Chronique d une désunion annoncée
358 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Chronique d'une désunion annoncée , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
358 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Le commissaire Réveillé travaille au commissariat de Valenciennes. Originaire de Laval, dans la Mayenne, il est joint par l’une de ses cousines. Elle crie à l’aide après le meurtre du père du garçon (Pierre) que fréquente sa fille, Julie.



Réveillé accepte parce que cela lui permettra de revoir sa famille et sa ville natale. Quant à l’enquête, le commissaire Réveillé marche sur des œufs auprès de son homologue à Laval, le commissaire Ferdinand Lavigne.



Les pistes et les suspects s’avèrent nombreux. Crime familial ? Politique ? Voisinage ? Travail ?



Les yeux de Réveillé nous permettent de découvrir la ville de Laval, après avoir découvert le quartier de la Chasse Royale, à Valenciennes, à travers le précédent roman de l’auteur, Crimes à la Chasse Royale.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 mars 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414516513
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-51652-0

© Edilivre, 2021
1. Récit 1.
La rue est sombre. Coralie Cronier quitte l ’ hôpital , heureuse d ’ avoir terminé sa journée. Elle est crevée comme chaque soir et n ’ a qu ’ une hâte , se retrouver sous la douche , laisser l ’ eau la revivifier et couler le long de son corps , ne plus penser à rien ni à Louvet , surtout pas à Louvet , ce chef qui la harcèle.
Ne plus penser non plus à ces patientes acariâtres.
Coralie est une infirmière comme tous les malades peuvent la rêver. Avec elle ils deviennent des patients , de vrais patients qui ont le temps. Ils ont le temps pour promener leurs yeux le long de ses longues jambes et , toujours avec les yeux , caresser le visage ovale , lisse et pourtant sans trace de poudre. Tout rit sur ce visage , les lèvres fines , les yeux d ’ un marron pur , les fossettes que rien ne peut gommer , même ses cheveux semblent plaisanter avec leurs longues mèches bouclées.
Coralie près d ’ eux , il ne faudrait pas que ça se termine , prient les patients !
Malgré les noires pensées qui pèsent dans la tête de Coralie , elle marche d ’ un pas alerte. Après la douche , elle ira chez son petit copain Gérard et ils passeront la soirée ensemble , peut-être même une partie de la nuit. Et si ça allait plus loin , rêvait Coralie , je pourrais enfin changer de nom !
Elle repense malgré elle à Louvet , son chef de service. Qu ’ il est collant ! et il va de plus en plus loin. Aujourd ’ hui sous prétexte de vouloir lui parler à l ’ oreille , il a frôlé ses lèvres sur les siennes. Elle ne lui a pas laissé le temps de s ’ y attarder , elle a reculé brutalement et il a failli tomber ce con , emporté par son corps penché vers l ’ avant.
Elle rit.
N ’ empêche que ça ne peut plus continuer mais elle ne sait pas comment s ’ en défaire. Inutile de le dénoncer , personne ne la croira. On dira qu ’ elle veut se faire remarquer , qu ’ elle prend ses désirs pour des réalités ! Il y a deux jours , elle a entendu à la radio la relaxe de dix individus qui avaient violés des filles lors d ’ une tournante.
Les filles ont toujours torts et la petite Maréchal-nous-voilà-Le Pen qui s ’ en va dire que c ’ est aux femmes de faire attention et de bien se comporter ! Encore une qui a oublié d ’ être femme !
Son copain Gérard lui a suggéré de gifler le Louvet. Elle n ’ osera jamais et si elle osait , elle vivrait l ’ enfer. Louvet la mettrait à faire n ’ importe quel boulot , ses horaires deviendraient irréguliers , elle serait appelée chez elle , sans arrêt , pour des urgences. Il ne ferait rien pour la licencier , il préfèrerait la harceler !
Des pas … Quelqu ’ un la suit ? Elle en est certaine.
Coralie n ’ ose pas se retourner. Ce n ’ est tout de même pas Louvet qui viendrait la relancer jusque dans la rue ? Il en serait capable , ça ferait partie de sa stratégie en train de monter en puissance. Coralie sourit malgré elle , penser puissance et Louvet c ’ est antinomique ! Elle s ’ oblige à penser à autre chose , elle devient parano , pense-t-elle. Elle accélère son pas , songe à Gérard. Grâce à lui elle va pouvoir se débarrasser de ce nom Cronier qui lui a été imposé par un homme devenu son premier mari , elle se demande encore comment ! Un rigolo qui voulait s ’ offrir une femme pour ne pas avoir à acheter un punching-ball !
La rue devient plus sombre. Un lampadaire n ’ éclaire plus depuis plus d ’ un mois et il n ’ est toujours pas réparé.
Coralie ne veut pas se retourner mais elle entend le bruit des pas se rapprocher. Elle entend quelqu ’ un respirer , elle sent un souffle soulever ses cheveux , elle n ’ en peut plus , elle tourne la tête. Elle avait raison , il y a quelqu ’ un. Mais elle n ’ a pas le temps de voir. Une douleur intense et fulgurante transperce son dos.
Un an plus tard , l ’ affaire de l ’ assassinat de Coralie Cronier est classée sans suite. Aucun témoin. Aucun indice. Rien n ’ a permis de porter des soupçons sur qui que ce soit. Son premier mari avait un alibi en béton. Quant à Gérard , son petit ami , il n ’ avait aucun mobile , rien de concret , aucun indice pour l ’ inculper.
2. Chronique de Julie.
Je rayonnais au milieu des fromages.
Quand j ’ y pense !
8 mois plus tôt j ’ étais entrée dans ce supermarché sans illusion. Depuis le temps que je cherchais du travail pour me faire de l ’ argent pendant les vacances universitaires , je n ’ y croyais plus beaucoup. J ’ en ai envoyé des C.V . ! et dès décembre de l ’ an dernier. Je désespérais d ’ avoir au moins une réponse. Certes , mon C.V. était maigre : étudiante en première année d ’ histoire à l ’ université , point final !
Et puis – ça fait trois mois de cela – j ’ ai reçu une lettre d ’ un supermarché du centre-ville pour dire de me présenter dès le premier jour des vacances. Quel bonheur !
J ’ ai commencé le travail le 1° juillet. J ’ en aurais dansé de joie ! Je n ’ ai pas eu envie de danser longtemps.
Le premier jour on m ’ a prévenue que mon contrat n ’ irait pas au-delà de la mi-août. Ensuite quelqu ’ un m ’ a dit de me présenter au rayon fromagerie.
Lorsque je suis arrivée toute timide dans le rayon que j ’ ai cherché un peu , quelqu ’ un , un chef sans doute , m ’ a reproché mon retard et demandé si j ’ y connaissais quelque chose en fromage. A part le camembert et le gruyère , je dois avouer que je n ’ en connais pas beaucoup plus ! Persuadée qu ’ au premier ‘ non ’ de ma part je serais remerciée j ’ ai dit un ‘ oui ’ le plus persuasif possible. Et ça a marché !
En quinze jours j ’ en ai appris pas mal , surtout grâce aux clients. Lorsque l ’ un d ’ eux me demande un fromage que je ne connais pas , je dis : ‘ Vous croyez que nous en avons encore ? ‘ ‘ Bien sûr , il y en a là ! ‘ Le client tend le bras et je découvre ce qu ’ est le gorgonzola.
Un jour , une cliente m ’ a demandé du fromage pour une fondue savoyarde qu ’ elle voulait préparer pour dix personnes. Je n ’ ai pas osé demander la recette. Je vendais du fromage , je devais donc savoir quels fromages il fallait et connaître les quantités en fonction du nombre d ’ invités. Il est vrai que j ’ en avais mangé une fois et je savais au moins que c ’ était à base de différents gruyères. J ’ ai pris du comté , du gruyère suisse et du beaufort en posant la question à chaque fois avec mon couteau : ‘ De celui-là ? Comme ça ? Un peu plus ? ‘ Trois fois la réponse a été : ‘ Pour dix personnes. ’ Les quantités ont dû être justes puisque la cliente n ’ est jamais venue se plaindre les jours suivants.
Le travail me plaît bien et les contacts ont toujours été cordiaux avec celles et ceux qui finalement prenaient les fromages que je leur proposais.
Il faut maintenant que je raconte une rencontre incroyable , super , j ’ en suis encore tremblante !
Ce jour-là en effet , un jeune homme aux belles mèches blondes s ’ est adressé à moi , le visage tout rouge.
– Bonjour Mademoiselle.
– Bonjour. Vous désirez ?
– Ben , du fromage.
– Comme c ’ est original , ai-je répondu en riant.
Le jeune homme était encore plus embarrassé. Il m ’ a expliqué qu ’ il avait invité des amis et qu ’ il désirait un joli plateau de fromage mais qu ’ il ne savait trop quoi choisir pour que ce soit varié. Je lui ai fait des propositions selon les formes , les goûts , les couleurs pour que le tout soit harmonieux et de saveurs différentes. Le jeune homme m ’ a remercié chaleureusement et est parti ailleurs pour continuer à remplir son caddy.
Le surlendemain , j ’ ai revu le jeune homme. Il se promenait dans le super marché comme s ’ il était dans un musée à rechercher une toile qui pour lui devait être un chef d ’ œuvre. Il regardait tout mais ne s ’ attardait nulle part. Je le voyais tourner dans les rayons et se rapprocher peu à peu comme par hasard du rayon des fromages. Il a promené d ’ abord son caddy toujours vide le long des fromages pré emballés puis a fait demi-tour au bout du rayon pour se tourner vers les fromages à la coupe , là où j ’ étais. Son manège ne m ’ a pas abusée ni la surprise qu ’ il a simulée en me voyant. Je ne savais pas si je devais être heureuse. Il venait peut-être me dire que le plateau de fromage n ’ avait pas eu de succès !
– Vous êtes toujours ici ! s ’ est-il exclamé.
Il parlait tellement fort que les femmes qui avaient le nez dans les fromages se sont redressées pour le regarder.
– Bien sûr , c ’ est mon travail , ai-je répondu laconiquement.
Il voulait manifestement entamer une discussion mais ne savait par quel bout. Il regardait les fromages parce qu ’ il n ’ osait pas me regarder.
– Ah ! Je voulais vous dire , bravo pour les fromages que vous m ’ avez proposés l ’ autre jour , le plateau a eu beaucoup de succès.
– Tant mieux.
J ’ étais en train de servir une cliente et l ’ échange entre lui et moi se faisait sans regard. J ’ ai pensé , amusée : ‘ Toi , tu ne viens pas pour me parler de mes fromages ’ .
Le jeune homme a cherché une autre phrase pour continuer la conversation.
– Vous travaillez ici depuis longtemps ?
– Ça fait trois semaines , je crois.
En faisant cette réponse je pesais le morceau de brie demandé par une cliente. Celle-ci m ’ a dit , sérieuse :
– Je ne vous demande pas la date de péremption de ce fromage mais son poids !
– Excusez-moi.
Je me suis baissée comme pour ramasser quelque chose tombée par terre mais en fait je me cachais pour rire.
Au bout d ’ un moment le jeune homme qui était toujours là , a trouvé une autre question.
– Vous avez eu du mal à trouver ce travail ?
– J ’ ai cherché.
– C ’ est un travail intéressant ?
Manifestement le jeune homme disait n ’ importe quoi. L ’ important pour lui était

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents