Chapitre selon Saint Paul
154 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Chapitre selon Saint Paul , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
154 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

La police française tente de faire la lumière sur la mort mystérieuse d’une jeune femme. D’autres victimes, dont un policier, viennent bientôt complexifier l’enquête. Joseph Mairet et sa fine équipe sont à la recherche du passant auquel la femme a parlé avant de mourir. Il s’agit de Marco, un cadre proche de la cinquantaine au chômage. De concert avec la police, à qui il confie les quelques indices dont il dispose, il se lance dans la traque de ce qui ressemble à une secte adepte du zoroastrisme. Il entame un voyage à travers les siècles, sur les pas de Saint Paul jusqu’en Syrie puis au Vatican. Mais c’est sans compter sur le dangereux Mijaël, un mystique illuminé, qui surveille ses moindres faits et gestes. Il découvre enfin que la précieuse clé qui lui a été confiée permet d’accomplir la prophétie et d’ouvrir le caveau contenant la quatrième relique du Christ. Le roman policier teinté d’ésotérisme fourmille de rebondissements imprévus, maintenant jusqu’au dénouement un suspense haletant.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 avril 2017
Nombre de lectures 3
EAN13 9782414006465
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-00644-1

© Edilivre, 2017
Chapitre 1
Je viens d’avoir quarante sept ans. Je l’apprends par la radio : « Il est six heures quinze, nous sommes le vingt cinq avril, France Info, bonjour… ». Ma main s’est abattue sur le buzzer coupant la parole au journaliste juste avant qu’il ne m’explique que tout va mal dans le meilleur des mondes. J’ai oublié de déprogrammer le réveil. Je n’ai aucune raison de me tirer du lit si tôt. Je n’ai rien à faire, rien de prévu, de programmé, je n’ai plus d’impératif, d’urgence, d’obligation, de contrainte, plus rien, plus plus rien. L’habitude sans doute. Je tire l’oreiller qui a foutu le camp pendant la nuit et je le plaque contre sur mon oreille. Je veux dormir. Je ne dors pas, je ne dors plus.
Assis sur un tabouret sans âge dans la cuisine, le regard vague vers le ciel incertain qui se dessine derrière le carreau de la porte-fenêtre, j’attends. La cafetière chuinte. Le café est prêt. Mon jus est toujours dégueulasse. Mais j’ai besoin de ce goût acre et amer à la fois pour me réveiller complètement. Je pense, vraiment dégueulasse, mais je bois le bol jusqu’au bout. « France Info, six heures trente, Irak… » Stop ! Je n’ai pas désactivé le radio réveil, il aboie tous les quarts d’heures. La guerre, je m’en fous, les attentats aussi, le pétrole, l’Amérique, l’Europe, je m’en fous. Je voudrais être concerné mais je n’y arrive pas. J’ai renoncé c’est tout.
La gueule pleine de mousse à raser, je lève les yeux vers le miroir. Je vois le reflet de mon père. Je sais que ce n’est pas lui, mais les rides qui s’étiolent des yeux vers les tempes grisonnantes, les plis du front sont les siens. Je ne vais pas me raser. Personne ne le remarquera. Je viens d’avoir quarante sept ans, nous sommes le vingt cinq avril, il fait beau dehors, et je réalise là, à l’instant, combien je suis vain.
J’ai cru longtemps être habité d’une force qui me rendait invincible. Imbécile sûrement. Je suis un raté de la réussite, un coureur de fond essoufflé, rattrapé par le peloton et qui lui emboîte le pas, distancé doucement, franchissant la ligne d’arrivée, seul, comme s’il était en tête pour faire oublier son retard ou leur tour d’avance. Personne n’a relevé. Mais moi, je savais et je n’ai rien dit. Petite lâcheté.
A quinze ans je rêvais d’être médecin, pas de ces médecins de ville, coincés au premier étage d’immeuble vieillot du centre entre une rhinite et un lumbago, non, un docteur des grands espaces, un docteur de brousse, « un médecine-man », au volant d’un Land Rover, redonnant l’espoir aux enfants d’un monde oublié. A dix-huit ans, je savais déjà que je ne tiendrai pas mes promesses d’adolescent. Mais je croyais au destin, à mon destin. Vanité ou fulgurance de la jeunesse où l’on a la conviction de maîtriser sa vie à venir, de plier les évènements à sa volonté, bêtement parce qu’on le décide. Et puis, et puis, j’ai consommé, j’ai consumé plus de la moitié du temps de ma vie d’adulte à raconter que je vivais de grande chose, sans me convaincre tout à fait que je vivais un destin. Dans vingt ans au plus, tout sera dit, écrit, fini. Je ne serai plus. Au fond quelle importance ? Ce que j’ai vécu m’appartient, j’ai eu plaisir à le vivre. Finalement avec le temps, on réajuste chaque jour les rêves qui nous habitent à la réalité de ses moyens qui s’épuisent inexorablement. Je ne suis pas celui que j’ai rêvé être. Et alors ! C’est aussi bien ainsi.
Plus rien ne presse et pourtant je suis prêt. Réveillé, complètement. Habillé comme tous les jours, bêtement, d’un costume de tous les jours. J’ai résisté à la cravate. Le col de chemise ouvert, prêt à affronter une nouvelle journée ! Expression on ne peut plus guerrière : affronter. L’ennemi c’est la journée ou son contenu contre lequel il va falloir se battre ! C’est stupide. Expression du cadre attaché-case, l’homme important, l’homme opportun. Affronter ses moulins à vent. Pour moi, c’est fini. L’homme le plus important pour moi, c’est l’autre. Je compte sur sa mansuétude, sa miséricorde, le pardon de mon pêché d’orgueil, de ma condescendance, de mon rendez-vous manqué avec une autre vie.
J’irai à pieds. Où ? Bonne question. Descendre tranquillement vers la plage, acheter un journal, boire une petite noisette mousseuse en terrasse, m’attarder sur les gros titres, zapper la page des sports, étudier les petites annonces par acquis de conscience, et me dire que j’aimerai bien aller à la pêche, que, si j’avais un petit bateau, pas trop petit…
C’est ça, descendre l’avenue vers la plage. A Nice, on descend vers la mer, toujours, de n’importe quelle rue ou avenue, descendre, suivre l’écoulement des eaux vers la mer. Il ne fait pas encore chaud mais l’air frais se laisse inspirer. Je prends le trottoir au soleil. J’aime bien le soleil. Ça circule déjà sur l’avenue Clemenceau. Mon stop matinal au Tabac Gounod. Bonjour. Un paquet de clopes et le journal, en l’agitant par-dessus le comptoir. Puis, je file vers la place Mozart, c’est plus tranquille. La brasserie à l’angle de la place est toujours baignée de soleil. D’habitude, c’est là que j’arrête mes pas pour avaler mon expresso et fumer ma première cigarette. Mais pas aujourd’hui, pas ce matin, maintenant j’ai le temps d’allonger le pas jusqu’à la Prom’. Je me laisse aller, l’air frais du matin à un goût de vacances. Grande vacance, vacuité, vide. Au centre de la place, un square, jardin d’enfants qui n’y viennent plus guère, squat de plein air de clodos en manque. En manque de tout. Je prends la diagonale. Il est désert. Presque. Un chien profite du bac à sable. Il y a trois mecs et une femme à l’angle de Durante sur ma gauche. La femme se débat. Merde ! Si tôt le matin, ça m’énerve. Une irruption de bruits incongrus, des éclats de voix dérangeantes, étouffés, de gestes désordonnés. C’est une pustule sur le calme du matin, un trait de violence dans l’air paisible à cette heure. Ça me stresse. Un des gars monte dans la voiture plantée au milieu de la chaussée, le chauffeur, les deux autres se battent avec la femme pour la faire entrer à l’arrière du véhicule. Visiblement elle n’est pas d’accord. Une querelle d’amoureux ? Tu parles Charles ! Des flics alors ? C’est ça, en béhème façon tuning ! La bagnole démarre en faisant crisser les pneus, à l’intérieur ça se bouscule. Elle doit morfler la fille. Je voudrai regarder ailleurs. Mais de mon promontoire au milieu du jardin, je n’en perds pas une miette. C’est affligeant de le penser. Que puis-je faire ? Regarder ? Tourner la tête, baisser les yeux. J’accélère le pas. Je ne peux rien faire. Elle vire méchamment autour du square, la béhème. Elle passe à ma hauteur alors je m’apprête à traverser la rue Rossini. Il est con le mec à cette vitesse il va s’en plafonner. Oh, le nul ! Un bruit de pneus, aigu, un choc sourd. La voiture percute un véhicule en stationnement. Une des portières à l’arrière du véhicule s’est ouverte sous le choc. Marche arrière toute, première, accélération brutale. Un corps est éjecté et roule sur la chaussée. Sur le trottoir déjà un attroupement. Les clients de la brasserie sont tous debout, comme dans l’arène quand le torero s’est fait encorner. La voiture pile, hésite, puis, repart en se tortillant. Déjà elle n’est plus qu’un point, loin, au bout de la rue qui disparaît brusquement. Moi aussi, j’aurai pris la troisième à droite. Il n’y a pas de feux jusqu’à l’entrée de la voie expresse. Il y a quelqu’un gisant sur la chaussée et il me vient à l’esprit : en dix minutes à cette heure ils auront quitté la ville. Pas sûr. A cette vitesse, ils n’iront peut-être pas bien loin, d’autant que le chauffeur ne semble pas à l’aise avec son véhicule. Le trafic qui se densifie à chaque minute un peu plus est encore fréquentable. Tout en pensant ça, je me mets à courir. Par réflexe. Pour mieux voir le corps à terre. Etant le plus près, je serai aux premières loges pour voir. Merde, c’est la fille. Curiosité ou réflexe de civisme, m’en reste-t-il encore, je me penche. Elle est là, le visage tuméfié, un fin sourire de sang sur les lèvres entrouvertes, la tête dans le caniveau. Elle a dû rouler. Je m’avance tout près. Je m’agenouille. Elle ouvre les yeux et me saisit d’un regard bleu, froid, larmoyant. Je me penche. Je tends la main vers son visage pour écarter une mèche de cheveux. Elle la saisit. Je sursaute. « Le numéro six, troisième, Nietzsche, vite. Vite. Promis ? Durante le numéro six au trois… étage… Nietzsche… » Elle souffle des mots dont je ne comprends pas le sens. Elle referme ma main sur un objet. Puis détourne la tête. Je vois couler des larmes. Je ne connais pas les mots qui rassurent. Je gueule « Appelez les pompiers », elle vit encore. Pourquoi encore ? « Les secours vont arriver, restez tranquille. » C’est idiot « tranquille », elle ne bouge pas. Elle ne respire plus. Une flaque de sang s’étire depuis l’arrière de son crâne. Sa main glisse sur la mienne. Je me redresse, le poing serré sur l’objet qu’elle y a déposé. C’est du métal. C’est une clé. Un attroupement s’est formé autour de nous. Des quidams me questionnent, s’interrogent, s’interpellent. J’entends parler, crier, hurler, mais je ne comprends pas. Dans ma tête c’est comme une vague que le vent déchire sur les rochers avec fracas, un ressac aspirant, un roulement de galet, puis un nouveau jet d’écume. Je m’écarte lentement. Une sirène s’amplifie. Les secours arrivent. Je me laisse glisser dans la foule. Je disparais. Voilà, les pompiers sont là. Ils écartent brutalement tout le monde. Tant mieux. Il n’y a plus rien à voir, qu’une femme, jeune, qui rentrait chez-elle, probablement, morte de ne pas avoir voulu suivre trois homme

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents