Auberville la sanglante
196 pages
Français

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Auberville la sanglante , livre ebook

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Description

Que ce soit aux abords de Port 2000, ou au fin fond de la campagne havraise, comment expliquer la découverte de ces corps atrocement mutilés ? Quel mystère plane au sein du Palais des Expositions de la grande ville ? Comment relier l’interprétation du nom d’un moine du Moyen Âge et les dérives d’une confrérie, à la manière d’élever le plus apprécié de nos gastéropodes ? Autant de questions sans réponses pour la police !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 mars 2013
Nombre de lectures 1
EAN13 9782332524812
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-52479-9

© Edilivre, 2013
« Les personnages et les situations de ce récit étant fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existées ne saurait être que fortuite ».
Rivales
Sur les hauteurs de Sainte-Adresse, la villa des Kermeur domine les environs, avec sa vue sur l’estuaire et la mer.
En cette fin d’après-midi, c’est l’heure des révisions… Bientôt le bac pour deux jeunes filles qui s’y préparent sérieusement ; enfin presque ! La plus jeune, Marie, est penchée sur un livre ; sa sœur Maryse bronze au soleil, avec son portable dans une main, tandis qu’elle pianote de l’autre sur sa tablette tactile… À bientôt dix-huit ans, elles sont jumelles, et se ressemblent comme deux gouttes d’eau… Aussi blondes aux yeux bleus l’une que l’autre, elles ont vraiment tout pour plaire. Cependant, Maryse estime que Marie lui fait de l’ombre…
Il est vrai que cette dernière, plus jeune de quelques minutes seulement, est souvent en première ligne, avec d’excellentes notes. Ses parents sont très fiers d’elle. Alors que pour Maryse, préférant le flirt et l’ambiance des cafétérias aux études, l’avenir est plus incertain…
Ceci étant, leur mère les confond souvent l’une avec l’autre… En fait, seul un minuscule grain de beauté, ou plutôt une petite marque bleue, placée derrière l’oreille droite de Maryse, permet de la différencier d’avec Marie. Autant dire qu’il faut une loupe pour le voir ! Évidemment Catherine Kermeur ne regarde jamais derrière ladite oreille ; elle se fit à son « instinct »…
Elles partagent un spacieux loft au second étage, avec une belle terrasse, sur toute la longueur… À l’intérieur, un énorme bureau en bois exotique sert pour les deux. Beaucoup de livres et un presse-papiers en verre le séparent en son milieu, avec l’ordinateur. Ce dernier, qui ne devrait d’ailleurs servir qu’aux « études », est surtout utilisé par Maryse, pour « chatter » tout à loisir. Si le côté de Marie est plutôt en ordre, celui de Maryse, un peu moins : des revues et des photos d’elle avec ses amis s’étalent un peu partout… Et pour finir, une cloison amovible, en verre fumé, sépare le coin chambre de leur salle de bains…
Mais voilà, depuis peu tout a basculé pour l’une d’elle : Marie ! L’amour a frappé son cœur, et sa vie s’en trouve complètement bouleversée. Ce qui a pour effet d’engendrer une rancœur évidente chez sa jumelle ! Conséquence : pourtant si assidue dans ses études, Marie se perd quelquefois dans ses pensées ; et le sourire béat qu’elle affiche alors, a le don d’exaspérer sa jumelle…
En dehors de cela, cette promiscuité facilite l’échange des confidences entre « filles »… Particulièrement aujourd’hui, Maryse qui se doute qu’elle ne pourra pas sortir ce soir… Il faut pourtant qu’elle puisse voir son petit ami : elle a quelque chose d’important à lui dire… Elle est tant de fois sortie le soir en cachette, avec la complicité de sa sœur, que maintenant, un événement imprévu va l’obliger à le faire au « grand jour ».
– Marie, tu lis ou tu rêves encore à ton « prince charmant » ? On perçoit de l’impatience chez Maryse au ton de sa voix. Elle continue n’obtenant pas de réponse.
– Et ne fais pas semblant de travailler, réponds-moi !… Tu le vois bientôt ?… Et, est-ce qu’il ferait tout pour toi, si tu lui demandais ?
Cette fois Marie se retourne et répond.
– Pourquoi tu me demandes cela ? On avait dit qu’on gardait le secret sur lui à la maison !… Suppose que maman arrive ! Et tu sais bien que c’est seulement le mercredi, que je le vois !
– Je veux bien garder ton secret, à condition que tu gardes le mien ! Mais d’abord réponds à ma deuxième question !
– Oui, je pense qu’il ferait le maximum, si je lui demandais ! Je suis sûre qu’il m’aime !
– Décidément, tu as vraiment trop de chance !…
Maryse se renfrogne, et lâche rapidement : « D’abord tu as toujours eu plus de chance que moi, c’est exaspérant ! »… Puis en levant les yeux au ciel : « Évidemment, c’est facile pour toi ! Tu es tellement plus belle et plus intelligente, que moi ! »
Marie éclate de rire en la regardant. « C’est vraiment ridicule ce que tu viens de dire : tu es ma copie conforme ! Et si tu travaillais un peu plus !… »
– Oui, peut-être ! Mais c’est toujours toi qu’on regarde en premier, moi je passe après !
– Arrête tes enfantillages ! Alors, c’est quoi ton secret ?
– C’est quelque chose d’important !
Le visage de Maryse s’assombrit, elle quitte la terrasse et referme la porte-fenêtre. Puis en mettant un doigt sur ses lèvres, elle chuchote : « Écoute et ne crie pas : je crois que je suis enceinte ! »
Marie écarquille les yeux…
– Tu crois, ou tu en es sûre ?
– J’ai fait un test et l’analyse à la pharmacie : c’est positif !
– Ce n’est pas possible, comment as-tu pu être aussi imprudente ! Tu as oublié ta pilule ?
– Oui, mais juste une seule fois…
– Tu sais bien qu’il ne suffit que d’une fois !
Marie regarde sa sœur. Elle n’arrive pas à comprendre l’inconséquence de sa jumelle… Un bébé ! Elle n’a même pas fini ses études !… Comment vont réagir leurs parents ?
Pour couronner le tout, Maryse lui avoue que sur la feuille de maladie, elle a mis son prénom à elle, à la place du sien.
Marie explose : « Cette fois tu exagères ! Tu aurais pu au moins assumer tes responsabilités ! » Mais devant la mine contrite de sa sœur, elle se radoucit.
– Est-ce que tu réalises au moins ce qui va t’arriver ?
Le silence règne dans la chambre. Maryse baisse la tête. Tandis que dans celle de Marie les questions se bousculent ? Maintenant, c’est elle qui se sent responsable ! Elle n’aurait jamais dû accepter de la laisser sortir… Sa sœur n’en serait peut-être pas là, aujourd’hui !
– Tu comptes garder le bébé ? lui demande-t-elle.
– Je ne sais pas encore, cela va dépendre…
– Est-ce que tu sais au moins qui est le père ?… Je le connais ?
– Oui, ce n’est pas un garçon « de la haute » comme le tien ! C’est Armand le livreur de journaux, il a vingt-deux ans et il est gentil !
– Tu as l’air d’oublier qu’il a été suspecté dans une affaire de meurtre !
– Oui je sais, mais ils n’avaient aucune preuve contre lui !
– Enfin tout de même, c’est grave, tu ne crois pas ?
– Attends, on n’en est pas encore là, il faut d’abord que je lui parle…
Puis elle continue l’air sérieux : « Je garderai le bébé seulement s’il accepte de m’épouser ! »
Puis elle persifle, l’air mauvais : « Parce que, je ne veux pas finir comme toi, tu comprends ; avec des livres plein la tête, et un homme qui ne m’épousera jamais ! Moi je te le dis, il vaut mieux te faire à l’idée tout de suite, ma pauvre, tu finiras vieille fille ! »
Cette soudaine hargne n’étonne pas Marie. La situation que vit Maryse a fait que les mots ont sûrement dépassé sa pensée…
– Et s’il ne voulait pas t’épouser, tu y as pensé ?
Maryse répond que ce n’est pas un problème ! Elle ira dans une clinique, en Angleterre, ou alors, elle trouvera une « bonne âme » qui voudra bien l’épouser, avant qu’il ne soit trop tard…
Mais justement, en disant ces mots, une idée diabolique germe dans sa tête. Elle a trouvé la solution à son problème : « l’amoureux » de Marie, voilà l’homme qu’il lui faut, pour elle et son enfant… Quand elle l’a vu avec sa sœur, elle a tout de suite flashé sur lui… Alors pourquoi devrait-elle se contenter de ce « pauvre » Armand ! Il n’y a pas de raison ! Quand ses parents le verront, ils seront ravis ! Et tant pis pour sa sœur, elle en trouvera bien un autre ! Sa ressemblance avec elle va enfin payer ! Mercredi à l’université, elle réserve une surprise de taille à sa jumelle…
– Quand vas-tu en parler aux parents ? lui demande Marie, qui la ramène à la réalité… Quand soudain la porte s’ouvre, et le visage de leur mère apparaît dans l’embrasure de la porte : « Et quand faut-il « en parler aux parents » demande-t-elle ? »
– Rien, rien maman ! Rien ! Des histoires de filles ! Marie et Maryse s’empressent de rire exagérément.
– Pourtant j’ai bien cru entendre !… Vous ne me cachez pas quelque chose au moins ?
Après avoir échangé un regard avec sa sœur, Maryse éclate en sanglots convulsifs, et se jette dans les bras de sa mère. Cette dernière la calme et l’amène à se confier ; c’est un choc terrible pour la pauvre femme, et une rude épreuve, car elle va devoir expliquer la situation à leur père.
Le soir, Catherine Kermeur met son mari au courant. Il s’en suit une sérieuse dispute : le père rejette la faute sur la mère jugée trop laxiste avec « sa » fille… « Voilà ce qui arrive quand tu cèdes à tous leurs caprices ! Que va penser ta famille, tu as pensé à notre réputation ?… Il n’y a vraiment pas de quoi être fiers ! »
La dispute continue, avec exagération de la part du père, blessé dans son amour-propre… Il croyait lui avoir donné une bonne éducation, et le sens du respect des principes religieux, et voilà la récompense : une « fille mère » ! C’est plus qu’il ne peut supporter, et quoi qu’il en soit, il n’est pas question de la faire avorter. La seule issue : qu’elle se marie rapidement, ou qu’elle quitte la maison familiale…
Catherine Kermeur essaie de temporiser. Elle explique que l’arrivée de cet enfant n’est quand même pas un crime, et que sa fille n’est pas la première, ni la dernière à qui cela arrive. Au lieu de la blâmer, et de rejeter la faute sur elle seule, il ferait mieux de considérer que le garçon a aussi sa part de responsabilité. De plus, que fait-il de l’indulgence, au nom de ses principes chrétiens !
– En attendant, il faut que Maryse consulte un médecin pour savoir si tout va bien, pour elle et le bébé, on verra après… Quoi que tu en penses, il n’est pas question que j’abandonne ma fille

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