Colons
224 pages
Français

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Description

L’inspecteur-chef Lafleur s’apprête à prendre ses nouvelles fonctions à la Sûreté du Québec. L’enquête qu’il entame s’annonce des plus délicates : cette série de trente meurtres, répartis sur cinquante ans, serait tout simplement inédite. L’arme utilisée à chaque fois serait tout aussi surprenante. Lafleur devra se faire une raison : tout ceci est bien réel. Et les indices accumulés désignent la soirée d’inauguration du Centre nautique de la Réconciliation, érigé au lieu présumé du débarquement de Jacques Cartier, comme le point d’orgue de cette folie criminelle. Car, si la même arme était de nouveau utilisée, les victimes pourraient se compter par centaines...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 septembre 2020
Nombre de lectures 2
EAN13 9782414482184
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-48255-9

© Edilivre, 2020
Du même auteur
Les Chemins de Jéricho
Éditions Christian Navarro, 2005
Du même auteur, sous le pseudonyme de Tom NEREIDA :
Transmission
Éditions Édilivre, 2018













Illustration de couverture :
Radio-Canada / Archives de l’église anglicane Old Sun / Commission vérité et réconciliation. Publiée en mars 2018
À Achille, Pierre, Élise, Léandre et Chloé
qui aiment déjà les livres, à leur manière
À mon père




Un immense merci aux amis qui ont cru à ce projet et qui ont, chacun pour sa part, participé à sa diffusion :

Alexia L. , Ambre M. , Anaïs A-B. , Anne M. , Anne-Gaëlle L. , Antoine L. , Bénédicte H. , Bernadette L. , Blandine M. , Carole F. , Carole G. , Carole W. , Caroline D. , Catherine H. Cathy L. , Charlotte B. , Christelle Cms, Christelle R. , Christine D. , Christophe L. , Christophe R. , Clélie L. , Clotilde L. , Colette F. , Corinne L. , David R. , Denis T. , Emile G., Emilia D. , Emilie M. , Emmanuel N. , Emmanuel B. , Estelle S. , Esther T. , Frédéric D. , Gwladys G. , Hélène R. , Isabelle D. , Jean-Luc L. , Jean-Paul La. , Jean-Paul Le. , Jean-Pierre K. , Julien B. , Malik A. , Malorie O, Marina D. , Mauricette H. , Miguel P. , Monique G. , Nathalie C. , Nathalie V. , Nicolas L. , Olivier B. , Priscille B. , Rachel R. , Sabine D. Sabine G. , Sabine V. , Sara R. , Simon R. , Stéphanie (les p’tits bonheurs de Stef), Stéphanie D. , Sylvie P. , Théophile L. , Xavier P. , Yann D. (Mc Lane) et les tous autres qui sont intervenus après la parution.
Un merci particulier à Rémy BRET pour les vidéos de présentation et à Timothée LEQUEUX pour les musiques des deux premiers. Take care.
— Arrêtez de voir le mal partout, tempéra Couderc…
— Mais, monsieur l’instituteur, le mal, il est partout. C’est vous qui ne voulez pas le voir, tout maître que vous êtes, y a trop de bonté dans vos livres, vous ne voyez donc pas que le monde est déréglé ? Vous ne voyez donc pas que la folie a gagné ? Faut être un saint pour croire qu’il est sage de dormir avec des tigres au-dessus du village, faut être un saint ou bien un fou…
Serge JONCOUR Chien-Loup , Flammarion, 2018
Avant-propos
Ce 10 juin 2020, alors que l’auteur apporte une touche finale à ce thriller, des statues de Christophe Colomb sont vandalisées, décapitées, mises à bas, ou jetées dans la rivière à Boston (Massachusetts), à Miami (Floride), à Richmond (Virginie). En Grande-Bretagne et en Belgique, des figures coloniales sont également déboulonnées.
Les colons sont pointés du doigt.
Au cours de l’Histoire, ils sont arrivés, se sont imposés. Allemands, Anglais, Belges, Espagnols, Français, Italiens, Japonais, Néerlandais, Portugais, Russes. Ils se sont installés et ont fait comme chez eux. Pour le meilleur et, inéluctablement, pour le pire.

Tous ceux-là… Et les Autres .
Au Très-Puissant et Très-Chrestien
François, le premier du nom, Roy de France,
Le Capitaine Jacques Cartier,
son devoué sujet,
J’espère que ma missive trouvera Messire le Roy sain et dispost. Aujourdhuy mardi, en fin de nuict, j’ay pris la mer, à petit bruit, à la teste de 1500 hommes et cinq navires dont La Grande Hermine et l’Emerillon, et suis parti de droict fil vers le Nouveau Monde, avecques le ferme espoir d’y accoster d’icy 20 jours.
1 Plan-séquence
Trente-et-un degrés ! Une touffeur suffocante accablait la foule des assistants, ficelés dans des costards un tant soit peu de circonstance. Travelling sur des physionomies orange, fuchsia, rouge vif, des faces écarlates ravinées par des filets de sueur qui faisaient piquer les yeux. Bref arrêt sur les mouchoirs sortis par les moins chichiteux, pour s’éponger. Ils étaient « au bout de leur vie », avouaient les rares qui eussent encore le cœur à plaisanter. Rires jaunes sur fond de visages pivoine.
Une cuisson à l’étouffée dont personne ne ressortirait indemne ; seules les vedettes, les maîtres-nageurs en teeshirts, maillots de bain bleus et tongs, superbe hâtelet de muscles bronzés et de sourires White Now, paraissaient pouvoir tirer leur épingle du jeu.
Plusieurs auraient donné une semaine de salaire pour qu’on fît entrouvrir le toit coulissant. Cependant, sans que le public sût pourquoi, il restait hermétiquement clos. Mais, en somme, déplacer un peu le couvercle du faitout y aurait-il changé quoi que ce fût ?
Les discours succédaient aux discours, cependant qu’une forte réverbération les rendait presque incompréhensibles. À décharge, l’architecte eût pu arguer qu’une acoustique digne d’un auditorium ne figurait pas dans le cahier des charges du Centre Nautique. Mais tout de même ! On regardait son voisin, l’air incrédule : non, vous non plus, vous n’y comprenez rien ?
C’était quand même baroque d’avoir réuni ce casting de personnalités officielles, qu’elles eussent rédigé des discours, à pleines pages, toute cette débauche d’énergie et de moyens, pour ce résultat.
De ce galimatias, seuls ceux qui avaient suivi de près ou de loin les étapes du projet dans la presse pouvaient reconnaître çà et là des bribes d’informations : l’architecte en chef était issu d’une tribu indienne, la moitié des ouvriers l’était également… Le Centre Nautique de la Réconciliation devait sceller un nouveau départ, une forme de reconnaissance symbolique des premières nations autochtones du Québec. Ici, sur ce lieu présumé du premier débarquement de Jacques Cartier.
Ultime raffinement de la torture des sens, trois écrans géants rendaient compte des étapes de la construction au moyen d’un défilement de photos en grand angle, qui sollicitaient le cerveau d’une manière si inhabituelle qu’on eût dit qu’une marque d’antalgique avait sponsorisé la soirée. En tentant d’y échapper, on se vrillait la rétine sur les reflets qui brasillaient à la surface du grand bassin. Décidément, l’ensemble semblait accréditer la thèse de la mise en scène sadique d’une migraine collective.
Heureusement, les prises de parole, quasiment inaudibles, étaient entrecoupées de démonstrations diverses. Le public avait déjà eu droit à un moment de natation synchronisée, un groupe de jeunes naïades ayant honorablement assuré sa contribution à la fête. Même si ces clowneries prolongeaient la cuisson, c’était du moins une courte récréation pour les tympans.
En somme, une inauguration comme celle-ci n’était pas faite pour briller au box-office : un simple article dans le journal eût amplement suffi à rendre compte d’une si indigente solennité. Pleine page, à la limite… À découper et à coller dans l’album des moments-pénibles-vivement-mon-fauteuil.
Il se trouvait opportunément là un photographe qui prenait son art tellement au sérieux – non, vraiment, il fallait le voir pour le croire ! – qu’il s’allongeait au bord du bassin pour immortaliser le plongeon de Peter Malaghan, sergent de police de son état, au départ d’un 200 mètres quatre nages. La spécialité du champion local qui avait permis au Canada de figurer en haut du podium des derniers J.O. d’été.
L’immense majorité des autres flics de Montréal étaient là aussi, « en masse », comme on le dit chez eux. Mais, curieusement, c’est à peine s’ils eurent un regard en direction de leur collègue qui s’envolait justement du plongeoir. Même si, par discrétion, aucun ne portait son brassard rouge, leur main semblait scotchée à leur holster. Cependant, intérieurement, aucun d’entre eux n’était le moins du monde convaincu que son calibre fût de quelque secours contre les adversaires qu’ils redoutaient tous.
Müller, le directeur de la Sûreté du Québec, avait fait des pieds et des mains pour obtenir l’annulation, ou tout au moins le report de cette soirée, mais les agendas des huiles ne le permettaient pas.
Malaghan en était à sa deuxième longueur, en papillon celle-là, lorsque les écrans géants semblèrent être pris d’un spasme soudain. Mais le nageur amorça son deuxième demi-tour sans rien en remarquer. Il lui restait 100 mètres à parcourir ; dans une minute, il irait se sécher.
Ce fut pile à cet instant que, sans raison apparente, l’alarme incendie se mit à tonitruer, et, avec ça, les arroseurs automatiques à poindre des plafonds pour asperger la foule des spectateurs. Étrangement, les buses se rétractèrent quelques secondes plus tard, mais la sonnerie perdura davantage. Les policiers les plus proches de l’enquête y virent le signal de l’attaque imminente. Simultanément, l’éclairage de la halle s’interrompit, et il n’y avait plus, en cette toute dernière soirée d’octobre, que les petites loupiotes de sécurité pour affranchir la foule des ténèbres.
On peut dire que tout ça a instantanément foutu une belle panique. Dans la situation du chacun pour soi, on n’allait pas s’entortiller de politesses : si on devait piétiner quelqu’un pour sauver sa peau, on le faisait. Dans une pénombre façon mauvais film d’angoisse, seuls les flics restaient immobiles, à scruter les lieux. Chacun avait à présent dégainé son calibre, et ils communiquaient tous avec frénésie au moyen de talkie walkies. Immobiles n’était d’ailleurs peut-être pas exactement le mot, car ils étaient passablement bousculés par les spectateurs effrayés.
L’espace d’une seconde, il y eut un flottement : juste comme il émergeait de son demi-tour, le sergent Malaghan perçut le bazar ambiant, et se demanda comment il était supposé agir. Il dut se faire une raison : sa belle prestation avait du plomb dans l’aile. Il cessa sa course et, gagna l’échelle, en cherchant des yeux ses collègues. Seul l’Ogre croisa rapidement son regard et, pour la toute première fois depuis qu’il travaillait à la Sûreté du Québec avec le capitaine Limski, Malaghan perçut

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