Winnetou l’homme de la prairie
225 pages
Français

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Winnetou l’homme de la prairie , livre ebook

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Description

Second livre de Karl May que nous éditons en ebook, après Surcouf le Corsaire. Cette fois l’auteur nous emmène au Far West, au début de la conquête de ces territoires : un « pied tendre » (greenhorn) travaille pour une compagnie de chemin de fer qui pose ses rails à travers les territoires indiens. À cette occasion, notre héros va faire la connaissance de Winnetou, indien à l’esprit ouvert mais spolié par les blancs. Les deux hommes vont devenir amis, et notre pied tendre prendra la défense de la condition indienne.Comme dans Surcouf, on retrouve les belles valeurs de l’amitié, l’honnêteté, le respect d’autrui, la justice, le sens du devoir, le travail… De plus, le style est rapide et se lit agréablement. Un excellent livre pour la jeunesse.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782368781449
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

WINNETOU L’homme de la prairie

Karl May
Présentation
Secondlivre de Karl May que nous éditons en ebook, après Surcouf leCorsaire. Cette fois l’auteur nous emmène au Far West, au débutde la conquête de ces territoires : un « pied tendre »(greenhorn) travaille pour une compagnie de chemin de fer qui poseses rails à travers les territoires indiens. À cette occasion,notre héros va faire la connaissance de Winnetou, indien à l’espritouvert mais spolié par les blancs. Les deux hommes vont deveniramis, et notre pied tendre prendra la défense de la conditionindienne.
Commedans Surcouf, on retrouve les belles valeurs de l’amitié,l’honnêteté, le respect d’autrui, la justice, le sens dudevoir, le travail… De plus, le style est rapide et se litagréablement. Un excellent livre pour la jeunesse.
©Les Éditions Blanche de Peuterey. Visitez notre site web www.peuterey-editions.com etabonnez-vous à notre newsletter, et soyez informé des nouveautés.Suivez-nous sur les réseaux sociaux.
ISBN :978-2-36878-144-9
Le greenhorn
Cher lecteur, connais-tu le sensexact du mot greenhorn ? C’est une épithète fortirrespectueuse et même vexatoire.
Green veut dire vert, et horncornes d’escargot. Un greenhorn est donc un homme « vert »dans le sens qu’on donne à ce mot en parlant des fruitsinsuffisamment mûrs, autrement dit un homme fraîchement débarquédans le pays, un novice qui doit étendre prudemment ses antenness’il ne tient pas à courir le risque de se rendre ridicule.
Un greenhorn est un homme qui neparle pas du tout anglais, ou qui, au contraire, s’exprime dans unanglais par trop châtié et fleuri. L’anglais yankee ou l’argotdu Wild West blessent atrocement ses oreilles. Un greenhorn fume descigarettes et abhorre le monsieur qui chique. Un greenhorn, lorsqu’ila reçu une gifle d’un paddy, (  1 ↓ )court porter plainte devant le juge de paix, au lieu d’abattre sonagresseur sur-le-champ, comme le ferait un véritable yankee. Ungreenhorn n’ose pas poser ses bottes boueuses sur les genoux de soncompagnon de voyage, ni savourer sa soupe en claquant de la langueavec le bruit d’un buffle agonisant. Le greenhorn, soucieuxd’hygiène, emporte dans la Prairie une éponge grosse comme unecitrouille, dix livres de savon fin et s’encombre par surcroîtd’une boussole qui, dès le troisième jour, indique toutes lesdirections possibles, sauf celle du Nord. Un greenhorn note un tasd’expressions indiennes et quand, pour la première fois, il setrouve en face d’un Peau-Rouge, il s’aperçoit qu’il a envoyéses précieuses notes à sa famille au lieu de la lettre qu’ilgarde dans sa poche.
Un greenhorn a mis dix ans às’initier à l’astronomie, mais il lui faut mettre un temps aussilong avant de tâcher, sans succès d’ailleurs, de lire l’heurequ’il est dans le ciel étoilé. Un greenhorn, dans le Wild West,allume un énorme feu de camp dont les flammes montent dans l’airaussi haut qu’un arbre et s’étonne ensuite, quand il estdécouvert et enlevé par les Indiens, que ceux-ci aient pu trouversa trace. Bref, un greenhorn est un greenhorn... et j’en étais unà l’époque dont je parle.
N’allez pas croire cependantque je me sois douté le moins du monde que cette épithètepéjorative pût s’appliquer à ma personne. Pas le moins du monde,dis-je, car c’est encore une particularité dominante du greenhornque d’attribuer ce caractère à tous, sauf à lui-même.
Bien au contraire, je me croyaisun homme extraordinairement malin et instruit par l’expérience ;j’avais fait ce qu’on appelle des études et je n’avais jamaiseu peur avant les examens. Dans ma naïveté, je ne voyais pas quec’est la vie qui constitue la véritable haute école qui soumetcontinuellement ses élèves à de nouvelles épreuves. Lesdifficultés que j’éprouvais dans ma patrie, jointes au goût innédes aventures, me poussèrent à traverser l’Océan pour gagner cesÉtats-Unis où un jeune homme ardent et ambitieux avait alors bienplus de chances qu’aujourd’hui de réussir.
Certes, j’aurais pu trouver unebonne place dans les États-Unis de l’Est, mais l’Ouestm’attirait. Après une courte période où je tâtai tour à tourde divers métiers, je pus enfin partir pour Saint-Louis, équipé depied en cap, plein de courage et d’enthousiasme. Le sort meconduisit chez des compatriotes où l’on m’offrit une place deprécepteur. C’est là que je fis connaissance de Mr. Henry, unhabitué de la maison. C’était un original, un armurier quiexerçait son métier avec le dilettantisme d’un artiste et qui sefaisait appeler Mr. Henry, the Gunsmith.
Mr. Henry était un excellenthomme, en dépit des apparences, mais, hormis la famille en question,il ne fréquentait personne et se montrait rude et brusque avec sesclients, que seule l’excellence de ses armes attirait dans saboutique. Il avait perdu sa femme et ses enfants dans un tristeaccident dont il ne parlait jamais. Je pus néanmoins conclure decertaines allusions qu’ils avaient trouvé la mort au cours d’uneagression. C’est à la suite de cet événement que Mr. Henry étaitdevenu misanthrope. Il ne se rendait d’ailleurs pas compte de larudesse de son caractère. Mais il avait un cœur d’or, et plusd’une fois je surpris une larme brillant dans ses yeux quand je luiparlais de ma famille, à laquelle j’étais et suis encoreprofondément attaché.
La raison pour laquelle ilm’honorait, moi, étranger, d’une aussi grande amitié, m’échappacomplètement jusqu’au jour où il me la dévoila lui-même. Dèsmon arrivée, ses visites s’étaient faites plus fréquentes dansla maison où je vivais. Il aimait à assister aux leçons que jedonnais et, une fois celles-ci terminées, il m’accaparait pourainsi dire. Enfin, un jour, il me pria de venir le lendemain chezlui. Une invitation était une chose si exceptionnelle de sa part queje craignis de l’importuner en acceptant et m’abstins de cettevisite. Ma réserve ne fut pas du tout de son goût, et je revoisencore aujourd’hui le visage courroucé qu’il me montra lorsqueenfin je me décidai à aller le voir, et le ton dont il me parlasans même répondre à mon good evening.
— Où étiez-vous fourréhier, Sir ?
— J’étais à la maison.
— Et avant-hier ?
— Également à la maison.
— Vous vous payez ma tête.
— Je vous dis la véritémême, Mr. Henry.
— Pshaw ! Les jeunesoiseaux de votre espèce n’aiment pas rester au nid ; ilsfourrent leur bec partout, sauf là où c’est leur place.
— Et où est ma place,s’il vous plaît ?
— Ici, chez moi, compris ?Il y a longtemps que je voulais vous demander quelque chose.
— Pourquoi alors nel’avez-vous pas fait ?
— Parce que je ne voulaispas, vous entendez ?
— Et quand levoudrez-vous ?
— Aujourd’hui,peut-être.
— Allez-y carrémentalors, dis-je en m’asseyant sur le tour où il travaillait.
— Carrément ! Ondirait, ma parole, que je pourrais me gêner pour parler à ungreenhorn de votre espèce !
— Un greenhorn ?m’écriai-je en fronçant les sourcils, car je me sentaisprofondément blessé. Je veux bien croire que ce mot vous a échappépar mégarde.
— Ne vous faites pasd’illusions là-dessus, Sir. C’est à bon escient que j’aiprononcé ce mot. Vous êtes un greenhorn, et quel greenhorn !Vous avez la tête bourrée de lectures, on ne peut vous lecontester. C’est inouï ce que vous avez dû bûcher là-bas. Ceblanc-bec sait exactement la distance qui sépare les étoiles, ceque le roi Nabuchodonosor a écrit sur des briques, ce que pèsel’air, bref toutes sortes de fariboles. Et parce qu’il sait toutça, il se croit très malin. Mais essayez un peu de fourrer le nezdans la vie, hein ! pendant une petite cinquantaine d’annéespar exemple ; alors vous saurez peut-être, mais seulementpeut-être, en quoi consiste la vraie sagesse. Ce que vous avezappris jusqu’ici, ce n’est rien. Et ce que vous savezaujourd’hui, c’est encore moins. Vous ne savez même pas tirer.
Il avait dit cela d’un ton onne peut plus méprisant et avec la conviction de quelqu’un qui estabsolument sûr de son fait.
— Je ne sais pas tirer ?Hum ! répondis-je en riant. Est-ce là une question à laquellevous désiriez une réponse ?
— Si vous voulez. Ehbien ! répondez !
— Donnez-moi une arme. Cen’est qu’ainsi que je serai en mesure de vous donner cetteréponse.
Il écarta le canon de fusilqu’il était en train de visser, se leva, fit un pas dans madirection, ses yeux étonnés fixés sur moi et s’écria :
— Vous voulez une arme ?Je me garderai bien de vous en donner une. Je ne remets mes fusilsqu’à des mains qui en sont dignes.
— Alors, vous pouvez lesconfier aux miennes, ripostai-je.
Il me dévisagea à nouveau,d’abord de face, puis de profil, enfin il se rassit et reprit soncanon tout en marmonnant :
— Quel greenhorn ! Etquel toupet ! C’est à vous en faire perdre patience.
Je le laissai faire, car je leconnaissais bien. Puis j’allumai un cigare. Un quart d’heurepassa sans que nous ayons échangé une parole. Enfin, il n’y tintplus. Il leva son canon contre le jour, le contempla et dit :
— C’est qu’il estbeaucoup plus difficile de tirer que de regarder les étoiles ou delire les briques de Nabuchodonosor. Avez-vous jamais tenu une arme àfeu dans vos mains ?
Je pense bien.
— Quand ?
— Plus d’une fois, vouspouvez m’en croire.
— Et vous avez déjà viséet tiré ?
— Bien sûr.
— Et atteint votre but ?
— Naturellement.
Il délaissa à nouveau son canonet me regarda dans les yeux.
— Allons, allons !Avec vous on ne peut pas parler sérieusement. Je suis persuadé quevotre balle passerait à côté d’un mur de quinze mètres de hautet de quarante de large. Je ne suis pas un gosse et vous n’êtespas mon professeur, mettez-vous bien ça dans la tête. Vous n’êtesqu’un greenhorn, qu’un cancre. Et ça prétend savoir tirer !Décrochez-moi un jour cette vieille arme-là et essayez seulement deviser. C’est le meilleur « tueur d’ours » que j’aijamais vu.
Je me dirigeai vers l’endroitdésigné, pris le fusil et l’épaulai.
— Fichtre !s’exclama-t-il en bondissant sur ses pieds. Qu’est-ce que c’estque ça ? Vous vous promenez avec ce fusil comme avec unecanne ; pourtant c’est la pièce la plus lourde que jeconnaisse. Êtes-vous si fort que cela ?
Pour toute réponse, je le saisisde ma main

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