Advienne que pourra
244 pages
Français

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Description

« Un peu plus loin, une cinquantaine de personnes étaient assises ou allongées sur des bâches étalées dans le stationnement, attendant les premiers soins. Tous ces gens grillaient littéralement sous les rayons ardents du soleil. Deux ou trois infirmières tentaient de les réconforter en leur apportant de l'eau et des lingettes humides. D'ailleurs, la chaleur intense jumelée aux flammes s'échappant de la carcasse du Dash 8, décuplait l'inconfort ressenti par les victimes et compliquait considérablement le travail des intervenants. » Machination, dépression, accident... La jeune Marie-Michelle avait pourtant tout pour réussir au sein d'une firme prestigieuse de Montréal. Et si toute cette tragédie n'était que la pointe de l'iceberg, la partie que l'on voit ou que l'on croit voir ? Le point d'ancrage d'un destin dicté par les tribulations d'une vie antérieure, d'une souffrance enfouie au plus profond de ses mémoires affectives ? Mêlant psychologie, ésotérisme et romance, Andrée Boulay signe un voyage singulier et surprenant qui ne peut laisser indifférent.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 juin 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342025194
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0071€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Advienne que pourra
Andrée Boulay
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Advienne que pourra
 
 
 
 
Remerciements
 
 
 
Je tiens tout spécialement à remercier l’homme qui partage ma vie, mon conjoint et ami Sergio, qui a gentiment accepté de me soutenir à cent pour cent dans mon projet d’écriture.
 
Évidemment, je ne peux passer sous silence le support inconditionnel de mon fils et de ma fille, Mathieu et Zoé, que j’aime tendrement, ainsi que de l’aimable compréhension de Benoît, mon fils in extenso.
 
De plus, j’aimerais remercier de façon particulière messieurs Richard Gauthier et Jonathan Bisson d’avoir aimablement offert de leur temps afin de me renseigner sur certains aspects techniques, et cela afin que je puisse mener à bien l’objectif que je m’étais fixé : écrire un récit entièrement fictif, sans néanmoins renoncer à toute vraisemblance.
 
Enfin, je tiens à remercier, à titre gracieux, mes parents Laurent et Réjane, ma sœur Anne, ses filles Jef et Sydnée, mon frère Éric, son épouse France et leurs filles Béatrice, Amélie et Rose, tous les membres de ma famille et belle-famille, mes ami(e)s et collègues ainsi que tous les êtres exceptionnels qui ont gravité et gravitent jour après jour au cœur de mon univers.

À tous les anges de ce monde…
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Première partie. Sous un ciel couvert
 
 
 
 
« Le jour où je me suis aimé pour vrai, j’ai compris qu’en toutes circonstances, j’étais à la bonne place, au bon moment.
Alors, j’ai pu me relaxer.
 
Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle… l’estime de soi. »
Charlie Chaplin
 
 
 
 
1
 
 
 
La vie, insensiblement, s’amusait à la projeter au cœur même de ses tranchées les plus secrètes. Mais pourquoi en était-elle là ?
 
La jeune femme refusait d’admettre l’existence du gouffre émotionnel dont elle était totalement captive. Tout cela n’était pas réel ! Elle qui avait été choyée par la vie… Elle qui avait vécu une enfance idyllique… Elle qui avait tout pour être heureuse… Elle ne parvenait plus à réfléchir. Elle ne parvenait plus à prendre de décisions. Le simple fait de se laver était presque un effort surhumain.
 
Pourtant, en ce 7 juillet 2010, elle déambula à travers multiples corridors, grimpa au moins quatre étages par des escaliers abrupts, avant d’arriver à ce fameux rendez-vous ; celui qui allait changer le cours de sa vie.
 
Enfin à destination, Marie-Michelle pouvait maintenant lire le nom apposé sur la vignette fixée à la porte :
 
« Dr Roch Ladouceur, M. Ps. »
 
« Quel nom contradictoire, pensa-t-elle. Il n’y a qu’un psy qui peut porter un nom comme celui-là ! Roch Ladouceur ! Comme si le roc pouvait inspirer de la douceur. La vie se fout carrément de ma gueule ! Ils doivent se tordre de rire là-haut ! D’ailleurs, je crois que je les entends ! Mon Dieu ! Quelle galère ! » ruminait-elle, en son for intérieur.
 
Somme toute, elle en était là car, selon l’avis du docteur Grenier, son médecin de famille, le traitement à base de fluoxétine prescrit pour sa dépression ne pourrait être complet et efficace que s’il était accompagné d’une thérapie. « Efficace » avait donc été le mot magique pour que la jeune femme accepte le compromis.
 
Surgissant de ses pensées, elle examina les lieux. Tout dans cet environnement lui semblait terne et austère, dépersonnalisé. « Le reflet de mon âme », pensa-t-elle et, encore une fois, les larmes lui montèrent aux yeux. Si elle avait pu les retenir, tout cela ne serait pas arrivé ! Trop souvent, le simple regard d’une personne significative pour elle suffisait à déclencher un torrent de sanglots.
 
Enfin, elle se décida et ouvrit la porte. Une secrétaire, aussi terne que le décor, était assise devant un écran d’ordinateur, derrière un comptoir vétuste surplombant la minuscule salle d’attente du cabinet. «  Oh my God ! 1 Par où puis-je m’enfuir ? » pensa-t-elle. Mais ses pieds refusaient de bouger. Elle restait là, immobile, le regard hagard.
 
La femme lui sourit et lui demanda :
 
— Que puis-je pour vous, mademoiselle ?
 
Quel contraste ! Une quiétude émanait de cette voix chaleureuse ! Une voix ressemblant étrangement à celle de sa mamie. À nouveau, les larmes lui montèrent aux yeux.

— J’ai rendez-vous avec le docteur Ladouceur à 13 h 30, répondit Marie-Michelle, avec un serrement dans la gorge.
 
Toujours avec son sourire immensément chaleureux, la femme renchérit :
 
— Mademoiselle Morin, je suppose ?
 
 
 
2
 
 
 
Dimanche 8 avril 1984, 8 heures. Le soleil venait à peine de montrer ses doux rayons et s’amorçait une journée printanière exceptionnelle. Mais pour Jean-Michel Morin, cette journée était plus qu’exceptionnelle. C’était la journée de la naissance de son premier enfant.
 
Déambulant, sans but précis, dans les corridors du département des naissances du centre hospitalier de Val-d’Or, le jeune homme, tel un paon fier et majestueux, savourait son bonheur et le partageait généreusement avec quiconque croisait sa route.
 
En apercevant le téléphone public, il reprit quelque peu ses esprits et réalisa qu’il était temps d’appeler ses parents et sa belle-mère pour les informer de la nouvelle. Tous, surpris mais très heureux, s’étaient immédiatement mis en route vers l’hôpital. Mais Jean-Michel, surexcité, n’avait pu les attendre ; amusées, les infirmières en service ce matin-là se réjouissaient de voir ce nouveau papa se pavanant, sourire aux lèvres, offrant un cigare bordé d’un ruban rose à toute âme qui vive.
 
À exactement 4 h 22, Anne-Marie Auclair avait donné naissance à une belle petite fille de 7 livres et 7 onces 2 , en parfaite santé. Malgré le stress engendré par les tristes événements des dernières semaines, le travail s’était bien passé et l’accouchement s’était réalisé sans encombre, en deçà de douze heures. Jean-Michel, présent et concerné, avait supporté sa conjointe au meilleur de ses connaissances. Ce dernier avait assisté à toute l’intervention et l’obstétricien lui avait même décerné l’honneur de couper le cordon ombilical.
 
Évidemment, lorsque le nouveau-né fut déposé sur la poitrine de sa maman, Jean-Michel était tout près. Il ne voulait rien manquer. Frémissant d’émotion, il saisit tendrement la main que lui tendait sa merveilleuse compagne de vie et tous deux, le cœur rempli d’une exaltation profonde, admirèrent ce petit miracle qui gigotait doucement sous leurs yeux ébahis. Les heureux parents pleuraient à chaudes larmes tellement leur bonheur était vif.
 
Toutefois, cette douce plénitude ne dura qu’un court instant. À peine quelques secondes plus tard, l’infirmière praticienne, dévisageant les jeunes parents d’un regard compatissant, reprit doucement le bébé des mains d’Anne-Marie afin de compléter les procédures du protocole postnatal. Rassurante, elle demanda à Jean-Michel de quitter les lieux pour lui permettre de terminer la toilette du poupon et aussi permettre à l’infirmier auxiliaire de transférer la nouvelle maman dans la chambre lui étant assignée ; elle avait besoin de repos pour reprendre des forces, précisa-t-elle.
 
Docile, Jean-Michel embrassa furtivement Anne-Marie et, sans se retourner, exécuta la demande formulée. Pour rien au monde il n’aurait voulu nuire à la bonne marche des opérations ! En deux temps trois mouvements, il se retrouva dans un corridor fade et froid contrastant beaucoup avec l’ambiance plus douillette de la salle d’accouchement. Ressentant alors un petit creux dans l’estomac, il voulut aller casser la croûte. Mais avant toute chose, il amorça la distribution des fameux cigares de circonstance et, ayant rapidement terminé sa joyeuse besogne, il put s’engager vers le chemin de la cafétéria.
 
Obnubilé par l’intensité de cet événement, il en bénissait chaque instant. En vérité, croyait-il, la manne s’était tout simplement abattue sur lui. À commencer par cette invraisemblable histoire d’amour avec Anne-Marie Auclair qu’il ne réussissait toujours pas à s’expliquer.
 
En effet, pour quelle raison la plus belle et intelligente des jeunes femmes à des kilomètres à la ronde, issue d’un milieu plutôt bourgeois, celle-là même qui, courtisée par une pléiade de soupirants, l’avait choisi, lui, Jean-Michel Morin, non diplômé, issu d’une famille de la classe ouvrière, pour compagnon de vie ? Ainsi, contre toute attente et malgré leurs innombrables différences, leur amour avait su résister aux pires tempêtes.
 
Or, bien qu’elle eût récemment refusé de l’épouser, le jeune homme se consolait car ne venait-elle pas de lui démontrer son attachement en lui offrant le plus grandiose des présents que la vie puisse offrir ? Une magnifique petite fille, en parfaite santé ! Et pour cela, il lui serait éternellement reconnaissant. Alors, peu importe les petits travers de sa douce, il était prêt à tous les tolérer afin de préserver l’intégrité de sa famille. Voilà son engagement ! Que cela plaise ou non à tous ses détracteurs !
 
— Bon matin Jean-Michel, ou devrions-nous dire, nouveau papa ! souhaita une voix familière.
— Ah ! bonjour Maman… Papa ! répondit Jean-Michel, en sursautant quelque peu, soudainement extirpé de ses pensées. Je ne vous avais pas vus arriver ! continua-t-il en leur tendant l’accolade.
— Toutes mes félicitations mon garçon ! répondit Marcel Morin, serrant fermement la main de son fils, le cœur rempli de fierté. Te voilà maintenant qui entre dans la vie de parent !
 
 
 
3
 
 
 
— Mamie ! Combien de farine on met dans le plat ?
 
Comme toutes

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