Confiance aveugle
184 pages
Français

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Description

La neige tombe abondamment sur la vallée. La partie de chasse est terminée depuis bien longtemps et Georges, toujours si pressé de retrouver son épouse, ne revient pas. Que lui est-il arrivé ? Que s'est-il passé dans la forêt ? À travers ce roman policier faisant la part belle aux émotions fortes, Marie-Antoinette évoque ce terrible problème qui ne devrait plus exister à notre époque : « le refus des êtres différents ».

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 août 2016
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342054743
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0056€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Confiance aveugle
Marie-Antoinette
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Confiance aveugle
 
 
 
 
 
 
Cette histoire est une fiction. Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé est purement fortuite.
 
 
 
 
Si un être différent arrive dans votre vie, ne le rejetez pas, acceptez-le tel qu’il est.
 
Laissez votre fierté de côté, ou vous commettriez l’irréparable au nom de celle-ci…
 
I
La neige tombait abondamment, recouvrant peu à peu le paysage. Mathilde bien au chaud dans son confortable salon se bornait à regarder le feu qui crépitait dans la cheminée, donnant un chaleureux éclat à la pièce. Elle appréciait tout particulièrement ce petit salon dans lequel elle bénéficiait d’un certain confort, par rapport aux autres pièces, trop grandes et dans lesquelles il faisait toujours froid. Les hivers étaient longs et rigoureux dans cette région de la vallée de l’Yonne aussi, Mathilde passait beaucoup de temps à lire dans cette pièce, les genoux recouverts d’un plaid bien chaud.
Georges, son époux, aimait pratiquer la chasse en compagnie de ses amis. Il aurait bien aimé qu’elle le suive, mais elle exécrait cette activité qu’elle trouvait cruelle et préférait l’attendre au calme, se contentant d’écouter les aboiements des chiens dans le lointain.
 
Dans une heure Georges serait de retour, montrant triomphalement le résultat de sa journée. Elle comprenait ce besoin qu’il avait de courir à travers bois après une longue semaine passée auprès de ses patients. Il lui avait expliqué l’intérêt de la chasse pratiquée dans les règles et le respect de la nature. Selon lui, il fallait faire une sélection des animaux, diminuer le cheptel afin qu’ils ne meurent pas de faim et tuer les animaux blessés.
Les hommes consciemment ou inconsciemment bâtissaient à outrance, réduisant considérablement les parties boisées, domaine des animaux sauvages. Les loups, disparus depuis fort longtemps de la région, avaient également changé l’équilibre de la nature. La faune qui se multipliait dans un domaine de plus en plus restreint, devait être contrôlée de manière raisonnée afin de conserver ces merveilleux animaux sauvages.
Mathilde avait écouté sans rien dire mais n’en était pas vraiment persuadée. Elle voyait plutôt des chasseurs qui ne pensaient qu’à manger un bon morceau de sanglier ou de chevreuil, accompagné d’un vin de la région. À dater de ce jour, elle n’aborda plus ce sujet de conversation et en prit son parti.
 
Malgré son plaid, un frisson la parcourut. Elle regarda la pendule posée sur la cheminée, constata qu’il était déjà près de dix-neuf heures et se dit que son époux ne tarderait pas à rentrer dîner. Dans l’après-midi, elle avait préparé un potage de légumes qu’elle gardait au chaud sur le coin de la cuisinière. Georges aimait la cuisine simple, faite avec de bons produits. Depuis qu’ils s’étaient installés dans cette belle région, il avait totalement changé sa façon de vivre. Lui citadin, toujours impeccablement vêtu, était devenu un véritable paysan. Il avait adopté le pantalon de velours, la canadienne et les bottes, plus pratiques pour courir la campagne de maisons en fermes. Les patients, qui au début de son installation ne lui faisaient guère confiance, avaient fini par l’apprécier et l’estimer pour ses qualités de médecin mais également d’homme de cœur, toujours attentionné et dévoué.
 
Georges avait hérité, cinq ans plus tôt, d’un joli petit manoir en plein cœur de la Bourgogne, région de ces aïeux et n’avait pas hésité une seconde à quitter son cabinet parisien doté d’une riche clientèle qui lui faisait largement gagner sa vie, pour devenir médecin de campagne. À son arrivée, les habitants avaient pour souvenir, l’enfant choyé qui venait passer ses vacances chez ses grands-parents, les châtelains. Ces gens de la terre ne croyaient guère à son installation dans la région. Ils pensaient que ce n’était qu’un caprice d’enfant gâté, qui se lasserait très vite. Le manoir que tous appelaient pompeusement le château, était pourtant bien modeste, tout au plus une maison de maître encadré de deux tourelles qui étaient en fait, deux pigeonniers. Son grand-père, amoureux des belles demeures, avait réussi à l’acquérir pour un prix modique tant il était en mauvais état et s’était épuisé à le restaurer durant de nombreuses années. Aujourd’hui la propriété avait fière allure faisant de nombreux envieux avec son parc aux allées gravillonnées ainsi que ses superbes massifs de fleurs. Georges n’hésitait pas non plus à se relever les manches pour jardiner chaque fois qu’il avait un moment de libre. Ses mains abîmées et ses bottes de caoutchouc qu’il ne prenait pas le temps d’ôter lorsqu’il devait partir d’urgence, l’avaient considérablement rapproché des habitants de la commune.
 
Mathilde l’avait suivi de mauvaise grâce dans cette campagne perdue et avait eu du mal à se faire à cette vie de recluse. Les débuts furent très difficiles, mais elle finit par tomber amoureuse de la Bourgogne. Ses promenades sur les boulevards parisiens ne lui manquaient plus. Elle avait pris goût à la vie rurale, faisait de longues balades, accompagnée de son chien, cueillant au passage, des mûres, des baies de sureau ainsi que des fleurs de pissenlit avec lesquelles elle faisait des confitures qui parfumaient toute la maison. Le parc lui prenait également beaucoup de temps, elle passait des heures à s’occuper des fleurs qui lui étaient devenues indispensables.
 
Rêveuse, les yeux mi-clos, elle se remémorait ces moments de découvertes chaque jour renouvelés et ne vit pas l’heure passer. Elle entendit la pendule sonner la demie et vit qu’il était déjà vingt heures trente. Soudain elle s’inquiéta. La chasse se terminait à dix-huit heures et Georges ne restait jamais très longtemps au rendez-vous des chasseurs, à faire le point de la journée en buvant un verre. Elle descendit au rez-de-chaussée, voir s’il était rentré sans qu’elle ne l’entende. Elle se dirigea vers la cuisine, Nestor n’était pas couché dans sa panière, comme il en avait l’habitude au retour de la chasse. « C’est ridicule ! » se dit-elle. « Il serait monté me faire la fête, se serait jeté contre ma poitrine au risque de me faire tomber… quant à Georges, il faudrait qu’il ait un empêchement de taille pour ne pas venir m’embrasser et me raconter sa journée… »
 
Depuis quelque temps, il était préoccupé par un de ses patients et elle pensa qu’il était allé directement dans son bureau pour relire ses résultats d’examens. Le cas de ce malade était assez grave pour qu’il ne veuille pas perdre une minute, le fils de ce patient ayant prévenu qu’il appellerait pour avoir des explications sur l’état de son père. Rassurée, elle se dirigea vers le bureau, tendit l’oreille, avant de frapper à la porte. N’ayant pas de réponse, elle entra, il n’était pas là. Sa sacoche se trouvait à sa place habituelle, tout était dans un ordre parfait. Visiblement, il n’était pas passé prendre des papiers.
L’inquiétude la gagna à nouveau. Elle décrocha le téléphone et appela chez son ami Jacques. Les deux hommes chassaient toujours ensemble et Georges avait l’habitude de prendre le temps de boire un bol de bouillon de légumes à la ferme, avant de rentrer à la maison. Peut-être les deux amis avaient-ils bavardé sans se rendre compte du temps qui passait, se remémorant les péripéties de la journée… Au bout de trois sonneries, elle entendit la voix de Jacques.
 
— Allô !
— Bonjour Jacques, c’est Mathilde, tu es rentré depuis longtemps ?
— Tu es bien curieuse ! lui répondit-il en riant.
— Je ne plaisante pas Jacques, je suis inquiète, Georges n’est pas à la maison.
— Georges n’est pas rentré ? Ce n’est pas possible, nous nous sommes quittés à dix-huit heures. Nestor était parti derrière un sanglier et ne le voyant pas revenir, Georges m’a dit qu’il partait à sa recherche. Je lui ai proposé de me joindre à lui mais il n’a pas voulu. Il a préféré que je rentre auprès de Catherine qu’il trouve très fatiguée depuis quelque temps.
 
Catherine venait de mettre au monde des jumeaux qui l’épuisaient complètement, mais qui la comblaient de bonheur.
 
— Un instant Mathilde, je vais prévenir Catherine de ce qui se passe et j’arrive.
— Merci beaucoup Jacques. À tout de suite.
 
Ses amis habitaient tout près de chez eux, dans une grande ferme que Jacques exploitait avec son père et son jeune frère Paul. Ils étaient très proches, elle savait qu’elle pouvait compter sur eux et réciproquement.
 
Une demi-heure passa avant qu’elle aperçoive des phares au bout de l’allée. Qui était-ce ? Georges ou Jacques ? Le temps d’enfiler sa paire de bottes et son manteau, elle arriva devant le perron et vit que c’était Jacques. Il sortit précipitamment de voiture et vint jusqu’à elle.
 
— Alors ?
— Il n’est toujours pas rentré. Je commence à être sérieusement inquiète. Il est déjà arrivé que Nestor ne revienne pas à la corne, mais dans ces cas-là Georges revenait à la maison pour me prévenir qu’il devait partir à sa recherche. Ce n’est pas normal, je suis certaine qu’il est arrivé quelque chose de grave.
— Ferme la maison et monte en voiture, nous allons nous rendre à l’endroit où je l’ai laissé. J’ai pris la liberté de demander à Catherine de prévenir tous les hommes du village pour qu’ils viennent nous rejoindre là-bas.
 
Mathilde s’installa à ses côtés et ils roulèrent en silence chacun perdu dans ses pensées.
 
Arrivés au lieu-dit « la fontaine aux violettes », ils trouvèren

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