TOUTANKHAMON LA LÉGENDE DE L’ENFANT PHARAON - Tome 2 : Le Théâtre des dieux
200 pages
Français

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TOUTANKHAMON LA LÉGENDE DE L’ENFANT PHARAON - Tome 2 : Le Théâtre des dieux , livre ebook

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Description

Pour avoir mêlé les dieux à la succession du trône d’Égypte, Toutankhamon apprend à ses dépens qu’il est dorénavant à leur merci. En outre, il doit faire face aux agressions des bandes armées en Haute Égypte et à une rébellion hittite qui entament sa popularité et l’intégrité de son royaume. Râhmessou n’a pas baissé les armes, son fils reste son unique obsession et le chemin qu’elle s’apprête à prendre sera lourd de conséquences pour l’avenir de l’Égypte. Le pharaon rêvait de paix et de progrès pour son peuple. La réalité vint bouleverser ses certitudes. Mais la plus grande bataille qui attend le fils de Mésyt sera le combat pour sa propre survie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 septembre 2020
Nombre de lectures 68
EAN13 9782372232098
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Seydou GOUGNA
TOUTANKHAMON LA LÉGENDE DE L’ENFANT PHARAON
TOME 2 Le Théâtre des dieux
CIV 3209
À mon épouse Mya Fatou, Passionnée de l’antiquité égyptienne et de Ckeikh Anta Diop.
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« Agis pour Dieu afin qu’il te rende la même chose
Occupe-toi des hommes, qui sont le troupeau de Dieu
Qui sont issus de sa chair, qui sont à son image.
C’est à leurs narines qu’il a donné le souffle de vie. »
L’enseignement du pharaon Merikarê (XIIème dynastie, 2000 av. J.C.)
Tiré de la thèse de doctorat en médecine de Pascal HENNEQUIN (Santé et hygiène de l’enfant dans l’Égypte ancienne)
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PROLOGUE
1 Il exista à Saqqarah un tribun d’une éloquence rare. Un jour, il t la rencontre d’un marchand de souvenirs, qui lui proposa une jarre magique contre une fortune. Après une profonde réexion, il céda tout ce qu’il pos-sédait et rentra chez lui avec l’objet. Tous les soirs, le fond de la jarre s’illuminait comme un arc-en-ciel, dévoilant un spectacle inouï qui attirait, du reste, de nombreux curieux. Plus tard, le tribun remarqua qu’un vieux papyrus y était prisonnier. Il le libéra mais il lui fut difcile de le lire et, surtout, de le comprendre. Tous les jours, il s’y employait sans succès. Curieusement, il nit quelques semaines après par perdre la vue sans être parvenu à percer le mystère du papyrus. Il se résolut alors à demander de l’aide aux érudits mais tous ceux qui s’y aventurèrent perdirent tout aussi étrangement la vue. Il n’en fallut pas plus pour le baptiser : « le papyrus maudit ». Malgré tout, le tribun n’abandonna pas sa quête. Il conserva le papyrus dont tout le monde se méait do-rénavant. Il l’emportait partout avec lui jusqu’au jour où il se mit à s’illuminer tout seul dans sa sacoche,1 Saqqarah : ville voisine de Memphis considérée comme l’une des premières nécropoles de l’ancien empire.
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devant plusieurs milliers de personnes, près d’un petit marché aux légumes. Effrayé au début, le tribun t sortir le papyrus du sac et le déposa à même le sol avant de s’en éloigner de quelques pas. Son éclat était doux. Des voix se rent entendre distinctement puis des pas, à trot saccadé.
Les curieux se rapprochèrent du papyrus magique. Ils les entendirent et les virent arriver, les visages exténués, les corps éprouvés par le temps mais chantant l’aube nouvelle. Partis des grands lacs d’Afrique centrale, de la corne et des forêts impénétrables de l’Ouest africain, ces voyageurs intrépides convergèrent vers cette terre. Poussés, disaient-ils, par la èvre de l’aventure, ils franchirent tant d’obstacles jusqu’aux rives du del-ta du Nil. Ils furent nombreux à rebrousser chemin à cause de la rudesse du climat, de la chaleur écrasante et de l’absence de terres arables. Les plus téméraires posèrent néanmoins les premières bâtisses de pierres assemblées, creusant dans le désert inhospitalier les premiers puits, à la recherche d’eau. Ils créèrent plus tard les premiers potagers, les premières communau-tés, les premiers espoirs. Ils plantèrent des arbres, des jardins de eurs et ouvrèrent les premiers sentiers pour explorer les alentours.
Ils auraient vécu ainsi des décennies entières, toujours au bord de la famine, de l’abandon et de la rupture. Pourtant, ils ne renoncèrent guère à cette terre ni à cette espérance fragile. Ces différents peuples que la langue séparait et que les us divisaient se mirent en quête d’une communauté de destin.
Pour communiquer, ils créèrent l’écriture et les arts, au travers de symboles et d’animaux qu’ils connaissaient,
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an de ne rien oublier. Ils inventèrent les mathématiques et l’astronomie pour connaître le temps, compter leurs récoltes, faire des prévisions. La médecine naquit contre les maladies et les souffrances morales. L’architecture vit le jour pour bâtir des temples en l’honneur des dieux, des sépultures à la hauteur de leurs croyances et de leurs souverains. Ils s’adaptèrent vite, tirant prot des expériences de chacun et de la richesse des cultures rassemblées. Plus tard, les dieux furent impressionnés par la capa-cité incroyable de ces peuples venus de si loin, avec une telle force de vivre. Alors, pour récompenser leur bravoure, ils créèrent en une nuit le Nil an qu’ils puissent vivre en cultivant et pêchant. C’est pourquoi ce euve fut baptisé « le don des dieux », la première manifestation divine. Sans le Nil, l’Égypte aurait été un mirage. Nous revoilà de retour au cœur de cette civilisation, sous le règne de Toutankhamon, ls d’Akhenaton. C’est bien à Thèbes que le nouveau pharaon prit ses quartiers avec la famille royale, se réconciliant ainsi avec l’histoire qui faisait de cette ville la capitale de l’Égypte antique, sous la XVIIIe dynastie. C’est à la nuit tombée, disait-on, que les mystères s’in-vitaient dans l’imaginaire des hommes. Ainsi, dans le temple du dieu Amon, il existait un bloc de calcaire immense dit « la façade des pleurs ». Tous les soirs, l’on venait y implorer les dieux, à chacun ses attentes et ses prières. Sur cette façade d’un gris foncé, il arrivait que les croyants vissent la pyramide de Khéops tutoyer les nues, élégante et éternelle. Une vision vieille de plus
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de mille ans que le jeune pharaon, témoin du génie d’une civilisation qui n’eut jamais arrêté de travailler, de transmettre, de s’inventer, de partager son héritage pluriel et d’honorer à la fois ses dieux devait perpétuer. Selon les Égyptiens, les dieux mêmes auraient appris de l’abnégation et de l’ardeur des hommes au travail. Aussi détestaient-ils l’inertie, l’assistance gratuite et la paresse. Ce ne serait d’ailleurs pas un hasard que, dans les temples, il n’y eût point de sièges. Le croyant devait être debout et actif, vivre à servir et à aimer son prochain. En somme, la vie était un prétexte pour ce peuple, une voie vers la quête de l’immortalité. La brièveté de la vie était le symbole de sa fragilité et de sa délicatesse. Vivre en nuisant le moins possible à la nature, en espérant qu’une plume d’autruche fût plus lourde que « le cœur » jugé.
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n an avant sa mort, Akhenaton réunit ses ls U pour un périple vers l’Éthiopie. Toutankhamon était assis en face d’Amenhotep. Il se tenait le bras gauche en dessous du coude. Sa mine était déchirée par la douleur mais la calèche qui conduisait les princes était sourde à sa souffrance. Le bruit des galops des chevaux de la garde royale étouffait ses gémissements. Ses yeux étaient larmoyants mais, face à son frère, il se retenait. Amenhotep semblait absorbé par on se sait quoi, le regard lointain et indifférent à la beauté des arbustes qui délaient. Il se posait mille questions sur la volonté du pharaon de les réunir autour de lui si loin à Axoum, en Éthiopie. En un bref instant, il revint à la réalité. Il considéra alors longuement son jeune frère sans rien dire. Dans son entendement, Toutankhamon n’était pas un rival au trône, même si les textes étaient en sa faveur. Comment ce garnement pratiquement impotent pourrait-il contrarier sa destinée ? Il bomba le torse et eut de la pitié pour ce dernier. Il s’évada de nouveau, se remit à ses conjectures : « Pourquoi son père était-il allé en Éthiopie sans son armée ? Espérait-il vaincre sans se battre ? Pourquoi avait-il insisté qu’il vînt avec Toutankhamon ? », s’interrogeait-il sans cesse. Ils avaient quitté Akhetaton à l’aube, dans la fraîcheur naissante du jour. Plus d’une centaine de soldats les
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accompagnaient. Chédi était dans la troupe, inquiète pour son protégé. En effet, depuis plusieurs jours, une èvre pernicieuse ne le quittait plus. Il se plaignait de violents maux de ventre et de ce bras gauche qui le rongeait de douleur au niveau des articulations. C’est donc logiquement qu’elle s’imposa, au grand soulage-ment de Mésyt. Elle avait insisté, contre les réserves des proches de Râhmessou, an d’être du voyage. Malgré son état de santé, Toutankhamon décida de répondre à l’appel de son père ; il ne pouvait ne pas y aller.
Le premier jour du voyage, les princes ne s’étaient pratiquement pas parlé. Amenhotep avait reçu deux gourdes en argile de jus de tamarin pour se désaltérer pendant le voyage. Sa mère avait insisté pour qu’il offrît celle dont la gorge était dorée à son jeune frère. Quand il porta la sienne à la bouche, il rencontra le regard de Toutankhamon. Il s’empressa alors de lui offrir la gourde à la gorge dorée. Son jeune frère la saisit et l’ouvrit. Il la portait à ses lèvres quand la calèche bascula sur une grosse pierre et s’inclina violemment. Le mouvement fut brusque et entraîna le ls de Râhmessou vers son frère. Fragile et quelque peu surpris, le ls de Mésyt lâcha sa gourde pour se protéger des mains. Amenhotep comprit très vite la situation. Il retint son frère de la main gauche et tenta de saisir la gourde en perdition, sans succès ; elle se brisa contre son armure.
Le calme revint et les princes sortirent de la calèche. Mara se mit aussitôt au travail pour réparer les dégâts quand un soldat s’excusa : « Les chevaux nous ont pré-cipités contre cette grosse pierre. C’est inexplicable ! »,tentant de se justier.
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