Démons - Coup de coeur de Franck Thilliez. Prix VSD 2016
208 pages
Français

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Démons - Coup de coeur de Franck Thilliez. Prix VSD 2016 , livre ebook

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Description

Marc Laine Démons Roman policier   Prix du Polar 2016 Le coup de cœur de Franck Thilliez   Éditions Les Nouveaux Auteurs 16, rue d’Orchampt 75018 Paris www.lesnouveauxauteurs.com     ÉDITIONS PRISMA 13, rue Henri-Barbusse 92624 Gennevilliers Cedex www.editions-prisma.com     Copyright © 2016 Editions Les Nouveaux Auteurs — Prisma Média Tous droits réservés ISBN : 978-2-8195-04191 Pour Siane. Fais de ta vie un rêve, et d’un rêve, une réalité. (Antoine de Saint-Exupéry) -1- Je sais qu’ils sont là, quelque part. Ils se cachent, comme toujours, me guettant dans le noir, à l’affût, tels des fauves prêts à bondir sur leur proie. Je ne dois pas avoir peur, mais plus que tout, je ne dois pas leur montrer que j’ai peur, sinon ils le sentiront, car ils aiment son odeur. Ils aiment s’en délecter, s’en nourrir. Comme des drogués attendant leur prochain fix, ils bavent d’impatience à l’idée de s’emparer de moi, de mon corps, de mon esprit. Mais je ne dois pas céder, jamais. Je dois leur résister, leur tenir tête, même s’ils sont plus forts. Rester là. Attendre. Attendre ainsi caché dans l’ombre que la journée se termine et qu’elle vienne me chercher. Elle, le monstre. Elle, qui me livre aux bêtes chaque matin et qui m’en soustrait chaque soir. Non pas pour me sauver, au contraire, car une fois entre ses griffes, nul espoir, nulle place où se cacher. Impossible de lui échapper, à elle, à sa folie. Mais chut, je les entends, ils approchent.

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Informations

Publié par
Date de parution 02 juin 2016
Nombre de lectures 8
EAN13 9782819504191
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Marc Laine
Démons
Roman policier
 
Prix
du Polar 2016
Le coup de cœur
de Franck Thilliez
 
Éditions Les Nouveaux Auteurs
16, rue d’Orchampt 75018 Paris
www.lesnouveauxauteurs.com
 
 
ÉDITIONS PRISMA
13, rue Henri-Barbusse 92624 Gennevilliers Cedex
www.editions-prisma.com
 
 
Copyright © 2016 Editions Les Nouveaux Auteurs — Prisma Média
Tous droits réservés
ISBN : 978-2-8195-04191
Pour Siane.
Fais de ta vie un rêve, et d’un rêve, une réalité.
(Antoine de Saint-Exupéry)
-1-

Je sais qu’ils sont là, quelque part. Ils se cachent, comme toujours, me guettant dans le noir, à l’affût, tels des fauves prêts à bondir sur leur proie. Je ne dois pas avoir peur, mais plus que tout, je ne dois pas leur montrer que j’ai peur, sinon ils le sentiront, car ils aiment son odeur. Ils aiment s’en délecter, s’en nourrir. Comme des drogués attendant leur prochain fix, ils bavent d’impatience à l’idée de s’emparer de moi, de mon corps, de mon esprit. Mais je ne dois pas céder, jamais. Je dois leur résister, leur tenir tête, même s’ils sont plus forts. Rester là. Attendre. Attendre ainsi caché dans l’ombre que la journée se termine et qu’elle vienne me chercher. Elle, le monstre. Elle, qui me livre aux bêtes chaque matin et qui m’en soustrait chaque soir. Non pas pour me sauver, au contraire, car une fois entre ses griffes, nul espoir, nulle place où se cacher. Impossible de lui échapper, à elle, à sa folie. Mais chut, je les entends, ils approchent. Ils sont là, tout près. Ils ont fini par me trouver.
Ne pas avoir peur, non, ne pas avoir peur…
-2-
Lundi 9 septembre 2013

— Eh Mario, attrape ça !
— Oh, t’es malade ! Fais gaffe avec la marchandise, merde ! C’est pas avec ce qu’on a vendu ce matin qu’on peut se permettre de gaspiller !
La réaction de Mario le fit sourire. Il ne changerait pas. Ils se connaissaient depuis quoi, dix ans maintenant ? Et Mario était toujours aussi sanguin quand il s’agissait de son business. Vendre l’obsédait. Tout le temps. Il en parlait sans cesse, du petit déjeuner au café du soir. Comment transporter plus, comment acheter moins cher, de quelle façon présenter les produits, quelle marge dégager ? Il ne s’arrêtait jamais, obnubilé en permanence par le profit.
Non pas qu’il manquait d’argent, au contraire. Lui, sa femme et leurs trois enfants vivaient dans une villa sur les hauteurs de Saint-Saturnin-lès-Avignon, à une quinzaine de kilomètres d’Avignon. Deux cents mètres carrés habitables, terrasse avec vue sur le mont Ventoux, piscine, jardin. Non, vraiment, il n’avait pas à se plaindre.
Mais Mario était comme ça. Sans doute tenait-il cette obsession de son père de qui il assurait la succession. Une chose était certaine, c’est qu’il méritait son train de vie. Toujours levé aux aurores, il était le premier à charger et souvent le dernier couché, occupé tard le soir par la comptabilité de son affaire. Mais ce n’était pas sa première qualité. Il l’appréciait surtout pour sa générosité. Si Mario vous considérait comme son ami, il donnait sans compter.
Et c’était ce qu’il s’était passé pour lui. Deux ans plus tôt, à sa sortie de prison, Mario l’attendait sur le parking de la maison d’arrêt du Pontet, assis sur le capot rutilant d’une BMW série 3 noire aux jantes chromées surdimensionnées. Il lui avait alors lancé d’une voix joviale :
— Je te l’avais dit, Francis, que je serais là à ta sortie !
Car lui, Francis Pelat, sortait de son huitième séjour de derrière les barreaux. À quarante et un ans seulement, il avait déjà passé seize ans de sa vie incarcéré. Oh, il ne s’en plaignait plus, ce monde faisait partie de lui depuis si longtemps qu’il s’y était habitué.
Son parcours était d’ailleurs le pur stéréotype du délinquant professionnel.
Élevé au sein d’une famille de sept enfants au cœur du quartier la Reine Jeanne à Avignon, il avait vécu une enfance difficile, pas malheureuse, mais dure. Personne ne lui avait fait de cadeaux, que ce soit son père alcoolique, ses frères plus âgés, ou bien les autres gosses du quartier. Ainsi avait-il grandi, en jouant des coudes, en se battant, en affrontant chaque défi et chaque épreuve avec rage et ténacité.
Et son parcours ne fut pas différent de celui des autres.
À quinze ans, il se faisait arrêter pour vol de voitures et violences en bande organisée et passait deux années en centre pour jeunes délinquants. Ce n’était pas là son meilleur souvenir, car les gamins y étaient encore plus durs que dans la rue. À défaut de réinsertion, il y apprit tout ce qu’il y avait à savoir en matière de larcins. Comment voler telle ou telle marque de voiture, comment couper du cannabis et avec quoi.
Un vrai lycée professionnel du crime en somme. Et évidemment, il en sortit diplômé avec mention, car à sa sortie, il ne lui fallut guère de temps pour replonger.
Pourtant, à y repenser, beaucoup d’événements auraient dû l’en dissuader.
Le cancer de son père pour commencer, car sa mère peinait à s’occuper de sa maladie, seule et sans le sou. L’exemple de ses frères ensuite. Un était mort dans un règlement de comptes entre bandes pour la possession d’un territoire et deux autres croupissaient à l’ombre pour braquage.
Mais rien n’y fit, car il existe des forces contre lesquelles on ne peut lutter. Six mois plus tard, il replongeait, mais à présent majeur, pour la prison des Baumettes à Marseille. S’il avait cru ses deux ans en centre pour jeunes délinquants difficiles, ce n’était rien en comparaison de son séjour dans ce central.
Les faibles n’y avaient pas leur place. Seuls les forts s’en sortaient.
C’est ainsi qu’il enchaîna au même rythme passages en prison et périodes de liberté, le tout agrémenté d’audiences correctionnelles, de procès en appel et de demandes de mise en liberté.
Son dernier coup, un mémorable ratage, lui avait valu une plus longue peine. Il avait pris six ans pour vol à main armée dans l’attaque d’une station-service alors qu’il n’était que le chauffeur. Malheureusement, un de ses comparses, un véritable abruti accro à la sniffette, avait tiré sur le caissier de nuit, le blessant gravement à l’abdomen. Cela avait sensiblement alourdi la liste des charges et des circonstances aggravantes. Les jurés s’étaient montrés impitoyables, même pour lui qui ne faisait que conduire.
Il ne s’en plaignait pas, il jugeait mériter sa peine. Il faisait partie de la vieille école où il y avait encore un minimum d’honneur dans le crime. Il assumait ses actes, pas comme maintenant où la nouvelle génération vendrait père et mère pour ne pas être incarcérée.
Son dernier séjour, il l’avait passé à la maison d’arrêt du Pontet en banlieue d’Avignon. Il avait réussi à y obtenir son transfert en raison de l’âge avancé de sa mère, et du fait qu’elle ne pouvait plus faire de longues distances pour venir le voir.
Ce centre était un vrai Club Med. Chambre pour deux avec sanitaires, écran plat, salle de gym dernier cri, mur d’escalade et cours de boxe. Un peu d’argent et vous obteniez tout ce que vous vouliez. N’importe quelle drogue, films pornographiques, téléphone portable, et même, en se débrouillant bien, accès Internet par le Wi-Fi. Vraiment, il avait connu pire.
C’est ainsi qu’il fit la connaissance de Mario. Un an plus vieux que lui, son parcours était en tous points similaire au sien, et c’est sans doute ce qui les rapprocha naturellement.
Mario était tombé pour vol en bande organisée. Lui et ses complices étaient à la tête d’un vaste trafic de voitures volées qu’ils exportaient pour la Pologne. Ce lucratif business avait duré plus d’un an avant que la section de recherches de Lyon ne leur tombe dessus avec Interpol. Son périple avait connu la même finalité que la sienne, et ils se retrouvaient à présent dans la même cellule, car moyennant finance, vous obteniez presque tout ce que vous vouliez.
Mario parlait tout le temps de sa sortie, de ses projets, du commerce de son père qu’il voulait reprendre. Francis l’écoutait avec envie, lui qui n’avait jamais vraiment rêvé à quoi que ce soit, se contentant toujours de suivre les autres. Deux années s’écoulèrent, et Mario finit par sortir grâce aux remises de peine, laissant son ami derrière lui.
— Écoute-moi bien, Francis, je te promets une chose, c’est qu’à ta sortie, je serai là, sur le parking de cette taule merdique à t’attendre, le cul posé sur une caisse flambant neuve, mais surtout pas volée !
 
À partir de cet instant, Francis s’était contenté de compter les jours. Non pas pour retrouver son ami, car malgré leurs promesses, il n’accordait que peu de crédit aux paroles d’un taulard à qui la liberté venait d’être accordée, mais il s’était surpris à espérer lui aussi mener une autre vie à sa sortie. Il ne savait pas bien laquelle, mais il trouverait.
J’ai passé trop de temps à écouter Mario me farcir la tronche de ses conneries , se rabroua-t-il.
Deux ans plus tard, c’était à son tour de bénéficier de remises de peine.
Il n’en revenait toujours pas. Le système carcéral français était une pure merveille. Après avoir passé sa vie à commettre délit sur délit, à arnaquer, voler, agresser, dealer, il bénéficiait quand même de clémence et ne purgeait que deux tiers de son temps.
À sa sortie, Mario lui avait offert comme promis de travailler pour l’entreprise familiale. Import-export de produits du soleil, comme son ami aimait à claironner. C’était une jolie façon de voir les choses.
En réalité, son père faisait les marchés depuis aussi loin qu’il se le rappelait. Les fruits et légumes. Il avait repris le commerce, acheté un camion tout neuf, des étals de qualité, et redynamiser l’affaire. Les recettes étaient bonnes, sans être fastueuses. Mais avant tout, le job était honnête, et il ne risquait pas de tomber pour recel de poivrons ou d’aubergines.
— Tu veux que je les range où les caisses de salades ?
— Mets-les dans le fond avec le reste d’invendus, je verrai ça plus tard. J’ai pas le temps, là, faut que je file à la banque de suite.
— Des problèmes ?
— Non, pas vraiment. Je dois al

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