Exécutions programmées
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Exécutions programmées , livre ebook

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Description

Plusieurs militaires, qui ont séjourné en Nouvelle-Calédonie, se retrouvent affectés de nouveau en France. Tous ont été impliqués de près ou de loin dans le meurtre de Alaya Mataïe et dans la traque d’Ambre Prado. Ces soldats sont assassinés tour à tour dans le Var et le Vaucluse. Est-ce que leur assassinat aurait un rapport avec ce qu’il s’est passé un an auparavant sur l’île ? Raphaël Prado ferait-il payer ces personnes pour ce qu’elles ont fait à son épouse et sa belle-sœur, ou bien quelqu’un d’autre est derrière tout ça ? Et si au final ce n’était qu’un écran de fumée pour cacher la réalité ? Plongez-vous au cœur de l’enquête. Un an après les événements survenus dans « meurtre tribal », vous allez découvrir la suite de l’histoire et ce que sont devenus les survivants.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 mai 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782365389976
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

EXÉCUTIONS PROGRAMMÉES  
Christine CASUSO  
www.rebelleeditions.com  
PROLOGUE
Les yeux grands ouverts, Anne-Lyse paniquait. Elle se débattait avec l’énergie du désespoir ou l’instinct de survie. Ses cheveux flottaient autour d’elle, tels des tentacules. L’eau envahis sait ses voies respiratoires(poumons?). Ses oreilles se remplissaient de liquide. Les sons extérieurs s’accentuaient tout en lui revenant feutrés. Elle étouffait.  
Sa vie défila devant elle, les bons et les mauvais moments. Les regrets vinrent l’assaillir en pensant à toutes ces choses qu’elle n’avait pas faites et tant de paroles non dites, en particulier à son mari. Le matin même, elle était partie fâchée. Elle n’avait pas prononcé sa phrase habituelle  : « À ce soir, mon amour. Je t’aime » . Son époux ne lui avait pas répondu  : « Pas aussi fort que moi, mon cœur » . À la place, il était sorti travailler en claquant la porte, sans un mot ni un regard.  
La caporale Duromal cessa de s’agiter, ses forces la quittèrent. Ses poumons étaient pleins de la mixture hydrique chlorée qui l’entourait. Anne-Lyse s’endormit définitivement. Elle venait de se noyer.
Son assassin plongea avec un masque et une combinaison. De sa main gantée, il s’assura que sa victime ne respirait plus, en apposant ses doigts sur sa carotide. Puis, il coupa la sangle de cuir qui reliait la cheville du cadavre au bloc de pierre retenant le corps prisonnier au fond du bassin. La dépouille remonta aussitôt. Le tueur empoigna l’agrégat, le hissa tant bien que mal sur les margelles de la piscine. Il sortit, se sécha et se rendit près du portillon. Il étendit un drap pour ne pas laisser de traces ADN, s’installa dessus et se déshabilla pour se vêtir précipitamment d’une tenue de sport. Ensuite, il emporta ses affaires, sans oublier les objets qui avaient servi pour son forfait. L’individu déambula d’un pas pressé dans la rue et bifurqua dans l’allée de droite où il chargea son véhicule. Ce dernier se trouvait à l’abri des regards du voisinage. Il s’engouffra dans sa voiture et partit sans se retourner.  
1
Raphaël Prado termina son footing en remontant la rue de son quartier résidentiel. La chaleur exceptionnelle de ce mois de mai et l’intensité de sa course lui donnaient un état général pitoyable. Il dégoulinait littéralement de la tête aux pieds. Les cheveux mouillés, comme s’il s’était baigné ; son short et son tee-shirt pourtant légers étaient trempés. Il gagna le chemin de sa villa à petites foulées, puis grimpa l’escalier en marchant pour récupérer son souffle. Au moment où il pénétrait chez lui, il tomba nez à nez avec Ambre. Sa femme sortait de son bureau.  
— Salut, chérie. Je ne t’embrasse pas tout de suite. Je suis canardé. Je vais prendre une bonne douche et je viens te faire un câlin.  
Ambre sourit et lui répondit d’un ton amusé :
— Je vois ça. Ta séance de running a été excellente, visiblement.  
— Très bien.  
— Mais dis-moi, j’étais en train de travailler sur le futur article à paraître dans le journal de Léa et je n’ai pas vu le temps passer. Tu es fou ! Tu as fait deux heures de sport !  
Raphaël se raidit. Il lui fallait se justifier. Effectivement, c’était le double de ce qu’il pratiquait en général. Il inventa un mensonge tellement gros, que même lui n'y aurait pas cru.  
— Je n’ai pas fait le parcours habituel et je me suis trompé de chemin sur le GR.  
Il haussa les épaules d’un air contrit. Ambre explosa de rire.
— Et après on dit que ce sont les femmes qui ont un mauvais sens de l’orientation !  
Il rigola pour donner le change tout en se dirigeant vers la salle de bains. Raphaël se déshabilla rapidement et rentra promptement sous l’eau tiède. Il se savonna généreusement et énergiquement, à plusieurs reprises. Il avait l’impression que l’odeur de chlore et le parfum féminin, malheureusement pas celui de son épouse, lui collaient à la peau. Enfin propre, il enfila une tenue décontractée en vue de prendre une journée de repos à la maison, puis enlaça Ambre qui se laissa aller contre lui. Depuis son aventure en Nouvelle-Calédonie, leurs liens s’étaient fortement renforcés. Il passa sa main dans les cheveux d’Ambre qui avaient bien repoussé depuis un an. Ils avaient retrouvé leur couleur naturelle au plus grand soulagement de Raphaël. Il ne s’était jamais habitué à la teinture qu’elle avait dû faire. Pris par une pulsion, il lui fit l’amour dans le salon.  
2
Cela faisait un an qu’Ambre Prado était rentrée de Nouvelle-Calédonie. Elle avait négocié avec Chloé Delalandre pour ne plus être cogérante du magazine bimensuel qu’elles avaient créé ensemble. À présent, Ambre en serait juste actionnaire. La jeune femme s’était attelée à écrire un livre retraçant le décès de sa sœur, Alaya Mataïe. Elle y avait décrit ses recherches sur l’île, la chasse aux indices et tout ce qui en avait découlé, de sa traque par les militaires, aux menaces, aux attaques, ainsi qu’à son exécution qui était programmée. Elle avait expliqué comment elle avait réussi à échapper à la mort. Elle avait changé le nom et les lieux de résidence de ceux qui l’avaient aidée dans son périple. Elle avait tu évidemment l’identité des deux hauts fonctionnaires qui étaient derrière cette affaire. Sa tranquillité ainsi que celle de son époux était bien plus importante. « Meurtre tribal » trouva son public au-delà de ses espérances. Désormais, elle pouvait se consacrer à sa nouvelle profession, journaliste de terrain. Elle appela Léa Martèle, la reporter qui l’avait assistée dans ce scandale du complot d’État. Jusqu’ici, son patron ne lui avait donné que des cas faciles, du menu fretin à se mettre sous la dent. Elle était en mal d’action. Le coup de fil à son amie, qu’elle lui passa ce jour-là, lui indiqua que les choses sérieuses allaient commencer. Léa relata à Ambre le dossier d’homicide pour lequel le commandant Léonard Roussas l’avait contactée.  
— Figure-toi que la victime était impliquée dans l’enquête sur ta sœur.  
Ambre resta sans voix. Elle se reprit quand sa collègue prononça son prénom à plusieurs reprises.
— Oh ! Tu es toujours avec moi ?  
— Oui, excuse-moi. Cette personne était de quel côté de l’échiquier ? finit-elle par demander.  
— Apparemment, elle était militaire. J’aimerais que tu fouilles, que tu fouines comme tu sais si bien le faire. Est-ce en rapport avec tes découvertes parce qu’elle n’a pas voulu t’arrêter ou protéger le secret ? Trempait-elle dans une autre mission douteuse ? Bref ! Débrouille-toi pour dénicher des infos. Le commandant Léonard Roussas est dans la panade. L’enquête est au point mort et, en plus, il me doit un service. Ce n’est pas très légal, pour ne pas dire pas du tout, mais il va te fournir ses rapports. Comme il bosse là-dessus, il pourra t’expliquer les grandes lignes et t’éclairer sur les détails qui pourraient te paraître importants.  
— Si la police n’a rien trouvé, alors je ne risque pas de faire des miracles !  
— Ne crois pas ça. C’est Roussas qui m’a demandé ton concours. Il tient à ce que tu le secondes. Tu peux très bien connaître des choses sur le cas d’Alaya qui pourraient éclaircir ce nouveau meurtre.  
— C’est moi qui vais l’assister ou c’est pour mieux me surveiller, me chaperonner ? la coupa Ambre.  
— Écoute, ce que je sais, c’est qu’officiellement tu n’es pas sur le coup. Cet assassinat n’est pas résolu et des services de l’État tentent d’étouffer l’affaire.  
— Tu penses qu’ils l’ont éliminée, elle aussi ?  
— Je ne peux le certifier. Mais si tu veux mon avis, c’est étrange que ce soit la police qui se coltine le boulot, alors que la victime était caporale. Normalement, ou disons le plus logique, c’est le corps d’armée qui devrait diligenter les recherches. Le flic qui a fait appel à nous estime que certains éléments n’ont pas été sciemment communiqués à leur unité et que ses collègues et lui-même sont passés à côté de quelque chose. Ils n’arrivent pas à mettre le doigt dessus.  
— Si je comprends bien, ils aimeraient qu’un œil extérieur vienne ajouter une lumière nouvelle à leur façon de considérer les choses. Ils souhaitent que je fourre mon nez dans le dossier, afin de voir si cela peut amener sur une piste qu’ils n’auraient pas envisagée.  
— C’est exact. Et, bien évidemment, le plus discrètement possible.  
— Où et à quelle heure ? coupa Ambre.  
— Tu es géniale ! Je t’adore ! Tu le sais au moins ?  
Ambre sourit, puis fit semblant d’être agacée.
— OK, n’en jette plus ! Je t’ai dit que je m’occupe de cette enquête.  
Léa gloussa. Elle se reprit tout en se redressant, adoptant un air sérieux devant son chef qui venait de franchir la porte de son bureau. Avec une grande reconnaissance dans la voix, elle informa son amie de la suite.
— Le commandant t’appellera rapidement pour te fixer un rendez-vous. Fais-nous ton rapport tous les deux jours. Ciao.  
 
***
 
Léonard Roussas contacta madame Prado une heure plus tard. Ils convinrent de se retrouver en fin d’après-midi chez Ambre.  
Le policier était de service, il dut attendre cette rencontre tout en rongeant son frein. Malgré la somme de travail importante qu’il avait à gérer, il regardait sa montre toutes les cinq minutes. L’impatience le gagnait.  
3
Le caporal-chef, qui avait menacé monsieur Prado, se trouvait toujours en poste dans le Var. À quelques mois de la retraite, Joël Lumont aspirait à une fin de carrière paisible. Il était déjà âgé pour cette profession, car, en général, ses collègues quittaient l'armée à 43 ans. Il ne se voyait pas vigile dans une grande surface et son grade ainsi que ses états de service lui permirent ces cinq dernières années de ne plus être mobilisé, sauf un passage express en Nouvelle-Calédonie, mais plus dans des pays en guerre. Le caporal-chef se réfugia quelques heures à la base nature à Port-Fréjus. Ce lieu était un ancien camp militaire démantelé dont la ville avait rendu l’espace au public. Les bâtiments sains s’étaient transformés en centre administratif, abritant des

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