Dernier été sur la côte
236 pages
Français

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Dernier été sur la côte , livre ebook

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Description

À Fred, « On ne peut jamais s’envoler vers ce qu’on a perdu. » La Petite Fille de Monsieur Linh , Philippe Claudel S OMMAIRE Titre Dédicace Exergue Chapitre 1 Wimereux. Station balnéaire de la Côte d’Opale. Premier jour, le 4 juillet. Sept heures quinze Chapitre 2 Chapitre 3 Chapitre 4 Chapitre 5 Chapitre 6 Chapitre 7 Chapitre 8 Chapitre 9 Chapitre 10 Chapitre 11 Chapitre 12 Chapitre 13 Chapitre 14 Chapitre 15 Chapitre 16 Chapitre 17 Chapitre 18 Chapitre 19 Chapitre 20 Chapitre 21 Chapitre 22 Chapitre 23 Chapitre 24 Chapitre 25 Chapitre 26 Deuxième jour, le 5 juillet Chapitre 27 Chapitre 28 Chapitre 29 Chapitre 30 Chapitre 31 Chapitre 32 Chapitre 33 Chapitre 34 Chapitre 35 Chapitre 36 Chapitre 37 Chapitre 38 Chapitre 39 Chapitre 40 Chapitre 41 Chapitre 42 Chapitre 43 Troisième jour, le 6 juillet Chapitre 44 Chapitre 45 Chapitre 46 Chapitre 47 Chapitre 48 Chapitre 49 Chapitre 50 Chapitre 51 Chapitre 52 Chapitre 53 Chapitre 54 Chapitre 55 Chapitre 56 Chapitre 57 Chapitre 58 Chapitre 59 Chapitre 60 Chapitre 61 Chapitre 62 Chapitre 63 Chapitre 64 Wimereux. Station balnéaire de la Côte d’Opale. Le 20 juillet. Neuf heures Chapitre 65 Wimereux. Station balnéaire de la Côte d’Opale. Plusieurs mois après, en soirée. Remerciements Rosalie Lowie Collection Copyright 1 Wimereux.

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Informations

Publié par
Date de parution 02 septembre 2021
Nombre de lectures 11
EAN13 9782819506621
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À Fred,
« On ne peut jamais s’envoler vers ce qu’on a perdu. »
La Petite Fille de Monsieur Linh , Philippe Claudel
S OMMAIRE
Titre
Dédicace
Exergue
Chapitre 1
Wimereux. Station balnéaire de la Côte d’Opale. Premier jour, le 4 juillet. Sept heures quinze
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Deuxième jour, le 5 juillet
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Troisième jour, le 6 juillet
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
Chapitre 54
Chapitre 55
Chapitre 56
Chapitre 57
Chapitre 58
Chapitre 59
Chapitre 60
Chapitre 61
Chapitre 62
Chapitre 63
Chapitre 64
Wimereux. Station balnéaire de la Côte d’Opale. Le 20 juillet. Neuf heures
Chapitre 65
Wimereux. Station balnéaire de la Côte d’Opale. Plusieurs mois après, en soirée.
Remerciements
Rosalie Lowie
Collection
Copyright
1

Wimereux. Station balnéaire de la Côte d’Opale Premier jour, le 4 juillet. Sept heures quinze
Clac, clac…
Clac, clac…
Un bruit pouvait se répéter à l’infini. Devenir insupportable. À s’en prendre la tête à deux mains. À s’en boucher les oreilles. À s’en taper le crâne contre un mur. Un minuscule bruit de rien du tout. Qu’on ne remarquait pas en temps normal. Mais qui dans un silence implacable s’avérait pire qu’une torture pour les nerfs.
Clac, clac…
Clac, clac…
D’ailleurs, était-ce ce bruit sec et cinglant ou bien le souffle d’air frais sur son front qui l’avait réveillé ? Difficile à dire. Car le rectangle de peau constellée de taches de son sous ses mèches de cheveux roux était glacé. Un frisson le fit aussitôt tressaillir.
Et toujours ce putain de bruit.
Clac, clac…
Clac, clac…
Une senteur d’algue salée affleurait à ses narines. Il frissonna à nouveau.
La fenêtre était sans doute restée entrouverte, laissant s’engouffrer un vent de mer, matinal et iodé. Celui sans doute de la marée montante. Le rideau de toile épaisse, tristement opaque, claquait son affreuse rengaine. Alors qu’un calme silencieux enveloppait la pièce et la rue. Même les mouettes la mettaient en veilleuse. C’était dire.
Les sens doucement en éveil, les yeux clos, il grimaça. Les tympans irrités par l’agaçant clac-clac , qui n’en finissait pas de résonner entre les parois de son front, puissante caisse de résonance.
Le corps nauséeux et les articulations roides, il pesait une tonne. Un poids mort lesté d’un chapelet de plombs n’aurait pas fait mieux dans le fond abyssal de l’océan.
Étendu sur le dos. Sur les draps. Sur le lit.
Il prit conscience de son corps nu, dans un état de semi-léthargie. L’esprit s’éveillait alors que la chair engourdie restait profondément endormie. Une sensation de mauvaise nuit où l’on sortait plus fatigué qu’à l’amorce du sommeil.
La tête au bord du lit, penchée en arrière. Les cervicales hypertendues le tiraillaient et lui lançaient une bordée de picotements acérés. Puissante décharge électrique. À la limite du tolérable. D’autant que le sang affluait, remontait, bourdonnait une mélopée lancinante. Il devait changer de position. Sinon, il était bon pour arborer un fichu torticolis conjugué à une migraine carabinée toute la journée.
Mais avant tout mouvement, il lui fallait ouvrir les yeux. Malgré des paupières plus lourdes que deux enclumes d’acier. Il força et les entrouvrit enfin, fit la mise au point. La cornée violemment agressée par une lumière aveuglante. Il faisait jour. Une atmosphère laiteuse distillait un voile éthéré éblouissant. L’état cotonneux qui l’absorbait dans les os et les muscles se diffusait autour de lui étrangement. Comme un trop-plein de fumée par les interstices d’une porte.
La pièce était à l’envers.
Étrange. Troublant. Il haussa un sourcil intrigué.
Le plafond beige se déroula lentement, planté d’un abat-jour en métal en son centre, dressé vers le ciel, puis l’œil glissa sur le mur opposé au lit. Tout était à l’envers, la peinture des voiliers au large du cap Blanc-Nez et le canapé fleuri. Quelle sensation surréaliste, vertigineuse ! Ça lui ficha le tournis et lui retourna le ventre. Hum… Il cligna des yeux, secoua doucement la tête pour reprendre ses esprits et réajuster son estomac.
Il réalisa alors qu’il n’était pas dans le bon sens, lui non plus, sur le lit. La tête aux pieds, les pieds à la tête.
Vraiment bizarre , songea-t-il alors que le claquement l’insupportait de plus en plus. Que faisait-il ainsi  ? Il n’avait plus trace des souvenirs de la veille. De sa soirée et de sa nuit. Et… D’ailleurs, que faisait-il ici  ? Il n’y passait jamais la nuit. Uniquement ses fameux « cinq-à-sept » éparpillés à différents moments de la journée. Mais jamais la nuit.
Clac, clac…
Clac, clac…
Mais avant tout, il lui fallait fermer la fenêtre pour faire cesser ce bruit horripilant, qui allait finir par le rendre dingue.
Il se redressa lentement. Le corps ankylosé. Les cervicales douloureuses. Une vilaine migraine flottait, secouant un liquide visqueux qui obscurcissait l’eau claire d’un étang. Sa cervelle tanguait en apesanteur, se cognait contre les os de son crâne. À l’instar d’une méchante gueule de bois. La bouche pâteuse. Un arrière-goût nauséeux dans la poitrine. Comment était-ce possible ? Lui qui ne picolait pas plus que de raison. Sa dernière cuite remontait à son enterrement de vie de garçon et, alors, il s’était fait emberlificoter par des amis trop enthousiastes, sans savoir dire non aux multiples sollicitations qui prenaient l’apparence d’autant de chopes de bière.
Alors qu’il parvenait enfin à s’asseoir, en grimaçant d’effort, une vision d’horreur lui sauta au visage.
Insoutenable.
Suffocante.
Un haut-le-cœur en fond de gorge.
Il poussa un hurlement rauque. Puisant au tréfonds de ses tripes. Un cri primal qui brisa le silence.
Raidissant d’effroi son corps, à la limite de s’en briser les os, une décharge d’adrénaline lui laboura le ventre. L’effroi lui enjoignait de fuir. Immédiatement. Déguerpir au plus vite pour effacer l’épouvante de ce spectacle macabre.
Il allait basculer du lit quand il se statufia en découvrant les draps en coton maculés de sang. Et dans sa main droite le couteau.
2

La course possédait cette vertu mirifique de libérer l’endorphine dans le corps. Un élixir de plénitude distillé dans les veines. Un shoot de bonheur apaisant instantanément l’athlète après l’effort.
Marcus Kubiak n’était pas peu fier de sa performance matinale.
Une forme d’enfer ces derniers temps. L’entraînement finissait par payer. Il parvenait à enfiler le parcours ardu de la baie Saint-Jean avec aisance et élégance. Il s’estimait prêt pour le trail de la Côte d’Opale en septembre. Le quatorze kilomètres tout du moins. Démarrer modestement sans avoir d’ambitions sportives démesurées était son credo.
Ces dunes ensablées, pointues, percées de touffes d’oyats, cisaillaient les mollets, coupaient le souffle aux premières enjambées. Cependant, la vue éblouissante sur la Manche opaline, en contrebas, valait tous les efforts du monde. Invitant au voyage sur la ligne d’horizon où se découpaient les blanches et crayeuses côtes anglaises. Les foulées se déployaient au rythme du roulis de la mer et des cris des mouettes. Les fréquents coups de vent rajoutaient de la difficulté. Freiné dans la montée des dunes où les baskets s’enfonçaient dans le sable, où chaque pas ramenait en arrière. Mais même là, il avait progressé. Il gardait un rythme soutenu. Ses muscles reprenaient galbe et tonus, ses poignées d’amour fondaient. Il regagnait en souffle, en endurance, en confiance.
Le circuit, un sentier de randonnée, décrivait une boucle d’une dizaine de kilomètres. Depuis la pointe aux Oies, falaise au nord de Wimereux, vers Ambleteuse. Il longeait la mer par la dune bordière, enjambant parfois d’étroits couloirs de sable nu, appelés du nom évocateur de « siffle-vent ». La baie de la Slack, avec la rivière du même nom en son lit, s’étalait à flanc du petit village de pêcheurs aux maisons blanches tuilées de rouge. Le circuit filait alors sur la rive pour remonter le cours d’eau et pénétrer dans les dunes de l’arrière-pays où une végétation broussailleuse poussait sur une terre sablonneuse. Troènes à fleurs jaunes, argousiers aux baies orangées, aubépines à fleurs blanches, sureaux noirs, arbustes épineux… Une bande de sable tortillait tout le long, déroulant une succession de cordons dunaires, alternant crêtes, souvent dénudées, et creux protégés des vents et des embruns salés. Croisant par endroits des pannes dunaires humides à la faune florissante.
Mains sur les hanches, en sueur, Marcus reprenait son souffle sous le porche de sa maison. Une des plus petites du chemin des Oies. C’était une ancienne cabane de pêcheur aux murs blancs, aux fenêtres bleues agrémentées de canisses de chaume, héritée de ses grands-parents paternels. Une énorme bouée jaune échouée à l’entrée, en bord de route, indiquait le numéro 7. À côté d’une boîte aux lettres plantée de biais sur un poteau. L’étroit portail s’ouvrait sur un jardinet et un minuscule perron à trois marches.
Après un rapide coup d’œil discret en direction de la rue afin de s’assurer qu’il n’y avait personne, il extirpa une clé sous une pierre, au pied du perron. Il déverrouilla la porte, s’engouffra à l’intérieur. Un chat gris en profita. Il sortit, lui filant entre les jambes. Marcus pesta. Ces sempiternels crocs-en-jambe allaient finir par le faire valdinguer un de ces quatre.
Meublée simplement, la bâtisse n’ét

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