Ce type a une sale tête !
55 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Ce type a une sale tête ! , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
55 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

À l’issue de l’échauffourée qui avait opposé Jim PATERSON alias « Mister Silence », sa femme Betty et leur ami Jurry à l’impitoyable Dug dans la villa des horreurs et de l’angoisse, les trois compères avaient éprouvé le besoin de savourer quelques jours de repos sur la côte clémente de la Floride, protégés par Crisby, un agent du FBI.


Alors qu’ils profitent de l’océan, du sable et du soleil, Crisby avertit Jim PATERSON qu’il vient d’apercevoir un type avec une sale tête s’inscrire dans le même hôtel qu’eux. Le bonhomme semblait très intéressé par le registre des arrivées...


Un peu plus tard, tous se rendent dans les cabines de plage pour se changer, mais Crisby ne sort pas de la sienne, il a été assassiné à l’aide d’un pistolet muni d’un silencieux...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9782385010928
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

- 8 -

CE TYPE
A UNE SALE TÊTE !

Récit policier
CHAPITRE PREMIER
 
« Tu seras bientôt cuit à point, mon vieux Jurry ! »
Paterson fumait sa cigarette tranquillement, étendu sur le sable doré de la plage. Au-dessus de sa tête, les cocotiers découpaient sur le ciel bleu la trame arachnéenne de leur feuillage. À sa droite, Betty, allongée dans un transatlantique, se dorait elle aussi au soleil dans un maillot de bain qui mettait en valeur ces formes harmonieuses dont le Créateur l'avait dotée et qui, à l'origine, avaient retenu l'attention de Paterson. L'heure était délicieuse et les trois amis en profitaient pleinement.
À l'issue de l'échauffourée qui les avait opposés à Dug dans la villa des horreurs et de l'angoisse, ils avaient éprouvé le besoin de savourer quelques jours de repos sur la côte clémente de la Floride.
Ils avaient transporté leurs pénates dans Cocoanut Grove, d'où ils pouvaient admirer Biscaine Bay, et l'embouchure célèbre à bien des points de vue de Miami River.
L'eau claire de la baie scintillait au soleil et l'on voyait à peine blanchir les vagues sur Florida Keis.
Cette rangée d'écueils qui séparait la tranquille baie de l'Atlantique était comme le symbole de cette paix derrière laquelle ils s'étaient retranchés pour jouir de ces instants de détente.
Ils étaient descendus à Peacock Inn, la seule auberge potable du coin. D'un commun accord, ils avaient préféré la quiète retraite de Cocoanut Grove à la turbulence de Miami. Ils avaient aussi une raison particulière de chercher la solitude dans ce bouquet de cocotiers retiré à près de huit miles au Sud de Miami. Si Dug voulait passer à l'attaque à nouveau, et sur ce dernier point ils ne se faisaient point d'illusions, ils seraient plus vite mis en alerte en ce lieu moins fréquenté.
Instruits par l'expérience, ils préféraient en effet agir avec prudence tant que leur ennemi ne serait pas hors d'état de nuire.
— Je suis rôti à point, grogna Jurry, mais je ne me console pas de n'avoir pu rôtir complètement ce damné Dug !
— Nous finirons bien par l'avoir, sourit Paterson. Betty et moi, nous en avons dressé de plus coriaces que lui. Nous étions seuls à agir alors. Tandis qu'aujourd'hui, tu peux nous prêter la main, vieux frère. J'ai bien l'impression que •cette aventure est la dernière dans laquelle je me fourre...
Un éclat de rire de Betty lui coupa la parole :
— Tu m'étonnerais fort, Jim, s'exclama la jeune femme, si tu te retirais des affaires après avoir réglé le compte de Dug. Tu es un homme incapable de vivre sans le risque. Ta vie tout entière n'a été qu'une suite d'aventures extraordinaires, et je suis persuadée que tu ne trouverais aucun plaisir dans une existence trop calme. À mes yeux, tu t'es paré d'une auréole à laquelle je tiens beaucoup ! Lorsque je t'ai connu, c'est ton passé qui t'a aidé à me séduire...
Paterson ne répondit pas. Il se rembrunit légèrement. Il savait bien qu'il n'était pas encore prêt à élever ses volailles dans une quelconque ferme de Californie. Il faudrait, pour y parvenir, que Betty fût elle-même lasse de ce risque qui, selon elle, était le piment de l'existence.
Une ombre s'étira sur le sable, aux pieds de Paterson. En tournant les yeux, Jim reconnut Crisby. C'était un type assez curieux qui ressemblait plutôt à un singe. Grand et même dégingandé, il avait en effet une démarche qui rappelait celle d'un chimpanzé. Il n'avait pas son pareil pour grimper aux arbres et réussir les sauts périlleux. À la brigade du F.B.I., on l'utilisait chaque fois que le service exigeait des aptitudes particulières à l'acrobatie. Crisby pouvait sauter d'une voiture en marche sans se rompre les os et plonger en voltige de cent yards de hauteur. Comme le brave garçon avait besoin de prendre des vacances, Jurry et Paterson avaient obtenu que le F.B.I. le déléguât près d'eux pour assurer leur garde personnelle.
Crisby dormait, se réveillait pour manger, dormait encore pour digérer, se réveillait pour se baigner, mangeait et redormait. Il avait tout d'un bel animal très souple au repos.
— Rien à signaler pour aujourd'hui, Paterson ! lança-t-il gaîment. Je vais voir si l'eau est bonne !
Ce disant, il s'élança dans les flots et Paterson suivit distraitement sa nage rapide. Il aurait aimé que cette vie continuât, parce que, pour la première fois peut-être depuis qu'il était marié avec Betty, il trouvait le temps d'adorer sa femme. Seulement, ça, c'était de la poésie. Dug, lui, c'était la réalité. Et tant que cette réalité-là ne serait pas enterrée sous trois pieds de terre, Paterson savait très bien qu'il n'aurait pas le loisir paisible d'aimer Betty.
Un oiseau passa très haut dans le ciel bleu ; Jurry grogna un peu en remuant sa jambe droite endommagée lors de la dernière bagarre. Paterson jeta son mégot sur le sable et se redressa sur un coude.
Il vit Crisby sortir du bain et s'allonger près de lui.
— Dis donc, Paterson, lui souffla le brave garçon, est-ce que tu as jamais rencontré dans ta vie un type qui ait vraiment une sale tête ?
— Ça dépend... pourquoi me demandes-tu ça ?
— Parce qu'un gentleman vient de s'installer à Peacock Inn, ce matin. Ce type a vraiment une touche assez particulière. Ma parole, ce gars-là a dû se faire émailler la peau, comme une grande coquette sur le retour. On a l'impression qu'il porte un masque collé sur la peau.
— Comment est-il fait, à part ça, demanda Paterson intéressé.
— C'est un grand zèbre qui ferait plutôt penser à une asperge montée. Il est maigre comme un coucou et ses oreilles font penser à celles d'un chien qui aurait mangé de la ficelle toute sa vie. Tu vois le genre ?
— Encore assez bien, oui ! Mais, je ne vois pas le rapport ?
Crisby jeta un coup d'œil rapide vers Betty. La jeune femme était placée à six pas de lui et paraissait dormir dans sa chaise longue.
— Ce gentleman a rempli sa fiche ce matin et j'ai constaté qu'il lorgnait le registre des arrivées. Vos trois noms sont les derniers de la liste… Il s'appelle Death ! Tu parles d'un nom ! C'est à vous fiche la chair de poule. On n'a pas idée de se balader avec une étiquette pareille, qui est une enseigne pour pompes funèbres ! Ajoute à cela que le type a un regard lugubre, à peu près comme un gars qui viendrait de s'apercevoir qu'il a des fuites dans son conduit vital. Il m'a fait une sale impression...
Paterson ne répondit pas. Lui aussi éprouvait une sale impression. Il se doutait bien que Dug emploierait la ruse pour venir à bout de lui et de Betty. Seulement, il ne savait pas comment Dug s'y prendrait. C'était à présent une sorte de guerre froide entre eux et Paterson regrettait presque le temps des bagarres franches.
Crisby alluma une cigarette que lui offrait Paterson et souffla vers le ciel bleu un beau rond de fumée :
— Ce fameux Death me fait l'effet d'être une espèce de charlatan qui est venu dans le patelin pour donner une représentation de magie. Il y a un camion qui est venu aussi à Cocoanut Grove, et je suppose qu'il contient le matériel de la troupe. J'ai appris que le théâtre avait été loué pour la soirée. On pourrait peut-être y faire un tour ?
— C'est à voir, dit Paterson.
Il consulta sa montre. Il était près de dix-neuf heures et, se redressant, il donna le signal du départ. Ils allèrent tous s'habiller dans leurs cabines respectives.
Ces cabines étaient disposées sur une ligne parallèle au rivage et adossées à un bois de cocotiers. De l'autre côté du bois, la route conduisait directement à la station balnéaire.
En cette saison de l'année, les baigneurs étaient assez rares et le garçon de cabine ne faisait assurément pas de gros pourboires. Paterson fut prêt le premier et attendit les autres en fumant une cigarette, assis sur le sable. Il vit successivement Betty, puis Jurry sortir et le rejoindre.
— Crisby met bien du temps pour s'habiller ! remarqua Betty.
— Il a peut-être une conquête à faire et prend soin de sa beauté ! ironisa Paterson. Il y a de belles filles dans le secteur et je soupçonne ce brave garçon de...
Il se tut, impressionné. En effet, sous la porte de la cabine occupée par Crisby venait d'apparaître un filet de sang qui s'égouttait lentement sur le sable.
Jurry et lui se précipitèrent et tentèrent d'ouvrir la porte. Celle-ci était fermée de l'intérieur et ils durent faire appel au garçon de cabine, qui, au moyen de sa clé de contrôle, fit fonctionner la serrure. Le battant s'ouvrit et un spectacle désolant s'offrit aux yeux de Paterson et de son collaborateur.
Tassé sur lui-même, au fond de la cabine, Crisby ne donnait plus signe de vie. Une mare de sang s'étendait sous lui. Le brave garçon n'avait pas eu le temps d'enlever son maillot. Il avait dû être frappé...

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents