Dis papa, derrière les volcans, est-ce qu il y a la mer ?
182 pages
Français

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Dis papa, derrière les volcans, est-ce qu'il y a la mer ? , livre ebook

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Description

Martian n'a pas encore 30 ans, il est le papa d'un petit Charli dont il s'est séparé de la maman. Pour être exact, Prune vient de le laisser derrière elle préférant poursuivre son chemin seule. Cela dit, on pourrait se demander si elle l'avait un jour inclus dans sa propre vie ? Quoi qu'il en soit, Martian se retrouve face au vide de la maison silencieuse, au vide de sa jeune existence et à l'absence de projet dans cette nouvelle carte de vie. Il dresse une fresque de sa séparation à travers une déambulation psychologique et romantique en remontant, pas à pas, les marches de sa propre histoire familiale. Il nous invite à partager ce qu'il trouve au bord de son périple.

De Saint-Étienne aux chemins de l'Auvergne, c'est une aventure humaine qu'il nous livre à travers son regard.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414020812
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-02148-2

© Edilivre, 2017
Dédicace

A Fafa, à Delphine, à Emmanuelle, à leur aide, à leur temps, à leur présence.
Première partie
1
Il était tard et il faisait nuit, je longeais les murs de ce nouvel immeuble du quartier de la gare de Saint-Etienne. Je pensais à l’architecte qui avait créé ce bâtiment en forme d’un rubik’s cube. J’imaginais qu’il l’avait conçu par vengeance, frustré enfant de n’avoir jamais réussi au jeu. C’était une hypothèse improbable, incongrue mais cette seule pensée occupait mon esprit et je dois bien l’avouer me distrayait un peu. La nuit porte dans son lit son lot de voix, de hurlements, ces derniers peuplent son repos nocturne. J’entendais au fond de l’obscurité des cris provenir d’un groupe d’hommes réunis en haut de ma rue. Ils étaient regroupés devant mon immeuble. C’était assez rare de croiser des personnes dans ce quartier de la ville car en général, passé une certaine heure, l’endroit se dépeuplait pour laisser place à un silence, un vide marquant ainsi la fin de la journée. Je vivais dans un quartier tout juste sorti de terre. Des investisseurs, probablement des personnes travaillant et vivant au rythme de la finance et de l’économie mondialisée avaient imaginé et créé cet endroit de toute pièce. Il n’existait ici auparavant que des friches, des vestiges du passé industriel de la ville. L’habitat semblait s’être installé ici sans réelle histoire et mémoire.
J’appréciais le coté fonctionnel, logique, de l’architecture moderne. Il n’y avait pas d’ambiguïté, tout était clair, chaque chose était à sa place on pouvait ainsi y trouver une sorte de confort de vie. Mon chemin de retour se faisait autour de ces rêveries insouciantes. Pourtant, je me sentais petit à petit envahi par un sentiment de peur. Etais-ce le rapprochement avec les personnes regroupées devant mon immeuble qui me provoquait cela ? Etait-ce leurs cris sourds informes qui me préoccupaient ?
La peur faisait son apparition de manière lancinante au fond de moi alors qu’elle l’avait quitté depuis des mois. Je n’avais plus ressenti ce frisson me parcourir, pas même davantage à l’approche d’un danger. Je me sentais mort de l’intérieur et qu’est-ce qu’un mort pouvait-il craindre de la vie ? A quoi lui aurait-il servi d’avoir peur ? Je ne savais plus trop quoi penser alors j’ai regardé une nouvelle fois mon bras gauche afin de me rassurer. Je pouvais lire l’inscription : « Ostrium apercuit ad infernum… Circumeunt ! » tatouée sur ma peau. La vue de l’écriture latine me réconfortait. Ce tatouage m’apaisait lorsque je ne me sentais plus. Il me permettait de me rappeler à ma douleur de vivre, ma souffrance, aux épreuves que je venais de traverser. L’inscription de mon histoire sur ma peau me ramenait au statut de vivant. J’avais survécu mais je portais maintenant en moi quelque chose d’éteint, de mort : « La porte s’est ouverte à l’enfer… Circulez ! ». Il n’y avait rien de plus à dire sur la vie qui s’était arrêtée et tout semblait avoir été dit pour pouvoir continuer mon chemin.
La mort arrive très vite en fait, comme la vie elle avait fendu l’air. La vie et la mort forment des mouvements qui naissent et disparaissent parfois sans réelle logique. Je me sentais mort depuis quelques mois et pourtant, j’étais toujours vivant. Ça s’était brisé comme ça sans que je ne trouve réellement de rédemption. Alors, cette peur qui faisait son apparition me faisait vivre un paradoxe : ce sentiment était la preuve de mon vivant alors que je me sentais mort.
Nous étions au mois de juillet, je rentrais d’une soirée entre amis issus du virtuel. Depuis quelques semaines, je faisais l’expérience d’un type de rencontre moderne qui utilise l’informatique et l’internet pour mettre en lien les uns aux autres. Après une inscription sur un site qui a valeur d’engagement, nous nous étions retrouvés à une heure dite, à un endroit de la ville. J’avais choisi, pour faire mes premiers pas dans ce type de soirée celle intitulée boire un verre . Le principe de la rencontre était simple. Dix personnes inconnues entre elles se retrouvaient à la terrasse d’un café pour faire connaissance. C’est un vrai défi que celui de passer une soirée attablée avec des étrangers. Etant toujours plus ou moins frileux face à de nouvelles expériences, je me disais que de seulement boire un verre serait surement le moins engageant dans le champ des relations humaines. Je fuyais les sorties restaurants ou bowling qui me semblaient beaucoup trop engageantes car ça m’aurait demandé de rester surtout en cas d’ennui profond. Et puis, je n’aurais pas pu échapper aux questions personnelles que les gens vous posent naturellement et que je redoutais tant. Ce soir-là, il faisait bon. C’était une soirée d’été, au moment où la ville se repose de ses occupants. L’air se rafraichissait à mesure que la nuit avançait rendant ainsi moins suffoquant la chaleur de la ville.
Avant de me rendre à ce rendez-vous, j’avais essayé d’imaginer ce que nous allions pouvoir nous dire. Allions-nous évoquer nos meilleurs moments de vie pour paraître héroïque ? Nos pires, pour nous faire dorloter ? Nos joies, nos peines, nos états d’âme ? Serions-nous sincères ? Je me demandais si nous allions nous retrouver à doper notre quotidien ou au contraire, à verser dans nos lamentations ? Pour ma part, j’étais pris par la nervosité. Cette situation artificielle m’était totalement inconnue et les événements qui s’étaient déroulés au cours de ces derniers mois ne me paraissaient pas vraiment propices à me laisser aller ou à raconter mon histoire. J’étais le numéro six dans l’ordre d’arrivée. Je n’étais donc pas le premier ce qui aurait pu traduire une impatience à la rencontre mais pas le dernier non plus ce qui aurait pu énerver l’ensemble du groupe me semblait-il. Je fis donc connaissance avec les autres personnes inscrites à cette sortie boire un verre . Toutes les conversations étaient centrées sur la manière dont nous utilisions l’interface virtuelle des rencontres, « et toi t’as déjà fait quelle sortie ? T’es déjà allé, à tel endroit ou pas ? ». Bref, un échange adapté prenant appui sur le peu d’élément en commun à ce moment-là ; l’être humain aime à se rassurer me disais-je. C’était agréable, il n’y avait pas de danger à se livrer dans de telles conditions. Je venais de faire connaissance avec ma voisine de droite, elle s’appelait Emma. Nous échangions maintenant depuis une demi-heure environ.
Je n’étais pas dans une relation de séduction avec Emma, nous étions tous les deux à cette soirée pour faire des rencontres mais pour moi, peu importait qu’elles soient amicales ou amoureuses. A ce moment-là de la soirée, j’avais du plaisir à échanger avec elle. Emma renvoyait un sentiment d’intelligence, de femme solide et posée. Elle avait deux enfants, une maison, un bon métier, tout ça alors qu’elle n’avait que trente ans. Elle avait tout ou presque pour répondre aux attendus sociaux de notre époque moderne. Elle était séparée depuis deux ans de son compagnon et père de ses enfants. C’était sa première sortie dans ce contexte de rencontre. Nous pouvions donc ainsi partager le même statut. Cela nous rapprochait et justifiait à mon sens notre discussion qui nous guidait inconsciemment de plus en plus en aparté du groupe. Je crois que d’ordinaire seuls, nous avions perdu l’habitude de l’échange, de la discussion et quelque part, nous y reprenions goût. Comme un buveur peut sentir l’ivresse au bout de quelques gorgées d’alcool, nous étions un peu ivres de notre conversation, nous avions du mal à renoncer à cette sensation. Parfois, je tendais l’oreille autour de moi et je me rendais compte que chacun tentait je crois, de se trouver une consistance à travers un échange cordial et adapté. Nous parlions de sujets d’ordre général à la recherche de points communs : mariage, enfants, éducation. La discussion était douce, adaptée, réellement plaisante.
Nous nous trouvâmes toutefois bientôt interrompus sous invective de l’organisatrice de la soirée qui proposait, afin de pouvoir échanger avec tous, d’intervertir nos places. Nous permutâmes donc sauf avec Emma qui finalement se retrouvait assise à ma gauche au lieu d’être à ma droite. Nous reprîmes notre conversation à l’endroit même où nous l’avions laissé quelques minutes auparavant. Je compris plus tard que nous avions tous les deux fait en sorte de ne pas trop nous perdre l’un de l’autre.
Quelques jours après cette soirée j’ai revu Emma. Elle m’avait envoyé un mail via la messagerie privée du site : « Salut c’était bien hier soir. Bonne ambiance ». J’avais répondu une banalité de manière à paraître détaché : « J’ai bien aimé la soirée également, c’était sympa, détendu, on a pu échanger avec chacun, vraiment pour une première sortie, c’était réussi ! ». Emma m’avait devancé ! J’avais projeté de la contacter en prétextant la recherche d’un auteur dont elle m’avait parlé. Emma ne m’avait pas laissé indifférent ce soir-là. Nous avions échangé ensemble quelques mots sur nos métiers respectifs, nous avions évoqué le regard des autres sur la particularité de notre métier. Elle était journaliste scientifique et moi traducteur. Ça nous faisait ainsi une sorte de début d’histoire. Nous pouvions nous moquer gentiment l’un de l’autre tout en restant dans un échange convivial. Emma était une femme cartésienne, une scientifique qui avait mené sa vie en suivant une forme de schéma, de logique. Puis un jour, elle avait ouvert les yeux sur ce qui n’allait pas autour d’elle, l’homme de sa vie, son mariage il y avait comme quelque chose qui ne collait pas dans son monde rationnel. Elle avait trouvé la force de s’échapper de

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