Forêt noire dans les Landes
69 pages
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Forêt noire dans les Landes , livre ebook

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Description


L’été de Gilles, propriétaire d’un camping sur la côte landaise, commence mal. Un incendie, pourtant vite maîtrisé, a causé le décès de trois de ses résidents. Les experts sont catégoriques : il s’agit d’un acte criminel. Déployées sur les lieux, Carine et Gaëlle mènent l’enquête.
La découverte de l’identité des victimes les conduit à s’intéresser à la base militaire la plus proche. Le coupable pourrait-il être haut placé ?
Confrontées à la mentalité militaire et à celle, plus sensuelle, du naturisme, les deux enquêtrices ne reculeront devant aucun obstacle. Mais la vérité peut-elle émerger quand il y a rivalité entre services secrets ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 février 2023
Nombre de lectures 1
EAN13 9782383514084
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
CHAPITRE 1
Juillet, début de l’été.
Gaëlle s’habitue facilement à cette belle ville. Après le gigantisme de Paris, puis le passage par Chartres et son plat pays de Beauce, son arrivée à Bordeaux la réjouit plutôt.
D’abord, le soleil a été omniprésent pendant cette dernière quinzaine. Ensuite, tout est à disposition ici. La grande métropole lui apporte l’intégralité de ce qui est nécessaire à une vie épanouie, mais si près de la campagne, de la mer et même de la montagne. Les Pyrénées sont si proches !
Elle a déniché un modeste appartement dans un immeuble dédié aux fonctionnaires, à Lormont, peu éloigné de son lieu de travail.
Son boulot la change de sa précédente affectation. Elle est maintenant attachée à la DRPJ (Direction Régionale de Police Judiciaire) de la ville. Son poste est un peu particulier, elle doit seconder les enquêtes dans l’ensemble d’une zone couvrant principalement la Gironde et les Landes, plus spécifiquement quand elles sont menées en concertation avec la gendarmerie. Elle croit savoir que ce job a été créé spécialement pour elle. Sa hiérarchie locale était un brin gênée de son arrivée imprévue.
Après son succès lors de l’arrestation d’un assassin à Chartres, ses supérieurs ont décidé de lui accorder une promotion, ils n’avaient pas vraiment le choix. Son nouveau poste est indubitablement une progression dans sa carrière. Mais elle se doute que, là-haut, ils avaient une contrainte : l’éloigner de son commissariat.
Dans cette affaire, elle a réussi où ses collègues avaient échoué, mais en ne suivant pas la déontologie policière. Découvrir la solution d’une énigme, en côtoyant de trop près le mis en cause, a été modérément apprécié en haut lieu. Ce point de chute lui a donc été imposé, loin de Chartres. Elle a compris le message, vivant après tout positivement cette nouvelle situation. La ville lui convient, son travail actuel aussi, que demander d’autre ?
***
Carine goûte aux premiers rayons de soleil qu’elle peut enfin apprécier. Presque un an déjà qu’elle officie à la gendarmerie de Corcos, où elle est plutôt appelée « lieutenant Santaros ». Elle, la petite fille de Toulouse, s’y sent bien.
Elle en profite d’autant plus qu’elle sait que le boulot va gagner en intensité dès la semaine prochaine. Ces premiers jours de juillet sont encore tranquilles, mais les tâches à effectuer vont s’accélérer bientôt : les tournées nocturnes, la surveillance des plages, des campings, les rixes inévitables lors des fins de soirées dans la partie littorale de la commune. Elle peut dire adieu aux congés jusqu’à début septembre. Ses collègues lui ont fait une description avec moult détails, elle va donc découvrir cet emballement de l’été. En effet, elle ne connaît à l’heure actuelle que le calme de l’arrière-saison et de l’hiver.
Elle a parcouru une vingtaine de kilomètres afin de s’éloigner un peu de sa circonscription, puis a marché un bon quart-heure le long de l’eau. Les plages immenses des Landes permettent aux familles, aux amis ou aux solitaires d’y lézarder tranquillement.
Sa peau naturellement hâlée, grâce aux origines kabyles de sa mère, peut faire illusion en l’identifiant à une adepte du bronzage. Mais ce n’est pas réellement le cas en ce début d’été. Même si elle a déjà pas mal pris le soleil, elle doit se prémunir contre ses rayons ; elle tartine donc son corps finement musclé avec de la crème protectrice, pratique recommandée par les dermatologues. Familière du naturisme depuis toujours, elle ne peut pas concevoir les bains de mer avec un maillot. La sensation est tellement multipliée par le contact intégral avec l’eau salée. Quiconque a essayé est immanquablement convaincu.
Elle vient en général dans cet endroit tranquille, fréquenté par des familles et des habitués, elle n’y est que rarement dérangée. Elle apprécie ce calme et cet état d’esprit ouvert. La plage est grande, les voisins les plus proches sont à une dizaine de mètres. Idéal pour se couper des soucis du quotidien.
Secouant sa splendide chevelure brune et bouclée — encore merci maman —, elle s’affale sur sa serviette. Malgré la mentalité naturiste impeccable, les hommes alentour n’ont pas pu s’empêcher d’admirer cette naïade parfaite sortant des eaux ; quel superbe spectacle !
Elle est très belle, elle le sait. Elle ne déteste pas en jouer, son charme agissant spontanément sur ses partenaires au travail.
Dans l’immédiat : un bon polar, le soleil qui commence à chauffer ses reins et son dos… Elle est bien !
***
Pascal se prépare à changer de casquette, ou plutôt à cumuler ses deux fonctions de manière différente, en laissant son métier un peu de côté. Exploitant forestier pendant quasiment toute l’année, il cesse pratiquement cette tâche pendant les vacances scolaires d’été pour être à 100 % maire de sa commune.
Corcos compte un millier d’habitants, dix mois par an. Mais sa population est multipliée par cinq, au moins, dès la deuxième semaine de juillet.
Déjà dix ans qu’il occupe la fonction de premier magistrat de sa ville. Après une première année très compliquée — trop de boulot, de stress —, il a décidé de mettre son activité professionnelle entre parenthèses pendant ces deux mois. Il ne conserve que trois employés à cette époque de l’année. Ce sont eux qui effectuent un roulement. Ils suffisent pour régler les affaires urgentes.
Il habite une belle maison à la sortie du village, le long de la route descendant vers la mer ; ses bureaux sont situés juste derrière. Le bourg, grâce à la fréquentation estivale, a la chance de pouvoir garder de multiples enseignes : boucherie, épicerie, garage avec station-service, boulangerie, coiffeur, agence immobilière, hôtels et cafés, ainsi que de nombreux artisans.
Il a toujours refusé l’installation d’une grande surface afin de protéger ces activités. Tous les commerçants le remercient pour ce combat pas forcément facile à mener, les pressions des groupes influents étant perpétuelles. La commune abrite aussi cinq campings, trois autour du village et deux en bord de mer ; l’océan est à cinq kilomètres du centre. Une route absolument droite, tracée au milieu de la forêt des Landes, relie le centre-bourg au hameau — dit de la plage — vide en hiver, bondé en été. Un grand rond-point en marque le début.
À ce carrefour, si l’arrivant prend à droite, il longe le littoral. Cette route rejoint les localités environnantes. Après une lutte ardue avec les autorités préfectorales, nationales — difficile de toucher au poumon écologique de la région —, il a réussi à rendre constructible une zone de deux kilomètres à peu près entre cette voie et les dunes qui bordent l’océan. Un grand village de vacances y a été bâti. Un lotissement d’une cinquantaine de maisons y est également pratiquement achevé. Le projet n’a pu être accepté qu’avec une contrepartie. Il a fallu que la disparition des arbres coupés lors de l’édification de ces habitations soit compensée par une reforestation des espaces dévastés par la tempête Klaus de 2009, ce qui a été fait. Le reboisement a été facile, le maire était le mieux placé pour réaliser cette obligation avec son entreprise.
Si l’estivant va tout droit, il ne peut parcourir qu’une centaine de mètres avant d’être contraint de se garer dans un des deux immenses parkings végétalisés. Ensuite, une grande artère de près d’un kilomètre rejoint l’océan. Les deux côtés sont uniquement occupés par des commerces éphémères, des bars, des restaurants. Cet endroit est le véritable centre névralgique du village saisonnier. Il s’anime vers dix heures, ne s’éteignant que tard dans la nuit.
Enfin, à gauche de cette ruche bourdonnante, le bord de mer retrouve pendant trois kilomètres son calme habituel. La forêt sépare la route des dunes, zone protégée, interdite aux promenades. Un sentier unique la traverse, seul passage non privé donnant accès à l’immense plage de Corcos.
Sur le côté de la chaussée, une discothèque, le Mocambo, indispensable à la moindre station balnéaire, est isolée au milieu des bois.
Ensuite, si l’on continue par cette voie, qui est, comme indiqué dès le rond-point, sans issue ; il n’est possible de faire que quelques kilomètres. Elle dessert en tout et pour tout deux campings, éloignés l’un de l’autre de cinq cents mètres à peu près.
Le premier est devenu, il y a une dizaine d’années environ, naturiste.
Le second, tenu par la même famille depuis des décennies, est adossé à un immense grillage. Ou plutôt une succession de trois barrières barbelées qui marque le début d’une très grande base militaire. Ce territoire, totalement interdit aux visites, est à cheval sur deux communes, dont Corcos.
Les unités cantonnées dans cette forêt apportent une aide ponctuelle au maire quand il y a des problèmes. Ils interviennent en particulier lors des tempêtes ou des incendies, il a donc de bons rapports avec les autorités de cette zone ultra sécurisée.
Ce n’est pas un lieu de vie avec des familles, mais d’entraînement et de recherche. Ses occupants font vivre les commerces, surtout quand la région se vide des touristes ; intéressant pour tout le monde.
Pascal, éternel célibataire, commence — c’est habituel pendant ces deux mois — sa tournée en ville qui l’amènera à la mairie. Pas encore de soucis, mais la saison débute seulement !
***
Gilles est content du taux de remplissage de son camping : « La Pinède ». Il est très satisfaisant pour la première véritable vague de vacances scolaires et il affiche quasiment complet pour le reste de la saison, jusqu’à la dernière semain

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