Zapinette et son tonton homo à la Gay Pride
36 pages
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Zapinette et son tonton homo à la Gay Pride , livre ebook

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Description

Zapinette et son tonton homo à la Gay Pride

Albert Russo

Roman drôle de 114 000 caractères, 20 100 mots

Ce roman hilarant est aussi un conte moral. Votre Zapinette est un merveilleux personnage. Vous lui prêtez une langue cocasse, drue, d’une constante invention verbale. Bref, c’est un enchantement. Merci encore de m’avoir procuré ce grand bonheur de lecture. Gilles Perrault (Auteur de romans et de bestsellers).

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Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 janvier 2016
Nombre de lectures 4
EAN13 9791029401237
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0015€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Zapinette et son tonton homo
à la Gay Pride
 
 
Albert Russo
 
 
 
C’est dur de reprendre l’école après des vacances comme ça ! Plus que d’habitude, parce que j’ai l’impression d’avoir passé des mois et des mois en Italie, tellement on a fait des choses. En plus, tonton, n’a pas l’air d’en être tout à fait revenu, parce que maintenant, et ça c’est nouveau dans la liste des bizarreries, il se met parfois, au milieu de la conversation, à rêver à voix haute, comme si, tout à coup, je n’existais plus.
Passe encore, quand il me parle de ce que nous avons fait ensemble, mais lorsqu’il commence à regretter d’avoir raté sa jeunesse et qu’il se fâche sur lui-même, parce qu’il était soi-disant ou ‘aveugle’ ou ‘trop naïf’ ou ‘pusiminime’ – c’est quand on se fait tout petit et qu’on n’ose pas approcher quelqu’un avec qui on aimerait être copain parce que l’autre croit qu’on veut violer son intimité, résultat : on rate des tas d’occasions (c’est ce qu’il me répète du matin au soir) –, il me fait perdre les pédales, car c’est contagieux ces choses-là, même si soi-même on est bien dans sa tête.
Il faut que je mette le ho-là-là avec tonton, autrement nous risquons de nous rentrer dedans comme deux locomotives qui ont oublié de changer de voie – ça fait parfois un gâchis inattendu, surtout lorsque les passagers se reposent en regardant les mouches voler ou qu’ils ont le nez fourré dans un bouquin racontant les aventures d’Alice au Pays des Tontons flingueurs. Tout ça pour éviter de regarder les têtes de lard autour d’eux, et au lieu de s’évader dans les arrière-cours crades de Brooklyn, entre deux coups de feu, ils se retrouvent coincés entre les rames du RER, les quatre fers en l’air, s’ils ne sont pas déjà cramoisis.
Tonton ne cesse de mentionner, par exemple, son amie peintre italienne qui était épileptique comme la grosse Margherita, celle qui avait fait tout un plat dans cette chouette osteria à Milan, tellement elle était tombée à la renverse. Il prétend que la seule personne avec qui il aurait pu vivre heureux était Carmela – Caramel pour les intimes.
Il paraît même qu’une fois, ici à Paris – Caramel était déjà morte depuis plusieurs années –, il a été guidé par son fantôme et qu’il a retrouvé en plein milieu du Louvre son psychiatre qui, par acquis de science, avait préféré devenir son con-cul-bain.
Quand je lui ai dit que je ne le croyais pas, il s’est homardisé encore un peu plus et m’a lancé :
“Demande-le à Nadia, puisque tu me prends pour un menteur !” Comme j’étais toute étonnée d’entendre ce nom, il a fait :
“Oups, excuse-moi, oublie ce que je viens de te dire !”
Justement, moi, quand on me dit d’oublier quelque chose qu’on ne veut plus dire, j’attrape mal au crâne, comme lorsque je ne parviens pas à me rappeler un mauvais rêve de la veille. Alors j’ai fait des pieds de nez et des mains de singe pour que tonton me dise qui était cette Nadia.
C’était sa dernière petite amie du temps qu’il était encore météro, ou qu’il devenait bis – c’est énervant à la fin de ne jamais savoir sur quel pied il danse, le tonton, mais j’imagine, qu’entre sa période météro et mot, il a dû prendre le temps de muer, comme chez les lézards à qui on a coupé la queue, et qui la voient repousser. Ça me fait penser à cet Américain à qui la femme a coupé le zizi au beau milieu de la nuit, parce qu’il n’arrêtait pas de le lui donner, qu’elle le veuille ou non. Même si je suis une hyper féministe, je trouve qu’elle a forcé un peu la dose, surtout que ça a dû le faire sauter au plafond de douleur et qu’il devait y avoir plein de sang dans les draps, jusqu’à transpercer le matelas. Moi, je lui aurais glissé du somnifère dans son vin – il y a aussi des médicaments pour réveiller les zizis paresseux, et c’est parce que les hommes qui ont ce problème oublient de les prendre qu’il y a , paraît-il, de plus en plus de divorces, les femmes se plaignant de dormir avec leur ‘frère’. Moi je trouve ça plutôt mignon quand Pierrot vient me rejoindre dans mon lit le dimanche matin. Il faut dire qu’il est gentil avec moi, pas comme le petit frère de Charlotte de la Patumière, qui vient la réveiller en lui mettant des bouts d’allumettes dans les yeux ou en lui versant du Coca pour, au contraire, qu’ils restent collés.
À propos de Charlotte, depuis que je suis rentrée d’Italie, elle est encore plus amoureuse de moi. Elle me sort, toute frétillante, comme une caniche revenant de chez son coiffeur : “Tu sais quelle est l’anagramme de Roma ? Amor !” Et moi j’ai envie de lui répondre : “Pic et pic et colégram, mon amor, tu l’auras dans le baba.” Mais ça entraînerait des discussions à n’en pas finir, surtout que, susceptible comme elle est, elle pourrait me poursuivre en justice pour outrage à la pudeur et insultes salaces. Alors, je me contente de lui dire, en ayant l’air toute bête : “Ah, je ne sais pas, car je n’ai jamais mis les pieds à Rome.” Même si c’est un peu humiliant – il faut beaucoup s’entraîner pour ne pas croire qu’on devient vraiment con –, ça vous épargne des situations parfois épineuses. Un jour, sans le vouloir, et parce qu’elle ne me lâchait pas les basques, je lui ai dit : “Patumiera, basta !”
Au lieu de se fâcher, elle a trouvé ça plus qu’adorable.
“Qu’il est joli mon nom en italien !” s’est-elle exclamée, “on dirait un personnage d’opéra.” Voilà autre chose, surtout que si elle le répète devant ses parents, elle finira par savoir que je l’ai appelée ‘poubelle’.
Mais j’oubliais Nadia, la dernière fiancée de mon oncle. Il paraît qu’elle était russe et soupe au lait – tonton prétend que les deux vont souvent de pair et que ça donne du borscht (le borscht, il vaut mieux le manger froid, en été, sinon ça vous brûle les intestins). Ils se disputaient comme chien et chat, du matin au soir. Je me demande lequel des deux était le chien, car, dans le ménage, je vois tonton plutôt en souris, lui qui ne ferait pas de mal à une mouche. J’ai bien peur que ce soit cette meuf qui ait bouleversé la vie sessuelle de tonton. J’espère au moins qu’elle n’était pas trop moche, parce que se laisser bouffer par un pou, ç’aurait été le bouquet. Les psys appellent ce genre de femmes des castratrix. C’est peut-être pour cette raison que tonton a parfois un sifflet dans la gorge lorsqu’il s’émeut : on dirait alors qu’il se trompe de sexe exprès.
Quand j’ai parlé de Nadia à maman, le connard de Firmin, dont j’avais oublié l’existence – parce que c’est le genre de bonhomme qui, même présent physiquement, parvient à disparaître de votre esprit –, nous a sorti : “Elle devait le tenir par les couilles, celle-là !”
Maman lui a crié de la fermer et il est sorti du salon “la queue entre les jambes” (je ne vois pas où elle pourrait être d’autre). Comme quoi, le sexe, les adultes le mangent à toutes les sauces. Cette dernière expression me donne la chair de poule, surtout depuis qu’on m’a dit que le ris de veau dont je raffolais sont des testicules. Bien sûr, je ne veux plus en entendre parler, et lorsque maman nous les cuisine, je suis obligée de me retirer dans ma chambre, de peur de rendre tous mes hors-d’œuvre.
Pierrot est de plus en plus adorable, et je me demande parfois comment il a pu avoir une telle andouille de père, c’est qu’on ne choisit pas ses parents. Heureusement qu’il n’est pas le mien. À propos de paternel, il faudra que je le retrouve, celui-là !
Maintenant qu’on attaque des tas de ministres rétroactivement – c’est quand on reçoit des pots-de-vin et des tirelires plein d’argent et de bijoux (de préférence des diamants trouvés en Afrique) pendant des années et que la population trouve ça normal, puis que quelques années plus tard, les juges en ont marre de ne pas avoir la même chose, alors ils disent au contribuable : vous voyez tous ces gens qui vous gouvernent, eh bien, ils ont des maisons beaucoup plus belles que les vôtres, en les payant beaucoup moins cher – on pourrait poursuivre en justice les parents qui se prennent pour des immaculés concepteurs, seulement parce qu’ils ont envie de faire leur gymnastique sessuelle, sans penser aux conséquences. Quand ils ne s’entendent que le temps de la gymnastique et qu’après ils s’arrachent les tifs, c’est là qu’il faudrait les attaquer en rétro, car pour quelques séquences con, c’est nous les enfants qui devons payer, soit à supporter, comme moi, d’avoir sous son toit un emmerdeur qui est même pas beau – heureusement que je peux utiliser son ordinateur quand il n’est pas là, c’est maman qui lui a forcé la main –, soit de vivre avec une pauvre mère, sans aucune source, sauf celles du lavabo et des w.c., et qui est obligée de faire des ménages au noir – les malheureuses, elles doivent même pas être africaines pour ça, il suffit qu’elles ne sachent pas lire, c’est comme ça que j’ai appris qu’il y avait aussi des Français anal-fa-bêtes !
Moi, apparemment, je suis une privilégiée, c’est tonton qui l’affirme, car je vais soi-disant hériter du salon de coiffure et de l’appartement de maman (elle est pas folle, ma mère, elle a insisté que le nom de Firmin ne figure nulle part, avec la bouille qu’il a !) à partager avec Pierrot. Pourvu qu’on ne se foute pas des gnons dans la gueule, une fois qu’il aura compris que l’argent fait le bonheur des uns en faisant le malheur des autres !
Ce n’est pourtant pas l’avis de ma mère qui se plaint tout le temps qu’elle travaille pour l’État, avec tous les impôts qu’elle paie et les charges du salon, et les salaires de ses employés, et la sécu (je dois avoir manqué des choses de la liste, mais les listes, c’est comme les coups durs, ça vous pleut dessus sans crier gare).
Il y a quand même quelque chose qui m’échappe concernant Firmin. Il vend des assurances, surtout aux gens qui ont peur, et là, il y en a énormément, même si au début ils n’ont pas de soucis, car Firmin a l’art de donner la trouille à ses con-génères. Il leur parle d’accidents d’auto, de se casser une patte dans la rue, du chien enragé qui vous mord les fesses lors d’une sortie à la campagne, de to

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