De l Autre Côté
368 pages
Français

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Description

New York, Lennox Hill Hospital.
Bryan O’donnell est un neurochirurgien talentueux, spécialiste reconnu du cerveau et de ses mystères. Mais, s’il est brillant techniquement, un profond traumatisme vécu quand il était enfant l’a déconnecté de ses émotions. D’étranges et douloureux événements vont pourtant le plonger dans une autre réalité, à laquelle seuls quelques élus ont aujourd’hui accès. Ses perceptions ont-elles du sens ? Se réconciliera-t-il avec lui-même et son histoire ? Retrouvera-t-il un jour l’amour d’une femme en qui il peut avoir confiance ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 avril 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332682208
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright














Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-68218-5

© Edilivre, 2014
Dédicace


« La Mort, c’est le commencement de quelque chose. »
Edith Piaf
Livre I New York
1
« Froide est la douleur de croire que la chaleur ne reviendra jamais ».
John Berger
Service de Neurologie, Lennox Hill Hospital, New York – 09.00 a.m.
Les visites matinales avaient commencé depuis une heure quand le Docteur O’donnell poussa la porte battante menant au couloir du service de neurologie. Depuis quelques jours, une douleur tenace lui vrillait l’estomac et la colère sourde qui se lovait en lui ne cessait de croître. Le monde entier l’agaçait, tout lui semblait morne et sans couleur.
En passant devant le bureau des infirmières pour se rendre à la chambre 2221, dernière sur sa longue liste de visites quotidiennes, il hocha brièvement la tête en signe de salut mais ses mâchoires restèrent crispées. Les deux soignantes qui se tenaient assises face à un café certainement trop sucré le regardèrent passer en silence, osant à peine le saluer à leur tour. S’il était plus qu’agréable à regarder, le médecin était connu pour son mutisme, rarement brisé par quelques phrases sèches et cassantes. Il ne faisait pas bon le contrarier sans raison valable. Le pli qui fronçait ses sourcils semblait ne jamais s’atténuer et son regard bleu acier ne cillait pas. Le Docteur O’donnell était un excellent praticien, reconnu par ses pairs comme par sa hiérarchie. Sa vision acérée et une intuition hors du commun lui permettaient d’analyser en une fraction de seconde les cas les plus complexes. Aucune lésion cérébrale ne lui échappait. Si elles s’étaient laissées aller à un humour douteux, les infirmières auraient pu dire que son diagnostic était toujours d’une précision… chirurgicale.
Il s’arrêta brièvement devant la porte de la chambre, consulta son dossier et frappa trois coups secs. Une voix chevrotante lui enjoignit d’entrer. La chambre était lumineuse. Un des murs peint en rose framboise égayait le lieu qui, sans cette touche de couleur, serait resté bien terne.
– Docteur O’donnell, bonjour, dit brièvement le médecin.
– Bonjour Docteur, répondit la dame allongée sur le lit blanc et manifestement stressée.
Ses yeux cernés de petites ridules brillaient de larmes contenues. Agée d’un peu plus de cinquante-cinq ans, elle venait à peine d’être grand-mère et voilà qu’elle devait aujourd’hui attendre, la peur au ventre, le diagnostic du médecin. Au fond d’elle, elle s’avait que ce qui l’attendait n’était pas bon. Pas bon du tout même. Ses intenses douleurs à la tête n’avaient cessé de se manifester depuis les deux derniers mois et c’est sa fille qui l’avait poussée à consulter.
– Je viens vous voir pour vous donner les résultats de vos dernières analyses. N’y allons pas par quatre chemins, Madame Gomez, vous avez une grenade dégoupillée dans le crâne. L’anévrisme que nous avons découvert par imagerie est extrêmement mal situé et d’une taille délicate. Aucune chirurgie endovasculaire n’est possible.
– Je… je ne comprends pas… Ça veut dire que je vais mourir, Docteur ?
– Ça veut dire que vous courrez le risque que votre artère se rompe et que votre cerveau soit noyé dans votre sang. Alors, oui, pour répondre à votre question, le risque de décès est plus qu’important. Nous allons cependant mettre un protocole médicamenteux en place.
Une larme coula sur la joue de la patiente. Oh bien sûr elle savait que quelque chose ne tournait pas rond dans son cerveau, que la migraine qui l’assaillait jusqu’à la faire vomir n’augurait rien de très positif. Mais mourir, elle n’était pas prête, non !
– Avez-vous encore des questions, Madame Gomez ? marmonna le médecin en regardant sa montre.
Cécilia Gomez, incapable d’articuler un son tant sa gorge était serrée, secoua la tête. Les larmes continuaient à rouler sur son visage. Le médecin se dirigea vers la porte d’un pas décidé. Avant de sortir de la pièce, il ajouta, comme pris d’un élan d’humanité.
– Si une question vous vient à l’esprit, vous pouvez vous adresser aux infirmières dont le bureau est à deux pas de votre chambre. Elles sont là pour ça, ajouta-t-il d’une voix grave en quittant les lieux.
2
« Si tu veux vaincre la colère, elle ne peut te vaincre. Tu commences à vaincre si tu la fais taire. »
Sénèque
Bureau du Dr O’donnell, Lennox Hill Hospital, New York – 11.00 a.m.
Assis à son bureau, Bryan O’donnell ne décolérait pas. Il avait beau essayer de se concentrer sur l’article qu’il avait à rentrer pour le lendemain à l’American Medical Association, les phrases cédaient la priorité au malaise qui le poursuivait depuis quelques semaines. Sa vie n’avait jamais été simple. Abruti de travail la plupart du temps, il laissait peu de place à l’improvisation et encore plus à ces sentiments « fleur bleue » que ses contemporains semblaient considérer comme l’unique mode de communication valable. N’était-il pas plus simple et plus, disons, logique de procéder avec méthode et précision quand il s’agissait d’interagir entre êtres humains ? Il passa nerveusement une main dans ses épais cheveux bruns où les fils argentés se multipliaient depuis quelques temps. Il sentait bien que quelque chose lui échappait dans sa relation avec Chérie, son épouse depuis cinq ans. Il l’avait rencontrée lors d’un congrès auquel il participait en tant que conférencier à Washington. Jeune quadragénaire à l’époque, il avait été attiré par cette jolie assistante blonde et souriante qui s’assurait que le projecteur et l’ordinateur portable mis à la disposition des intervenants fonctionnaient correctement. Il l’avait séduite sans coup férir et l’avait épousée dans l’année. S’il l’aimait ? Oui, enfin… A sa façon. Aujourd’hui, quelque chose ne tournait pas rond. Chérie n’était pas plus distante, ni moins attentive. Elle assumait ses responsabilités de maîtresse de maison avec brio, prévenante et organisée. Mais quelque chose dans son regard, la lumière des premiers jours s’était éteinte. Un vide difficilement explicable. Il sentait bien qu’elle avait envie d’autre chose, de douces mélodies, de romantisme langoureux, de déclarations enflammées. Tout ce qu’il était incapable de donner et surtout, dont il ne voyait nullement l’utilité. Et cette demande implicite de son épouse avait le don de l’énerver, sans qu’il puisse mettre des mots sur la cause précise de son malaise.
Le téléphone sonna et le volume strident de la sonnerie le tira de sa rêverie. Il décrocha et accueillit son interlocuteur d’un grognement qui devait certainement signifier « oui, j’écoute ». A l’autre bout de la ligne, Daisy, sa secrétaire perpétuellement enrhumée, lui annonça l’appel de James Macfield, son meilleur ami.
O’donnell et Macfield, c’était une vieille histoire. Ils s’étaient rencontrés sur le campus de l’université. Autant Bryan était grand, élancé et brun, autant James était fluet et blond comme les blés. Ils avaient tout de suite accroché l’un avec l’autre malgré la différence d’éducation reçue de leurs parents. James était ce qu’on appelle classiquement un fils à papa. Né avec une petite cuillère en argent dans la bouche, il n’avait jamais dû véritablement se bouger pour que les portes s’ouvrent devant lui. Le nom de la dynastie Macfield suffisait à faire plier les plus récalcitrants. James, avec son air de ne pas y toucher, avait surfé sur la vague. Bon an, mal an, il avait décroché son diplôme en commerce extérieur. Il occupait aujourd’hui le prestigieux poste de directeur des ventes de Macfield Limited, l’entreprise familiale qui s’était transformée en multinationale prospère. Bryan, quant à lui, n’était pas né sous les mêmes auspices. Il avait dû s’accrocher pour se faire une place, si ce n’est au soleil, du moins dans la classe enviée et discrète de la haute société newyorkaise. Fils unique d’un père mécanicien à la tête d’un petit garage de campagne et d’une mère aide-soignante, il avait très rapidement appris que le travail acharné était une des clés vers une vie plus stable et plus confortable. Enfant, adolescent puis jeune adulte, il s’était passionné pour les mystères du corps humain qu’il analysait à la manière de son père penché sur le moteur d’une voiture. Chercher la panne, décortiquer des circuits puis les réparer, voici ce qui l’éclatait véritablement. Deborah, sa mère, lui avait pourtant appris que l’être humain ne se résumait pas à un ensemble de systèmes interdépendants et que derrière le corps se cachait aussi une âme, une personnalité, des joies, des peines et des souffrances. Mais Bryan avait, en grandissant, perdu de vue la composante émotionnelle de la médecine. Cette distance lui avait permis de développer un sang-froid hors du commun et une précision que beaucoup des autres aspirants médecins lui enviaient durant ses études. Le côté obscur de cette propension à occulter les émotions ne s’était révélé que plus tard face aux patients qu’il avait pris en charge. Ces derniers le consultaient certes pour ses compétences techniques et sa renommée de praticien de haut vol mais souffraient aussi de son manque d’empathie et d’humanité.
James et Bryan partageaient une passion commune, celle du basket-ball, qu’ils avaient pratiqué en binôme avec hargne et enthousiasme sur les parquets de l’université. Leur différence de taille et de musculature aurait pu les handicaper mais il n’en fut rien, au grand dam de leurs adversaires. Ils étaient complices malgré leurs différences et c’était très bien comme ça.
James s’adressa à Bryan avec entrain.
– Alors, vieux brigand, comment tu vas ? Toujours cloîtré au boulot ? Va falloir à un moment ou à un autre que tu penses à respirer !
– Salut James, toujours le mot pour rire, je

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