Le Rhin Bicéphale
64 pages
Français

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Le Rhin Bicéphale , livre ebook

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Description

Cet ouvrage place des personnages de fiction dans des événements réellement vécus par une population de la région de France qui a le plus souffert de la guerre.

Informations

Publié par
Date de parution 07 janvier 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312007168
Langue Français

Extrait

Le Rhin Bicéphale
Hubert Floriot Le Rhin Bicéphale Les « mâlgRé nous »
Les éditions du net 70, quai Dion Bouton 92800 Puteaux
Le chien du jardinier Divagations 2 Divagations 3 Divagations 4 Le Clone De Sable et d’Eau Le Palier
Du même auteur
©Les Éditions du Net, 2013 ISBN : 978-2-312-00716-8
Paulin
Lhiver était au rendez-vous du temps immuable. L’arb re se dévêtait de son habit pourpre, et les dernières feuilles planaient doucement sous les pas du jeune énamouré transi sous la pluie. Paulin pataugea la aque humide, y vit sa dé ception et le ciel, que son pied éclaboussa. M ais l’heure est passée. Le manège arrêté, les chev aux endormis attendront demain l’enfant rieur. Paulin sortit les mains de ses poches et bal ança les bras qui ne purent étreindre celle dont il avait conquit l’amitié. Claudette promit tr op vite le baiser, mais n’osa pas, et Paulin attendit en vain. « Elle ne viendra plus ! » Il ne dindonnisait pas les lles, mais dulciné ait Claudette. C’était un macrocéphale rouquiné amoureu x qui souf ait la goutte d’eau accrochée à son nez. De retour à la maison, sa maman pressa c ontre elle, l’adolescent déjà déçu. Son seul rejeton qui ressemblait tant à ce pauvre M ario partit trop tôt en la laissant seule avec son garçon. De sa serviette elle épongea la tignasse de ce lêchouillant garçon nourri à son sein latescent. Le bébé crût en corps et en esprit. De s on peigne, elle râteaussa ses cheveux roux, sourcilla, et lui dit qu’à vingt ans, ces amourache ries sont comme de l’eau dans une corbeille d’osier. – Je commence à le croire, maman ! Paulin se rendai t à l’évidence. Il s’accrochera dorénavant un peu plus à cette mère qui ne le trahi ra jamais. Et maman de pro ter de cet instant de découragement de son Paulino pour lui ra ppeler qu’il trouvera plus de joie à monter une mayonnaise que d’attendre en vain une chimère s ous la pluie, car maman Emilie était un vrai cordon bleu. Les blancs de poularde aux morill es n’avaient pas de secret pour elle. – Je le sais, maman, mais je voudrais bûcher l’hist oire des Carolingiens. – Ton père t’a laissé un joli pécule qui te permett rait de pousser tes études. Il voulait que tu aies d’abord ton bac. M ais à quoi te servira-t-i l de savoir pourquoi Ravaillac assassina Henri V ? Ou que Louis XVI aimait graisser des mont res. Ca ne fera pas braiser tes fenouils à la grecque. – Henri IV ! maman. Henri IV ! Et pour Louis XVI, c ’était les serrures ! – Crois-moi mon ls, mieux vaut ne pas te torturer avec ces histoires là. Tiens ! Rien que d’en parler, nos rougets ont collé à la poêle. Sans leur peau, ils sont aussi roses que les fesses d’un nouveau-né. Emilie s’ingéniait à intéresser l’avortonné chéri à l’art culinaire. – Vois-tu, un cook ça ne meurt jamais de faim, parc e que son salut est au bout de son écuelle qui touille et retouille sa soupe ! Elle s’ efforçait de convaincre son ls à force maximes, dictons et proverbes. Autant d’allusions q ui entrent par une oreille et ressortent de l’autre pour s’éthérifier à jamais. – M aman, tes mots me cinglent comme une trique. Les espérances de Paulin planaient au-delà des chau drons, mais le catastrophisme dont se délectait Emilie tombait comme un couperet qui hach ait menu-menu ses réticences. Il ne lui en tenait pas rigueur, car il savait que ses raison nements pourraient de triompher un jour. Sait-on jamais ! M ais quand même. Avait-elle raison de l e pousser dans cette voie, comme dans un retranchement. ? Peut-être. C’est qu’à regarder cette mère volonteuse transpirer sous les floscules de ses casseroles fumantes, pour le plais ir de l’empiffrer, Paulin se disait qu’il devait bien exister un métier moins claquant qui n’en appe llerait pas à la misèrabilité de ce travail. Bah ! Nous verrons bien ! La pauvre Emilie, chagrin ée par ce ls qu’elle voulait aisé, s’ingéniait à le convaincre, mais en vain. – C’est bien dommage que tu ne veuilles pas suivre cette voie. Car il se pourrait que nous ayons à vivre des temps dif ciles ! C’est dans l’ai r. Tu en viendras alors, à éplucher les légumes dans un restaurant, ou faire la plonge. Un ramasse-miettes, quoi ! J’espérais mieux pour toi, mon garçon ! – Il n’y a pas de faux métier, maman. Et puis, si j e pars de rien pour n’arriver à rien, je serais content de n’avoir à dire merci à personne. M ais, ne crains rien, je ne mourrais pas de faim. Paulin ne rêvait que de dépétaller la rose de sa be lle, et n’avait aucune ambition particulière qui le dénuiterait. Il étreignit sa mè re par la taille pour la rassurer, sa tête appuyée sur sa poitrine. M ais c’était sans compter avec l’o piniâtreté d’Emilie qui ne désarmait pas. Elle mit à pro t ce moment pour se pencher en arriè re, saisir de ses mains libres au bout de
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