Victoria
364 pages
Français

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Victoria , livre ebook

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Description

Victoria n’a jamais su qui était son père. Elle est, sans l’avoir voulu, naturellement télépathe. Sa tante, Mina, va trouver ce supposé père, Philippe Lassan, au Liban. Un attentat tuant sa femme et ses deux enfants le laisse grièvement blessé. Georges Abou Ahmad, ami de Philippe, se rend à Paris. Il la ramène à Beyrouth où elle rencontre son père qu’elle va aider à guérir. Elle est elle même en danger.



De retour à Paris, elle est secrètement acheminée en Floride pour retrouver son grand-père richissime, également menacé par ce complot. Victoria est enlevée dans les Everglades. Au moment d’être violée et jetée aux alligators par son ravisseur, elle est sauvée grâce à ses dons de télépathe.



L’ignoble neveu responsable de tout est emprisonné avec ses complices mafieux. Son complice à Beyrouth se pend en prison. S’évadant du Réception Center de Miami, le neveu tente de reprendre la main en incendiant la villa du grand-père à Naples (Floride).



Finalement en fuite dans les « Ten thousand islands », désespéré, il est étouffé par un python. Il décède, achevant le dernier acte de ce complot.



Victoria, toujours amoureuse, va emmener tout le monde à Beyrouth pour épouser son Frank.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 octobre 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414496464
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-49676-1

© Edilivre, 2020
Première partie Le complot
Chapitre 1
— Qu’est-ce que tu fabriques dans ces vieilles photos, ma chérie ?
Ça fait une heure que je te parle. J’ai l’impression de m’adresser à un mur.
— JE TE PARLE ! s’époumona Mina.
Le chignon en bataille, les lunettes coincées sur son grand nez, la tante de Victoria posa, excédée, son journal avec son précieux sudoku pour interpeller sa nièce.
Dans l’appartement de la rue Laugier, la lumière baissait doucement. A cinq heures du soir, il faisait nuit sur Paris.
Victoria alluma la lampe du petit guéridon sans accorder à sa tante la moindre attention.
Elle regarda autour d’elle.
Evidemment, elle avait laissé son imper en boule sur un fauteuil et son blouson à cheval sur une chaise…
« D’époque ! »
Ne manquait pas de préciser sa tante à chaque fois qu’elle la surprenait en train de se balancer sur cette vieillerie.
D’ailleurs, tout le salon respirait les siècles passés…
Table Louis quelque chose, fauteuils épuisés par l’âge et tapis lassés des passages de l’aspirateur.
Sa chambre à elle, c’était plutôt Ikea et posters.
Mais c’était l’univers de sa tante. Son salon lui ressemblait… Une vie trop vite usée par les chagrins et les absences.
Victoria ne cherchait rien de précis dans ces photos.
Sinon, pourquoi pas, des réponses à une question jamais posée.
Elle abandonna le vieil album.
Sa tante lui parlait.
Ça, ce n’était pas nouveau.
Sa tante, Mina pour les intimes, parlait tout le temps. Victoria avait pris l’habitude de couper le son, d’autant plus qu’elle savait en général ce que sa tante allait lui dire.
Mais là, pour une fois, c’était peut-être le moment d’aborder les rivages d’un passé caché dans la brume des non-dits, des oublis, dans le confort des mensonges par omissions.
— Dis-donc ! Depuis que maman est morte, je n’arrête pas de me demander, au milieu de tous les secrets de famille toujours cachés…
Ne fais pas cette tête, je sais ce que je dis !
Entre vos cachotteries et vos sous-entendus avec maman.
Ces conversations interrompues quand je pénétrais » inopinément » comme elle disait, dans le salon.
Ce que j’entendais sans le comprendre et maman qui pleurait souvent. Elle n’est plus là. Maintenant, je suis une grande fille.
Je pense que tu pourrais peut-être me parler de mon père… Si par hasard tu en sais quelque chose.
Maman, à chaque fois que j’abordais le sujet, se mettait en boule… « Ça ne te regarde pas !
Ton père était un beau salaud.
Il m’a complètement laissée tomber pour disparaître du jour au lendemain vers je ne sais quel bled, sans doute au Liban ou un pays de ce genre. »
— J’ai eu beau essayer d’en savoir un peu plus…
« Mais tu n’as pas cherché à le retrouver ? Au moins, savait-il que tu étais enceinte ? Tu es restée comme ça sans rien faire ? »
Là-dessus, la dernière fois, j’ai failli me prendre une paire de claques. Alors je suis passée à autre chose.
— Et puis, elle est tombée malade avec cette saloperie de cancer qui la bouffait, j’ai bien compris qu’elle avait d’autres soucis et d’autres combats à mener plutôt que mon syndrome d’abandon à l’égard d’un homme disparu depuis vingt ans.
Victoria leva la tête vers sa tante. Sa lourde chevelure noir corbeau se détacha de la barrette et se répandit sur ses épaules. Elle plongea son incroyable regard vert de jade dans les yeux de sa tante. Elle soupira…
Sa tante se leva, ajusta ses lunettes, se rapprochant, elle se pencha vers elle avec tendresse.
— Viens t’asseoir avec moi sur le canapé, ma chérie. Que je te raconte. Ta mère n’a jamais voulu t’en parler parce que ça la rongeait toujours. Elle se sentait coincée, entre ton droit d’en savoir un peu sur ton père, tes origines et, de l’autre coté, sa peine et son incompréhension.
Au début elle l’a cherché… Elle était tellement amoureuse et tellement jeune…
Elle ne comprenait pas.
Et que peux-tu comprendre quand tu as vingt ans ?
Quand tu as l’impression d’avoir découvert l’absolu, l’amour dont on rêve dans les chaumières et que tout disparait sans raison, sans explications, sans coupable, avec seulement une victime qui n’y peut rien. Ta grand-mère venait de mourir. Elle se retrouvait seule dans ce grand appartement.
A ce moment là, j’habitais à Aix. C’est en venant à Paris avant ta naissance que je me suis rendu compte de l’étendue des dégâts.
C’est un peu de ma faute aussi.
J’étais en plein divorce. Je me battais pour sauver les meubles en face d’un homme manipulateur et procédurier. Franchement, je n’en n’avais pas grand chose à faire des états d’âme de ma sœur.
J’avais d’autres chats à fouetter.
Mais quand je suis arrivée, en voyant la catastrophe, je me serais battue pour mon égoïsme. Ta mère était dans un tel état de déprime. Enceinte jusqu’aux yeux et s’interrogeant…
« Pourquoi j’ai gardé ce bébé ? Qu’est-ce que j’en ai à faire d’un bébé…
Non mais, tu me vois élever ce petit toute seule alors que je ne sais même pas m’occuper de moi. »
Et là-dessus, elle fondait en larmes en s’accrochant à moi comme un arapède à son rocher…
Alors j’ai craqué. J’ai eu tellement peur qu’elle se foute en l’air avec son romantisme d’un autre siècle.
Tu me connais.
A chaque problème sa solution.
J’ai réglé vite fait mes affaires à Aix.
Et j’ai commencé à transférer mon agence à Paris.
Entre parenthèses, ça n’était pas rien. J’ai dû m’agiter comme un beau diable pour ne pas y laisser trop de plumes. J’ai largué mon appart, déménagé : trois valises et peu de meubles. Par précaution, j’ai acheté des paquets de kleenex pour les épanchements de ma petite sœur. Je me suis dit… Bon. C’est peut être un cadeau pour moi qui n’ai pas d’enfant. Eh bien, on va en avoir un à nous deux.
Tu te rends compte ! Ta mère ne savait même pas si elle attendait un garçon ou une fille… C’était tout elle ça !
Là-aussi, il a fallu tout prendre en mains…
A la fin, je ne savais plus laquelle des deux était enceinte. Tu parles d’un transfert.
Je l’ai emmenée chez la gynécologue, on a fait une échographie…
C’était toi… une fille !.
Ta mère a râlé parce que je lui ai piqué la moitié du salon pour te faire une petite chambre.
C’était ça ou on dormait toutes les deux ensemble. Et là, pas question, ta mère ronflait comme un sanglier.
Enfin tu es arrivée et tout a changé.
Tu étais le plus merveilleux bébé du monde. Avec tes incroyables yeux vert pâle, ta peau dorée et ta tignasse noir corbeau. Tu faisais notre bonheur et rendais jalouses toutes les mères du quartier.
La seule chose qui nous inquiétait, enfin… pas vraiment, mais nous paraissait bizarre, c’était l’impression que tu savais ce que nous pensions, ce que nous allions te demander.
Un coté petite sorcière qui nous surprenait toujours.
Tout a été magnifique. Je travaillais. Ta mère avait retrouvé sa joie de vivre et même un petit boulot. La vie allait dans le bon sens et nous étions heureuses toutes les trois.
Enfin, jusqu’à l’année dernière. Quand ta mère à commencé à souffrir en découvrant ce cancer sans doute caché depuis longtemps.
Elle ne s’est pas battue. C’est vrai. Parfois ta mère était bizarre. Elle a baissé les bras.
Elle savait que tu étais courageuse. Elle savait aussi que j’étais là.
Mais tu as raison.
Entre son décès, ton travail aux beaux arts et la vente de mon agence, je ne me suis souciée de rien d’autre et surtout pas de ton improbable père.
Mais, ma chérie, si tu penses que ça peut t’aider et si tu es d’accord, je vais m’en occuper ou, au moins, essayer de chercher une trace.
— Mina, tu sais ce que dit maître Yoda : « N’essaye pas. Fais le… Essayer ne mène à rien. »
Mais non, je rigole.
C’est vrai. J’y pense de plus en plus souvent. Ce n’est pas que de la curiosité. C’est une impression diffuse d’urgence… Mon Dieu, oui, c’est ça… j’aimerais bien savoir.
Ce que tu feras sera bien. Si c’est un salaud, je n’aurai pas de regrets. Si c’est un type bien, il pourra peut-être m’expliquer ce qu’il a foutu pendant vingt ans…
Peut-être que j’ai ses yeux. Ajouta-t-elle songeuse.
Hyper motivée, Mina se mit au travail. D’abord, la cave,.
Ah, la cave ! Cet endroit magique où s’entasse tout ce qui pourrait servir un jour et pourrit là depuis des lustres avec les souvenirs oubliés et les secrets de famille.
Elle décréta la levée des oublis et l’expédition « fouilles et poussière » pour traquer tous les documents de l’époque, les photos et les lettres.
Ou était sa sœur en 1998 ?
Qui fréquentait-elle, quelles études, bistrots, sorties, vacances ?
Photos jaunies, disques durs obsolètes ou effacés, amis disparus, copines qui ne s’appelaient plus comme elles auraient dû.
Avec cette idée de changer de nom en se mariant.
Quinze jours de faux espoirs, de découragement à lire les vieilleries, les inepties du journal intime de sa sœur…
Ah, il parait que j’étais un bas bleu et même une chieuse… mais heureusement… plus loin : Elle n’a pas tout à fait tort Mina. Je suis un brin bordélique, quand même.
Et puis, enfin, un indice. Tout mince comme un fil de la vierge dans le vent qu’un rien peut rompre.
Une photo.
Sur fond de ville en bord de mer, un jeune homme plutôt beau.
Evidemment elle n’allait pas imaginer sa sœur avec un cageot !
Mais ce n’est pas sa beauté qui la fit sursauter.
Ce furent ses yeux, les yeux de Victoria… Les mêmes. Verts, translucides, lumineux. A peine plissés sous le soleil.
Une ville. Mais où ? Un jeune-homme. Mais qui ?
Retourne la photo idiote !
Eh oui. Au dos, un nom ou plutôt un prénom : Philippe. Et un lieu : Beyrouth avec en prime, une date : 1997.
Elle fut à deux doigts d’appeler Victoria plongée dans un jeu stupide sur sa tablette.
Et puis

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