À la lueur de demain
92 pages
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À la lueur de demain , livre ebook

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Description

Anthony, jeune homme avide d'ambition, décide de prendre son futur en main en quittant sa Bourgogne natale pour Nice. Au fur et à mesure de ses péripéties, il relèvera les différences culturelles et linguistiques entre sa campagne, qu'il affectionne tant, et la ville, qui représente la société moderne.



Il se liera d'amitié avec trois personnages : Christophe, infirmier, qui rencontre une patiente condamnée, laquelle demande à ce qu'on mette fin à son existence ; Victoire, qui suite à une rupture sentimentale porte le lourd choix de l'avenir de son enfant à travers l'avortement ; et enfin Juliette, célibataire désespérée, qui force le hasard en cherchant l'amour à l'aide des applications mobiles.



Une problématique intervient alors : jusqu'à quel point peut-on être maître de son destin ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 février 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414028023
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-02800-9

© Edilivre, 2018
Chapitre 1 er
Il partait. Loin. À 618 kilomètres pour être précis. Anthony laissait derrière lui ses parents, ses amis et sa Bourgogne natale. Il quittait les vignes et les paysages verdoyants que lui offrait son petit village. Certains partaient par nécessité, dans l’espoir de trouver du travail. D’autres, au contraire, s’y installaient afin de pouvoir bénéficier du calme et du cadre de vie idyllique qu’étaient en mesure d’apporter les alentours. Comme une mère, cette terre avait enfanté et vu naître ses petits. Or, venait toujours le moment fatidique où l’oiseau désirait quitter le nid pour prendre son envol. Par choix ou par contrainte. On choisissait soit l’université la plus proche qui se situait à 150 kilomètres, si les étudiants avaient peur de couper trop vite le cordon ombilical ou bien à l’inverse, on partait dans des villes plus lointaines pour découvrir et adopter un nouveau rythme de vie. En ce qui concernait Anthony, outre ce besoin de prendre du recul, il désirait se rendre dans un lieu qui lui correspondait davantage. Son choix s’était ainsi porté sur Nice. Une ville vibrante, allant à cent à l’heure, ouverte aux différentes cultures grâce au flot continu de touristes. Anthony ressentait cette soif d’apprendre, d’être stimulé au quotidien, d’accomplir des choses qu’il n’avait jamais eu l’occasion de faire, de se surpasser. Ce qui expliquait son départ. Sa campagne était formidable pour le climat convivial qu’elle lui offrait, pour ce sens des valeurs qu’elle lui avait inculqué au cours de ses 21 années. Même si ce n’était pas le genre de ville que l’on montrait à la télévision pour donner du rêve, même si le glamour n’était pas au rendez-vous, il l’affectionnait. Elle lui avait laissé des souvenirs inégalables. Mais il devait aller de l’avant. Et cette chose qui manquait à son bonheur, il lui fallait la chercher ailleurs. Il sacrifiait beaucoup en faisant ce choix, mais il était déterminé à avancer et si son instinct lui dictait de prendre cette direction, alors il devait la suivre, en faisant en sorte que tout se passe pour le mieux.
* *       *
« Nice Ville… ici, Nice Ville. Le train n° 36954 en provenance de Dijon arrive à destination. »
Bien heureusement, c’était le terminus du train, le jeune homme était sur le point de manquer l’arrêt tant il était absorbé dans ses pensées, le titre Losing my religion de R.E.M jouant dans ses oreilles. Cette arrivée était symbolique : une nouvelle vie s’offrait à lui. D’ailleurs, le terme « nouveau » ne lui serait plus étranger : nouvelles rencontres, nouvelles habitudes, nouveau logement, nouveau travail… Anthony traversa le hall de la gare. Cela faisait plaisir de voir un peu d’agitation et de vie, et ce, même si les gens semblaient tous concentrés sur leur écran de portable ou bien leur musique. C’est précisément ce qu’il recherchait : des personnes pressées d’arriver à l’heure au travail ou à un rendez-vous, d’autres qui prenaient plus le temps de vivre, qui s’asseyaient pour boire un café ou manger un sandwich. Mais ce moment de paix fut vite écourté lorsque deux voix s’élevèrent. Un couple semblait se disputer assez violemment.
« Mais pourquoi tu fais ça ? s’écriait la jeune femme.
– Calme-toi !
– Mais bordel, on a construit quelque chose toi et moi. On a même emménagé ensemble !
– Lâche l’affaire Victoire, c’est fini toi et moi !
Tout le monde suivait la scène. Il ne manquait plus que les pop-corn et on était au cinéma.
– Et tu vas où maintenant ? Tu vas la rejoindre ?
– Qu’est-ce que cela peut te faire ? Ça ne te concerne plus maintenant !
– Quoi ?! Mais tu n’es qu’un enfoiré en fait ! Reviens ici tout de suite !
L’homme ne se retourna pas. La sécurité intervint pour calmer la fameuse Victoire.
« Lâchez-moi ! » s’écria-t-elle.
Puis elle éclata en sanglots et se dirigea en direction de l’angle discret où s’était posté Anthony. Elle s’assit à terre et tenta de se cacher et de dissimuler son visage et ses larmes. Après avoir eu des dizaines de regards braqués sur elle, cette dernière avait besoin de la plus grande discrétion possible.
Néanmoins, elle vit une main se tendre vers elle. Un jeune homme, brun, inconnu, se présenta.
– Allez, lève-toi, dit Anthony. Tu ne vas le laisser gâcher ta journée !
– Mais qui es-tu, toi ?
– L’un des nombreux spectateurs qui ont assisté à la dispute.
– Je ne voulais pas…
– Maintenant, tu as le choix : soit tu restes ici à pleurer et tu me dis de dégager en criant et tu te feras encore plus remarquer… ou bien tu prends ma main, tu te lèves et tu vas de l’avant.
Mais qui était-il pour lui parler comme ça ? Elle ne le connaissait pas du tout. Il ne s’était même pas présenté d’ailleurs. Mais au fond, il avait raison. Et parfois, comme dans ce cas, on se trouve à un croisement de nos vies. Celui où tout le monde nous dégoûte et où l’on préfère l’aide d’un inconnu, qui évaluera la situation de manière juste, car il a du recul par rapport à cette dernière, plutôt que d’appeler un ami. Elle décida de prendre le risque et de lui montrer qu’elle acceptait son aide avec gratitude en prenant sa main. Ce geste était symbolique. Il l’aida à se relever.
– Je m’appelle Anthony. Viens, on va à la brasserie d’en face. Tu as besoin de reprendre des forces.
Anthony constatait que plus Victoire se confiait, plus elle reprenait de l’appétit. Elle avait quasiment englouti son plat de pissaladière. Parler devait vraiment être une délivrance pour elle. Le jeune homme, quant à lui, avait choisi une assiette de socca. Toutes ces spécialités locales l’intriguaient. Il fallait qu’il goûte pour se faire un avis. Victoire eut une petite absence, un regard dans le vide.
– Qu’est-ce qu’il se passe ?
– Non, tu vas me trouver bizarre.
– Tu sais, je ne suis pas tout à fait quelqu’un que l’on peut qualifier de « normal » à vrai dire, donc tu peux tout me dire. Plus rien ne m’étonne, plaisanta Anthony.
– Je viens de me faire quitter, mais je ne sais pas, j’ai la sensation au fond de moi que ce n’est pas fini entre nous.
– Tu ressens cela, car tu voulais continuer. Ce n’est pas toi qui avais décidé de mettre un terme à votre relation, c’est lui.
– Non, vraiment ! Certes, tu ne me connais pas, d’ailleurs, c’est peut-être la raison pour laquelle je me permets de te parler aussi ouvertement, mais… tu n’as jamais su, au fond de toi, lorsque tu revois un ami ou une connaissance de soirée, que ce sera la dernière fois que tu le croiseras… même si, au moment des au revoir, vous vous quittez en vous disant tout simplement « à bientôt ! » ?
En effet. Anthony connaissait très bien cette sensation. Beaucoup de personnes lui revenaient en tête à ce moment précis. D’ailleurs, il souffrait beaucoup de cette situation, de ces fameux amis qui prétendaient avoir des liens forts avec lui, qui lui promettaient de ne jamais se séparer, de toujours garder le contact, mais que la vie n’a jamais eu l’occasion de réunir à nouveau. Il avait constaté, par son expérience, que ce phénomène se produisait à deux occasions : lorsque l’on franchissait un cap de sa vie, ou plus précisément lors d’une transition. Par exemple, les fameux au revoir du lycée, où l’on se promet tous de se retrouver très vite, alors que l’on sait très bien au fond de soi que chacun sera bien trop occupé par les études, à découvrir une nouvelle ville et à se faire de nouveaux amis. Seules les personnes les plus proches nous suivent, à chacune des étapes. La deuxième occasion, quant à elle, se présentait sous forme de doutes. Par exemple, on sent que l’un n’apporte plus rien à l’autre. On peut comparer la relation à une maison. On sait pertinemment qu’elle ne va pas s’effondrer lorsque le vent passe, on se sent en sécurité. En revanche, on a peur lorsque c’est une puissante tempête qui déferle. On se doute que les fondations s’effondreront.
« Oui, je vois de quoi tu veux parler. Je l’ai déjà ressenti aussi.
– Et bien avec mon copain, je ressens l’inverse. Je sais pertinemment, au fond de moi, que nous avons encore beaucoup de choses à vivre ensemble. Il y a comme une voix dans ma tête, une assurance, une confiance au niveau de mon estomac, de mes tripes, qui me confirme que ce lien que j’ai avec lui est loin d’être rompu. Peut-être qu’il le sera dans le futur. Mais pas maintenant en tout cas. »
Victoire avait l’air vraiment persuadée par ce qu’elle disait. Anthony ignorait ce qu’il devait répondre. Il désirait y croire, mais d’un autre côté, il ne voulait pas bercer d’illusions la jeune femme. Il se contenta alors de répondre :
– J’espère que ce que tu dis est vrai. L’avenir nous le dira. Il est trop tôt pour faire des pronostics maintenant.
– En tout cas, je te remercie d’avoir été là pour moi. Tu as l’air d’être vraiment gentil. Tu ne me connais pas, tu viens d’arriver à Nice apparemment, d’après tes valises et ton air perdu… mais tu prends le temps d’écouter une vieille folle qui pleurniche pour une rupture.
* *       *
Elle l’attendait. Du haut de ses 24 ans, Juliette attendait encore l’amour… ou plus précisément, celui qui pourrait peut-être marquer le début d’une belle relation. Il s’appelait jh71210 , du moins c’était son pseudonyme sur la fameuse application de rencontre où elle avait l’habitude de se connecter. En réalité, il se nommait Martin, avait 23 ans (elle était prête à parier que si elle le présentait à ses amis, ils la taquineraient sur ce fait en la classifiant de cougar), travaillait dans une grande chaîne de distribution de colis (un job temporaire d’après ce qu’il lui avait écrit) et était pompier à ses heures perdues. D’après la description fournie, il devait

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