Crime à la campagne
56 pages
Français

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Description

Le père Grandin a été étranglé dans sa maison, durant la nuit, avec sa propre ceinture.


Les inspecteurs Doublet et Foulon sont chargés de l’enquête.


La suspicion se porte immédiatement sur le plus proche voisin quand une reconnaissance de dette à son nom est retrouvée sur la victime.


Mais le père Grandin, en plus d’être usurier à la petite semaine, pratiquait la sorcellerie et vendait ses services.


Sachant qu’il n’était pas du genre à mettre son magot à la banque, tout le monde, dans la région, pense qu’il cachait son pactole chez lui.


Un bon mobile pour multiplier les suspects...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 février 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782385011147
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

BIOGRAPHIE DE L'AUTEUR

Derrière le pseudonyme de Jean NORMAND se cache l'écrivain Raoul Antoni LEMATTE.
Né à Cherbourg (Manche) le 9 février 1885 et mort à Corbeil-Essonnes (Essonne) le 28 juillet 1956, Raoul Antoni LEMATTE suit des études en Droit à la Faculté de Caen avant de bourlinguer sur les mers.
Après la Première Guerre mondiale, il se rend en Guyane où il exercera, entre autres, dans l'administration pénitentiaire.
Cette expérience l'inspirera pour son premier livre « Les mystères du bagne ou 4 ans chez les forçats » (1924).
Son amour pour la Guyane et sa connaissance approfondie de la région nourriront par la suite sa plume tout au long de sa carrière, notamment dans ses nombreux récits d'aventures :
– « Le trésor des Oyampis » (1927),
– « Les vengeurs du Soleil » (1928),
– « Les Longues Oreilles » (1929),
– …
Jusqu'à la série de 14 fascicules « Inspecteur Doublet à travers le monde » (1945).
Tous ces textes sont signés Jean NORMAND, mais Raoul Antoni LEMATTE usa aussi d'autres pseudonymes tels Fernand PETIT, Jacques LIENART ou, probablement, Maurice DUBREUIL.
Cette collection regroupera d'abord quelques récits purement policiers de Jean NORMAND avant de s'ouvrir au genre qui fit le succès de son auteur : le récit d'aventures…
Bonnes lectures.
Jean NORMAND

CRIME À LA CAMPAGNE
Récit policier
CHAPITRE PREMIER
 
Sur le coup de sept heures, Sicot, le garde champêtre de Rainville-sur-Seine, entra à « l'Ami Désiré », un petit bistrot sympathique au bord de la rivière, bien connu des mariniers, des pêcheurs, des amateurs de friture.
Pour commencer, le garde trinqua avec le patron Turlot, puis le coup de blanc avalé, tira de la poche de sa veste un carnet à souches.
— Six bateaux et autant de paires de fiches, soixante francs. C'est bien ton compte, dit-il en tendant au cabaretier un reçu tout préparé.
— Parfaitement d'accord, répondit Turlot en ouvrant son tiroir pour y prendre de l'argent.
— Encore deux sur le « halage » et la tournée de redevances sera faite. Bertinière et le père Grandin, c'est toujours eux qui ferment la marche.
— T'en as bien pour un quart d'heure à lui faire aligner ses deux billets de cent sous au vieux grigou. C'est pourtant pas la pauvreté qui l'étouffe ni les charges de famille qui le gênent.
— Il est venu au monde comme ça, considéra philosophiquement le garde en tendant la main à Turlot.
La maison du père Grandin se trouvait située sur le chemin de halage à deux cents mètres tout au plus de « l'Ami Désiré », et pour y accéder, il fallait, après avoir franchi la grille, traverser une petite cour plantée de rosiers.
À travers la grille, le garde aperçut la porte d'entrée entrebâillée.
— Fameux ! murmura-t-il à part soi, il est là.
Sicot traversa la cour et frappa à la porte, mais personne ne lui répondit. Il frappa une fois de plus, puis poussa la porte d'un mouvement machinal, tandis qu'il appelait :
— Hé ! Père Grandin !
Le père Grandin ne répondit toujours pas, mais le garde champêtre demeura interdit, immobile, tandis qu'il trouvait tout juste la force de grommeler :
— Tonnerre de... ! Tonnerre de... !
Néanmoins, Sicot se reprit vite. Il prit la clef demeurée dans la serrure à l'intérieur et ferma soigneusement la porte.
Revenu sur le chemin de halage, les regards de Sicot allèrent machinalement à une grande maison de brique située à une centaine de mètres de celle du père Grandin. C'était celle de son dernier client, Bertinière.
« Il me verra plus tard ! » se dit à soi-même le garde.
Dix minutes plus tard, il arrivait chez le maire.
— Vous êtes de bien bonne heure, ce matin, Sicot, dit le magistrat.
— Monsieur le maire, j'étais en train de faire la tournée de recouvrement des taxes de pêche, comme vous savez. En arrivant chez le père Grandin, j'ai trouvé sa porte ouverte et je suis rentré. Le vieux était allongé sur le carreau, au pied de la table de sa cuisine, une ceinture de cuir autour du cou, étranglé, assassiné sans erreur possible.
— Hein ? Quoi ! Assassiné, que vous dites, Sicot ! s'exclama le fermier.
— Pas d'erreur, répéta simplement le garde.
Cette fois, le maire entra de plain-pied dans la réalité.
— Je vais m'occuper de prévenir les gendarmes. Vous, retournez là-bas et, surtout, ne laissez entrer personne.
— Compris, monsieur le maire, assura le garde.
Une demi-heure plus tard, le maire arrivait à la maison du père Grandin en compagnie du brigadier de gendarmerie et d'un de ses hommes.
À la vue des uniformes, les curieux ne tardèrent pas à se montrer, mais le gendarme posté devant la grille les invita aussitôt à s'éloigner. Le brigadier, le maire et le garde pénétrèrent dans la maison.
Avec l'exactitude des simples qui ignorent les formules compliquées, Sicot avait parfaitement décrit le spectacle qui les attendait.
— Bien, fit le brigadier qui ne chercha pas à aller plus loin. Le Parquet et la Sûreté Nationale sont prévenus. Il n'y a qu'à laisser les choses en état jusqu'au moment de leur arrivée.
— Évidemment ! approuva le maire.
— On pourrait voir à interroger des témoins, reprit le brigadier.
Les témoins présumés se bornèrent à hocher la tête ou à affirmer qu'ils n'avaient rien vu, rien entendu.
Cependant, parmi les paysans et les hommes du bord de l'eau, s'échangeaient à mi-voix d'étranges propos.
— Ce pourrait bien, des fois, être une drôle d'affaire, disait le braconnier Léroin.
— On ne sait jamais, appuyait Torlet, le réparateur de bateaux.
— Laissez arriver les gars de la Sûreté. Ils verront clair là où nous autres on ne voit que du feu, assura sentencieusement le garde.
Les hommes de la Sûreté non plus que le Parquet, venus du chef-lieu, ne se firent point attendre. S'arrêtant devant la grille, leurs autos coupèrent net les conversations.
Trois messieurs descendirent de la première ; le procureur, le juge d'instruction et le médecin. Dans la seconde se trouvaient deux hommes en veston, coiffés de chapeaux mous. C'étaient l'inspecteur Doublet et son collègue Foulon.
Doublet, qui allait prendre la direction de l'enquête, était un quinquagénaire à la carrure puissante, au geste brusque parfois.
L'inspecteur et son collègue, à leur descente d'auto, accordèrent tout d'abord un instant d'attention à l'aspect extérieur de la maison.
En entrant dans la cuisine, ils constatèrent avec satisfaction que rien n'avait été touché, dérangé sur les lieux du crime.
Les inspecteurs examinèrent le cadavre, sa position, son aspect, puis Doublet accorda une attention prolongée à l'examen des carreaux de brique du plancher.
Tandis que le médecin légiste intervenait à son tour, les deux inspecteurs notaient la position de la table, des chaises. Rien n'avait été dérangé, bousculé.
Ils ouvrirent le placard, examinèrent tasses, verres, bouteilles.
Cela fait, Doublet et Foulon revinrent vers le praticien.
— L'autopsie nous fixera exactement sur l'heure du crime, que je place approximativement entre neuf et dix heures, leur dit-il. À la pointe gauche du...

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