Des carillons quand tu meurs
306 pages
Français

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Des carillons quand tu meurs , livre ebook

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Description

Remarquable roman traduit de l'anglais par Antoinette Maire. Amitié, amour réunissent un commissaire de Scotland Yard retraité, un sportif de haut niveau, Monique, puritaine sexy, une mystérieuse jeune femme et d'invisibles observateurs des services secrets ou d'un financier véreux, censément mort, sans compter une fillette HP qui dit toujours la vérité. Cette reconnaissance progressive de l'honnêteté de chacun, des failles de sa lucidité et de l'acceptation de l'autre se dévore de plus en plus fébrilement.


La première partie se passe à Lausanne. Louis, un journaliste sportif anglais, a pris une année sabbatique pour écrire un ouvrage sur l'histoire sociale des Jeux olympiques. Dans son Journal, adressé fictivement à Georges, le rédacteur en chef londonien pour lequel il travaillait précédemment, il raconte sa vie à Lausanne, qui est ainsi vue par les yeux d'un étranger. Il lui fait part de ses recherches au Musée olympique, ce qui donne lieu à quelques anecdotes savoureuses. Sur le conseil de Georges, il rencontre Harry Binns, un ex-policier de Scotland Yard, dont la carrière a été brutalement interrompue, et dont la présence à Lausanne suscite bien des interrogations chez certains politiciens anglais. On apprendra par la suite que Harry a consacré plusieurs années enquêter sur un homme d'affaires véreux qui bénéficiait de protections en haut lieu. Il a aussi été chargé d'établir des plans d'action en cas de catastrophe nucléaire, et s'est rendu compte à cette occasion des conséquences terrifiantes d'une guerre nucléaire.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 mai 2023
Nombre de lectures 1
EAN13 9782940700370
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0105€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Hélice Hélas Editeur bénéficie d’une prime à l’encouragement de l’Office fédéral de la culture pour les années 2021-2024, ainsi que d’un conventionnement avec l’Etat de Vaud et la Ville de Vevey pour les années 2022-2024.
Titre original : Report from Lausanne
© Brian Hughes, 2012 pour le texte
© Pegasus Elliott MacKenzie Publishers Ltd, 2012 pour l’édition anglaise
Traduit de l’anglais par © Antoinette Maire, 2023
© macbe, 2023 pour le dessin de couverture
Postface de Pierre Yves Lador
© Hélice Hélas Editeur pour l’édition française, 2023
ISBN Numérique : 9782940700370
www.helicehelas.org



Collection
Mycélium mi-raisin
Avant-propos de Maureen J. Anscombe, éditrice des témoignages, journaux, notes et lettres, par ordre chronologique 

La préparation de ce livre en vue de sa publication m’a pris plus de temps que je n’escomptais et n’a pas été facile. Maintenant que c’est presque terminé, j’éprouve une immense satisfaction et du soulagement. Soulagement par rapport à moi-même ; satisfaction, certainement, quand je pense à feu mon mari, qui a mis en route ce projet, et aussi à un certain nombre d’autres personnes dont plusieurs apparaissent dans les pages qui suivent. Le fait qu’elles aient été prêtes à révéler ici autant d’elles-mêmes, directement ou indirectement, donne la mesure des sentiments forts suscités par certains événements décrits dans cet ouvrage. Satisfaction également d’avoir eu leur accord pour faire un bilan personnel de ce qui a été effectivement ressenti, dit, et fait par ceux qui ont été le plus touchés.
Je dois dire en préambule que je ne suis pas une littéraire. Je suis photographe de pro fession, mais il n’y a pas de photos dans ce livre. La plupart des documents et des lettres qui y figurent ont été écrits par d’autres, et après mûre réflexion, j’ai décidé de laisser ces textes comme je les ai trouvés, à peu de chose près. Il se peut que cette décision s’avère être une erreur, ou du moins paraisse peu judicieuse, mais pour l’heure elle m’apparaît comme le meilleur choix possible dans les circonstances présentes. De plus, pour bien des raisons, elle me semble le plus respectueux.
J’ai vécu des moments difficiles en rassemblant ces documents pour organiser leur publication. Très tôt on m’a rendue attentive, parfois dans une intention louable mais souvent de manière volontairement désagréable, au fait que cette publication ne serait pas bien accueillie partout. Heureusement, j’ai eu assez d’encouragements et de soutiens pour aller jusqu’au bout de ce travail. Mais à la suite de cette expérience il m’a paru opportun de changer un ou deux noms, habituellement avec le consentement des personnes con cernées : et avant de publier des textes de nature personnelle j’ai sollicité, chaque fois que c’était possible, l’avis des personnes qui étaient exposées. Je suis reconnaissante à toutes et à tous que mes demandes aient été si bien reçues.
Cet ouvrage aurait dû être publié par mon mari, comme on le verra en lisant, mais sa mort ne l’a pas permis. Il en avait certainement le projet, et il a égalemement beaucoup parlé avec moi des nombreuses personnes et des événements rapportés ici. C’est en partie pour ces raisons qu’après bien des hésitations je me suis finalement attelée à cette tâche. Je suis donc seule responsable d’éventuelles insuffisances dans la présentation.
Comme je l’ai déjà dit, mon principe directeur dans l’édition de cet ouvrage a été de permettre aux gens de faire entendre leur propre voix ; m’incombaient alors deux tâches non négligeables. La première consistait à choisir et transcrire les textes présentés ici à partir d’une masse de documents originaux, lettres, notes et enregistrements. La se conde, qui m’est apparue assez tôt, était le besoin d’avoir un contact direct avec certaines des personnes impliquées, soit pour qu’elles m’aident à élucider des obscurités ou des erreurs dans mes transcriptions, ou, plus tard, qu’elles me donnent la permission de révéler et de publier des informations personnelles et des déclarations qui les concernaient.
Pour des raisons qui deviendront évidentes à la lecture, un problème délicat a été de déterminer un ordre de présentation. Finalement, j’ai fait le choix de respecter l’ordre chronologique, en commençant par les textes les plus anciens. Cet arrangement arbitraire restreint peut-être l’usage de matériel et de commentaires supplémentaires, mais il a le mérite de dégager une structure en trois parties.
On m’a dit que ma présentation prête le flan à la critique parce qu’elle n’est ni objective ni complète ; parce qu’elle manque de jugement, de perspective et d’analyse ; et parce qu’elle n’explique pas ni même ne décrit certains faits de manière adéquate. Ma répon se à ces critiques est celle d’une photographe : ce que vous voyez dépend de l’endroit où vous vous tenez ; ce que vous comprenez dépend de la manière dont vous interprétez l’image. Si je devais choisir dans mon travail entre l’honnêteté et un essai d’objectivité, je choisirais l’honnêteté — sachant qu’il y a toujours un manque.
Mon point de vue (il faut que je l’explicite parce qu’on l’a mis en cause) n’est pas politique. Il est fondé sur un intérêt premier pour le comportement quotidien des gens : ce que nous faisons, pensons et sentons, comment nous apparaissons aux autres dans différentes situations. En tant que photographe, j’ai appris que la première tâche est toujours d’enregistrer, et de permettre au parti pris ou à la signification de l’image d’apparaître petit à petit. J’ai essayé de faire de même ici bien que je ne sois pas (ou seulement en de rares occasions) la personne qui tient l’appareil.
Avec cette publication, j’ai surtout eu pour but de prendre note des déclarations et impressions variées d’a utres personnes dont les vies ont toutes été marquées par un événement central. En accomplissant cette tâche, je suis devenue consciente de la préoccupation qui est la mienne dans ma vie professionnelle — un souci constant de la qualité de la lumière.
M.J.A. Mars 1990 Londres

Première partie
Louis et Harry 

Lausanne, mardi 9 septembre 1986
Georges — j’ai décidé de me mettre à écrire sur Binns. Jusqu’à aujourd’hui ce n’était pas mon intention, et Dieu sait que je devrais faire meilleur usage de mon temps. Mais il m’obsède — depuis hier soir, au restaurant de la Gare ; il s’est passé quelque chose. C’était sous-jacent depuis plusieurs jours, mais cela m’a frappé pour la première fois. J’ai soudainement pris conscience que je devais commencer à me défaire de ma Binnsmania : impressions, idées, sentiments. Je ne suis même pas sûr de savoir de quoi il retourne.
Oui, je l’ai trouvé sans problème, principalement parce que j’avais un indice donné par sa sœur Margaret à Redhill : tu te souviens ? En fait, je suis allé la voir avant de venir ici, donc je dois avoir été appâté jusqu’à un certain point par l’hameçon que tu m’as tendu en juillet : « Lausanne ! — c’est très intéressant, Louis. Je crois savoir que Harry Binns est à Lausanne. Avec un peu de chance, vous pourriez vous croiser ! » Pas mal, Georges, modeste, vrai, tordu.
Bon, j’ai eu cette chance, mais nous ne nous sommes pas rencontrés — pas encore ; pas au sens strict du terme, bien qu’on puisse dire, je suppose, que je garde le contact. En fait, j’en suis maintenant à un point où je dois faire quelque chose à son sujet ; je veux dire, ou bien je l’éjecte complètement de ma vie et je continue avec mon travail (probablement la meilleure option) ou je m’implique davantage, j’apprends à le connaître mieux, ou même — mon Dieu ! — j’essaie de susciter une sorte de rapport amical. Ce que je ne peux pas continuer à faire c’est d’ observer Binns comme je le fais, parce que, étrangement (et pas pour une raison éthique quelconque), il me rend nerveux. Je suis perplexe, j’ai mordu à l’hameçon et — au secours ! — je suis touché.
Si tu perçois ici un ton légèrement agressif, tu as raison. En ce moment j’incline à penser que tout est de ta faute, Georges. Je veux dire que c’est toi qui as commencé, et c’est en partie pourquoi je t’écris, mais seulement en partie. C’est aussi parce que je ne suis pas au clair sur ce que je devrais faire ; et comme tu le sais, dans le doute, je m’adonne à l’écriture comme d’autres à la boisson, aux femmes, aux voitures de course, à la prière — ou à quoi que ce soit d’autre.
Ce qui est étrange, c’est que je me suis laissé entraîner dans cette histoire malgré moi. Tout a commencé comme un jeu — une distraction stupide s’il en est — ou parce que je me sentais perdu dans cette ville élégante et stérile. Je ne connaissais personne à Lausanne quand je suis arrivé ici il y a un mois, et je me sentais encombré par cette tâche ridicule de faire des recherches et d’écrire — d’écrire vraiment. D’accord, c’est ce que je voulais faire — c’est ce que j’ai choisi, oui, mais cela m’apparaissait quand même comme une idée folle. Je n’ai pas l’habitude de porter cette sorte de poids, Georges — je n’ai plus d’entraînement. Le journalisme et la télévision m’ont ramolli. Pourquoi diable ai-je accepté d’écrire ce livre, en fait ? Je veux dire, qui ici-bas s’intéresse à l’histoire sociale des Jeux olympiques ? Certainement ni les athlètes ni les sociologues.
Quoi qu’il en soit, j’avais besoin, ou je croyais avoir besoin, de quelque chose sur quoi focaliser mon énergie mentale quand je n’étais pas en train de travailler, et d’une certaine manière je sentais que j’avais amené Binns avec moi, en quelque sorte dans ma valise. Il apparaissait comme un problème que je devais traiter, une devinette amusante, un puzzle auquel travailler chaque fois que j’étais lassé, bloqué ou fatigué du musée ; presque, si j’ose dire, un cadeau de ta part.
« Tu pourrais même aller le voir quand tu seras à Lausanne » — tes mots, Georges, jetés avec une indifférence étudiée la dernière fois que nous nous sommes vus. « Il a une sœur quelque pa

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