Au-delà du serment
168 pages
Français

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Au-delà du serment , livre ebook

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Description

Viaduc d’Aywaille. Le corps sans vie de Marc Deprez est retrouvé, toujours attaché à son parachute. Puisqu’il était le président d’un club de base jump réputé, sa vie paraissait idyllique. Trop, peut- être ? Une belle et douce épouse, des enfants magnifiques, des amis sincères... Parfois il faut creuser là où l’on ne pourrait porter aucun soupçon. C’est ainsi que Justine Delamare, jeune recrue de la police, va procéder pour connaître la vérité. Ses investigations vont la mener à soulever bon nombre de secrets nauséabonds...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 avril 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332699893
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright














Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-69987-9

© Edilivre, 2014
Dédicace



A Nicole
Prologue
Le vieux carillon du bureau égrenait les huit coups de vingt heures. Justine Delamare, jeune promue au sein du commissariat, leva la tête du tas de paperasse qu’elle devait classer. Son responsable direct, Marc Antoine, inspecteur principal, arpentait son bureau, mitoyen de celui de Justine. Sa mine rébarbative faisait trembler la majorité du personnel. Il entrouvrit la porte et d’un ton péremptoire appela Justine :
– Delamare !
– Vous souhaitez me voir, Inspecteur ?
– Delamare, cela fait un mois que vous êtes dans mon service, j’ai décidé de vous affecter à d’autres tâches. Vos classements, vous les descendrez au planton, cela meublera leurs heures creuses. Vous concernant, voici un dossier qui m’interpelle : il s’agit d’une ancienne affaire non élucidée. Je veux votre commentaire sur mon bureau pour le début de la semaine prochaine. Attention ! Il n’est pas question d’un résumé, mais de l’avis d’un regard neuf. Me suis-je bien fait comprendre ?
– Oui, Inspecteur, vous aurez mes conclusions sur votre bureau lundi à la première heure.
– Très bien, vous pouvez retourner à votre travail.
Le dossier sous le bras, Justine se leva. Nous étions jeudi : soirée libre, aucun engagement le lendemain, panne d’amoureux. Justine eut un petit sourire. Samedi, dixième anniversaire du club, pas question de le manquer. Justine soupira :
– Bien ! Si je veux terminer cette recherche en temps et en heure, je dois reprendre ce dossier à la maison.
Ainsi fut fait. À son bureau, du canapé à son lit, quel que soit l’endroit où elle se trouvait, elle lisait et relisait chacune des pages. Elle voulait s’imprégner des éléments de l’enquête.
Monsieur et madame Chevenet, identifiés comme des notables importants de la ville, avaient trouvé la mort dans un accident de voiture. L’enquête révélait qu’il s’agissait d’un sabotage de la colonne de direction ainsi que du système de freinage. Au premier virage, le véhicule percuta puis traversa un garde-fou, fit deux tonneaux et s’embrasa. On retrouva deux cadavres calcinés. Le couple laissait une orpheline. Pour Justine, la clef de l’énigme se trouvait dans le pourquoi, un acte aussi machiavélique supposant la vengeance. Cette interprétation essentielle à ses yeux manquait. Pour elle, le monde automobile devait être revisité : tout acte malveillant portait une signature. Justine s’installa devant la fenêtre pour mettre sur papier ses conclusions. Dehors, comme si un pacte avec le diable venait d’être conclu, le ciel s’assombrissait, les nuages s’amoncelaient, sombres et terrifiants. Les éclairs zébraient le ciel, la voûte terrestre semblant rejoindre la terre. Bien que peu sujette aux croyances, Justine regarda ses feuilles et d’une voix inhabituelle déclama :
– Vous semblez incarner la malédiction, mais tôt ou tard, vous me livrerez vos secrets.
Au loin, un dernier coup de tonnerre salua sa décision.
1
Saison d’automne, saison de chasse, saison des couleurs. Le vent sauvage s’acharnait sur les arbres. Feuille à feuille, leur nudité s’affirmait. Comme des faisceaux lumineux, au travers des branches dépouillées, le soleil dardait ses rayons. Dans sa montée, la brume perverse complétait la toile. Nous étions bien en novembre, mois des épais brouillards et des percées lentes et tardives du soleil. Période fétiche pour Marc et Serge. Dix ans déjà que naissait le club « Base jump ». Fierté d’une réussite basée sur une amitié et une complicité sans faille.
Marc Deprez, architecte indépendant au sommet de la réussite sociale, époux de Jocelyne. Leur rencontre s’est produite un jour d’inauguration de l’un de ses multiples chantiers. Une femme à la silhouette élégante se faufilait, un verre à la main, parmi les invités. Des têtes se tournaient sur son passage. Marc, plus que quiconque, ne pouvait en détacher son regard, à tel point que son insistance frôlait la limite de la décence. Par pressentiment, agacement ou énervement peut-être, toujours est-il que, brusquement, elle se tourna pour foudroyer du regard l’impertinent qui la jaugeait sans retenue. L’inattendu se passa, ses yeux noirs s’adoucirent. L’intrus lui sourit :
– Pardonnez-moi, mais vous êtes tellement belle !
Elle se dérida. La suite ? Depuis ce jour, ils ne se sont plus quittés. De cette union naquirent deux enfants : Cindy, onze ans, et Jérôme, huit ans. Ils confortaient un amour sans nuage.
Serge Boisart, ingénieur civil, né de père inconnu, élevé dans un milieu familial aisé par une mère attentionnée, mais autoritaire, à qui il devait sa réussite professionnelle. Un seul bémol constaté lors de sa première véritable déception sentimentale : le refus de s’engager dans les dédales du mariage. Une thérapie auprès d’un psychologue n’améliora que légèrement sa situation. Il restait instable dans ses relations. Sophie, sa compagne actuelle, réalisait avec beaucoup de lucidité cette situation. Dans un esprit de tolérance obligée, elle partageait sa devise « carpe diem ». Toujours à l’affût des souhaits de Serge, elle s’adaptait à ses besoins. Gentille à l’excès, elle savait montrer ses griffes quand une fille trop aguicheuse s’approchait de lui. Son physique un rien trop fade, elle le compensait par des tenues vestimentaires excentriques. Lui profitait de l’aisance que lui procurait sa profession pour rester branché sur la mode du jour, jeune à tout prix. D’un gabarit moyen, le mètre soixante-quinze, le corps développé, entretenu régulièrement dans une salle de musculation. Un visage ovale avec comme particularité un nez cassé, souvenir d’une rencontre avec un mari jaloux. Son bronzage permanent complétait l’ensemble. En ce mois de mouvance, quel que soit le moment, le passé douloureux resurgissait. Il sentait la nécessité de s’isoler, les souvenirs frappant inopinément à sa porte :
– Marc, j’ai besoin d’un moment de calme, cela ne t’ennuie pas si je m’isole un moment ?
– Pas de problème, Jocelyne et Sophie endossent aisément leur rôle de maîtresses des lieux. De mon côté, si le besoin s’en fait sentir, je sais où te trouver.
Serge s’éloigna d’un pas calme, l’esprit loin de la beauté qui l’entourait. Au premier banc isolé rencontré, il s’installa, ferma les yeux et laissa son rêve inachevé l’assaillir. Les mois d’hésitation où une peur étrange l’empêchait de prendre la décision. Ce tournant de sa vie où il décréta que le moment était venu de reconquérir Charlyne, la femme de ses remords. Ce jour où, valise à la main, il avait pris ce train qui devait l’emmener vers un bonheur ineffable. La tête rejetée en arrière, assis sur un des bancs qui longeaient le quai, ses yeux devinrent vides. Comme dans un remake où rien ne s’oublie, ses pensées retournaient là-bas, à ce corps de garde où, bien malgré lui, il avait assumé la responsabilité du poste.
L’officier supérieur qui le commandait venait d’être rappelé d’urgence au chevet de son père. L’après-midi devait être calme, les hommes vaquaient tranquillement à leurs occupations quand la sentinelle appela à la garde. Une voiture officielle grimpait le raidillon qui montait jusqu’à eux. Il se voyait encore aligner les hommes, rectifier leurs tenues, les mettre au repos puis… attendre. La voiture s’arrêta à leur hauteur, le chauffeur en descendit, la contourna et ouvrit la portière à un colonel. Les ordres de Serge furent cinglants, le « présenter armes ! » fut exécuté d’une manière parfaite. Le colonel les passa en revue, rendit le salut et les félicita. La surprise vint d’ailleurs, il était suivi d’un jeune officier en jupon, fait rarissime pour l’époque. Bien que très crispé, Serge ne put s’empêcher d’admirer cette femme ni de provoquer son regard. Elle ne put réprimer un léger sourire. Plus il la regardait, plus il la trouvait impeccable dans son uniforme bleu foncé, la jupe droite légèrement fendue laissant deviner une jambe parfaite. Le chemisier blanc entièrement boutonné était surmonté d’une cravate assortie. La veste terminait l’ensemble qui ne pouvait dissimuler... la femme. Avait-elle ressenti cet examen furtif ? Toujours est-il qu’une hésitation marqua son pas. À nouveau, leurs yeux se croisèrent, l’éclat de leur couleur ébène le transperçant. Vivement, elle tourna la tête et rejoignit le colonel. Serge fit rentrer son petit monde, la relève vint à dix-sept heures. Ainsi se termina cette journée mémorable.
Plus tard, après recherches, il apprit que le quartier des femmes officiers n’était situé qu’à une trentaine de kilomètres de leur cantonnement. Il se rappelle s’être aventuré plusieurs fois dans cette bourgade aux charmes typiques, mais sans jamais l’avoir rencontrée. Un jour, sa persévérance fut récompensée : elle se tenait à deux pas, arrêtée devant la vitrine d’une boutique de mode. Elle ne sentit la présence de Serge qu’au dernier moment. Bien que très hésitant, il se risqua à lui adresser la parole :
– Vous avez une préférence pour un modèle ?
Elle tourna la tête, le reconnut et eut un sourire malicieux avant de poursuivre.
– Non… Mais, vous n’êtes pas du patelin ?
– J’avais envie de vous revoir.
Elle marqua une hésitation avant de répondre :
– Vous savez qu’il n’est pas de bon ton de… et puis, après tout, si vous le souhaitez, marchons un peu.
Leurs pas les conduisirent devant une auberge dont l’enseigne datait d’un autre siècle.
– Que pensez-vous de cette terrasse ?
– L’endroit me semble très agréable.
Serge sourit en repensant à cet instant, à jamais gravé dans sa mémoire. Il était heureux alors. À peine avaient-ils franchi le portillon qu’un garçon vint à leur rencontre et leur proposa de s’installer à l’arrière du bâtimen

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