Crime de sang
250 pages
Français

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Description

Le lieutenant Clément est aux prises avec une enquête qui l’entraine dans les méandres d'un passé trouble. Sous les couleurs sétoises, elle marche sur les traces d'une mère peu orthodoxe. Réunissant toute sa force et son courage pour garder les siens en vie, protéger son frère, sa tendre amante.

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Informations

Publié par
Date de parution 15 avril 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414335749
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0105€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Crimedesang
Chris Litique
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Note à lecteurs.
mes
lectrices
et
mes
Bien que je l’aie écrit en 2007, «Crime de Sang»n’a cessé de prendre vie au fil des relectures et "corrections. Il est le premier d’une trilogie… voire plus. 2017 sera donc son année de parution. J’espère que vous lui ferez bon accueil.
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Six heures trente, les hommes sont en place. Le pavillon de Nicolas Martin est encerclé. Bien que mon unité n’ait qu’une année d’existence, mes hommes et moi sommes parfaitement entraînés. Nous avons mis huit mois à trouver une piste, et encore, trouver, c’est un bien grand mot. Les boucheries que le meurtrier laisse derrière lui sont sans équivoque. Aucun de ses meurtres n’a été prémédité. Il est diffus et imprécis, ce qui dénote un homme a priori impatient, répondant à des impulsions, destructrices et meurtrières au plus haut point. Il tue toujours des couples, poignarde l’homme dans le dos avant de s’attaquer à la femme qu’il finit invariablement par égorger. Et, malgré l’impatience qui le caractérise, notre criminel prend de plus en plus d’assurance. Il tue les femmes avec moins d’hésitation, moins de précipitation, sauf pour sa dernière victime, Valérie Bertrand. Surpris par un badaud qui promenait son chien, l’homme a fui, la laissant entre la vie et la mort sur le parvis de la rue Saint-Georges. Elle a eu beaucoup de chance, la jeune Valérie, et nous aussi. Huit mois que l’on piétinait et voilà que quarante-huit heures après sa sortie de réanimation, Maxence recueille non seulement un portrait-robot, certes vague, mais également une odeur de détergent et la description imprécise d’un logo
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en forme d’un « N » d’imprimerie enchevêtré dans un triangle, le tout sur une veste verte. Maxence est comme un lion en cage, dès qu’il tient une piste il ne la lâche plus. Il nous aura fallu moins de deux jours pour faire le rapprochement avec une société de nettoyage du nord de Lyon. Moins de deux jours pour comprendre les éléments qui nous ont conduits ici, rue de Trion. C’est une petite villa sur les hauteurs de Lyon, non loin de Fourvière. Vu le temps que cela nous a pris pour trouver un suspect, je ne veux prendre aucun risque. L’homme peut être dangereux. Je place deux de mes gars à l’arrière, l’adjudant Delmarc couvre le flanc gauche, sur la droite sa femme Mathilde. Maxence, comme à son habitude, reste près de moi. Je travaille avec Maxence Brun depuis déjà six ans, il est non seulement mon équipier, mais surtout un deuxième frère. Nous avançons doucement et faisons face à une maison sans portail où l’on peut voir du linge suspendu aux fenêtres. Il sonne, aucune réponse. D’un regard, je fais signe à Maxence. Il me répond d’un geste de tête. Il est prêt. Je regarde également Léopold qui se tient prêt à toute éventualité. Un mouvement en direction de Maxence qui sonne de nouveau sans attendre quand soudain, deux hommes sortent, mains levées, en criant :
– Ne tirez pas ! – Il est devenu fou !
Ils font trois pas de plus dans le jardin, Maxence hurle à son tour :
– À genoux, mains derrière la tête !
Les deux hommes obéissent. D’instinct, nous posons nos mains sur nos armes. Puis Maxence me regarde, il se
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redresse et se dirige vers eux soutenu par deux gendarmes. Nicolas Martin surgit brusquement à la fenêtre. Nous n’entendons que deux détonations. Les deux hommes viennent d’être abattus. Mon sang ne fait qu’un tour. Tout s’accélère, mes hommes ripostent en tirant sur la façade de la villa. Il faut protéger Maxence et les deux adjudants qui se trouvent à découvert. Les balles fusent de part et d’autre. Maxence s’écroule. Je me redresse :
– Sortez-moi Maxence de la ! Maintenant ! – Il est trop loin, chef ! hurle Delmarc. – J’y vais ! – Dany, non ! Hurle-t-il, mais je suis déjà sous le feu.
J’attrape Maxence par le col et le tire à l’abri, sous les coups de feu de Martin qui change de position pour m’avoir. Un coup me fait reculer. La douleur est telle que je reste figée un instant avant de défaillir. Malgré tout, je me mets devant Maxence, faisant ainsi face à mon agresseur.
J’ajuste un tir qui fait reculer le suspect. Deux gars arrivent et nous entraînent à l’arrière. Mon regard se pose sur mes mains, le sang de mon ami goutte. Nicolas Martin tente une sortie. Je saisis mon arme et, malgré la blessure à l’épaule, j’arme et tire.
L’homme tombe.
Je jette mon arme et m’agenouille au-dessus de mon frère d’armes. Le sang gicle par-dessus son gilet pare-balles. Je place mes mains au niveau de sa carotide, son cœur bat encore. Je découpe sa tenue, j’ouvre le gilet. Maxence a la poitrine criblée par les balles qui ont traversé le gilet. Mes yeux dans les siens, je hurle :
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– Ne fais pas le con, reste avec moi !
Mes yeux se fixent sur ses blessures. L’une des balles l’a atteint près du cœur. J’appuie mes mains sur sa plaie pour tenter de stopper l’hémorragie. Mais le sang n’arrête pas de couler. Je pleure sans même m’en rendre compte, et c’est presque en criant que je le supplie :
– Tiens bon, Max ! Tu dois tenir, je t’en prie ! Il me regarde sans me voir, ses yeux se voilent. Je le gifle. – Reste avec moi ! Je refuse l’évidence. Mes mains ensanglantées se pressent sur la poitrine de mon ami. J’appuie, encore et encore.
« Bip bip bip bip
* * *
D’un bond, je me redresse en sueur et une gifle s’abat sur le réveil. J’entrouvre un œil. Deux heures, quelle poisse ! Ce truc est vraiment déréglé. Ma main gauche glisse naturellement sur l’emplacement laissé vide par Julie, il y a trois ans déjà. Trois ans et je fais encore des cauchemars. Il faut dire que certains jours font partie des journées vraiment noires et c’est le cas de ce 28 janvier 2006. J’attrape la bouteille d’eau à droite du lit et un cachet que j’avale pour pouvoir dormir un peu… »
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Léopold hurle :
* * *
– Suspect à terre ! Sécurisez le périmètre !
L’ambulance des pompiers et une voiture du SAMU arrivent toutes sirènes hurlantes. Ils s’arrêtent à dix mètres de moi dans un crissement de pneus. L’un d’eux m’écarte du corps de mon ami. Je le repousse violemment et monte dans l’ambulance aux côtés de Maxence, une main sur son épaule, l’autre qui tente encore de stopper l’hémorragie.
Je sens son dernier souffle.
Le médecin du SAMU me pousse, mais je sais déjà que Max est mort et qu’il n’y a plus rien à faire.
Ce n’est que lorsque Delmarc revient me dire que tout est sous contrôle que j’accepte que le médecin regarde mon épaule. Je porte mon poing fermé à mes lèvres. Mon ami laisse une femme et trois enfants… Comment vais-je leur annoncer ? Je ne peux retenir un hurlement de rage et de désespoir. Je dois sortir, me précipiter hors de l’ambulance, hurler à pleins poumons à la face du ciel qui s’en fout. Je reste de longues minutes à regarder l’horizon, les larmes que je ne peux plus retenir coulent sur mes joues. Je finis par remonter dans cette ambulance et le reste du trajet jusqu’à l’hôpital Édouard Herriot se déroule dans un silence pesant.
Charles, notre général de division, ainsi que Douglas Raymond, notre légiste, ont été avertis par radio de la mauvaise tournure des événements. Ce ne sont pas seulement des collègues de travail, ils forment à Lyon ce qui ressemble le plus à une famille. Et ce sont eux qui
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m’attendent devant le pavillon des urgences. Charles a les traits tirés lorsque je me redresse, aidée par Douglas qui s’est précipité pour donner congé à son collègue du SAMU. Charles déglutit difficilement en regardant derrière moi. Il reste impassible devant le corps sans vie de Max et me suit à l’intérieur. Nos pas sont lourds et le cliquetis de nos armes résonne dans le couloir désert. Doc me guide dans une salle à l’écart des autres patients. Ce n’est qu’une fois la porte refermée et pendant que Douglas soigne ma blessure à l’épaule que Charles se risque à demander :
– Que s’est-il passé ? – Tu le liras dans mon rapport. – Dany, je ne te juge pas, je veux comprendre. – On était attendus. – Comment ? – Ça, mon général, c’est à toi de me le dire ! – Très peu d’hommes étaient au courant de votre intervention. Et franchement je ne vois pas comment ce laveur de vitres pouvait savoir. – Apparemment il savait ! Répondis-je avec agressivité – Ne le prends pas sur ce ton !
Je perds mon sang-froid et je hurle : – Et comment dois-je le prendre ? J’ai perdu un homme ! J’ai perdu Maxence ! Charles recule, il ne m’a jamais vue enragé et pourtant nous travaillons ensemble depuis que je suis sortie lieutenant de l’école de sous-officier. Il m’a soutenue lorsque je me suis lancée dans les études de psycho criminologie. Il a tout fait pour que je vienne travailler sous ses ordres en tant que lieutenant de l’unité, alors me voir
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