Je ne demanderai pas pardon
312 pages
Français

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Je ne demanderai pas pardon , livre ebook

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Description

Amatazora. Chaque agent des services secrets travaille un jour ou l’autre sur ce clan mafieux qui s’étend insidieusement dans toute la capitale sans jamais être sérieusement inquiété. A la mort du patriarche, l’agence est en effervescence pour exploiter la moindre faille et enfin en venir à bout.


Benjamin est agent depuis plusieurs années et profite de faire équipe avec deux amis : Matthieu qu’il connait depuis l’enfance et James qui ne rate jamais une occasion de railler son sérieux. Cette succession est une opportunité pour eux de mettre à profit leur complicité et leur efficacité pour coincer le nouveau chef.


Alors pourquoi se retrouvent-ils face à face, Benjamin prêt à tuer ses amis de sang-froid ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 septembre 2017
Nombre de lectures 2
EAN13 9782414080977
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-08095-3

© Edilivre, 2017
Chapitre 1
Comment me suis-je retrouvé dans cette situation : Me3s deux meilleurs amis en face de moi, les tenant en joue d’un revolver dans chaque main, avec l’intime conviction de les tuer dans un instant ?
Matthieu est un ami d’enfance. Nous étions gardés par la même nourrice pendant que nos parents travaillaient. Je pourrais le considérer comme un frère. Son regard est toujours le même : Grave dans un tel moment mais j’y lis cette confiance envers et contre tout.
Nous avions fait des pieds et des mains pour rester dans les mêmes classes toute notre scolarité. Nous avions appris ensemble que nous avions été acceptés pour intégrer les services secrets, une quinzaine d’années auparavant. Nous avions fêté ça par une soirée trop arrosée et passé la journée suivante à nous taper dans les coudes dès que l’un de nous deux menaçait de s’endormir devant nos supérieurs.
Il a toujours été avec moi pour fêter mes promotions ou pour venir me chercher au milieu de la nuit quand je n’arrivais pas à décrocher d’un dossier. Il avait été le premier à l’hôpital lorsque j’avais été blessé, avant même ma mère. Je sais qu’il a été le premier à comprendre quand nos routes ont commencé à se séparer mais il a toujours respecté mes choix.
Il aime son job d’analyste et a toujours préféré garder une vie tranquille, préférant les soirées entre amis aux salles à accès strictement réservé aux agents les plus haut-gradés. Se trouver devant moi à ce moment précis est bien la première fois qu’il prend autant de responsabilités mais il n’y en aura pas de deuxième.
A côté de lui, James est prêt à tirer à la moindre hésitation. Il ne paraît pas croire que cela va se finir autour d’une bière, tous les trois comme d’habitude après de trop longues journées de travail.
Nous nous sommes rencontrés quand nous avons intégré les services secrets. Nous avions été embauchés tous les trois en même temps et il s’est rapidement installé une gentille rivalité entre nous.
C’était à celui qui aurait le dossier le plus important ou la prochaine promotion. L’autre était alors contraint de payer sa tournée. Pourtant, ni l’un, ni l’autre n’avons jamais hésité à nous aider, voire à nous porter secours dans les pires situations. C’était une compétition stimulante jusqu’à cette dernière mission. Il ne m’avait pas félicité mais m’avait répété d’être extrêmement prudent.
Je pensais que ce serait le premier à vouloir m’abattre. J’avais lu une haine profonde dans ses yeux quand il avait compris. Pourtant, il n’avait pas tiré. Aujourd’hui encore, il n’a toujours pas levé son arme. Comme il respecte mon choix sans le comprendre, je ne chercherai pas à connaître ses raisons mais son hésitation cette fois-ci lui sera fatale.
Nous nous sommes retrouvés dans ce grand hangar abandonné. Il n’y a rien d’autre qu’un immense espace vide où aucun autre agent n’aurait pu se cacher. Après des semaines de tentatives de contact de leur part, j’ai accepté. Je savais que ce jour se présenterait tôt ou tard. Mais, même avec le titre de l’homme à abattre le plus recherché du pays, je n’avais aucune attention de les laisser faire.
Beaucoup de ceux qui nous ont connus pourraient imaginer que nous allons trouver une solution. Il serait préférable pour les services secrets de récupérer leur meilleur agent, devenu le bras droit du chef de la mafia la plus puissante de la région, mais jamais je ne la trahirai.
« Benji, me souffle Matthieu. »
Je sens mes mains se crisper sur mes armes. Il est temps que j’agisse.
Chapitre 2
Tout a commencé deux ans après ma prise de fonction. Je commençais à me sentir à l’aise au sein des services secrets et l’inquiétude de mes parents faiblissait doucement. Matthieu s’était rapidement dirigé vers un poste d’analyste, derrière un ordinateur ou une pile de dossiers, mais il n’était jamais le dernier pour proposer d’aller boire un verre. James, de son côté, s’était déjà illustré sur le terrain par une aptitude non négligeable à jouer la comédie. A chaque fois qu’un responsable s’approchait de nos bureaux, je ne pouvais m’empêcher de lui jeter un regard noir et lui d’arborer un léger sourire, qui disparaissait si la mission m’était attribuée. James avait un bagout qui lui donnait l’air d’être à l’aise en toutes circonstances. Seulement pour certaines missions, soit un peu plus de discrétion était nécessaire, soit il n’était pas question de discuter.
Bien que stimulé par notre petite compétition, j’avais rapidement pris le parti d’un travail bien fait plutôt que de recevoir les éloges et être l’ami de tous. Je m’étais surpris moi-même en trouvant passionnant de comprendre les détails cachés dans les routines quotidiennes de nos cibles. C’était un travail de fourmi que James critiquait dès que l’occasion se présentait. Mais, contrairement à Matthieu, pour qui ces analyses en profondeur suffisaient, j’obtenais une satisfaction sans égale à croiser le regard de ceux dont j’avais découvert les failles avant même de leur dire bonjour. Trouver le bon coupable en épargnant ceux qu’il aurait voulu faire payer à sa place me vidait suffisamment la tête pour aller passer une bonne soirée entre amis. Je commençais déjà à l’époque à avoir du mal à décrocher d’un dossier avant d’en avoir trouvé la conclusion. Mais Matthieu et James savaient être persuasifs et très inventifs pour me faire revenir à la réalité.
Parmi les plus gros dossiers que suivait notre agence, les clans mafieux étaient comme une vieille rengaine. Quand on me demanda de trouver le devenir d’une somme miraculeusement apparue et aussitôt disparue sur les comptes du patriarche Amatazora, je retins presque un « Enfin ».
Le clan Amatazora détenait les affaires illégales de plus de la moitié de la ville et ne s’en cachait même pas. Seulement, faute de preuve suffisante, nous n’avions rien pu faire d’autre que quelques interrogatoires. L’avocat du patriarche arrivait avant même que nous ayons pu lui faire passer le pas de la porte. C’était un sujet récurrent parmi les agents. Chacun avait un jour ou l’autre travaillé sur une affaire les concernant.
Le patriarche n’était pas très discret. C’était son style. Il se montrait régulièrement en bonne compagnie dans des clubs. Narguer les services secrets semblait le réjouir. Mais malgré ce goût pour la provocation, ses affaires opaques étaient exceptionnellement bien rodées. Nous avions toujours une idée de ce qu’il se passait, mais même avec la certitude qu’il était derrière, nous n’avions jamais aucune preuve de son implication.
Son fils, Toma, était son portrait craché en pire. Il abusait de provocations et avait déjà passé plusieurs jours en prison pour troubles à l’ordre public. Mais autant que nous puissions chercher, rien ne permettait de le relier à des accusations plus graves. Nos responsables pensaient que tant que le patriarche serait en vie, Toma n’aurait aucune responsabilité majeure.
Cette famille comptait également une jeune femme de vingt et un ans du nom de Sara, mais aussi loin que quiconque ait pu chercher, elle n’avait aucun lien avec les activités de son père. La famille Amatazora avait une vieille fortune héritée de générations d’entrepreneurs courageux que les derniers descendants avaient décidé de faire fructifier dans des voies plus opaques. La jeune femme vivait donc confortablement, profitant d’un coussin d’héritage propre pour développer ses activités qui n’avaient rien d’illégal. Elle se présentait comme consultante en amélioration d’entreprise et était connue pour participer à un nombre important d’actions caritatives. J’avais essayé de creuser cette piste en pensant à un secret bien caché mais au final, j’en étais arrivé à la même conclusion que tous les autres agents : elle était l’oie blanche au milieu d’une famille de loups.
L’année suivante, le patriarche mourut. Le premier choc pour la plupart d’entre nous fut qu’il décéda d’une simple crise cardiaque. Après les morts directs ou indirects, le racket et le trafic de drogue qu’on lui imputait, une mort de cause naturelle ressemblait à sa dernière provocation.
A l’annonce de son décès, j’étais prêt à faire plusieurs nuits blanches pour coincer Toma Amatazora. J’étais justement en pleine recherche sur les tenants et aboutissants de sa dernière bagarre. Il faisait de plus en plus d’erreurs. En devenant le chef du clan Amatazora, il devenait évident que nous allions bientôt pouvoir libérer la plus grande partie de la ville de cette peste.
Mais le deuxième choc fut que celui qui fut désigné pour succéder au patriarche ne fut pas son fils, mais sa fille. L’information nous parût tellement invraisemblable que tous les agents travaillèrent de concert pendant une semaine pour vérifier l’information. Ce fut un coup de fil anonyme qui mit un terme à nos recherches. Le clan avait pris l’habitude de nous informer directement des cadavres laissés toujours au même endroit : près d’un canal à côté de l’évacuation principale des égouts, mais ce ne fut pas le cas cette fois-ci.
« Arrêtez de fouiner dans tous les coins ! Vous allez énerver Sa’a… » Avait dit une voix atone avant de raccrocher.
Sans une hésitation, nous avions tous compris, avec un curieux accent, le nom de Sara Amatazora. Nous nous étions regardés sans y croire avant qu’un responsable ordonne l’arrestation immédiate de la jeune femme.
Je me rapprochai de lui avec une légère grimace.
« Monsieur, si on n’a pas grand-chose sur Toma, sur elle…
– Et bien il faut trouver, m’avait-il répondu avec un soupir. C’est au premier qui trouve quelque chose pour la faire tomber. »
J’échangeai rapidement une grimace avec James et Matthieu.

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