Comment mon grand frère est devenu mon grand-père
140 pages
Français

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Comment mon grand frère est devenu mon grand-père , livre ebook

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Description

Karim Diarra, sa mère et son unique frère, plongèrent dans une mare de souffrances et de difficultés, suite au décès brusque et tragique du père de famille. Hors du domicile familial, car chassé par les parents de feu son père, le malheur de Karim atteint son paroxysme à cause d'un secret révélé : celui qui fait en un instant de son frère son grand-père. Ce dernier se suicida et leur mère mourut de douleur. Ainsi, il quitte sa terre natale tout en tirant une croix sur son passé et ses origines puis, il décide de se construire une vie nouvelle en ville avec le souci de préserver la dignité de ceux qui étaient considérés par tout le village comme des abominations à cause des erreurs commises par sa mère.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 février 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334069403
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-06938-0

© Edilivre, 2016
Triomphe de l’amour
Couché sur mon confortable lit et pensant à ma mère, mon unique frère et à mon père, je fonds en larmes. Plus j’y pense plus mon cœur se noie dans un océan de larmes. Ainsi, je veux en ce jour conter au monde entier les peines et les affronts que les miens et moi vécurent jusqu’à ce que je les perde à tour de rôle. Je suis Karim Diarra, le fils cadet d’une femme souillée qui a terni sa réputation et celle de ses enfants, mon frère aîné et moi pour sauver son couple.
Comme nous le disait notre mère, elle naquit orpheline de père, la nuit d’un vendredi pas comme les autres. En effet, trois mois avant sa naissance, son père, le plus grand des planteurs de sa génération dans tout le village de Kabatodougou mourut de façon tragique dans la forêt. Ce jour-là, il sortit très tôt sous une pluie fine, partit dans la forêt pour ramener de quoi manger pour la famille plus précisément pour son épouse qui était enceinte depuis neuf mois. Cette pluie qui s’était abattue sur le village depuis la nuit de la veille avait fait augmenter l’eau du marigot de dix mètres de haut. Sans se soucier de la hauteur, il décida de le traverser par la nage. Lorsqu’il arriva en plein milieu, il se noya et son corps fut dévoré par des créatures aquatiques dont personne ne connaissait la nature. Il ne lui restait qu’une jambe, un bras et la moitié de la tête. Les uns disaient qu’il avait été dévoré par des poissons tandis que d’autres croyaient fermement au fait que c’était l’œuvre des génies qui étaient furieux puisqu’ils n’avaient pas reçu leur part des récoltes de la saison antérieure. Son corps ne fut pas rapatrié au village tellement que c’était désagréable à voir. Son épouse eut mal, si mal, très mal qu’elle pleura jusqu’à perdre l’usage de ses yeux.
Elle resta chez l’oncle de son feu époux qui était la seule famille de ce dernier car il avait perdu à bas âge ses parents qui n’avaient d’autre enfant à part lui. Dans la cour de son beau-père, grand-mère vit une vie paradisiaque car l’homme et son épouse étaient à ses petits soins parce qu’elle était sur le point de donner naissance à leur premier petit enfant ; eux non plus n’avaient pas d’enfant. Après dix mois de grossesse, son ventre avait dépassé les dimensions d’une calebasse alors, le village remplit de commères fit circuler la rumeur qu’elle était enceinte d’une créature diabolique. Mais, elle avait la certitude qu’il s’agissait bien d’un enfant car elle le sentait donner des coups.
A douze mois, elle n’avait plus assez de force pour faire quoi que ce soit mais elle faisait l’effort de se déplacer cependant avec beaucoup de difficultés.
Un vendredi, elle n’arriva pas à se rendre à la grande mosquée pour la prière. Elle qui était toujours parmi les premières personnes qui arrivaient sur ce lieu d’adoration d’Allah chaque vendredi n’avait pu effectuer le déplacement ce jour-là à cause des coups pharaoniques que lui donnait la créature qu’elle portait dans son ventre depuis un an. Après la prière, tous ses coreligionnaires en plus de ses beaux-parents s’inquiétèrent et vinrent s’enquérir de ses nouvelles. Sa case était pleine de personnes, elle transpirait à grosses gouttes comme si elle pratiquait une activité sportive, elle hurlait et se tordait de douleurs.
– C’est probablement le jour de la délivrance pour elle. Dit son beau-père.
– Tu as surement raison alors je vais informer Mako, la matrone de notre famille. Dit sa belle-mère.
– D’accord ne tarde pas car elle souffre énormément. Ajouta le beau-père.
En attendant l’arrivée de Mako, une vieille femme mit de l’eau fraîche dans une calebasse dans laquelle elle plongea un morceau de pagne qu’elle mouillait puis plaçait sur son front tout en essuyant sa sueur dans le but de faire baisser la fièvre. Elle souffrait au point qu’elle n’arrivait pas à former correctement les mots lorsqu’elle s’exprimait. Son beau-père confus entrait puis ressortait à plusieurs reprises. Il ne savait quoi faire et ses camarades qui étaient venus lui apporter leur soutien lui demandèrent de garder son sang-froid et qu’il était ainsi parce qu’il n’avait jamais assisté à une scène pareille puisqu’il n’avait pas eu la chance d’être père.
A l’arrivée de Mako, ils se sentirent tous soulager comme s’ils avaient aperçu le bon Dieu. Elle avait son matériel dans un sachet ; elle avançait avec un air d’arrogance inégalé et le beau-père confus, troublé se jeta à ses pieds en la suppliant de leur apporter son aide. Elle le rassura qu’il n’avait pas à s’en faire pour cela puisqu’elle avait traité des cas bien plus difficiles que le leur alors qu’elle n’avait pas encore mis pied dans la case pour constater à quel cas elle avait affaire. Ces propos le rassurèrent et il retint temporairement son souffle. Elle demanda à toutes les femmes qui se trouvaient dans la case de quitter les lieux pour qu’elle puisse débuter son travail. Personne ne s’était dit le contraire ; tous se disaient qu’elle allait bientôt délivrer grand-mère qui souffrait depuis des heures.
Lorsqu’elle pénétra dans la case, elle referma la porte et commença son travail. Les autres attendaient impatiemment à la porte. Le beau-père ne pouvait pas s’asseoir tellement qu’il était confus. Il était méconnaissable et sursautait chaque fois qu’il entendait les cris de sa pauvre belle-fille. Tout le monde entendait les cris de grand-mère et la voix de Mako qui ne cessait d’augmenter de volume. Après six longues heures passées dans la case, Mako en ressortit sans bébé et dit à la foule qu’elle ne pouvait rien mais qu’elle connaissait quelqu’une qui était capable de soulager la pauvre femme qui était à bout de souffle. Deux femmes furent dépêchées auprès de cette dernière pour qu’elle vienne mettre en pratique son savoir pour délivrer toute une famille.
Celle-ci arriva et rassura l’assemblée qu’elle délivrerait grand-mère. Elle entra dans la case avec Mako puis, elles sortirent deux longues heures plus tard toujours sans bébé. C’était du jamais vu dans le village qui était réputé un peu partout pour les mystères qui s’y opéraient cependant, ce cas n’y avait jamais été vu auparavant. Les villageois étonnés coururent pour informer le chef qui fit appel à toutes les vieilles femmes réputées dans le village pour leur compétence dans le domaine.
Elles se rassemblèrent toutes dans la cour des Kanté, c’était ainsi que se nommait la famille de maman. Là, elles rentraient à tour de rôle et essayaient de trouver une solution à ce problème jusqu’à la tombée de la nuit sans donner une réponse satisfaisante. Alors, elles unirent leurs pouvoirs et pénétrèrent dans la case. On entendait les cris de grand-mère et aussi les voix des vieilles. Elles récitaient des formules magiques et grand-mère criait. Tout à coup, la pluie se mit à tomber, le volume des voix augmenta et les cris de grand-mère cessèrent. Le village meurtrit observa un silence de cimetière. On n’entendait plus que les voix des vieilles qui récitaient encore et encore comme une chorale leurs incantations.
Deux heures plus tard, grand-mère poussa subitement un cri de loup puis se tut. Les voix des vieilles femmes baissèrent pour laisser place à des cris de nouveau-né. Mako sortit et annonça à la foule effrayée comme le beau-père, que grand-mère venait de donner naissance à une belle et vive fillette qui faisait environ six kilogrammes.
Dès l’annonce de la nouvelle, la foule se précipita dans la case pour voir s’il s’agissait réellement d’un enfant ordinaire ou pas, puisque certaines personnes sifflaient que grand-mère ne portait pas d’enfant dans son ventre mais qu’elle transportait une créature maléfique en son sein tandis que d’autres étaient persuadées que c’était bel et bien un enfant et que l’accouchement était difficile par conséquent, une césarienne pouvait être la solution alors que le village ne comptait aucun centre de santé en son sein. Elles constatèrent que le bébé était comme tous les autres enfants.
Grand-mère et sa fille recevaient plein de présents de la part de tous les villageois surtout des amis de son feu mari. C’était entre autre des poulets, des pintades, du gibier, des fruits et même des vêtements tricotés par les villageoises. C’était une immense joie pour eux d’avoir l’épouse et la fille du plus grand planteur du village, toutes saines et sauves. Elles étaient comblées de cadeaux et choyées de toute part.
Sept jours après la naissance de la fillette, ce fut le baptême. Le grand père convia les guides religieux, ses amis, la famille royale, les amis et proches de son feu neveu. L’imam et ses adjoints récitèrent des versets pour remercier Dieu pour ce beau présent qu’il les avait offert puis, ils officialisèrent le prénom qu’il avait choisi pour sa petite-fille. Mawa fut le prénom qu’il lui attribua pour rendre hommage à la mère de son défunt père. Ensuite, il immola dix moutons, trois chèvres, deux bœufs et une centaine de volailles pour la cérémonie. Les griots chantaient des chansons à la gloire de la famille Kanté, l’une des familles les plus aisées de Kabatodougou. Les convives dansaient au rythme des tam-tams qui résonnaient sans cesse ; la fête fut grandiose et surpassa toutes les fêtes antérieures qui s’étaient déroulées dans le village, seule la Tabaski en était semblable. La foule mangea et but dans la joie et la gaieté jusqu’à la tombée de la nuit. Cette journée resta gravée dans les cœurs de tous ceux qui avaient pris part à la cérémonie.
Le temps filait comme s’il était en compétition avec un athlète aussi redoutable que lui et passèrent cinq années. Maman et grand-mère bénéficiaient de l’amour et de l

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