Fiona
169 pages
Français

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Description

1307, ce contexte moyenâgeux intolérant et misogyne n’est pas favorable à Fiona, la descendante de la famille d’initiés que nous suivons depuis la préhistoire, dans la saga anthropologique « Des Lumières dans la Nuit ». Elle a la malchance de rencontrer un moine vicieux et vindicatif qui va la persécuter ainsi que sa fille Flore. Nous vivrons avec elle dans cette Provence si différente de la France du nord : les villageois se sont déjà regroupés en communautés prêtes à défendre leurs droits et à en découdre avec leurs seigneurs, même devant la justice comtale. Elle va vivre des aventures où elle côtoiera des moines éclairés, des Templiers, des prostituées, de riches bourgeois, l’injustice, la maladie, la mort,… Mais où l’amitié et l’amour garderont toujours autant d’importance. Même dans les moments les plus sombres, brillent toujours des lumières dans la nuit. N.B.) Chaque roman de la série « Des lumières dans la nuit », peut se lire isolément. Nous retrouvons la même famille au cours des millénaires mais les histoires sont indépendantes.

Informations

Publié par
Date de parution 03 novembre 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312025438
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0012€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Fiona

Eve Mélan
Fiona
Des lumières dans la nuit 3
















LES ÉDITIONS DU NET 22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes



































© Les Éditions du Net, 2014 ISBN : 978-2-312-02543-8
Avant-Propos
1307, la Provence n’est toujours pas française, elle dépend du Saint Empire Romain Germanique. Elle est dirigée par le Comte Charles II d’Anjou qui passe son temps à guerroyer en Italie pour défendre son royaume de Naples et de Sardaigne. Mais c’est l’Église qui détient la plupart des terres et un pouvoir immense. L’Inquisition, toute puissante, détermine ce qui fait partie du dogme et ce qui est hérésie. Nous sommes à la veille de l’arrestation des Templiers. Les femmes sont quantité négligeable. Qu’elles soient nobles ou paysannes, elles ont très peu de droits, elles dépendent complètement de leur père, puis de leur mari. Mais à cette époque, contrairement à ce qui se dit fréquemment, il y eut peu de procès en sorcellerie. C’est un siècle plus tard et surtout à la Renaissance qu’ils furent très fréquents. Ce qui n’empêche pas quelques illuminés ou, comme dans notre histoire, des personnes ayant des intérêts divers, d’accuser leurs antagonistes d’hérésie voire de sorcellerie.
1307, ce contexte moyenâgeux intolérant et misogyne n’est pas favorable à Fiona, la descendante de la famille d’initiés que nous suivons depuis la préhistoire, dans la saga anthropologique « Des Lumières dans la Nuit ». Elle a la malchance de rencontrer un moine vicieux et vindicatif qui va la persécuter ainsi que sa fille Flore. Nous vivrons avec elle dans cette Provence si différente de la France du nord : les villageois se sont déjà regroupés en communautés prêtes à défendre leurs droits et à en découdre avec leurs seigneurs, même devant la justice comtale. Elle va vivre des aventures où elle côtoiera des moines éclairés, des Templiers, des prostituées, de riches bourgeois, l’injustice, la maladie, la mort,… Mais où l’amitié et l’amour garderont toujours autant d’importance.
Même dans les moments les plus sombres, brillent toujours des lumières dans la nuit.
NB) Chaque roman de la série « Des lumières dans la nuit », peut se lire isolément. Nous retrouvons la même famille au cours des millénaires mais les histoires sont indépendantes.
1. Innocentes
– Flore, ne t’éloigne pas, la forêt est dense ici, tu risquerais de ne plus me voir.
– Ne te soucie pas, Maman, si je ne te vois, je t’entends.
– Il y a suffisamment de fleurs le long du chemin ! Cette année les pluies de début de printemps ont été abondantes, les violettes et les pâquerettes sont nombreuses.
– Bouh !
La fillette sauta devant sa mère comme un lutin malicieux, ses cheveux blonds piquetés de fleurs violettes et blanches. Fiona ne put s’empêcher de rire.
– Coquine, les fleurs ne sont point pour tes cheveux mais pour mes médecines.
– Oh, mes cheveux ne les gâtent pas ! Regarde, après il suffit de les secouer.
Et de joindre le geste à la parole, elle agita sa tête au-dessus du panier, en une pluie odorante.
– J’ai faim, je peux prendre une tranche de pain ?
– Bien sûr, assieds-toi au soleil ; j’ai presque fini, nous pourrons rentrer.
– Je suis contente que nous soyons retournées dans le vallon, je préfère notre chaumière à la maison du bourg, même si elle est plus petite.
– Moi aussi, j’aime le bruit de la rivière, les chants d’oiseaux, les odeurs de la nature.
– C’est sûr que pour les odeurs, le village n’est pas fameux !
– Tes amies ne te manqueront pas ?
– Oh, elles viendront souvent ; en été le vallon est tellement agréable pour jouer, on peut se baigner dans l’étang… Et nous, nous irons au village, il y a toujours quelqu’un de malade qui t’appelle ou une maman qui accouche.
– C’est vrai. Mais nous n’avons pas fini de déménager toutes nos affaires, nous aurons encore plusieurs voyages à faire avec Grison bien chargé. Où est-il d’ailleurs ? Flore ! Tu ne l’avais pas bien entravé ?
– Je le vois, il est un peu plus loin, je vais le chercher.
– Attention ! Une voiture arrive !
****
– Mon cher Pierre, il faut savoir ce que l’on désire dans la vie. Personnellement, je suis bien aise d’appartenir à Monseigneur Duèze {1} . Il est clair qu’il ne se satisfera pas d’être évêque de Fréjus. Et s’il s’élève, nous suivrons son ascension…Tu sais qu’il est très apprécié par Charles le Boiteux {2} , il a été son clerc. En ce moment, il escompte être nommé Chancelier de Provence. Mais chut,… c’est un secret, bouche cousue !… J’adore être dans le secret des dieux !
– Et que briguez-vous pour vous-même ?
– J’aspirerais à être nommé Inquisiteur de Provence. Entre la multiplication des Vaudois {3} dans le nord et les assertions de sorcellerie dans toute la chrétienté, des hommes forts sont nécessaires pour combattre l’hérésie qui nous entoure,… sans parler des Juifs qui gangrènent tout le territoire. Il faut épurer tout cela et j’aimerais le faire. C’est d’ailleurs en prévision de cet ouvrage que Monseigneur m’envoie surveiller certains lieux où de curieuses pratiques demandent à être examinées.
– Nous devons aller à Barjols, je crois ?
– Oui, on nous a signalé une cérémonie qui semble plutôt extravagante. Elle est célébrée en l’honneur de Saint Marcel mais il semblerait qu’il s’y mêle des pratiques frisant de près les coutumes païennes {4} … Il faut voir…
– Puis nous irons à Sisteron ?
– Non, nous rencontrerons l’Évêque de Sisteron, tu es bien informé, c’est ce que j’apprécie chez toi. Mais nous n’irons qu’à Lurs, dans sa résidence d’été, elle est plus agréable. Tu sais que je goûte mon confort ! Mais avant, nous nous arrêterons à Moustiers où l’on cause beaucoup au sujet de miracles qui se produiraient depuis quelque temps dans l’église. J’aime les miracles ! Ils apportent de bonnes espèces sonnantes et trébuchantes… Oh, ne me considère pas ainsi ! Il est vrai que je suis Dominicain et donc j’ai fait vœux de pauvreté mais c’est pour l’Église que je veux de l’or, afin de pouvoir magnifier ses œuvres et la protéger des démons qui rôdent autour de nous.
– Où coucherons-nous ce soir ?
– A Salernes. Nous n’en sommes d’ailleurs plus très loin. L’endroit est très plaisant mais le château laisse à désirer. Une seule grande salle en pierres. On y accède encore par une échelle que l’on peut retirer en cas de danger, comme au siècle dernier ! Les chambres des invités sont à l’étage, en torchis, on ne peut les chauffer de peur des incendies. Mais on ne manque point de bois pour la grande cheminée du bas et la pitance est abondante. En voyage, il ne faut pas se montrer trop exigeant. Il y a des compensations, regarde ce joli tableau : cette paysanne qui cueille des fleurs dans cet écrin d’un vert printanier. Cela me donne envie de me dégourdir les jambes… Cocher, arrête-toi ! Je terminerai à pied. Pierre, je compte sur toi pour que notre hôte ait préparé une réception qui me repose de tous ces soubresauts dans cette horrible voiture. D’ordinaire, il n’est pas avaricieux et il a été avisé hier mais vérifie tout de même.
– Entendu, Monsieur le Chanoine, je prépare votre arrivée. A tout à l’heure. Vous ne voulez pas que nos gardes vous escortent ?
– Non, j’ai envie d’être un peu seul.
Il rebroussa chemin, vers l’endroit où il avait aperçu la jeune paysanne.
– Bonjour, ma fille. Que cet endroit est joli ! Et toi, tu es belle à croquer. D’ailleurs, j’ai envie de te croquer…
– Seigneur, désirez-vous une tranche de pain cuit de ce matin ? Ou un peu d’eau ? C’est tout ce que j’ai loisir de vous offrir.
– Tu es avare, tu as bien d’autres choses à m’offrir ! Un joli petit corps un peu maigrelet mais des mamelles bien rondes…
– Vous vous moquez ? Vous êtes homme d’Église à voir votre robe et, ce me semble, vous faites vœu de chasteté.
– Qu’est-ce qu’une paysanne comme toi connaît de notre règle ?
– Peu de chose, il est vrai, mais je suis une honnête femme !
– Que signifie « honnête » ? Les femmes sont là uniquement pour nous tenter, la Bible l’explique clairement. Regarde-toi avec tes cheveux dénoués qui affolent mes sens. Vous êtes des Èves et en tant que telles, si nous ne voulons pas nous laisser prendre à vos filets, nous devons seulement jouir de vos attraits épisodiquement. Allez, assez parlé. Soulève ta jupe que je me vide de mon trop

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