Yesterday
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Description

Géorgie 1970, Arthur est un enfant d’une famille afro-américaine : pauvre, mal traité, frappé, insulté... Le jeune garçon va cependant faire des études brillantes, ce qui le conduira ensuite à occuper un poste majeur au département de la justice des États-Unis...



Adijan, jeune bosniaque virtuose, maintient l’espoir avec un violon dans Sarajevo assiégée. Elias, journaliste passionné de musique, rencontre, au cours d’un reportage, la jeune femme et décide de l’aider.



À l’aube de 1942, Brad rencontre Connie dans le bus qui le conduit vers la guerre du Pacifique. Avec une formidable tendresse, dans la douce lumière de Californie, la jeune femme va l’aider à traverser cette épreuve.



Tout le village se dresse contre un brave paysan aux idées novatrices. En achetant un tracteur neuf, la vie paisible d’un petit village de Dordogne, en 1962, va être bouleversée...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 octobre 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9782414502677
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com
 
Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
 
ISBN numérique : 978-2-414-50365-0
 
© Edilivre, 2020

Du même auteur
 
Du même auteur
La route du Bayou Editions MPE, 2010
Pegasus Point Editions MPE, 2014
King Arthur
 
On ne va jamais aussi loin,
lorsqu’on ne sait pas où l’on va.
Les journées étaient tellement longues dans cette touffeur estivale qu’il était presque impossible de faire le moindre geste sans perdre un torrent de sueur. Il n’y avait rien à faire à la maison, Arthur n’avait même pas un livre à lire, un nouveau livre… L’instituteur avait oublié de lui prêter, comme il le lui avait promis, Trois hommes sur un bateau .
… Il n’y avait rien à faire ! Impossible de penser à autre chose, seule la découverte de nouveaux récits pouvait éveiller la curiosité d’Arthur. Aussi, il valait mieux se cacher au cas où Alba se manifesterait pour donner du bois à couper. Il préférait tout de même rester oisif, indifférent à ce monde extérieur qui n’offrait aucune saveur, pas même celle d’un évènement imprévu. Par cette chaleur, l’après-midi allait se transformer en enfer, c’était une certitude. La hache était trop lourde et les buches encore plus. Autant ne rien faire et rester à l’ombre à rêver…
Alba étendait le linge en marmonnant une vieille chanson et, de temps en temps, se retournait pour chercher du regard son petit Arthur. Elle le savait tapi au fond de la remise à bâiller comme à son habitude. À part lire, il n’aimait rien faire…
Décidément, il faisait trop chaud à Greenville (Géorgie) en cet été 1970, l’un des plus chauds de ces dix dernières années. Le linge séchait vite mais il faisait trop humide pour laisser les vêtements sur le fil plus de quelques heures. Alba prenait soin de ramasser son linge avant la tombée de la nuit et le pliait avec application avec Easton, dès son retour. Le dîner était servi à dix-neuf heures. La famille King priait avant chaque repas.
… Retourner à l’école demain et se replonger dans les livres : dans l’histoire, la géographie, la géométrie et toutes ces choses qui passionnaient Arthur King alors que ses camarades de l’unité élémentaire de l’école du comté de Merywether se fichaient bien de savoir que Londres était la plus grande ville d’Angleterre et que le président des États-Unis était Richard Nixon. Ils préféraient courir dans la forêt et chasser les écureuils, ou encore nager à la rivière en espérant attraper des poissons-chats. À onze ans, il fallait bien évacuer cette formidable énergie d’une manière ou d’une autre. Pourtant Arthur, toujours à l’ombre, restait perdu dans ses pensées à regarder l’herbe pousser. Ou il lisait des manuels, des journaux, y compris ceux des courses, même s’il n’y comprenait pas grand-chose. Lire était pour lui ni plus ni moins qu’un sport quotidien. Sans le vouloir, il attirait l’attention des personnes plus âgées, intéressées par ce petit garçon plongé dans les journaux des grands.
Un jour qu’Arthur se trouvait devant la boutique du cordonnier et parcourait les derniers résultats hippiques, un comptable du centre commercial voisin s’adressa à lui pour lui demander s’il avait l’intention de jouer aux courses. Il suggéra même qu’à son âge, il ferait mieux de lire des livres scolaires. Arthur répondit avec beaucoup d’aplomb qu’il avait lu tous les livres dont sa classe disposait. L’homme interloqué l’observa un instant et remarqua également que l’enfant avait une excellente élocution. Comme il avait un peu de temps, il l’interrogea sur sa manière d’occuper son quotidien avec sa famille et la façon dont il comptait mettre à profit sa passion de la lecture. Arthur, très intéressé par le sujet, était intarissable sur ses projets à court et long termes. L’homme avait du mal à placer un mot et se mit à écouter l’enfant avec grande attention car Arthur tenait des propos parfaitement lucides et cohérents. Il n’en revenait pas. Il répéta à plusieurs reprises, « tu as onze ans, c’est bien ça » ? Et Arthur de répéter un peu agacé, « onze ans c’est ça, mais je vais bientôt en avoir douze. » « Et alors ? » dit l’homme en attendant fébrilement quelle réponse allait faire son nouvel « ami »… « Je vais lire les livres de monsieur Mark Twain ainsi que me l’a proposé l’instituteur de l’école, mais je ne dois pas le dire au pasteur Fishburn, il n’aime pas Mark Twain, il dit que c’est un imbécile ». L’homme acquiesça d’un mouvement de tête sur le côté en souriant, imaginant les effets dévastateurs que pourraient avoir certains livres sur ce petit garçon. Tant qu’il restera cantonné aux classiques tout ira bien se dit-il intérieurement, mais les lectures un peu plus engagées de cette jeune brebis égarée risqueraient bien de fâcher le pasteur de la paroisse.
Arthur, précisa qu’il faisait ses prières ainsi qu’Alba les lui avait enseignées et qu’il lisait la bible avec Easton son père, employé à l’usine de ciment de Greenville. Il ajouta simplement, « papa ne parle pas beaucoup, mais il sait bien expliquer les choses de la religion ». Une fois de plus, l’homme déconcerté par tant de maturité, observait le petit garçon avec énormément d’intérêt. Il avait relevé son chapeau sur le sommet de son crâne et cherchait autour de lui quelqu’un à prendre à témoin, tant ce petit Arthur faisait preuve d’une profonde érudition. Déçu de ne trouver personne, il salua le jeune garçon comme s’il s’agissait d’un adulte, puis il prit congé non sans attendre la réponse d’Arthur aussi déconcertante que le reste de la conversation. Ainsi il dit : « Je vous souhaite une bonne journée monsieur et merci pour cette conversation intéressante. » L’homme s’en alla en écarquillant de grands yeux comme s’il venait de croiser un extraterrestre.
Alba prenait son service à sept heures trente à la bibliothèque de Greenville sur West Main Street. Le directeur ne laissait aucun répit aux employés et l’édifice devait être impeccablement entretenu. Le travail des femmes de ménage n’échappait pas à la règle. Il en était ainsi depuis la construction du bâtiment en 1904, parrainée par Andrew Carnegie. Dès la sortie de l’école, Arthur courait ventre à terre jusqu’à l’établissement. Il était certain d’y trouver de quoi étancher sa soif de lire. Parfois simplement, il s’attardait à contempler de beaux ouvrages illustrés. Alba faisait confiance au jeune garçon car elle savait que malgré sa maladresse, les livres ne seraient pas abîmés : ils représentaient pour lui un puits de connaissances. L’objet-livre était sacré et Arthur manipulait chaque édition avec délicatesse. Parfois les adultes le regardaient feuilleter les pages de certains ouvrages et s’y plongeaient eux-mêmes plus tard, se demandant ce que l’enfant trouvait d’intéressant dans ces traités de théologie ou d’histoire. Monsieur le conservateur appréciait qu’on aimât ses livres surtout lorsqu’il s’agissait de jeunes lecteurs. Il restait parfois assez tard, une fois l’établissement fermé pour revoir personnellement l’emplacement des ouvrages anciens dans les rayons en bois d’érable, patinés par le glissement quotidien du cuir sur les étagères. Monsieur Shepard se promenait dans les allées et observait ses livres avec tendresse. Arthur lisait tranquillement le récit de la bataille de Yellowstone en sursautant comme s’il regardait un film… Le directeur l’observa un moment puis s’adressa à lui avec sa voix douce et posée. L’homme était affable et grand amateur d’esprits curieux. Il se tut un instant puis posa un livre sur la table de lecture en observant du coin de l’œil la réaction du petit garçon…
Arthur lut le titre à haute voix devant monsieur Shepard, qui était ravi de l’effet de sa manœuvre : «  Moby Dick par Herman Melville, qu’est-ce donc ? » se demandait le petit lecteur. Le directeur, voyant la curiosité de l’enfant devant la couverture de l’ouvrage qu’une grosse baleine illustrait, l’incita à feuilleter le roman. Le garçon questionnait du regard monsieur Shepard qui lui expliqua quels messages existentiels recélaient cette histoire romanesque. Il raconta l’extraordinaire courage des hommes devant la furie d’un animal qui cherchait pourtant avant tout à assurer sa survie.
Le soir même, le livre était presque terminé et Arthur jubilait. Chaque semaine le défi recommençait pendant que sa mère astiquait les tables et les recoins des étagères avec application. Tous les classiques de jeunesse furent dévorés en un temps record. Heureusement monsieur Shepard n’était pas à cours d’idée et le beau duo passa des romans américains à la littérature anglaise, puis espagnole et encore française. Jules Verne tint une place de choix dans les goûts d’Arthur. Le maître d’école était à court d’arguments et il se disait parfois que le jeune garçon ayant beaucoup lu, savait déjà presque tout. Les autres enfants de la classe portaient un regard curieux sur Arthur, imperméable à toutes les remarques infantiles. Son intelligence avait atteint un niveau qui lui permettait de comprendre et d’accepter les singularités d’esprit de ses jeunes camarades quand son propre regard sur lui-même évoluait à la vitesse d’une comète, rapide et lumineuse.
Il venait d’ouvrir le premier roman très prometteur de Mark Twain, Un Yankee à la cour du roi Arthur . C’était l’instituteur, espiègle, qui avait soumis cette proposition de lecture qui renfermait dans son titre deux messages. Il était curieux d’observer ce qu’allait en faire le jeune garçon…
À la fin de l’école, alors que les élèves libérés s’agitaient sur le terrain de basket en s’identifiant à leurs héros, Arthur partait en portant son sac en bandoulière afin de lire avec plus d’assiduité. À peine eût-il passé le coin de la rue qu’il trébucha sur le pied de ce grand idiot de Marcus, plus âg

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