Yadamtissar
352 pages
Français

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Description

« En plein cœur du bâtiment réservé à la famille royale, un homme replet remontait un couloir, porteur d'un message délicat. En sa qualité de ministre, Saïd Al-Barqah siégeait au Conseil Califal dont il était le représentant officiel ; celui-ci s'était réuni le matin même pour statuer sur la possibilité de consolider durablement les relations entre Quyat et Thawarat, siège du pouvoir du royaume As-Salahad, par le biais d'une union matrimoniale. Le Conseil appuyait fortement ce projet, la paix dans la région étant pour le moins précaire. Néanmoins le Calife Mohammed Ar-Rahmoun avait au préalable souhaité connaître l'opinion de sa fille aînée à qui s'adressait cette proposition. Saïd Al-Barqah ne cachait pas son inquiétude : par le passé, la princesse avait éconduit l'ensemble de ses prétendants, repoussant catégoriquement des partis pourtant honorables. Aussi était-il plus que prévisible que, cette fois encore, elle s'opposerait à la décision du Conseil. » Yadamtissar, fille du Calife, ne se soumet pas à la volonté collective de sa famille désirant la marier afin de renforcer la paix du royaume. Cette princesse au fort caractère souhaite ardemment faire évoluer les traditions et, surtout, la place de la femme. Mais sa ténacité suffira-t-elle pour changer les mentalités ? Un voyage nous entraînant dans une région ensoleillée où le thé se déguste comme les rebondissements qui jalonnent cette intrigue familiale.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 octobre 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342163728
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Yadamtissar
Camille Saint-Martin
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Yadamtissar
 
Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
Retrouvez l’auteur sur son site Internet :
http://camille-saint-martin.societedesecrivains.com
 
À Youness,
pour sa beauté et sa piété.
 
À Noura,
pour son intégrité et son
courage de chaque instant.
 
À Intissar,
pour sa convivialité.
 
À Thierry,
sans qui ce roman
n’aurait jamais vu le jour.
 
À mes parents,
sans qui l’auteur de ce roman
n’aurait jamais vu le jour.
 
À Sa Majesté Q. I. S.
qui a fait de son héritage
ce qu’il est aujourd’hui
et m’a permis de confirmer
ce que je savais depuis toujours.
 
Celui qui est doué d’intelligence est malheureux, même au Paradis. En revanche, l’ignorant sait jouir même au sein de la misère.
Al-Mutanabbî
Personnages principaux
(d) signifie que le personnage est décédé. Pour les lieux, se reporter à la carte en page suivante.
Famille Ar-Rahmoun (le Califat, Quyat)
Farid (d)        Roi fondateur du Califat (aurait 88 ans)
Mohammed        Fils de Farid Ar-Rahmoun, actuel Calife (67 ans)
Ahlam (d)        Première épouse de Mohammed Ar-Rahmoun, mère de Yadamtissar (aurait 58 ans)
Souhila        Seconde épouse de Mohammed Ar-Rahmoun, mère de Fawzia et de trois filles plus âgées issues d’un premier mariage (Nafissa, Mansouria et Jawahir), tante éloignée d’Omar Ar-Rechdal (54 ans)
Yadamtissar        Fille de Mohammed Ar-Rahmoun et d’Ahlam, demi-sœur de Fawzia (20 ans)
Fawzia        Fille de Mohammed Ar-Rahmoun et de Souhila, demi-sœur de Yadamtissar (16 ans)
Famille Al-Kerad (Al Jannat)
Mohammed (d)        Roi fondateur d’Al Jannat (aurait 66 ans)
Kheira        Épouse de Mohammed Al-Kerad et mère de Mouhayr (68 ans)
Mouhayr        Fils de Mohammed Al-Kerad, actuel roi (45 ans)
Youssef        Premier fils de Mouhayr (25 ans)
Youness        Deuxième fils de Mouhayr (23 ans)
Yassine        Troisième fils de Mouhayr (17 ans)
Famille Ar-Rechdal (Munya)
Mourad (d)        Roi fondateur de Munya (aurait 75 ans)
Omar        Fils de Mourad Ar-Rechdal, actuel roi, cousin éloigné de Souhila Ar-Rahmoun (39 ans)
Intissar        Fille d’Omar (15 ans)
Haytham        Premier fils d’Omar (2 ans)
Salih        Second fils d’Omar (1 an)
Famille As-Salahad (Thawarat)
Abou (d)        Roi fondateur de Thawarat (aurait 74 ans)
Mohammed        Fils d’Abou As-Salahad, actuel roi (49 ans)
Karim        Premier fils de Mohammed As-Salahad (18 ans)
Othman        Deuxième fils de Mohammed As-Salahad (14 ans)
Zubayr        Troisième fils de Mohammed As-Salahad (11 ans)
Fonctionnaires royaux
Saïd Al-Barqah        Ministre du Calife Ar-Rahmoun, représentant du Conseil Califal (Quyat)
Hassan Al-Boudhar        Ministre des Armées du Calife Ar-Rahmoun, membre du Conseil Califal (Quyat)
Ali Al-Jaoudintendant de Thawarat et beau-frère de Mohammed As-Salahad (Thawarat)
Serviteurs et gardes
Noura        Servante de Yadamtissar et de Fawzia (Quyat)
Sahir        Garde des appartements de Yadamtissar (Quyat)
Haroun        Serviteur de Mohammed Ar-Rahmoun (Quyat)
Mostafa        Serviteur de Mouhayr (Al Jannat)
Ibrahîm        Serviteur de Youness (Al Jannat)
Selim        Serviteur de Yassine (Al Jannat)


 
Première partie
Chapitre 1
Dans ce désert aride et sans ombre, une caravane lourdement chargée cheminait lentement en direction de Quyat, capitale historique du Califat Ar-Rahmoun. Les empreintes laissées par les dromadaires formaient autant de sillons sinueux que le sable aurait tôt fait de combler à la faveur du vent. Une légère brise soufflait et, en dépit de la chaleur écrasante de ce mois d’août, l’influence rafraîchissante de la mer se faisait sentir. Après une halte bienvenue en milieu de journée à l’oasis de Maqrit, hommes et bêtes étaient repartis dans l’espoir d’atteindre la ville avant la tombée de la nuit. Le lendemain, ils livreraient l’essentiel de leurs marchandises aux greniers califaux puis iraient de souk en souk vendre le reliquat au plus offrant ; ils reprendraient ensuite la route marchande en direction du Sud, lestés d’objets artisanaux, de tissus et de myrrhe, qu’ils échangeraient des semaines plus tard contre de nouvelles denrées périssables.
 
À Quyat, la fébrile agitation du matin avait laissé la place à la douce torpeur de l’après-midi. Le vent s’engouffrait dans les rues désertées et les familles se réfugiaient derrière les murs épais de leurs demeures pour y goûter un peu de fraîcheur. Seul le port poursuivait son activité, le ballet incessant des bateaux en attente d’être gréés se mêlant à celui des débardeurs allant et venant sur les quais. À l’écart sur une hauteur couverte de palmiers et de dattiers se dressait le palais califal, ombre protectrice et silencieuse, veillant sur le peuple somnolent. Bien qu’il parût en apparence paisible, cet ensemble de bâtiments anciens n’en renfermait pas moins de nombreux cabinets de travail où s’activaient, tout le jour, ministres et fonctionnaires.
 
En plein cœur du bâtiment réservé à la famille royale, un homme replet remontait un couloir, porteur d’un message délicat. En sa qualité de ministre, Saïd Al-Barqah siégeait au Conseil Califal dont il était le représentant officiel ; celui-ci s’était réuni le matin même pour statuer sur la possibilité de consolider durablement les relations entre Quyat et Thawarat, siège du pouvoir du royaume As-Salahad, par le biais d’une union matrimoniale. Le Conseil appuyait fortement ce projet, la paix dans la région étant pour le moins précaire, néanmoins le Calife Mohammed Ar-Rahmoun avait au préalable souhaité connaître l’opinion de sa fille aînée à qui s’adressait cette proposition. Saïd Al-Barqah ne cachait pas son inquiétude : par le passé, la princesse avait éconduit l’ensemble de ses prétendants, repoussant catégoriquement des partis pourtant honorables, aussi était-il plus que prévisible que cette fois encore, elle s’opposerait à la décision du Conseil.
 
Une telle attitude n’aurait constitué une entrave pour la politique quyatie si la jeune femme n’avait pas eu depuis de longues années l’oreille du Calife. Avec une constance désespérante et contre l’avis du Conseil, le vieux monarque s’échinait en vain à ramener sa fille à la raison, là où l’expression de sa royale volonté aurait dû suffire à la faire obtempérer, et cela alors même que cette perpétuelle insubordination se révélait mortifère pour le royaume et ses sujets. Hélas, la princesse avait pleinement conscience de la liberté tacite que lui avait conféré son père en ce qui concernait le choix d’un époux, aussi Saïd Al-Barqah s’attendait-il cet après-midi-là à avoir avec elle une explication peu agréable. Parvenu aux portes de ses appartements privés, il demanda au garde en faction de l’annoncer, puis pénétra d’un pas vif dans un salon au décor élégant quoique fané ; confortablement installée sur un tapis persan, la princesse lisait, penchée sur un épais ouvrage de mathématiques. À l’arrivée du ministre elle se leva et le salua avec courtoisie, puis elle se tut, se contentant de le fixer avec méfiance. Après s’être incliné respectueusement, Saïd Al-Barqah hasarda un regard sur les coussins colorés qui s’amoncelaient près de la table basse, dans l’espoir que son hôtesse l’inviterait à prendre place. Mais celle-ci, désireuse de limiter au maximum la durée de l’entretien, n’esquissa pas un seul geste en ce sens et demanda poliment au représentant du Conseil Califal d’en venir aux raisons de sa visite.
 
— Votre Altesse Yadamtissar, déclara-t-il d’une voix majestueuse, le Grand Conseil s’est prononcé tout à l’heure en faveur du jugement de votre Noble Père, notre très respecté Calife, concernant ce projet d’union avec le prince Karim, fils du Noble Mohammed As-Salahad, ami et allié de votre Père. De votre côté, avez-vous reconsidéré notre offre ?
— Vous savez bien que non, Noble Saïd ! répondit-elle sèchement. J’y suis toujours fermement opposée et rien ni personne ne me fera changer d’avis.
— Ainsi donc, soupira le ministre, cette semaine de réflexion ne vous aura été d’aucun secours.
— Détrompez-vous, répliqua la jeune femme : elle m’aura permis de percer à jour les dernières manigances du Conseil et de ne pas céder à son chantage !
— Du chantage ? se récria Saïd Al-Barqah. Le mot est abusif, votre Altesse ! Votre vénéré père et nous-mêmes ne voulons pas vous contraindre de quelque manière que ce soit et…
— En effet, venir chaque matin quémander une audience, me tarauder jour et nuit pour suivre l’évolution de mes pensées, questionner mes serviteurs et pour finir, revenir à la charge jusque dans mes propres appartements ! Voilà qui ne ressemble pas le moins du monde au comportement de quelqu’un voulant me forcer la main, si je ne m’abuse…
 
Le représentant du Conseil soupira de nouveau en fixant le sol.
 
— Votre Altesse, sans vouloir vous offenser, votre refus n’est que chimère…
— Il suffit, Noble Saïd ! l’interrompit-elle d’un ton sans appel. Votre avis m’indiffère, et celui du Conseil également. Ma décision est irrévocable et je vous prierais à l’avenir de me laisser en paix. Ce sujet est clos.
— Mais votre père ainsi que le Conseil comptaient beaucoup sur cette heureuse issue qui pourrait s’avérer bénéfique pour notre peuple ai

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