Diabolus Nostrum
392 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
392 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Au lever du soleil, sur une petite place parisienne, le corps d’une fillette est découvert, exposé de façon grotesque. Il marque le début de l’enquête la plus complexe, psychologiquement et professionnellement parlant, pour deux des meilleurs enquêteurs du département de police judiciaire.
Lara Romero et son coéquipier Remi Barowski font équipe depuis plusieurs années. Le tempérament froid et détaché de la première l’aide à analyser chaque détail, indice et situation. Son collègue, lui, sous ses airs de flic blasé, fonctionne « à l’ancienne » et ne croit qu’en son instinct. Malgré la résilience qu’ils ont développée au fil des ans, ce qui les attend va mettre leur endurance à rude épreuve.
Au cours de cette affaire, chacun va être confronté à son démon intérieur, et tous y laisseront une partie d’eux.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9782492243318
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Diabolus Nostrum
 
 
D.S CHAMPAUZAC
 
 
 
 
 
 
Diabolus Nostrum
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Crédits
 
Tous droits réservés
Couverture réalisée par @Belfanti-Gentil Elodie  
Édité par : Les Éditions Legacy
 
 
 
 
 
 
ISBN : 978-2-492243-31-8
Dépôt légal : septembre 2021
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
© Les Éditions Legacy
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants causes, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
 
 
 
 
Dans leur appartement parisien, Évelyne et Georges Baudin, tous deux retraités, s’affairaient dans la cuisine. Les murs, comme ceux du reste de l’habitation, étaient couverts de vieux meubles en bois massif. Georges les avait tous rénovés afin de leur donner un aspect plus moderne. Poncé et verni, le bois qui autrefois paraissait brun avait retrouvé sa couleur d’origine.
Ce rituel se passait toujours autour de la petite table de bois clair et de la même manière, Georges s’occupait du café, des tasses et des sucrettes. Ce dernier étant diabétique, il était passé à ce substitut du sucre voilà plusieurs années.
Pendant ce temps, sa femme préparait le petit déjeuner, quelques biscottes, de la confiture et du beurre. Sans sucre ajouté pour le premier et zéro pour cent de matières grasses, ou presque, pour le second.
S’asseyant à leur place habituelle, ils échangèrent quelques mots à propos du jardin, de divers membres de leur famille, des prochains anniversaires à prévoir, bref, la routine matinale. À peine Georges avait-il fini ses tartines et sa dernière gorgée de café qu’il se leva de table.
— Ah, c’est jour de révision ? demanda Évelyne.
— Eh oui chérie, mon bon vieux coucou en a bien besoin, lui répondit-il en commençant à se diriger vers le placard dans lequel tout son nécessaire était rangé.
— Tu veux que je t’aide ? demanda-t-elle alors qu’elle connaissait déjà la réponse.
— Oh non, c’est gentil mais je ne préfère pas. Au moins, je suis sûr de tout avoir.
En plus de cela, il était un grand adepte du « une place pour chaque chose et chaque chose à sa place ». Il vérifia donc sa caisse outil par outil, s’assurant aussi de leur état, «   on ne sait jamais » . Pourtant, il faisait des « petites » maintenances très régulièrement, mais il procédait de même chaque fois malgré tout.
Il s’était équipé de ses vêtements de travail, chargé de sa caisse à outils et avait embrassé sa femme avant de se mettre en route.
Ce que Georges appelait « son vieux coucou » était en fait un carrousel. Il avait toujours rêvé d’être propriétaire d’un de ces vieux manèges avec des chevaux de bois, rêve qu’il avait pu réaliser dix ans plus tôt après avoir revendu son garage automobile afin de prendre une retraite bien méritée. Cette nouvelle activité lui permettait, en plus de le garder occupé, de rester dans le secteur de la mécanique qui lui plaisait, et dans lequel il avait travaillé durant les trois quarts de sa vie, et de proposer quelques minutes de bonheur aux enfants comme aux parents. L’alliance des deux le remplissait de joie.
Il tourna au coin de la rue et c’est là qu’il l’aperçut au loin. Sa petite fierté à lui, idéalement placée sur une place entourée de bars, cafés et autres salons de thé. Et le petit plus pour les chaudes journées d’été : son manège était entouré d’arbres. Tout était parfaitement à sa place. Mais quelque chose lui semblait bizarre tout de même. Tellement bizarre que sur le coup, il pensait se tromper. Il approcha de quelques pas rapides pour s’en assurer, mais non, il ne se trompait pas. Son carrousel était bien en marche et la bâche qui le recouvrait bel et bien entaillée. « Sûrement des sales gosses qui ont voulu faire les cons ! » , se dit Georges agacé. Il ne prit pas la peine d’arrêter son manège, le plus important était de savoir s’ils avaient fait des dégâts. Il passa directement par l’entaille qui avait été faite et entreprit de faire le tour du manège, inspectant chacune des montures. Il n’eut pas le temps de finir son tour, qu’il fit une découverte que nul n’aurait pu imaginer. Un visage de porcelaine, encadré de longues bouclettes d’un brun qui paraissait d’un noir ébène sur ce blanc d’albâtre, des yeux d’un vert profond, et un sourire, qui le hanterait jusqu’à la fin de ses jours. Un sourire malsain, inhumain, qui s’ouvrait sur des dents tout acérées, comme autant de petits poignards. Ce visage aussi angélique que démoniaque était bien celui d’une fillette, morte, sur son cheval de bois.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
2
 
 
 
 
Ce matin-là, Lara Romero se leva aux alentours de six heures, elle avait pourtant largement le temps avant de devoir se rendre au travail, mais rien à faire, elle n’arriverait pas à se rendormir. Ce qui n’était pas rare pour elle, n’étant pas une grosse dormeuse, son quota minimal était de cinq heures de sommeil, elle en était pratiquement à six aujourd’hui.
La première chose qu’elle fit fut d’allumer sa cafetière. Tandis que cette dernière chauffait, elle s’habilla. Elle se servit un mug de café et s’assit sur son canapé face à sa tasse et un livre qui traitait de l’entomologie légale. Il s’agissait de l’étude des insectes nécrophages retrouvés sur certains cadavres. Cette dernière permettait d’estimer le délai post mortem , et de dater la mort de la personne retrouvée.
Lara fut extirpée de sa lecture par la sonnerie de son téléphone. L’appel provenait de son supérieur qui l’informait d’une nouvelle scène de crime sur laquelle elle devait se rendre au plus tôt. Elle laissa tout en plan, se dépêcha de monter en voiture en appelant, sur la route, comme à son habitude, son coéquipier Remi Barowski. Lorsqu’ils arrivèrent sur les lieux, les inspecteurs se répartirent les tâches.
Lara Romero était une jeune femme de trente-cinq ans, de corpulence moyenne, les cheveux roux, presque feu, longs et bouclés. Son visage était parsemé de discrètes taches de rousseur qui soulignaient ses yeux d’un vert profond. Comme souvent, c’est elle qui allait interroger la personne qui avait découvert le corps. Non pas par choix, mais il valait mieux que ce soit elle que son coéquipier. Assez sanguin et sans aucune forme de patience, il n’était pas bien doué pour tout ce qui avait trait au contact avec d’autres êtres humains, alors avec une personne qui venait de découvrir le cadavre d’une fillette… Elle s’enquit de cette personne auprès des gendarmes qui étaient arrivés les premiers sur les lieux. Ils lui indiquèrent alors le vieil homme assis sur une murette, les yeux rivés sur le sol.
Remi Barowski était tout ce qu’il y avait de plus flic blasé. Du haut de ses trente-neuf ans et de son mètre quatre-vingt bien tassé, il était surtout réputé pour son tempérament explosif qui lui avait valu quelques accrochages avec des suspects, ainsi que ses coéquipiers. Ses cheveux blond cendré, presque gris, et sa silhouette quasi squelettique venaient compléter cette image. De fait, tout autre inspecteur de la criminelle refusait de faire équipe avec lui. Seule Lara avait accepté. Il trouvait son côté détaché de tout, froid et posé en toutes circonstances assez effrayant au début. Mais finalement, cela s’était avéré relativement pratique pour lui. Plutôt que de se prendre des remontrances, et autres avertissements de ses supérieurs, dès que quelque chose était susceptible de le faire sortir de ses gonds, il refilait la tâche à Lara, qui acceptait toujours sans sourciller.
Son rôle aujourd’hui était de collecter les différents indices qui auraient pu être découverts sur la scène de crime, la victime et les alentours. Bien que cette investigation revînt à la brigade médico-légale, Lara et lui avaient pour habitude de repasser derrière eux. «   La confiance n’exclut pas le contrôle » , se disaient-ils toujours.
Une fois que ce fut fait, il partit s’enquérir de ce que la scientifique aurait pu découvrir.
De son côté, Lara rejoignit le vieil homme, s’assit à côté de lui et se présenta :  
— Bonjour monsieur, je suis Lara Romero de la police criminelle. C’est vous qui avez appelé ?
— Ouais…, fut sa seule réponse.
— Comment vous appelez-vous ?
— Georges Baudin. Mais vos collègues m’ont déjà interrogé mademoiselle, demandez donc au blondinet là-bas avec son uniforme. Il vous dira tout ce que je sais, répondit l’homme contrarié en pointant du pouce l’un des gendarmes.
— Très bien, monsieur Baudin. Je sais que ça vous coûte de tout me raconter à nouveau. Mais les gendarmes qui vous ont interrogé n’avaient besoin que du strict nécessaire. Pour ma part, je vais enquêter sur cette affaire, j’aurai donc besoin de plus de détails.
— Je n’ai pas de détail à rajouter, je lui ai déjà tout raconté.
— Dans ce cas, ça ira d’autant plus vite. Et puis on ne sait jamais, un détail aussi infime soit-il peut vous revenir. Croyez-moi monsieur Baudin, je sais que vous êtes encore sous le choc de votre découverte, je serai donc très brève.
— Allez-y, qu’on en finisse.
— Merci, monsieur.
La policière sortit son carnet, nota le nom du témoin ainsi que la première question qu’elle comptait lui poser, avec des abréviations et une écriture qu’elle seule saurait relire plus tard.
— Pourriez-vous me décrire, un peu plus précisément, ce que vous avez fait et vu avant de découvrir le corps ?
— Je ne faisais rien de spécial, je me suis levé ce matin, tôt, pour faire l’entretien. Je suis parti à pied… Quand je suis arrivé sur la place, j’ai vu que mon vieux coucou tournait.

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents