Immersion
109 pages
Français

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Description

Samedi 1er juillet 2069, Nathan est assassiné. Il venait d'être libéré après quinze ans d'internement, suite au meurtre de Cloé, son épouse.
Était-il vraiment l'auteur des faits ?
Peut-on parler d'homicide lorsque la victime est une machine ? Cloé était un robot humanoïde.
Antoine mène l'enquête. Il est journaliste d'investigation et ami d'enfance de Nathan.
Tout se complique : un simple fait divers cache en réalité une affaire d'Etat.
La démocratie, menacée par quelques savants fous, experts en Intelligence Artificielle, sera-t-elle sauvée ?
Ce livre se situe à la frontière entre le roman policier et la science fiction. Il met l'accent sur l'absolue nécessité d'une éthique de la recherche scientifique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 décembre 2021
Nombre de lectures 4
EAN13 9782379798221
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

IMMERSION
Cloé parmi les humains

Robert Bass

2021
Cet ebook a été réalisé avec IGGY FACTORY. Pour plus d'informations rendez-vous sur le site : www.iggybook.com
Table des matières

Préambule
PARTIE I chapitre 1 : Les retrouvailles
chapitre 2 : Que s'est-il passé ?
PARTIE II chapitre 1 : Nathan
chapitre 2 : L'anniversaire
chapitre 3 : Bella Donna
chapitre 4 : La présentation
chapitre 5 : Le document
chapitre 6 : Anatomie
chapitre 7 : Les premiers pas
chapitre 8 : Le mariage
chapitre 9 : Les lendemains de fête
chapitre 10 : Une entrée en politique
chapitre 11 : L'ascension
PARTIE III chapitre 1 : L'enveloppe
chapitre 2 : Débuts d'enquête
chapitre 3 : De nouveaux indices
chapitre 4 : Un revenant
chapitre 5 : Les révélations
chapitre 6 : Le livre
Epilogue
Préambule
 

 
 
« Tu es née poussière et tu retourneras poussière ! ». Nous sommes le 17 novembre 2099. Ces quelques mots ont été prononcés ce matin même à l’enterrement d’Hélène. J’accompagnais cette femme jusqu’à sa dernière demeure. Je n’avais aucun lien de parenté avec la défunte, mais je la considérais comme ma mamie. On adopte bien des enfants, alors pourquoi ne pas adopter une grand-mère ? Je portais encore des couches et balbutiais quelques areu-areu, lorsque mes grands-parents nous ont quittés. Quelques photos jaunies ont remplacé les images de ces êtres chers, images noyées dans l’eau trouble de mes souvenirs. J’habitais à Paris, seul, éloigné de mes proches qui n’étaient jamais partis de Port-Navalo, cette petite ville côtière de Bretagne, située à l’entrée du golfe du Morbihan.  
            Hélène était ma voisine. Je demeurais au deuxième étage, elle, au premier. Veuve depuis une trentaine d’années, elle ne s’était jamais remariée. Cette femme détestait la solitude, moi aussi ! Nous étions faits pour nous rencontrer, chacun de nous étant ravi d’avoir un peu de compagnie. Je m’ennuyais à mourir entre mes quatre murs. J’étais heureux d’avoir trouvé une amie. Notre rapprochement avait débuté par quelques petits services que j’avais eu l’occasion de lui rendre : jouer les Sherpas lorsque son cabas était trop lourd pour le hisser jusqu’au premier étage ou livrer ses médicaments quand la fièvre la clouait au lit.
            Je suis écrivain, un métier qui me permet de rester chez moi. L’inspiration venant surtout en début de soirée, j’ai pris l’habitude de travailler la nuit. Les premières heures de la journée sont habituellement réservées à une bonne grasse matinée. C’est ainsi qu’il m’arrive souvent d’être libre l’après-midi. Mes loisirs se partagent entre de longues promenades lorsque le ciel est serein, la visite d’expositions ou la fréquentation des salles de cinéma quand le baromètre montre des signes de faiblesse. Au programme de ces activités, s’étaient rajoutés les rendez-vous réguliers chez la voisine du premier.
             Je savais que ces délicieux intermèdes n’auraient qu’un temps. Le dimanche, cette vieille dame remplissait consciencieusement son pilulier qu’elle dégainait matin, midi et soir, chaque jour de la semaine. Elle avait eu beau ingurgiter tous les remèdes que ses médecins lui avaient prescrits, il y a un moment où les progrès de la science sont insuffisants pour maintenir en état de marche un cœur qui peinait à battre.
            Malgré le grand écart d’âge, j’avais plaisir à m’asseoir aux côtés de cette femme, dans un vieux fauteuil défraîchi, mais encore bien confortable, tout en buvant avec délectation un merveilleux darjeeling. Lors de nos conversations, j’avais beaucoup de mal à placer le moindre mot au milieu du flot continu de ses paroles. Elle n’arrêtait pas ! Elle avait tant de choses à dire ! Craignait-elle le temps qui passe ? Ce temps qui l’empêcherait de finir son histoire.
            La fatigue ralentissant toutes les fonctions d’un corps ayant subi les outrages des décennies passées, la voix d’Hélène devenait de plus en plus faible et monocorde. Parfois, son discours était incompréhensible ; alors, pour en saisir le sens, mon cerveau rajoutait les bouts de phrases que mon ouïe n’avait pas su analyser. Certains auraient pu se lasser et partir sous un quelconque prétexte ; d’autres, les yeux grands ouverts, auraient sombré dans un profond sommeil. Ce n’était pas mon cas. Je suis écrivain et donc friand de toutes les anecdotes qui pouvaient arriver à mes oreilles. Des anecdotes, cette brave dame n’en manquait pas.
            Assez rapidement, je voulus joindre l’utile à l’agréable. Tout ce que me racontait Hélène, j’envisageai de le traduire en mots, en phrases et en chapitres d’un futur roman. Après avoir obtenu la permission de l’intéressée, je m’étais muni d’un petit enregistreur. Mes visites devinrent alors quotidiennes et la même scène se répéta : Hélène parlait, la carte mémoire se remplissait et ma tasse se vidait.
            Ce fut une avalanche d’événements aussi abracadabrantesques les uns que les autres. Toutes ces révélations me laissèrent sans voix. Je comprenais qu’Hélène et son mari avaient été les témoins privilégiés de ce qui aurait pu être un véritable cataclysme planétaire. Intrigué, j’avais commencé de mon côté une petite enquête afin de comparer les dires de ma voisine avec la réalité des faits. Étonnamment, aucun document n’avait relaté ces inimaginables épisodes. Rien dans les livres d’histoire, rien dans les archives de la presse numérique. Pouvais-je malgré tout croire cette femme ? N’était-elle pas une véritable mythomane ? Pour en avoir le cœur net, je l’avais testée à plusieurs reprises sur divers sujets : Hélène était incapable de mentir.
             Lorsqu’elle me racontait ses souvenirs, tout était précis, sans l’ombre d’une fioriture. Nous étions là, mon enregistreur et moi, à l’écoute, attentifs à ses moindres paroles, comme le prêtre recevant la confession d’une pécheresse. Cette pauvre dame n’ayant commis aucun acte délictueux, l’absolution lui était donc inutile. Cette femme mérite plutôt un bel hommage. C’est en souvenir de notre amitié que je veux l’honorer. C’est décidé : cet hommage prendra la forme d’un récit. Sous ma plume, je partagerai avec mes lecteurs les terribles événements subis pendant la période sombre de la vie d’Hélène : ces cauchemardesques moments qu’elle avait eu le courage de relater à son voisin du deuxième.
            À en croire tout ce que j’ai appris de la bouche d’Hélène et dont je n’ai pas l’outrecuidance de mettre en doute la véracité, il s’en était fallu de peu que la science, mise entre de mauvaises mains, n’asservisse l’homme. L’humanité est si fragile qu’une tempête peut l’anéantir. Ce danger, nos anciens l’avaient ressenti au début des années 20 avec la Covid19. Ce virus avait-il été transmis par un animal ou fabriqué par un apprenti sorcier féru de génétique ? Nous ne l’avons jamais su, mais ce coronavirus fut mortel pour l’homme et destructeur pour l’économie mondiale. En ce début de la seconde moitié du 21 e  siècle, il ne s’agissait pas d’un virus, mais son effet aurait pu avoir des conséquences encore plus désastreuses si quelques habitants de notre vieille Terre n’avaient pas su réagir à temps.
            Toutes les péripéties dont Hélène et ses proches furent les témoins ou les victimes nous amènent à prendre conscience que le progrès peut devenir danger. Si nous ne maîtrisons pas l’incommensurable avancée de la science, alors ce sera l’inévitable destruction de l’humanité. Voilà le message qu’Hélène souhaitait partager !
             Je suis devant mon ordinateur. Mes doigts dansent sur le clavier. Il n’y a aucun doute, Hélène est près de moi. Je sens sa présence, lorsque ligne après ligne, chapitre après chapitre et jusqu’au point final, ma voisine du premier guide ma main.
 
PARTIE I      chapitre 1
 
Les retrouvailles
 
 
 
 
            Tout avait commencé il y a trente ans. L’été 2069 venait de succéder à un agréable printemps. Les années passent. Si la vie est parfois chaotique, le décor est souvent immuable. 
            « Paris sera toujours Paris », a-t-on coutume de dire ! Effectivement, la Tour Eiffel n’avait pas changé d’endroit. Du haut de l’Arc de Triomphe, les touristes pouvaient assister au spectacle immuable des véhicules entrant dans la ronde infernale du gigantesque manège de la place du Général de Gaulle, avant d’être éjectés dans les plus belles avenues haussmanniennes que le monde entier nous envie. Comme d’habitude, les Champs Élysées grouillaient de milliers de badauds, pendant que les dessinateurs de la place du Tertre traquaient leurs proies dans l’espoir de les coucher sur papier. Alors que quelques chanceux profitaient des charmes de la Ville-Lumière, les Parisiens allaient et venaient au rythme des rames du métro qui se croisaient et se recroisaient dans les sombres méandres des sous-sols de la capitale.
            Le ciel était d’un bleu limpide. Aucun obstacle ne contrariait l’assaut des rayons chauds du soleil sur les peaux matifiées des jeunes demoiselles se bronzant sur les bords de Seine. Même en marchant à l’ombre, les citadins avaient du mal à supporter les quarante degrés, température déjà habituelle pour cette fin juin. Heureusement, ils n’avaient plus à accepter les pollutions subies lors de leur jeunesse. Les gaz d’échappement et les particules fines qui s’échappaient des véhicules à essence ou diesel n’étaient qu’un lointain souvenir. Seules les voitures électriques ou à hydrogène étaient autorisées à circuler à Paris et dans toutes les villes de plus de deux mille habitants.
             Dans le bureau climatisé d’un grand groupe de la presse numérique, un homme était au travail. Il s’agissait d’Antoine, un journaliste d’investigation. C’était un beau brun aux yeux d’un bleu à faire fondre n’importe quel cœur de glace. Il était chargé d’enquêter sur une grosse affaire de pots-de-vin dans le milieu politique. Une affaire banale en somme !
            Antoine avait cinquante-cinq ans, autant dire qu’il passera

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