ce genre d’artiste je pourrais vous montrer beaucoup de choses qui vous plairont.
Sans trop savoir pourquoi, Chloé était vraiment ravie de cette proposition.
– A bientôt dit Katia en tendant la main à Chloé.
– A bientôt répondit Chloé, déçue que la conversation s’arrête là.
En sortant du Grand Palais, Chloé était émue. L’était-elle à cause de ce qu’elle avait vu à l’exposition ou à cause de la rencontre qu’elle venait de faire ? Cette question lui resta longtemps présente à l’esprit sans qu’elle puisse lui apporter de réponse.
3
Contrairement à la dernière fois qu’elle s’était réfugiée à Paris, il ne fallut que quelques jours à Chloé pour trouver un appartement.
Il y a quelques années, elle était arrivée sans argent, aujourd’hui, elle a devant elle une petite fortune. Ses parents décédés, fille unique, elle a hérité du domaine dans le bordelais où ils vivaient et où elle a passé toute son enfance. Par ailleurs, elle est désormais la principale actionnaire de la clinique créée par son père et que l’on peut qualifier d’affaire en or.
Si besoin était, son métier d’inspecteur de police ne pouvait que renforcer sa solvabilité aux yeux des agences immobilières.
En fait, elle ne fit que deux visites. Son choix se porta immédiatement sur un appartement situé au dernier étage d’un immeuble moderne, desservi par un ascenseur privé et doté d’une superbe terrasse avec vue sur la Seine.
Bien que séduite, elle eut beaucoup de mal à prendre une décision car, passer pour un prix à peu près identique, d’une très grande propriété avec tennis et piscine à un appartement parisien, certes magnifique, lui paraissait délirant.
Comment aménager ces 200 m² se dit-elle ? Ai-je vraiment besoin de trois chambres, chacune dotée de sa salle de bain et de son dressing, d’un salon de 50 m² prolongé par une salle à manger tout aussi spacieuse, d’une cuisine aussi grande que celle qu’il y avait dans la maison de ses parents ? Ne fallait-il pas mieux acheter deux appartements plus petits, un pour l’occuper et l’autre pour le louer ?
Chloé souffrait de n’avoir personne à qui demander conseil. Finalement, après quelques jours de réflexion, elle donna son accord.
L’appartement étant libre, elle y retourna, seule pour la première fois, dès le lendemain. Le silence qui régnait dans les immenses pièces sans meubles, lui procura un profond sentiment de solitude. Assise par terre au milieu du salon, elle se dit que ces grands espaces vides devant elle représentaient parfaitement ce qu’était sa vie aujourd’hui. Un grand vide !
Son petit appartement de Saint-Jean-de-Luz lui revint à l’esprit et l’idée d’avoir commis une erreur en le quittant la poursuivit un long moment.
Ce n’est que très tard dans la soirée, seule dans sa chambre d’hôtel, qu’elle se dit qu’elle n’avait pas le droit d’oublier l’énorme chance qu’elle avait d’avoir tant d’argent même si tout cela été associé à la disparition de ses parents.
Je vais récupérer les meubles et les objets de la maison que j’ai conservés se dit-elle, et je vais essayer de reconstruire un peu le monde qui fut le leur. C’est par là que je dois commencer pour démarrer ma nouvelle vie.
4
L’accueil que reçut Chloé au commissariat du 16 ième arrondissement fut pour elle une source de motivation.
Le commissaire principal, ses deux adjoints et les huit inspecteurs présents ce jour là lui réservèrent un accueil bien plus agréable que celui qu’elle avait reçu dans le petit commissariat de Saint-Jean-de-Luz.
Pas de petits sourires cachant une misogynie latente, pas d’allusion à sa jeunesse, bref un environnement qui lui parut très professionnel.
Le patron, le Commissaire Roussel, la reçut longuement en tête-à-tête et après lui avoir présenté les différents services et activités du commissariat évoqua avec elle son affectation.
– J’ai l’intention dans un premier temps de te confier la mission de jeter un œil sur toutes les affaires non résolues par le passé au sein du commissariat. Tu me donneras ton avis sur chacune d’elle. Je pense que pour toi, ce sera la meilleure façon de connaître notre activité et notre secteur. De plus, pour nous, un regard neuf sur certaines affaires pourra certainement nous être très utile. Qu’en penses-tu ?
– Je dois dire que je ne

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