En plein mystère
60 pages
Français

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Description

Léonce CAPOULIN, reporter à l’Étincelle, reçoit la visite de Mademoiselle des Roches, une jeune femme dont le père, médecin, est incarcéré pour un meurtre que, selon elle, il n’a pas commis.


Le journaliste écoute avec attention le récit de l’affaire et constate que tout pointe la culpabilité du suspect : des témoins l’ont reconnu sur les lieux de l’homicide, la victime a été égorgée avec son scalpel, de l’argent a été retrouvé chez le docteur... et bien d’autres éléments à charge, encore.


Mais, pour Léonce CAPOULIN, les preuves sont trop nombreuses, tellement évidentes et certaines dues à de si favorables hasards qu’il soupçonne qu’elles aient été fabriquées pour faire inculper un innocent.


Aussi, Léonce CAPOULIN décide-t-il de partir immédiatement dans le petit village où l’assassinat a été perpétré sans se douter qu’il va devoir combattre, au péril de sa vie, une terrible organisation criminelle...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 5
EAN13 9791070037881
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

EN PLEIN MYSTÈRE


D'après le fascicule « En plein mystère » publié en 1935 dans la collection « Police et Mystère » des éditions Ferenczi (réédition du fascicule éponyme publié en 1920 dans la collection « Le Roman Policier » des éditions Ferenczi).
CHAPITRE I

Léonce Capoulin, reporter à l' Étincelle, achevait son petit déjeuner lorsque sa bonne, l'excellente M me Robichon, vint lui annoncer qu'une jeune demoiselle demandait à lui parler, pour une affaire urgente. Le premier mouvement du reporter fut de se dérober à cette entrevue, d'abord parce que sa toilette n'était pas faite, ensuite parce qu'il s'était promis d'aller flâner à la campagne.
Usant de la liberté de langage qu'autorisaient ses loyaux services, M me Robichon insista pour que fût introduite la visiteuse.
— Si que vous la verriez, monsieur Capoulin, elle vous ferait sûrement pitié, dit-elle.
Capoulin eut un geste d'ennui :
— Que me veut-elle ? questionna-t-il.
Et comme M me Robichon haussait les épaules et déclarait « qu'elle n'en savait rien », le jeune homme protesta :
— Je vous avais pourtant recommandé de ne jamais venir me trouver sans vous être informée du sujet de la visite. Vous comprenez, madame Robichon, trop de gens me dérangent pour des raisons qui n'en valent pas la peine.
La digne femme baissa la tête, subit l'avalanche, mais avec une fermeté qui émut le reporter, elle répéta :
— Monsieur Capoulin, il faut recevoir cette jeune fille, je lui ai promis que vous vous occuperiez d'elle !
Léonce bondit ; dévisageant M me Robichon, il gronda :
— Comment, vous lui avez promis ! Vous exagérez, madame Robichon ! Vous exagérez, je vous l'assure !... Enfin, faites-la tout de même entrer…
M me Robichon ne l'écoutait plus ; en courant, elle s'était dirigée vers la salle d'attente ou, assise sur une chaise, une jeune fille, en grand deuil, sanglotait tout bas. S'approchant d'elle, la vieille femme la prit doucement par la main :
— Venez, lui dit-elle, il vous attend.
Et plus bas :
— Ne pleurez pas, il sauvera votre père, c'est un malin que M. Léonce.
Léonce Capoulin, dès qu'il aperçut la jeune fille, se leva respectueusement. D'un coup d'œil rapide, il examina la visiteuse. Elle était belle, d'une beauté sévère, un peu hautaine, même. Des cheveux châtains cachaient à demi son front très pur. Des yeux d'un vert pâle éclairaient son visage. Elle avait le nez droit et petit, la bouche mignonne, une fossette se creusait près du menton.
— Monsieur, dit-elle à Léonce d'une voix qui le troubla profondément, je suis venue vers vous comme vers un sauveur. Vous me pardonnerez certainement de vous importuner lorsque vous connaîtrez le motif de ma visite : Mon père est accusé d'un crime épouvantable, toutes les apparences sont contre lui, il est innocent, et ma mère se meurt à la pensée que, malgré cette innocence, il sera condamné à la peine capitale.
Le reporter présenta un siège à la visiteuse :
— Mademoiselle, je vous écoute, dit-il ; tout ce qu'il sera en mon pouvoir de faire pour sauver Monsieur votre père, je le ferai, je vous en donne ma parole.
— J'ai confiance en vous, Monsieur, une confiance absolue, affirma-t-elle… Avant d'entrer dans le récit du drame qui m'amène en cette maison, permettez que je me présente ; j'aurais dû le faire plus tôt ; je n'y ai pas songé. Mon nom : Yvette des Roches ; le prénom de mon père : Édouard ; sa profession : médecin ; notre domicile : La Sicaudais, petit bourg de la Loire-Inférieure ; notre situation financière : excellente ; notre crédit moral : parfait.
Yvette parlait d'un ton saccadé, semblant réciter une leçon laborieusement apprise. Léonce comprenait, en l'écoutant, qu'elle voulait éviter les paroles inutiles. Il lui en sut gré. Yvette reprit :
— Avant le drame, notre vie était simple. Mon père, qui approche de la soixantaine, vint s'installer, il y a vingt-cinq ans, à La Sicaudais. Ses débuts furent difficiles : à force de persévérance, il réussit cependant à se créer une clientèle nombreuse, fidèle, surtout. On l'aimait, on avait foi en lui ; la bonté de ma mère, son inlassable activité, contribuèrent également à ce succès. Le chagrin n'épargna pas les miens, trois enfants moururent successivement à quelques années de distance ; je fus la quatrième ; toute l'affection de mes parents se reporta sur moi. C'est vous dire combien je fus choyée par eux. J'ajoute qu'outre mon père, ma mère et moi, notre maison est habitée par deux vieux serviteurs : Marie, la cuisinière, et Pierre, le jardinier. Nous vivions tous en bonne intelligence quand...
Elle s'arrêta, les sanglots l'étouffaient ; visiblement, elle était à bout de forces. Léonce appela la mère Robichon et fit servir à la jeune fille un grand verre d'eau additionnée d'un peu d'alcool.
— Vous sentez-vous en état d'aborder le récit du drame ? s'enquit le reporter.
Refoulant ses larmes, d'une voix ferme, elle répondit :
— Il le faut, Monsieur, mon père va comparaître devant la cour d'assises… J'aurais dû venir plus tôt, mais je ne vous connaissais pas, Monsieur. Seul le hasard, la Providence, plutôt, m'a fait découvrir le récit d'un de vos sensationnels reportages. Voici l'affaire en quelques mots : Il y a de cela deux mois, mon père était avec nous dans le grand salon lorsqu'on sonna à notre porte. Dehors, le vent soufflait avec violence, la pluie crépitait contre la vitre. Mon père ne put donc retenir un geste de mauvaise humeur quand Marie, la cuisinière, vint lui annoncer qu'un inconnu demandait à lui parler. Mon père ordonna qu'on fît entrer cet homme dans son cabinet de travail. Vous avais-je dit que c'était le soir ?
Capoulin fit signe que cela n'avait point d'importance. La jeune fille poursuivit :
— Mon père eut avec cet homme une conversation animée. Quand il revint vers nous, il nous dit simplement : « Il s'agit d'un accident d'automobile arrivé à trois kilomètres d'ici. Je ne sais à quelle heure je pourrai rentrer, ne vous inquiétez pas de moi… ». Se tournant vers ma mère, il ajouta : « Afin de ne pas troubler ton sommeil, je gagnerai le pavillon ; que Marie fasse un bon feu, prépare un repas léger, et surtout qu'elle bassine le lit. » Mon père partit avec son compagnon que, si invraisemblable que cela puisse paraître, nous ne connaissons pas. Marie, la seule personne qui l'ait vu, en dehors de mon père, n'a pu fournir sur lui aucun renseignement.
— Qu'advint-il après le départ du Docteur des Roches ? demanda encore Léonce Capoulin.
— Le matin, nous nous rendîmes vers le pavillon ; mon père venait de se lever. Son attitude nous parut étrange ; il avait l'air égaré, inquiet, surtout. Quand nous l'interrogeâmes sur l'accident, il répondit, d'une façon évasive, que les blessures des victimes n'avaient aucune gravité. Maman lui posa alors cette question : « À quelle heure es-tu rentré ? ». Mon père pâlit visiblement et balbutia : « À quelle heure je suis rentré et comment je suis rentré ? Voilà ce que je ne puis dire. ».
« Oh ! la suite est horrible, elle tient du cauchemar. Il faut d'abord que je vous dise qu'à cinq cents mètres de notre habitation vivait, dans un pavillon de chasse, une personne, très jeune, mais d'une mauvaise réputation. On disait qu'à Paris, elle avait mené une existence scandaleuse et qu'elle s'était retirée dans notre bourg à la demande d'une personnalité du monde parisien qui l'y venait voir en secret. Or, monsieur, le lendemain de cette soirée agitée, à l'heure précise où nous étions, ma mère et moi, dans la chambre de mon père, la laitière découvrait le cadavre de la malheureuse. Elle avait été égorgée à l'aide d'un scalpel, pendant son sommeil.
Le reporter frissonna. Il comprenait le drame. Ce fut lui qui acheva :
— Le scalpel fut reconnu pour celui du Docteur des Roches !
— Oui, monsieur, mais cela n'est rien : on trouva dans la poche d'un vêtement de mon père la clé de la maison de cette femme ; les traces des pas relevées autour de son lit correspondaient à celles des pas de mon père ; un mouchoir lui appartenant fut trouvé au pied du lit de la malheureuse. Enfin, trois témoins, des amis de mon père, Monsieur, ont pu affirmer, sous la foi du serment, qu'ils l'avaient vu : le premier sortir de la chambre de cette femme, le second se glisser dans le jardin et en sauter le mur, le troisième, enfin, pénétrer dans notre pavillon.
— A-t-on volé quelques bijoux à la victime ?
— Non, Monsieur, mais sa correspondance a été retirée de son secrétaire et brûlée dans sa cheminée. Or, parmi les débris à demi calcinés, on a trouvé une enveloppe écrite de la main de mon père et portant l'adresse de cette femme.
— Qui défend Monsieur votre père ? questionna Capoulin.
— Maître Robart, du barreau de Paris ; c'est un ami de ma famille.
— Il est jeune ?
— Un peu plus âgé que moi, fit Yvette en rougissant.
— Eh bien, Mademoiselle, je m'occupe de cette affaire ! Si vous le permettez, je prendrai le même train que vous pour La Sicaudais.
CHAPITRE II
 
Léonce Capoulin, dès qu'il eut pris congé d'Yvette, essaya de se procurer sur la victime quelques renseignements qu'il jugeait devoir lui faciliter sa tâche. Son espoir fut déçu : il apprit seulement que Gaby Moinard, après avoir brillé quelque temps sur la scène d'un café-concert du quartier montmartrois, avait subitement disparu, enlevée, disait-on, par un riche protecteur. De ce protecteur, on ne savait rien : les uns le croyaient prince russe, les autres, brasseur d'affaires, d'aucuns le prétendaient homme politique, d'autres « simple millionnaire ». Nul ne put fournir sur lui le moindre détail précis. Quant aux portraits que les mieux informés traçaient de lui, ils étaient si différents que Léonce préféra n'en point tenir compte.
Il se rendit donc, assez déçu, à la gare où devait l'attendre M lle  des Roches, et, quelques instants après, ils montaient tous deux dans un compartiment de première. Pendant la première partie du trajet, ils n'échangèrent que de brèves paroles, mais, soudain, Léonce demanda :
— Mademoiselle, n'avez-vous jamais ente

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