Chasse de tête à Monceau
164 pages
Français

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Chasse de tête à Monceau , livre ebook

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Description

Tout près du parc Monceau derrière les façades des immeubles haussmanniens dressés les uns à côté des autres, il se passe de drôles de choses et les secrets sont bien gardés. C’est précisément dans l’un d’entre eux, où se situe un cabinet de chasseur de têtes, que survient une étrange affaire. Un corps de femme y a été retrouvé un petit matin. L’enquête conduite par le lieutenant Kermarrec n’est pas simple. En plus d’un suspense qui nous tient en haleine, nous parcourons le VIIIème arrondissement avec un rythme alerte jusqu’à un dénouement inattendu.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 mai 2014
Nombre de lectures 1
EAN13 9782332721891
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-72187-7

© Edilivre, 2014
Grèves et galères
Beethoven pour compagnon de route, que percevoir de plus relaxant, sa sonate pour piano retransmise par la radio de la voiture. Par suite de grèves, cause d’embouteillages, seul coincé au volant je patientais et me laissais bercer. Que faire d’autre ? Le ronron régulier du moteur, la douceur du thème musical, sage contenance pour endurer sans excès de colère la perte de temps impossible à gérer. Inaction imposée prisonnier de la file continue de voitures qui roulaient au pas avec arrêt tous les vingt mètres, seul l’esprit pouvait émettre une valeur positive. Il pouvait vous propulser dans votre emploi du temps de la journée, de la semaine ou alors magie de la pensée dans les souvenirs.
Ah la grève ! Celle de 1999 ! Celle que j’estimais mienne bien que je ne sois employé de la SNCF, en aucun cas impliqué dans l’arrêt des trains, celle que de toute mon existence je ne pourrais oublier, celle qui me fit franchir l’obstacle, la haie fictive qui sépare l’enfance et l’adolescence du premier parcours dans une vie d’adulte.
Octobre cette année là j’intégrai le premier cycle de mes études universitaires dans « Histoire de l’Art ». J’avais dû quitter le cocon familial qui préserve des subversions, des vicissitudes que prodigue sans discernement la vie d’adulte m’intégrant dans ma condition d’étudiant. L’université qui dispensait son savoir dans cette discipline à près de 200 kilomètres de la résidence de ma famille, cette dernière s’impliqua à la recherche d’un logement dans cette ville inconnue pour moi. Je n’avais pu bénéficier d’une chambre d’étudiant, mes parents ni pauvres ni riches, je ne pouvais prétendre à une bourse d’études. Les revenus de mon père et de ma mère dépassaient de quelques milliers de francs le barème de l’administration. Etre entouré de condisciples dans une cité U m’aurait fait partager la chaleur humaine de copains et copines alors que le soir je me retrouvais isolé et seul dans ma chambre.
La nature généreuse avait gratifié mon intellect du don dans le savoir, elle m’avait permis de sauter plusieurs classes, avant mes 16 ans, je suis né en septembre, d’obtenir mon bac avec la mention « très bien ». Par contre ma facilité dans les études, mon implication dans ces dernières avait monopolisé mon affectif. A cette date j’étais, je le percevais comme une honte encore « puceau ». Cette carence physique me pesait, j’entendais mes camarades de terminale, ils affichaient deux à trois ans de plus que moi, se targuer de leurs aventures amoureuses, pour moi mystères et méconnues sexuelles. Certaines camarades féminines de ma classe faisaient preuve de gentillesse à mon égard, elles m’embrassaient tous les matins à la grille du lycée, elles m’embrassaient une nouvelle fois quand les cours terminés nous nous séparions en fin d’après-midi avant de prendre le car qui nous ramenait dans nos foyers. Toutefois je discernais que ces épanchements affectueux recelaient une part de condescendance maternelle. Ou bien était-ce de la gratitude non calculée qui les incitait à glisser dans un dernier aparté accompagné d’un soupir, en aucun cas à interpréter bien que je sois plutôt gracieux avec mes cheveux châtains bouclés, ni binoclard ni boutonneux, comme un début d’appétence pour ma personne.
– Je n’ai pas bien enregistré le dernier théorème de notre prof de math, tu seras mignon de me le recopier texte à l’appui. Si tu peux me le rendre demain matin j’apprécierai ta gentillesse.
Deux qualificatifs « mignon, gentillesse » bafouillés par des lèvres que je fixais, elles me fascinaient, suffisaient à me satisfaire bien que je ressente une vibration dans ma chair. Ma peau s’irisait sur le parcours électrique d’un frisson inconnu. Un émoi m’affectait au point de m’empêcher de répondre de ma voix familière, en fin de mue elle s’enrouait dans une réponse bégayante par un :
– Oui, inaudible.
La voiture devant la mienne laissait trop d’espace entre elle et la précédente, un véhicule de la file à notre droite vint occuper la portion de chaussée libre. A ce train là nous ne verrons pas la fin de notre galère, murmurais-je tout haut.
Deux cent mètres parcourus, à ma gauche une « Mercedes » au volant un barbu énervé, il vouait le temps de pose à récurer son nez, avec le produit extrait à rouler des boules. Mon esprit divaguait.
Des réveils triomphants m’encourageaient à m’instruire dans les relations féminines. J’avais subi un début de déblocage, une consœur de terminale à qui j’avais traduit un long exposé d’anglais m’avait invité un samedi après-midi à venir chez elle lui livrer les clés de la traduction. Sans la moindre appréhension ni pensée incertaine je me rendis chez elle. Pourquoi m’inviter moi, le timide, je ne désirais pas être présenté à sa famille, parents frères et sœurs Une pause dans un café avec pour témoin un tilleul citron aurait suffit à cet échange linguistique. J’entrepris de lui commenter les arcanes de la langue de Shakespeare. Elle prétexta la chaleur du lieu pour retirer son pull. Avait-elle monté par erreur le thermostat du chauffage. Quelle causalité avec une traduction ? En jupe et soutien-gorge elle n’avait pas la morphologie d’un déménageur. Sa peau encore brune du soleil de l’été, à la couleur de pain grillé, un instant l’envie de mordre dans la biscotte me saisit. Dans mon esprit la convoitise à goûter, le levain du boulanger qui gonfle la pâte, la levure qui dilate. Ce n’était que du bon pain ! Dans le même moment l’intrus, son frère rentré inopinément ouvrit la porte du salon, nous découvrant sur le canapé sans qu’aucun geste équivoque de ma part put m’être reproché s’exclama « tu les prends au berceau maintenant ». Commentaire ironique à mon encontre la pâte retomba aussitôt, plus que du pain azyme. Sur le champ je battis en retraité. L’affront !!
Dans la rue j’analysai la réflexion critique du frère sur l’âge du partenaire alors qu’il ne s’offusquait de surprendre sa sœur sur le canapé du salon en séduction...

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