Fragments
112 pages
Français

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Description

« Dois-je me demander quel manque me rend désirante de lui ou plutôt pourquoi suis-je en train de changer mes stratégies de comblement ? Alors voilà, je te l'annonce à toi mon double, qu'il est exclu de m'en dispenser. Il n'y a pas de raisonnement à avoir ; il est ma certitude et mon ignorance à la fois. Je me dis simplement : c'est ça, c'est lui ! Pour remplir quel rôle ? Aucun justement : une cerise sur le gâteau... Tu m'as vue quand j'ai bu ? »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 décembre 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334234078
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-23405-4

© Edilivre, 2017
Fragments
 
•  Fragment . Définitions :
– Morceau d’une chose brisée ou déchirée, débris.
– Reste de quelque chose présentant un intérêt historique, scientifique, etc.
– Morceau d’une œuvre, d’un texte.
– Partie plus ou moins importante de quelque chose, par opposition au tout.
• «  L’incident est futile (il est toujours futile) mais il va tirer à lui tout mon langage. Je le transforme aussitôt en événement important, pensé par quelque chose qui ressemble au destin. C’est une chape qui tombe sur moi, entraînant tout. Des circonstances innombrables et ténues tissent ainsi le voile noir de la Maya, la tapisserie des illusions, des sens, des mots. Je me mets à classer ce qui m’arrive. L’incident, maintenant, va faire pli, comme le pois sous les vingt matelas de la princesse ; telle une pensée diurne essaimant dans le rêve, il sera l’entrepreneur du discours amoureux, qui va fructifier grâce au capital de l’imaginaire. » Roland Barthes, Fragments d’un discours amoureux, Seuil, page 83
 
Expéditeur
Samuel
Destinataire
Lou
Date
15 octobre 2013, Pipa, Brésil
Objet
Tu me manques
Ma Lou chérie,
Comment s’est passé ton retour ? Les enfants doivent être ravis et ton homme, tel que je le connais, soulagé que la petite famille soit à nouveau au complet.
Tu sais maintenant comment je vis dans ce petit coin de paradis Brésilien, je me sens bien, chez moi. Enfin. Chaque matin, je me régale de cette vue… Pipa et ses plages magnifiques, ses lagons, ses dunes de sable. Bon, j’arrête, on dirait un guide touristique. Je me sens vivant, l’éventail de couleur de peau de ces hommes me fait tourner la tête et il est si facile de les glisser au fond de mon lit… Je me languis déjà de toi, de tes paroles, de ton regard qui ne me juge jamais, de ton rire… Oui, ce rire que j’aime tant, ce rire que je connais par cœur ; toutes ses variations, où je peux déceler tes brèches ; celui un peu éraillé, celui rempli d’allégresse, ton rire défensif, ton rire dément, ton rire moqueur, tes éclats de rire et, bien sûr, ce rire si farfelu quand tu as bu… voilà 25 ans que je t’écoute rire et que cela rythme ma vie. Comment vais-je faire sans toi ? Reviens vite, ma Lou ; aucun défilé de culs brésiliens ne peut apaiser notre éloignement. Suis-je fou d’être parti si loin de toi. Dis à mes schtroumpfs que Parrain leur prépare une chambre rien que pour eux, ce sera celle tout en haut, et j’ai déjà choisi la couleur, mais je n’en dis pas plus et vous laisse la surprise ; amène-les moi vite que je me les bouffe et les gâte comme des petits rois. Ce matin, nous avons obtenu les derniers accords qu’il nous fallait, les choses avancent, le restaurant devrait être fini d’ici deux semaines et nous allons pouvoir attaquer la décoration, j’ai plein d’idées (je te forwarde les photos des différentes options, dis-moi ce que tu en penses). Mais, sans Gaspard, je n’aurais jamais pu y arriver, c’est exactement l’associé qu’il me fallait. Cela fait 20 ans qu’il vit au Brésil, il nous a évité bien des catastrophes. J’aime bien être avec lui, tu as vu comme il est beau ? Ce don Juan a un je-ne-sais-quoi d’irrésistible, nom d’une pipe, j’en ferais bien mon quatre-heures. Mais tu connais la subtilité de mon gaydar… rien à l’horizon. Chez toi, en revanche, j’ai cru déceler un regain de regard de petite salope (ce n’est pas pour me déplaire, j’ai cru que tu l’avais définitivement perdu !), me tromperais-je ? Que s’est-il passé quand je vous ai laissés (pour les beaux yeux et le reste d’un jeune Bahianais en vadrouille) ? Allez, raconte-moi vite. Tu sais, c’est incroyable ce qu’il me fait penser à toi, pas à toi aujourd’hui, mais à celle d’avant, à toi adolescente, cette même fougue, cette audace, cette insolence, cette façon désopilante de se mettre systématiquement en danger avec un air de pas y toucher, oui c’est ça, il est toi quand toi et moi étions inséparables, je viens de comprendre pourquoi je l’aime tant : toi en mec, le rêve !!!
Je t’embrasse comme je t’aime.
Samuel
PS : « She’s only happy in the sun, She’s only happy in the sun, Everytime I hear you laughing Hear you laughing It makes me cry like a story of life of your life is hello goodbye » 1
Expéditeur
Lou
Destinataire
Samuel
Date
16 octobre 2013, Paris, France
Objet
Paris, tout gris.
Samuel mon ami,
Le retour est difficile, il pleut, il fait gris… j’ai repris le travail ce matin, je suis encore claquée à cause du décalage horaire, j’ai à peine pu voir les enfants hier soir, juste le temps de leur donner tes cadeaux, ils ont adoré. Pierre m’attendait bras ouverts et champagne dans les coupes, c’est toujours aussi bon et réconfortant. Il est là, immuable sans mauvaise surprise, infaillible comme une petite musique bien connue qui m’apaise et me berce, alors ne te moque pas de ma famille modèle qui te fait pâlir de jalousie. Est-ce un bon préambule pour te parler de Gaspard ? Pas sûr ! Tant pis, c’est fait.
Tu as dû nous quitter vers deux heures du matin, nous sommes restés au Mirante Sunset Bar et les verres ont continué à se vider, la parole à se délier, bref, on s’est raconté nos vies (enfin celle que je veux bien montrer), ne va rien t’imaginer, je suis toujours la femme que je suis devenue. C’est vrai qu’il est séduisant et je comprends qu’il devienne ton ami, sa compagnie est des plus agréables, beau garçon, intelligent, un petit air d’enfant pas sage… j’étais bien, nous avons ri, beaucoup… À un moment, la tête me tournait un peu, je me suis dit qu’il valait mieux aller plonger dans la mer pour me ressaisir ; Gaspard n’a pas voulu me suivre, « ne t’inquiète pas, je te regarde… »
À ces mots, pourquoi te mentirai-je, l’enjôleuse en moi s’est réveillée. Et, tout en essayant de marcher droit, je laissais chalouper mes hanches. C’était oublier où j’étais, un Brésilien m’a rejointe dans l’eau et s’est collé à moi de façon très pressante. En un instant, Gaspard s’est trouvé entre lui et moi et, avec son portugais parfait, lui a vite fait comprendre. Cette fois, tu peux te moquer ; là, c’est la midinette qui te parle !
Mais tu sais pour moi l’impact que cela a pu avoir, je crois même que c’est la première fois qu’un homme me vient en aide : c’est dingue, à 40 ans !
C’est sexy, un homme qui parle une langue étrangère !
Une simple petite anecdote de voyage.
Je t’embrasse comme je t’aime.
Lou.
PS : « Tall and tan and young and lovely
the girl from Ipanema goes walking
and when she passes
each one she passes
goes « Ahhh ! »
When she walks she’s like a samba
that swings so cool and sways so gently
that when she passes
each one she passes
goes « Ahhh ! » 2
Expéditeur
Lou
Destinataire
Gaspard
Date
25 octobre 2013, Paris, France
Objet
Merci
Cher Gaspard,
La vie parisienne rythme à nouveau le quotidien, alors je fais une pause, le temps de partager une pensée qui dit encore merci, merci de cette si bonne soirée. Merci d’être intervenu, merci de cette jolie rencontre, je te souhaite une grande réussite pour le restaurant.
J’espère à bientôt… Je t’embrasse.
Lou
 
Expéditeur
Lou
Destinataire
Samuel
Date
25 octobre 2013, Paris, France
Objet
Oups
Samuel,
Help ! Putain, Je viens d’envoyer un mail de merde à Gaspard, je te le forwarde ; ah, ce que je suis conne… je ne sais pas, c’est comme si je ne pouvais pas passer à côté.
Lou.
PS : « Help, I need somebody,
Help, not just anybody,
Help, you know I need someone, help. » 3
 
Expéditeur
Gaspard
Destinataire
Lou
Date
26 octobre 2013, Pipa, Brésil
Objet
Ce n’est pas ma faute !
Chère Lou
La belle rencontre, la belle soirée, je ne peux ni ne veux assumer seul la responsabilité dans cette affaire, il semblerait que nous sommes finalement tous les deux coupables…
Reviens vite, il fait bon vivre ici !
Je t’embrasse.
Gaspard
 
Expéditeur
Samuel
Destinataire
Lou
Date
26 octobre 2013, Pipa, Brésil
Objet
Mais ça va pas bien ou quoi ?
Ma Lou Chérie
Mais pourquoi personne ne m’envoie à moi de petites bouteilles à la mer ? Parce que, dis-moi, c’est bien une bouteille à la mer ? Qu’en attends-tu ? Que tu baises avec lui une nuit au Brésil parce que c’est le Brésil, qu’il fait chaud, que tu as un peu trop bu et que tu te trouves à des milliers de kilomètres de chez toi, ok ! Mais là… Gaspard, c’est un mec de l’ici et maintenant mais surtout pas de l’ailleurs et demain… c’est un garçon sans promesse, d’ailleurs c’est un garçon sans lendemain, je pense même qu’il est incapable de dire non à une fille, une sorte de politesse du sexe… quand je te disais qu’il me rappelait quelqu’un ! Ah, ma chérie, tes années de mariage et de maternage t’ont fait oublier les codes les plus basiques !
PS : « Jesus died for somebody’s sins but not mine, Meltin’in a pot of thieves
Wild card up my sleeve, Thick heart of stone
My sins my own ; they belong to me, me
People say « beware ! » But I don’t care
The words are just
Rules and regulations to me, me » 4
Expéditeur
Lou
Destinataire
Gaspard
Date
2 novembre 2013, Paris, France
Objet
En automne…
Cher Gaspard,
Avec l’automne, Paris est gris, pluvieux et froid, alors je pense au jour où je reviendrai qui semble chaque jour un peu trop loin… Je t’embrasse…
Lou
 
Expéditeur
Gaspard
Destinataire
Lou
Date
15 novembre 2013, Pipa, Brésil
Objet
Putain de touristes
Chère Lou
La situation se complique un peu, tout est compliqué ici question business, négociations et bakchich permanents pour n’être jamais sûr de rien, mais Samuel a dû t’en parler, il parle si souvent de toi qu’il rendrait tous les hommes de la planète désireux de te connaître… Bref

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