J ai oublié de te dire
396 pages
Français

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Description

En provenance de San Francisco, David Gerfault débarque à Roissy. Tandis qu'il attend son sac devant le tapis roulant, une inconnue ployant sous le poids de ses bagages lui demande de l'aide. Arrivé chez lui après avoir déposé la jeune femme du côté de Montparnasse, il constate qu'elle a oublié un ordinateur portable dans le coffre de sa voiture. Au rythme des événements qui s'enchaînent, il comprend vite qu'il a franchi une limite au-delà de laquelle il n'y a plus de retour en arrière possible ; d'ailleurs en a-t-il envie... ? De Paris à Cayenne, en passant par New York, le voilà engagé dans une lutte à armes inégales... et sans merci. Des enjeux phénoménaux sont au cœur d'un mécanisme infernal qui broie ceux qui cherchent à l'enrayer. Une course-poursuite sans concession pour David Gerfault qui veut croire que la vérité peut être plus forte que le mensonge et les manipulations...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 juin 2014
Nombre de lectures 8
EAN13 9782342024517
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

J'ai oublié de te dire
Jean-Claude Lanoizelez
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
J'ai oublié de te dire
 
 
 
« Le plus lâche des assassins, c’est celui qui a des remords »
Jean-Paul Sartre
 
 
 
1
 
 
 
« Mesdames, Messieurs, nous sommes arrivés à Paris, Roissy-Charles-de-Gaulle, il est 7 h 25… »
Dimanche 14 avril 2013, David Gerfault, 47 ans, débarque du vol GF 716 en provenance de San Francisco. Après le remue-ménage de sortie de cabine, le voilà qui suit les arrivants dont le flot s’écoule dans les boyaux de l’aéroport. Les couloirs n’en finissent pas ; les longs trottoirs roulants, non plus. Il est crevé ! Comme toujours lorsqu’il prend l’avion, il n’a pas fermé l’œil durant le vol.
 
Le serpentin à grandes écailles est déjà en mouvement lorsqu’il arrive dans le hall de restitution des bagages. Encore un peu de patience et au pire, si les conditions de circulation ne sont pas trop exécrables, dans une heure il sera sous sa douche ; ensuite, il essaiera de dormir un peu.
Tandis qu’il s’efforce de repérer son grand sac, une jeune femme s’approche de lui ; elle ploie littéralement sous la charge de ses bagages. Il ne la remarque qu’au moment où elle s’adresse à lui.
— Monsieur… ; excusez-moi de vous importuner ; puis-je solliciter votre aide ?
— Dites toujours… lui répond-il, tout juste aimable.
— Pourriez-vous veiller sur mes affaires pendant que je cherche un chariot ? J’ai un mal de chien à trimbaler tout ça à bout de bras.
— Pas de souci, allez-y ; je ne bouge pas de là…
Lui abandonnant tout son fatras, elle s’esquive non sans l’avoir remercié. Il la regarde se diriger d’un pas vif vers l’arrière du grand hall ; puis son attention est captée par son propre sac qui se présente sur le tapis roulant. Il le récupère, tout en s’efforçant de ne pas quitter des yeux le bardas de la jeune femme ; il ne manquerait plus qu’on le lui barbote !
 
Ils ne sont que deux ou trois, encore plantés devant le serpentin qui tourne inlassablement, ne charriant plus que quelques valises et sacs épars. Soucieux, il commence à s’agiter, cherchant la fille du regard. Petit à petit, son agacement se transforme en rogne. Il n’a rien d’urgent à régler, mais n’est pas prêt pour autant à poiroter durant cent sept ans ; rendre service est une chose, qu’on abuse de sa patience en est une autre. Les grandes portes sur le côté du hall se sont mises à déverser de nouveaux arrivants ; et toujours aucune trace de la fichue donzelle à l’horizon. Renfrogné, il envisage de chercher quelqu’un à qui confier les bagages de la jeune femme. Le premier agent de sécurité fera l’affaire ; à condition qu’il sache faire preuve de compréhension, et accepte de rester planté à l’endroit où elle est censée revenir. Par contre, si le type se montre curieux, se lance dans des questions à n’en plus finir, cela se terminera chez les flics, donc ce n’est pas une bonne idée, autant se rendre directement à la police. Et cette option n’est pas plus encourageante ; les autres ne se contenteront pas de ses explications, ne se priveront pas d’ouvrir sacs et valises. Pour peu que ceux-ci contiennent quelque objet de contrebande, en deux temps trois mouvements il se retrouverait en mauvaise posture. Réfléchissant, il se demande comment se dépêtrer de ce bazar, se maudissant d’avoir accepté un peu trop facilement de rendre service. Remonté comme une pendule, il entend ne pas se laisser prendre pour le dindon d’une sale farce ; il empoigne comme il peut le monceau des bagages pour se rapprocher à nouveau du tapis roulant. Après tout, la meilleure solution est encore de tout remettre sur le serpentin ; quand elle reviendra, si elle revient…, elle retrouvera ses affaires ; dans le cas contraire, les services de l’aéroport les prendront en charge. C’est à cet instant qu’il la voit arriver, sacoche d’ordinateur en bandoulière, trottinant derrière son chariot. Rassuré, mais toujours irrité, il démarre bille en tête.
— Mais où étiez-vous donc passée, je commençais à gamberger tous azimuts.
— Excusez-moi, j’ai eu un mal fou pour trouver un porte-bagages, et puis j’ai dû m’arrêter à la case « toilettes » et voilà. Je suis sincèrement désolée pour le temps que je vous ai fait perdre ; en attendant merci beaucoup d’avoir patienté…
Il lui répondrait bien qu’il s’apprêtait à prendre ses cliques et ses claques ; mais se contente d’un « Bon, on y va », tout en s’engageant en direction de la sortie. Ensemble, ils franchissent la douane sans encombre, se retrouvent dans l’immense hall circulaire des arrivées. Avant de passer les grandes portes vitrées, la jeune femme tend la main à David.
— Il me reste à vous souhaiter une bonne journée ; je vais partir à la recherche d’un taxi.
— Vous vous rendez à Paris ?
— Oui dans le 14 e , rue d’Alésia.
— Tant qu’à aller au bout du service, je peux vous déposer ; j’habite rue Vanneau dans le 7 e ça ne me fera pas un grand détour.
— C’est super sympa, mais je ne veux pas vous déranger.
— Laissez courir, on va dire que c’est mon jour de bonté.
 
Quelques minutes plus tard, les voilà installés dans la voiture de David. La sortie du périmètre de Roissy s’avère aisée, par contre la circulation sur l’A1 à cette heure matinale est comme à l’habitude très chargée. David observe que sa passagère semble ne pas avoir trop envie de nouer conversation ; qu’à cela ne tienne, il se risque à une question.
— Vous rentrez de vacances ?
— Non, je me suis déplacée pour mon boulot.
— Ce n’est pas indiscret si je vous demande dans quoi vous bossez ?
— Je suis photographe.
— Vous travaillez pour une agence, un, ou des magazines ?
— Pas du tout, je fonctionne en free-lance, et je me débrouille pour caser mes clichés.
— Vous n’avez pas choisi la simplicité ; il y a de la concurrence dans cette activité.
— Comme partout, le plus dur c’est surtout au départ ; maintenant j’ai mon réseau et ça ne va pas trop mal. Et vous ?
— J’étais aussi en déplacement pour mon boulot. Je travaille pour une revue technologique hebdomadaire dans le domaine de l’électronique. Nous nous efforçons de suivre les évolutions, puis nous les rapportons dans nos pages.
— C’est intéressant de se tenir à l’avant-garde ; mais vous devez être obligé de courir le monde en permanence pour être sûr de ne rien rater…
— Pas tout à fait quand même ; mais ce n’est pas déplaisant de bouger de temps en temps…
Il n’est pas loin de 9 h 30 quand il la dépose devant le 125 rue d’Alésia, juste à côté du Monoprix. Il n’y a évidemment pas de place pour stationner, il s’arrête en double file.
— Vous avez besoin d’aide pour descendre vos bagages ?
— Non, ne vous inquiétez pas, je me débrouille ; en tout cas merci beaucoup pour le trajet.
Alors qu’il redémarre, un regard dans le rétroviseur lui montre la jeune femme sur le trottoir. Elle agite sa main libre en guise de signe d’adieu, ils n’ont aucune chance de se revoir un jour ; de l’autre elle tient son téléphone portable déjà collé à son oreille. Il n’a pas fait cent mètres, qu’il est bloqué dans le trafic ; instinctivement, il cherche à retrouver l’image de la fille dans le miroir, mais elle a disparu, sans doute a-t-elle gagné son immeuble. Tandis qu’il s’éloigne, il se rend compte qu’elle restera à jamais une inconnue. Il ignore jusqu’à son prénom, il le regrette, il aurait dû le lui demander. La circulation est plus dense qu’il ne l’avait imaginé ; il lui faut presque vingt-cinq minutes pour rejoindre la rue Vanneau. La voiture est dans le garage, il ouvre le coffre pour prendre son sac ; une sacoche qui ne lui appartient pas se trouve posée à côté.
 
Ce ne peut être que l’ordinateur portable de la jeune femme.
 
 
 
2
 
 
 
Sa découverte lui met les nerfs en pelote, il n’a aucun moyen pour joindre l’inconnue ; de son côté, elle n’a pas non plus de possibilités pour le contacter, elle sait juste qu’il habite rue Vanneau. Retourner rue d’Alésia afin de lui restituer sa machine est la seule alternative qu’il entrevoit ; « Merde…, elle aurait tout de même pu faire gaffe… », bougonne-t-il en verrouillant la voiture. En revanche, il rejette l’idée de se remettre dans les rues sur le champ ; il veut d’abord se reposer, et prendra le temps d’aviser ensuite.
 
La sonnerie exaspérante du réveil, le tire du sommeil profond dans lequel il avait sombré. Il a dormi trois heures, c’est largement suffisant pour absorber le décalage horaire. Ce n’est encore que le début d’après-midi, il rejoint la rue et surtout la pizzeria qui se trouve à quelque trois cents mètres sur le trottoir d’en face. La faim qui le tiraille mérite qu’il se mette quelque chose sous la dent sans attendre.
 
De retour à l’appartement il empoigne la sacoche de l’ordinateur, direction rue d’Alésia ! Rien ne l’oblige à s’acquitter de cette corvée dont il se serait bien passé ; mais voilà c’est dans sa nature, quelque part il est bien trop bon. Non seulement ce matin elle lui a fait faire le poireau, mais à présent il va devoir cavaler pour réparer l’oubli de l’étourdie ; c’est ça, il est bien trop gentil !
La perspective de tourner, virer, pendant un temps infini à la recherche d’une place de stationnement, le conduit sans la moindre hésitation, à emprunter le métro.
La station Alésia n’est finalement pas très éloignée du 125. Il marche tranquillement du côté des nombres impairs, portant la sacoche d’ordinateur en bandoulière. Rapidement le voilà arrivé devant la porte derrière laquelle sa « passagère » disparut quelques heures pl

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