Allégations 30 ans plus tard
204 pages
Français

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Allégations 30 ans plus tard , livre ebook

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Description

Une mauvaise expérience du passé vient hanter soudainement le personnage principal, qui pour y mettre fin, doit l’affronter sous tous ses angles.



« Ce que tu fuis, te poursuit ; ce à quoi tu fais face, s’efface, » lui confie une collègue au travail.



Cependant, réveiller ainsi des démons intérieurs a des impacts sur son quotidien. Est-ce que l’enquête a porté ses fruits ou a fini en queue de poisson? Est-ce que cette volonté d’aller au bout des choses en valait la peine ? Était-ce un bien pour un mal ? Fallait-il passer à travers toutes ces épreuves afin de retrouver la liberté ?



Certes, mais à quel prix !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 31 juillet 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414463169
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue du Président Wilson - 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-46357-2

© Edilivre, 2020
Synopsis : Une enquête policière concernant une agression sexuelle est racontée selon le point de vue de la victime.
Nous sommes à la fin de l’année 2015 au Québec. L’hiver est plutôt doux dans sa première partie. J’enseigne à l’éducation des adultes, niveau secondaire, pour une commission scolaire dans Lanaudière. Mariée depuis 13 ans et mère de deux enfants, un garçon et une fille presque adolescents, je suis heureuse ; du moins, c’est ce que je croyais jusqu’à ce que…
Un de ces soirs, ma fille et moi regardions la télévision. C’était l’émission « Policiers Criminels ». Il s’agissait de l’histoire d’un policier dans l’Estrie, si je me rappelle bien ; qui avait agressé sexuellement plusieurs adolescentes. Des émotions refoulées refont surface en moi, je viens les yeux pleins d’eau. Ma fille me demande :
— Qu’est-ce qu’il y a maman ?
Je lui réponds :
— Rien, je suis triste pour elles !
En parallèle aux nouvelles et à l’émission « Enquête », on parlait des abus sexuels sur des femmes autochtones en Abitibi Témiscaminque par des policiers de Val d’Or. Je me suis dit alors :
— Je ne suis donc pas la seule !
J’ai admiré leur courage et leur audace d’en parler à visage découvert, même si l’une d’entre elle a dit :
— Maintenant, qui va « me » protéger ?
Parfois tout arrive en même temps ; on ne sait pas pourquoi, mais la vie est ainsi faite. À la même période à l’émission « Liens Fatals », c’était l’histoire d’une femme qui poursuivait son ex-beau-père, « trente ans plus tard », pour l’avoir agressée sexuellement lorsqu’elle était jeune, et malgré le nombre d’années qui se sont écoulées, elle a gagné en cours. Je considère tout ceci comme étant un signe que le ciel m’envoie.
De plus, ma fille a l’âge que j’avais la première fois que je me suis faite agressée par mon père.
Bon, je me rends compte qu’une partie de mon passé n’est toujours pas réglé ; ce qu’on croit avoir oublié, mis de côté et enterré revient au grand galop. Une collègue qui travaille en réadaptation m’a dit ceci : « Ce que tu fuis, te poursuis ; ce à quoi tu fais face, s’efface ! »
Comment réparer les blessures du passé ? Peut-être qu’en mettant un pansement dessus, ça pourrait masquer le mal. Je me souviens d’un ancien ami, Guillaume, qui s’était fait violer au couteau lorsqu’il avait 14 ans alors qu’il livrait de la pizza. Il avait eu droit à une compensation financière de quelques dizaines de milliers de dollars. Je fais alors une demande à un organisme québécois qui vient en aide aux personnes qui ont été victimes d’agression sexuelle, mais elle est rejetée, car dans mon cas, il s’agissait de situations qui se sont produites en Ontario et non au Québec.
J’envoie donc ma demande à un organisme en Ontario qui s’occupe d’indemniser les victimes d’actes criminels et on me répond que je dois apporter des preuves à ce que j’avance.
— Pourquoi n’avez-vous pas porté plainte à la police ? me demande-t-on.
— Comment porter plainte à la police contre la police ? lui ai-je répondu.
— Bin oui ! Vous aviez eu peur pour votre vie ! avance-t-il d’une manière incrédule et sarcastique.
— Oui, c’est ça ! affirmais-je, ma vie était en danger !
— Avez-vous été consulter ?
— J’ai été en thérapie.
— Et ils ne vous ont pas tenu au courant que vous aviez droit à des indemnisations. Vous savez qu’il y a une limite de temps pour déposer une demande.
— Je ne le savais pas et ils ne m’ont rien dit.
— Vous savez que l’ignorance en justice n’est pas acceptée comme excuse.
— Je ne devrais pas être pénalisée à cause des autres.
Il me recommande de leur faire parvenir des témoignages sous forme de lettre envoyée par les personnes à qui j’en aurais parlé à ce moment-là. J’en fais la demande à mes proches, mais certains ne veulent pas être mêlés à des histoires en rapport avec la police. Pourquoi est-ce que tout le monde a peur de la police ? Les gens savent qu’il y a de la corruption, partout !
Mon mari, qui avait été mis au courant dès le début de nos fréquentations, leur a expliqué par écrit à quel point notre vie familiale est perturbée encore par ces événements : il n’a pas le droit de boire du Grand Marinier ni avoir une bouteille de cette boisson à la maison, je ne lui fais pas confiance quand il est seul avec notre fille et je deviens complètement hystérique lorsque notre fils joue avec l’un de ses fusils jouet près de moi ou quand il pointe un révolver en plastique dans ma direction.
Je sens que ce ne sera pas assez pour que je guérisse. De toute façon, l’argent n’effacera pas mes souvenirs ; ça pourrait juste apaiser un peu mes souffrances. Il faut que j’en parle, que je fasse sortir ça hors de moi.
Je fais des recherches pour trouver un avocat qui fonctionne aux pourcentages, car il n’est pas question que j’y investisse un seul dollar, mais on trouve que les délais sont trop grands et que les chances sont nulles. Personne donc ne veut se lancer dans cette aventure.
Je raconte mon histoire aux médias, mais cela n’intéresse personne. Cependant certains journalistes sont heureux de savoir que leurs reportages aident d’autres victimes à sortir de l’ombre et à rompre le silence. Sauf un journal à Ottawa qui désirait savoir si des accusations ont été portées. « Il faudrait peut-être d’abord les retrouver, me suis-je dis. Ils en veulent des preuves, alors je vais tenter de leur en donner ! »
Pour faire avancer les choses, je décide donc de porter plainte. J’envoie une lettre au poste de police d’Ottawa, d’où provenaient mes violeurs, en leur disant ceci ; entre autre : « Vous vous êtes amusés avec moi, c’est à mon tour de m’amuser avec vous… Bonne chance ! » Signée : « Vous allez bientôt connaître mon identité ! »
Pendant que je fais des recherches sur Internet pour connaître une manière de porter plainte contre eux, je sens la présence d’un esprit à mes côtés qui semble me dire : « Pourquoi tu fais ça ? » ou bien : « Ne fais pas ça ! » Je suis certaine qu’il s’agit de l’un des deux policiers qui m’avait agressée sexuellement lorsque j’avais 19 ans et qui serait déjà décédé puisqu’à l’époque, il devait avoir au début de la quarantaine ou fin trentaine. Il devait craindre ce qui pourrait arriver à son collègue et ami.
Je me suis adressée au ministère de la justice en Ontario qui m’a référée à l’organisme qui s’occupe de mener des enquêtes contre la police. Ils font des investigations indépendantes concernant des plaintes contre des policiers en Ontario. Ce n’est pas comme au Québec où c’est la Sûreté du Québec qui enquête sur la SQ. Soyons crédibles et logiques ! Voyons, les policiers se protègent entre eux ! Il en va de leur réputation. L’objectif de cette organisation ontarienne est de faire en sorte que la population retrouve confiance en la police. Pour moi, ce ne sera pas demain la veille ! Je les contacte, et chose étrange, ils avaient déjà reçu la lettre que j’avais envoyée au poste de police d’Ottawa comme s’ils attendaient que la plaignante se manifeste. Je leur raconte par courriel ma mésaventure. C’était important pour moi qu’ils sachent aussi que je suis enseignante, que je suis mariée avec deux enfants et que j’ai déjà écrit des livres pour qu’ils sachent un peu à qui ils ont affaire. Puis, je suis rapidement convoquée pour subir un interrogatoire filmé. Wow ! On prend mon histoire au sérieux !?
John est celui qui dirigera l’enquête de son bureau à Toronto. Je lui ai dit :
— Je ne me sentirais pas en sécurité de me faire interroger par deux hommes.
— Je comprends.
— C’est stupide, mais même après 30 ans, j’ai encore peur de ces deux policiers.
— C’est tout à fait normal, me répond-il.
Il me met en contact avec Jasmine, une spécialiste des allégations d’agressions sexuelles. « Allégations » veut dire : « suppositions » et je déteste ce terme en partant, même si je me suis servi de ce mot dans le titre de ce livre.
Les enquêteurs s’offrent de venir chez moi, mais il n’en est pas question. Je n’ai même pas voulu leur dire où j’habite. La dernière fois que des policiers sont entrés chez moi, ça n’a pas été une belle expérience. Je ne mettrais pas la vie de ma famille ni la sécurité de mes enfants en danger. De plus, pour mon mari, les policiers sont tous des mafiosos.
Le rendez-vous est dans 5 jours. Je fais des crises d’angoisse. J’ai de la misère à dormir. Je revois sans cesse la scène du viol dans ma tête et le fusil est toujours là à mes côtés. Je le vois, je peux presqu’y toucher. Tout est si clair dans ma mémoire même après toutes ces années. Je me souviens de certains détails comme si cela s’était passé la semaine dernière. Si j’ai le malheur de me réveiller au milieu de la nuit, je n’arrive plus à me rendormir, je ne fais que repenser à tout ça. J’ai des « flashbacks ». Je ne suis plus dans mon lit ; je suis projetée en arrière sur la scène du crime ; je me retrouve dans mon appartement où cela s’est produit. J’ai peut-être ce qu’on appelle un syndrome post traumatique. Sûrement !
Le jour suivant, j’ai des tensions au niveau des épaules, du cou et de la nuque comme si mes émotions remontent mais demeurent coincées dans mes os et mes muscles. Je fais part de mes souffrances à Jasmine au téléphone qui me met en contact avec Anouk, leur psychologue, je crois ; en lui expliquant que je suis une personne avec des besoins spécifiques étant donné que je leur ai annoncé que j’avais sans doute le syndrome d’Asperger, qui est la forme la moins affectée d’autisme, mais que je ne suis pas diagnostiquée encore officiellement, tout en les avertissant que je risquerai d’avoir parfois des réactions démesurées. J’insiste sur le fait

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