Confessions d un dopeur
112 pages
Français

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Description

« Le sport, c’est la santé ! » dit-on. Pourtant, pratiquer le sport à haut niveau, en professionnel comme en amateur, fait courir toutes sortes de danger : pour la santé, mais aussi parce que le dopage, les trafics, la violence… sont monnaie courante dans le milieu.Ancien pratiquant de bodybuilding  et préparateur physique diplômé d'État, l’auteur explique qu’aucune discipline, pas même le tir sportif, n’est épargnée : tous les athlètes ont besoin de se doper pour maintenir un rythme contre-nature. Il montre également comment le sport détruit le corps – il en a personnellement fait l’expérience.Cyrille de Vergie retrace ici son parcours atypique, ses rencontres (parfois avec des célébrités) dans le microcosme sportif, évoquant de nombreuses anecdotes éloquentes. En parallèle de sa carrière officielle, il a lui-même préconisé  des substances à des sportifs afin de les aider à booster leurs performances, jusqu’à devenir un personnage central de l'approvisionnement en produits dopants en France. Il détaille leur fonctionnement, leurs effets sur l’organisme, ainsi que les moyens utilisés pour contourner les contrôles. Après avoir tiré un trait sur ce passé, l’auteur souhaite mettre en garde les lecteurs : le dopage n’est pas sans conséquence sur la vie du sportif comme sur celle de son entourage. Blessures, troubles psychologiques, déformations physiques, agressions et même violences sexuelles, couvertes par des clubs et des fédérations gangrénés par les dérives du marché sportif… En proposant un discours à contre-courant, il révèle la sombre réalité du milieu du sport. Un témoignage sidérant.  Ancien préparateur physique et biologique, Cyrille de Vergie est désormais musicien professionnel.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 janvier 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782380942873
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

« Une grenouille vit un bœuf.
Qui lui sembla de belle taille.
Elle, qui n’était pas grosse en tout comme un œuf,
Envieuse, s’étend, et s’enfle, et se travaille,
Pour égaler l’animal en grosseur,
Disant : “ Regardez bien, ma sœur ;
Est-ce assez ?
Dites-moi ; n’y suis-je point encore ?
– Nenni.
– M’y voici donc ?
– Point du tout.
– M’y voilà ?
– Vous n’en approchez point. ”
La chétive pécore.
S’enfla si bien qu’elle creva.
Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages :
Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs,
Tout petit prince a des ambassadeurs,
Tout marquis veut avoir des pages. »

Jean de La Fontaine
Avertissement
L’éditeur a fait le choix de conserver dans le texte le nom scientifique des substances administrées dans divers cas de dopage. L’auteur met en garde sur l’utilisation et les graves effets des produits évoqués. En aucun cas ces mentions ne peuvent tenir lieu de recommandations.
Mise en garde de l’auteur
L’auteur tient à mettre en garde le lecteur que toutes les pratiques à visée d’optimisation de la performance sportive décrites dans les pages qui suivent ne constituent en aucune manière une incitation à la consommation des substances et différentes préparations évoquées.
Bien au contraire. L’utilisation de ces substances peut s’avérer extrêmement dangereuse et provoquer de graves troubles de la santé, susceptibles de déclencher des maladies chroniques et de provoquer des décès prématurés.
Cet ouvrage a pour seul but d’informer le lecteur sur les pratiques illicites constatées dans le monde sportif, ainsi que sur les dérives parfois engendrées par la fréquentation du milieu sportif, ainsi que d’attirer l’attention sur les dangers de la pratique régulière et intensive d’une activité sportive. Il ne constitue en aucune manière un traité d’automédication ni une incitation à la violation de la loi par l’utilisation, la consommation ou le commerce de substances prohibées.
L’auteur ne saurait être tenu responsable d’un usage détourné de cet ouvrage par le lecteur, dans le but d’améliorer ses performances physiques sur la base de l’utilisation des spécialités citées.
Avant-propos
Ne vous êtes-vous jamais demandé si ce que l’on vous disait était vraiment la vérité ? Si les grands dogmes « gravés dans le marbre » étaient si vrais que cela ? Si la promotion du mieux-être était vraiment dans votre intérêt ?
J’irai plus loin encore. Ne vous êtes-vous jamais demandé si certains spécialistes du corps médical et paramédical étaient si éclairés que cela ?
Sont-ils formés pour être conscients des inconvénients et des risques générés par des traumatismes répétés et engendrés par une pratique sportive régulière, ou au contraire formatés pour encourager à la destruction morale et physique, dans le but de favoriser le commerce médical et pharmaceutique, ainsi que l’économie du mouvement sportif, dont eux-mêmes sont bénéficiaires ?
Et certains médias qui relaient des images de santé et de réussite par le sport, quel est leur véritable rôle dans tout cela ? À qui profite réellement cette propagande ?
Ce qui est certain, c’est que si vous êtes un jeune sportif débutant, exalté par vos futurs résultats, impatient de vous rendre à votre séance d’entraînement ou compétition à venir, ces questionnements sont à des années-lumière de vos préoccupations.
Vos parents, tout aussi ignorants de la galère dans laquelle vous vous apprêtez à embarquer, vous encouragent très certainement à plonger tête baissée dans une pratique sportive qu’ils croient bénéfique et encadrée par des hommes et des femmes qu’ils pensent au-dessus de tout reproche. Le moment venu, leur désillusion sera aussi grande que la vôtre et peut-être bien plus encore, si par malheur votre pratique sportive vous coûtait la vie…
Le sport, c’est la santé  ! Combien de fois ai-je entendu cela ? Des dizaines, des centaines, peut-être des milliers de fois… J’y ai cru. J’en suis revenu. J’ai moi-même payé un lourd tribut physique pour avoir fait mienne cette maxime mensongère.
Tendinites, claquages, ruptures de chefs musculaires, fractures osseuses, hernies, impuissance, désordres psychologiques, troubles du comportement, toxicomanie, délinquance, viols, déconfiture, dépressions, suicides, cancers, néphropathies, cardiopathies, décès… En vingt-six années de pratique sportive et plus tard en tant que préparateur physique et biologique professionnel de l’athlète, j’ai tout connu, tout…
Je suis rentré dans le milieu sportif par le biais de la musculation. Par la suite, la musculation m’a donné accès à beaucoup d’autres disciplines dans lesquelles j’ai été amené à intervenir comme entraîneur et préparateur biologique. Grâce ou à cause de cela, j’ai été témoin de choses inimaginables pour le néophyte qui espère que la pratique sportive va changer sa vie en mieux.
Je vais ici relater mon expérience à travers des dizaines de cas, y compris le mien, tous authentiques. Il m’est apparu nécessaire de briser l’omerta de ce milieu, soutenu par de puissants lobbys financiers, afin que chaque pratiquant en devenir puisse bénéficier d’une connaissance approfondie et éclairée des risques qu’il encourt par rapport à sa santé ou bien au travers des tentations auxquelles il peut être soumis lorsqu’il met les pieds dans une salle de sport, qu’il enfourche pour la première fois un vélo de course, ou bien qu’il effectue ses premières foulées sur la pelouse d’un stade. Chacun en retirera ce qui lui semblera bon pour lui-même.
En ce qui me concerne, aujourd’hui, lorsque quelqu’un me demande si je pratique toujours une activité sportive, je réponds aussitôt : « Le sport ? Non merci, j’ai donné. »
Introduction
Avril 2011, dans un grand hôpital parisien. La scène se situe dans le service réanimation. Un homme branché à une machine le maintenant en vie gît sous les yeux du personnel indifférent qui se contente de vérifier les constantes de temps à autre.
Cet homme s’appelle Serge Nubret. Il était et est encore une icône de sa discipline. Il représentait la force, la santé, l’expérience sportive. Il fut un athlète célèbre, admiré et reconnu dans le monde entier. Surnommé « la Panthère Noire », il fut au milieu des années 1970 l’un des plus grands champions français, se classant premier lors de toutes les compétitions majeures et réussissant même en 1975 à se classer second derrière Arnold Schwarzenegger, lors de la compétition suprême, Mr. Olympia, lui conférant le statut de second meilleur culturiste au monde.
Qu’a fait Serge Nubret pour en arriver là aujourd’hui ? Rien de plus que d’habitude. Rien de plus que les autres.
Dans un dernier baroud d’honneur, afin de prouver une ultime fois quel champion il était encore, il décida de se préparer, dans le cadre de la parution d’un livre autobiographique, présenté au Salon du body-fitness de Paris, évènement couronné par une exhibition plastique. Sa « der des ders… » en somme.
L’un de mes amis, ayant été très proche de Serge Nubret durant de nombreuses années, réussit à lui rendre visite en unité de réanimation. Il réalisa des clichés de Serge inconscient et maintenu dans un état végétatif. En observant ces clichés de Serge, je me dis qu’en effet son savoir-faire légendaire était toujours là : jamais homme dans le coma n’avait eu plus belle condition physique ! Il était affûté comme jamais. Volumineux, les veines comme des cathéters, un relief musculaire extraordinaire… Jamais l’on n’aurait pu se douter que l’homme était âgé de 72 ans.
Quel athlète ! Oui, mais un athlète entre la vie et la mort, susceptible de basculer d’une seconde à l’autre à cause de sa pratique sportive.
Sa parole était respectée, son exemple suivi par des générations de sportifs amateurs comme de compétiteurs. Un discours littéralement « bu » par tous ceux qui l’admiraient. Sa recette ? S’auto prescrire et préconiser à autrui des cocktails mortels… Mais pas mortels tout de suite. Quoique cela dépende de la résistance propre à chaque sujet. Lui a dû sa longévité exceptionnelle à une constitution hors du commun. J’en ai connu d’autres comme lui, défiant les règles de la résistance physiologique humaine.
Une anecdote, qu’il m’a rapportée lui-même un jour, m’avait fait sourire.
Nous étions installés dans des fauteuils et nous discutions en toute amitié. Nous parlions préparation physique et régime alimentaire. Il me parla de l’une de ses conquêtes, que je connaissais par ailleurs très bien. La jeune femme lui avait préparé un repas alors qu’il se trouvait en période de « sèche », c’est-à-dire en phase d’affûtage. Elle lui avait servi un plat de lentilles cuites à l’eau et sans sel. Il avait goûté et recraché les lentilles, proprement inconsommables à son goût.
– Mais elles sont dégoûtantes tes lentilles ! Il n’y a rien dedans.
– Je te les ai cuisinées sans sel. Tu es au régime, Serge.
– Et alors, est-ce une raison pour ne pas mettre de sel ?
– Oui, pour ne pas faire de rétention d’eau…
Serge Nubret avait souri à sa maîtresse et lui avait répondu :
– Mais si Dieu a créé le sel, c’est bien pour que l’on en mange, et pour la rétention d’eau, l’homme a créé le Lasilix !
Cette réflexion était représentative de la façon de procéder des sportifs. Régler un problème alimentaire par un artifice pharmacologique.
Le Lasilix contient du furosémide. Ce puissant diurétique utilisé en médecine traditionnelle pour traiter les œdèmes, vide l’organisme de tous ses minéraux. Parmi ces minéraux, l’élimination trop importante du potassium provoque dans le meilleur des cas des crampes et dans le pire le décès par arrêt cardiaque. Un usage abusif de ce médicament peut aussi engendrer une insuffisance rénale.
Alors si le Lasilix provoque une trop grande fuite de potassium, qu’à cela ne tienne ! Supplémentons-nous allègrement en potassium. Prenons un Kaleorid 1000 et, comme « prudence est mère de sûreté », prenons-en deux ! Seulement voilà, un surdosage de potassium dans le sang mène tout aussi sûrement à l’arrêt cardiaque…
Après avoir r

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