Derrière la Dune
238 pages
Français

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Description

L'inspecteur Anna Le Goff, jeune diplômée, décide de rentrer dans sa région natale. Son arrivée dans un commissariat breton va quelque peu chambouler ses occupants. Les relations avec le commissaire Renoult, personnage misogyne et détestable, se révèlent d'emblée compliquées. Anna, pour sa première enquête, est confrontée à l'inertie de son supérieur hiérarchique. Son énergie et sa volonté d'avancer sont mises à rude épreuve face à l'énigme de la disparition du mari de Sarah Montalbert, enterré depuis trois mois. La mort n'ayant pas été déclarée suspecte, les circonstances, à priori ne permettent pas d'ouvrir une enquête. Mais des lettres étranges retrouvées au domicile du défunt, le comportement intrigant du beau-père de la veuve vont finalement entraîner Anna en quête de la vérité. Le fait de fouiller dans le passé va confronter Anna à des secrets de famille se mêlant à sa propre histoire...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 juin 2014
Nombre de lectures 36
EAN13 9782332689641
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright














Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-68962-7

© Edilivre, 2014
Du même auteur


Du même auteur :
Valentino, Editions Persées, Mai 2008
Remerciements


Tous mes remerciements à Jean Luc Marteau, Sylvie Alves et Jean François Charreau pour leurs précieux conseils et corrections.
Merci à Laureline Guernion pour la couverture originale.
1
Il était assis à la terrasse du « Transat Kafé » qui donnait sur la place du Général De Gaulle et venait de commander une bière pression. Il s’essuya le front avec un mouchoir blanc plié en quatre et soigneusement repassé. Le garçon déposa le verre sur la petite table ronde, sur laquelle il venait de passer un coup de chiffon rapide et professionnel. La mousse blanche coulait doucement sur le rebord du verre humide qui transpirait la fraîcheur. Gérard Montalbert s’humecta les lèvres et avala avec un plaisir non dissimulé une gorgée de bière avant de fouiller dans la poche de son pantalon d’où il sortit un billet de 10 Francs tout froissé. Son regard gris et las s’attarda quelques instants sur la silhouette d’une jeune fille court vêtue qui marchait en ondulant des hanches sur le trottoir d’en face. Le garçon, un jeune homme longiligne et pâle, lui rendit sa monnaie en lui demandant :
« – C’est vous, monsieur Montalbert ?
– Oui, c’est moi.
– Quelqu’un vous a laissé ça au bar tout à l’heure. Le garçon lui tendit un papier froissé.
– Il a dit quelque chose ? S’enquit, inquiet, Gérard Montalbert.
– Non, il m’a juste demandé de vous remettre ce papier.
Alors que le garçon s’aprêtait à tourner les talons il se ravisa.
– En tout cas, il avait un drôle d’accent c’est tout ce que je peux vous dire. Il roulait les “r”, on aurait dit un russe ou quelqu’un comme ça. »
Le garçon empocha le billet et fit demi-tour pour s’adresser à un jeune couple qui venait de s’installer deux tables plus loin.
Gérard Montalbert déplia le papier froissé et parcourut les quelques lignes tracées avec un gros crayon noir. Son visage se décomposa, une goutte de sueur coula le long de son front, sa main se mit à trembler. Il reposa le verre dont il s’était saisi. Il relut le mot à plusieurs reprises, chiffonna le papier nerveusement et l’enfouit au fond de la poche de sa veste. Renonçant à la perspective de se rafraichir, il se leva et s’en alla d’un pas rapide. Il regardait à droite et à gauche, à la recherche de l’homme qui lui avait laissé le billet mais en vain, comment aurait-il pu le reconnaître ? Quelques passants, arrivant à sa hauteur, lui adressèrent un bonjour respectueux mais il ne les vit pas. L’esprit embrumé, incapable de réfléchir, il allongea le pas, traversa hâtivement une rue encombrée, se fit klaxonner par un automobiliste pressé qui l’insulta copieusement. Puis il rejoignit son véhicule stationné deux rues plus loin, cherchant ses clés dans plusieurs de ses poches, avant d’ouvrir précipitamment la portière côté conducteur. Il s’assit au volant et dans un grand soupir, mit sa tête entre ses mains.
2
Pendant ce temps, au numéro 15 de la rue Jouallan, le commissaire Renou sortit de son bureau accompagné d’une jeune femme brune aux yeux bleu marine vêtue d’un jean et d’un tee-shirt bleu ciel. Il s’avança dans la pièce principale du commissariat qui fourmillait d’activité ce matin là.
« – Mademoiselle, messieurs, je vous présente l’inspecteur Anna Le Goff. Elle vient de Paris, mais elle est d’ici. C’est une bretonne, une vraie »
Il semblait fier d’annoncer le « pédigrée » d’Anna. Celle-ci trouva cela de très mauvais goût. Elle connaissait à peine le commissaire mais, d’emblée, n’éprouvait aucune sympathie pour lui. Convoquée pour quinze heures elle avait dût attendre une heure et demie avant de le voir faire son entrée sans même la saluer. Il passa devant elle, lui adressa un vague bonjour, s’adressa à la secrétaire rapidement et entra dans son bureau en claquant la porte derrière lui. Anna dut attendre vingt bonnes minutes supplémentaires avant qu’il ne la fît entrer. Le bureau, spacieux, sentait le renfermé mélangé à une vague odeur d’alcool et de cigarette. La chaleur qui y régnait donnait la nausée. Anna respira dans son tee-shirt à la recherche du parfum avec lequel elle s’était vaporisée le matin. Les effluves fleuris et salvateurs lui permirent de rester face au commissaire. Le discours qu’il lui tint ne l’éclaira en rien. Après s’être perdu en diatribes sur la jeunesse dépravée, la mode des cheveux longs et des jupes courtes, il se confondit en envolées sur la contraception et l’avortement, la dépravation des femmes. Tout en s’adressant au jeune inspecteur, il se penchait sur le bureau, imposant à son interlocutrice son haleine chargée, son teint rougeaud et son nez violacé. Ses cheveux étaient coupés ras en une brosse qui n’avait rien à envier à celle d’un militaire. Ses oreilles décollées et de grande taille complétaient un portrait déjà peu flatteur. Une paire de lunettes en demi-lune posée sur le nez lui permettait de voir de plus près ce que l’âge l’empêchait dorénavant de déchiffrer. Cependant un regard bleu acier qui l’apparentait à un rapace en tournée d’inspection dénotait une détermination sans faille. Le commissaire portait une veste de velours marron, une cravate en laine rouge sur une chemise à carreaux clairs. Un pantalon dans les tons beiges venait compléter l’ensemble. Il semblait transpirer abondamment dans cette tenue qui n’était pas du tout de saison. Sa cravate lui serrait le cou lui donnant un air congestionné et un tant soit peu coincé. Son regard, par instant cherchait l’approbation dans celui d’Anna.
Alors qu’il s’était levé, Il l’invita à sortir de son bureau.
« – Bon, j’espère qu’on va faire du bon travail ensemble. Inspecteur, je vous présente vos collègues de travail : le gardien de la paix Campion, les brigadiers Pastor et Legodinec et le brigadier-chef Champotier. Tout le monde au staff dans cinq minutes. Quelque chose à ajouter Champotier ?
– Non, monsieur le commissaire.
– Très bien parfait, voilà des réponses comme je les aime, dit-il en se gargarisant. On aurait dit un coq dans sa basse-cour. La crête était rouge, la plume colorée, il pérorait bruyamment, fier et impatient. Il ajouta : dans ce cas, à tout à l’heure.
Il claqua des talons, fit demi-tour, rejoignit son bureau sans plus de commentaires et referma la porte derrière lui, laissant Anna avec sa nouvelle équipe. Un silence gêné s’abattit dans la pièce, puis chacun reprit ses activités. Anna resta plantée un moment au milieu, se demandant si elle devait partir ou rester.
« – Je peux m’installer quelque part ?
– Ah oui, pardon ! Marie-Jeanne Campion se dirigea vers un bureau métallique imposant sur lequel se trouvaient une machine à écrire et un téléphone gris au cadran impressionnant. Elle empila quelques papiers dans un coin, repoussant les autres à l’opposé.
– Voilà dit elle, vous pouvez vous mettre là. C’était le bureau de votre prédécesseur, l’inspecteur Hélary. Ne vous inquiétez pas, on fera un coup de propre. Elle ajouta, vous savez, il nous manque beaucoup, l’inspecteur Hélary, puis, gênée, se reprit, enfin je ne dis pas ça pour vous » Elle soupira en regagnant sa place derrière la banque de l’accueil.
Dans cette pièce enfumée, les murs n’avaient pas vu un coup de peinture depuis des années ; le temps s’était arrêté dans ce commissariat, se dit Anna. La seule chose qui avait changé probablement était le cadre à l’effigie du président de la république. Valéry Giscard d’Estaing, de son air princier, surveillait les allées et venues des uns et des autres. Marie-Jeanne Campion regardait avec insistance Anna qui s’était assise au bureau et tirait sur les tiroirs qui s’ouvraient en émettant des grincements stridents. Les tiroirs étaient vides. Quelques dossiers suspendus tenaient tant bien que mal sur les tiges métalliques. Elle sentit le regard de Marie-Jeanne s’attarder sur elle et leva la tête.
« – Vous voulez quelque chose ?
– C’est-à-dire que… euh…. Marie-Jeanne Campion se dandinait d’un pied sur l’autre sous le regard goguenard de ses collègues de travail. Elle se lança.
– Vous paraissez si jeune. Elle émit un petit rire nerveux. On a parié avec les collègues sur votre… enfin. Vous avez quel âge ? »
Anna regarda son interlocutrice et fut tout à coup amusée. Juchée en équilibre sur une paire de chaussures à talons aiguilles, la taille serrée dans une robe verte qui contrastait avec une queue de cheval de couleur rousse qui s’agitait à chacun des mouvements de sa tête. Elle semblait sortie d’une bande dessinée. Marie-Jeanne incarnation de Mademoiselle Jeanne, la « Mademoiselle Jeanne de Gaston La-Gaffe ». Posées sur un petit nez en trompette, des lunettes de taille démesurée, lui mangeaient la moitié du visage.
« – J’ai vingt huit ans, lui répondit Anna. Elle entendit Pastor taper dans la main de Legodinnec en riant, il avait gagné sûrement. Je suis inspecteur depuis deux ans et je travaillais à Paris comme vous l’a dit le commissaire Renou. Bon, je suppose que vous avez du travail et que parier sur mon âge n’est pas la plus grosse activité de la journée. D’ailleurs ça va être le moment du staff, n’est-ce pas ? Je suppose qu’il ne faut pas faire attendre le commissaire. Allons-y. » ça trainait des pieds derrière, Anna entendit marmonner dans son dos mais ne distingua pas ce qui se disait.
Elle aurait préféré avoir un bureau pour elle toute seule. Travailler au milieu des autres dans le bruit, la fumée, les allées et venues des uns et des autres ne lui convenait guère. Il faudrait qu’elle fasse le tour du propriétaire pour dénicher un coin où elle pourrait s’installer.
« – Au fait, ajouta Anna à l’intention de Marie-Jeanne Ca

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