Valienka Tome I
326 pages
Français

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Valienka Tome I , livre ebook

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Description

Les peuples de Valienka sont en guerre. Les anciennes alliances ne sont plus et de nouvelles se sont créées.

Lyvvi, une créature dépourvue du Don de la Mère et qui a grandi isolée du monde. Elle se retrouve plongée dans les méandres de cette guerre sans en avoir conscience.

Son passé lui apparaît de plus en plus incohérent, mais le futur est d'autant plus flou quand elle comprend que rien ne correspond à ce qu'elle imaginait.

Ses parents adoptifs semblent en savoir bien plus qu'ils ne veulent l'avouer. Sa rencontre avec Umeigan et Ëtiliv bouleverse son monde, tandis qu'Egor décide de prendre le contrôle de son existence.

Et pourtant, Nolwe l'observe faire et à décider de la suivre jusqu'au bout...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 juillet 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332560186
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright




Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-56016-2

© Edilivre, 2013
Chapitre 1 La Tempête
Les vagues vinrent, dans un bruit assourdissant, s’écraser contre les remparts de la bâtisse. Leur fracas faisant écho à celui de son cœur et de son âme.
Chaque explosion faisait battre plus vite son cœur. Chaque cri des mouettes faisait vibrer son esprit. C’était comme si les éléments, la Mère elle-même, avaient conscience de son tourment, de sa souffrance voulue.
La tempête grandit en intensité, les vagues frappèrent la roche de plus en plus vite, jusqu’à ce que leur martèlement devînt tambour.
Cette musique mortuaire se répercutait dans toute la pièce, brisant le quasi-silence de leur prison. D’eux, pas un cri ne s’échappait, pas un gémissement ne troublait le moment.
Elle ouvrit un moment les yeux, pour voir, à travers les barrières magiques, la majorité de ses compagnons d’infortune la tête baissée de soumission, le regard détourné de honte. Tous avaient la tête rasée, tous ne portaient qu’un mince habit couvrant à peine leur corps. D’eux se détachaient quelques personnes pour qui elle avait développé de l’affection.
Un elfe qui avait eu jadis une longue chevelure de jais et qui, en ce moment, gardait obstinément ses yeux gris loin d’elle, refusant d’observer un spectacle qui le révulsait. Mais aussi un spectacle qui ne lui rappelait que trop ce qu’il avait lui-même vécu quelques heures plus tôt.
Un nain dont la barbe et les cheveux furent un jour céruléens. Assis au plus près de la barrière dans l’expectative de croiser son regard de ses yeux bleus une brève seconde pour tenter de lui insuffler réconfort et force.
Le tour que ses yeux firent de leur prison lui fit croiser un autre regard et elle regretta immédiatement d’avoir ouvert ses paupières. Le regard d’un de ses bourreaux.
Lubrique, salace, plein de désirs.
Il savait que bientôt ce serait son tour. En attendant, il se régalait du spectacle qui s’offrait à lui, en parcourant de ses yeux de sang son corps nu et meurtri par de trop nombreuses blessures, s’arrêtant pas moments sur sa croupe offerte.
Il pouvait alors voir le turgescent membre noir de son compagnon, paré de multiples parements, s’enfoncer toujours plus vite, toujours plus fort dans la chair tendre de leur captive.
Il regardait tout en caressant de ses doigts crochus, dont des griffes longues et aiguisées se détachaient, son membre aussi noir que son corps.
Elle aurait voulu pouvoir crier, hurler, pleurer sa souffrance, mais elle avait compris qu’ils n’attendaient que ça depuis le début. Depuis les six longs mois que durait son tourment.
Mais elle ne pouvait se le permettre. Si elle commençait aujourd’hui à montrer sa douleur, alors elle ne tiendrait pas et finirait par parler, par leur dire ses secrets en espérant qu’ils la libéreraient enfin de sa honte.
Mais elle s’y refusait. Parler signifierait la fin de toute chose, la fin de toute vie.
Leur victoire.
En sentant la semence putride et noirâtre se déverser en elle, elle retint ses vomissements et ses larmes.
Il fallait qu’elle se concentre. Il fallait qu’elle oublie tout ce qui était elle. Il fallait qu’elle ne perde pas un seul instant le rythme de la mélopée que jouaient les vagues au dehors. Rien d’autre ne devait perdurer. Juste cette mélodie, ce roulement avant l’impact, puis l’explosion.
Rien d’autre ne se devait de subsister, ni sa souffrance, ni son corps, ni ses pensées et encore moins son esprit. Elle devait faire abstraction de tout ce qu’elle était.
L’oubli. C’est tout ce qu’elle désirait.
L’oubli, c’est tout ce qui lui restait.
L’oubli. Pour ne pas sentir ces mains qui caressaient son corps, ces griffes qui s’enfonçaient dans la chair tendre de ses hanches. Pour ne pas ouïr les commentaires graveleux de son bourreau qui naissaient peu à peu après qu’il se soit remis de sa fatigue post-coïtale.
Et surtout, faire abstraction du rire cristallin d’Egor qui contrastait avec l’ambiance lugubre qui se dégageait de l’endroit où ils étaient.
– Je te le demande encore. Comment fabrique-t-on les boules de lumières ?
Les vagues, il fallait qu’elle se concentre sur les vagues, elle devait faire abstraction de cette voix mélodieuse qui émanait de ce corps d’une beauté trompeuse.
Un de ses bourreaux lui tira la tête en arrière, la forçant à regarder Egor.
Elle le détailla une nouvelle fois et eut un pincement au cœur en se rappelant la confiance qu’elle avait eu en lui, jadis. Elle s’était fait berner, comme tant d’autres, par la longue chevelure blanche, par les traits jeunes de son visage, son regard d’or et son parfum de pluie d’automne.
Il s’approcha d’elle, saisit son visage d’une main et lui caressa presque tendrement la joue.
– Parle-moi et tes tourments prendront fin. Tout ce que tu as à me dire est comment faire.
Ce regard qui plongea dans le sien, s’insinuant en elle.
La seule réponse qu’elle se résolut à lui donner fut un crachat entre les deux yeux.
C’était toujours la même rengaine. Ils la battaient ou la violaient, dans le but d’affaiblir son esprit, dans le but de la détruire, avant qu’il ne vienne et ne lui pose la même question et sa réponse à elle ne changeait jamais.
Près de six mois que l’histoire se répétait inlassablement. Ne comprenait-il donc pas que jamais elle ne parlerait ? Que jamais elle ne l’aiderait ? Qu’elle préférait sa mort à celle de milliers d’autres ?
– Tu ne changeras donc jamais… Comme tu le voudras… Kloz, c’est ton tour.
Le Sk’ia qui attendait son tour depuis tout à l’heure ne se fit pas prier et dans un mouvement sec et brutal s’enfonça dans le corps chaud et meurtri de Lyvvi.
Chapitre 2 Lyvvi
Irielle était une diétia d’âge mûr, mais de celles rendues belles par l’âge, d’une beauté naturelle jalousée par les femmes de la ville d’à côté. Elle avait une chevelure qui jadis avait été brune mais qui maintenant, striée de blanc et de gris, faisait écho à son regard de pluie.
Irielle avait une passion, la science. Un savoir décrié et jugé désuet par le monde entier car inutile quand la Mère donnait le Don à tous ses enfants. Alors, à quoi bon savoir qu’une pierre frottée contre une autre pouvait allumer un feu quand d’un simple geste de la main on pouvait le faire ?
Malgré tout, Irielle s’en passionnait et quand elle ne travaillait pas dans son potager, qui suffisait à lui seul à les nourrir elle et son mari, elle s’adonnait à sa passion sous son regard bienveillant.
Son compagnon, lui, avait été rendu aigri par la guerre qui avait lieu depuis déjà plusieurs siècles et à laquelle il avait dû participer durant sa jeunesse, n’en retirant pour toute victoire qu’une blessure inguérissable à la jambe droite, le forçant à marcher le moins possible et en claudiquant.
La mort de ses deux fils, quelques décennies plus tôt, l’avait rendu amer. Tous deux furent tués dans les combats qui faisaient rages depuis bien trop longtemps déjà.
Il était désagréable avec une grande partie des gens qu’il rencontrait et, tout comme sa compagne, refusait d’entendre parler de la période sombre qui ravageait leur monde. Après tout, ils n’étaient que de simples gens et ne comprenaient pas en quoi les troubles et les dissidences des grands devaient les concerner.
Ce fut par un doux matin pluvieux de printemps qu’elle la trouva, enveloppée dans une vielle cape élimée. Elle dormait paisiblement, suçant son auriculaire. L’enfant était allongée sous un arbre à l’orée de la forêt d’argent, la tête dans le creux d’une des racines striées d’or blanc. Elle ne devait pas avoir plus de trois ou quatre ans, elle avait de longs cheveux couleur de sang et une peau d’un blanc laiteux.
Irielle eut pour premier geste de reculer face à cette enfant dont la peau crayeuse contrastait tellement avec la sienne et celle de ses congénères qui était d’un doré chatoyant.
Malgré son effroi premier, elle s’en approcha comme elle aurait approché d’un animal sauvage et s’accroupit à côté d’elle. Délicatement, elle posa la main sur le visage famélique et commença à caresser les cheveux sales et humides. Après quelques secondes, son regard gris plongea dans deux yeux d’émeraude papillonnant.
– Bonjour enfant, comment te nommes-tu ?
Elle vit alors l’enfant froncer ses frêles sourcils avant de lui répondre qu’elle l’ignorait. Si Irielle fut troublée par cette réponse, elle n’en montra rien.
– As-tu faim ? lui demanda-t-elle.
– Oui, madame, lui répondit l’enfant.
– Appelle-moi Irielle.
La diétia se mit à fouiller dans la sacoche qu’elle emportait toujours avec elle et en ressortit quelques essiors d’un bleu océan qu’elle donna à l’enfant. Ce faisant et pendant que la petite fille mangeait, elle lui posa quelques questions. Après plusieurs minutes il devint évident que la fillette ne savait pas qui elle était, d’où elle venait, ce qu’elle faisait ici et où étaient ses parents.
Quand elle eut fini de se nourrir, Irielle l’aida à se mettre debout et, ensemble, ils allèrent vers la petite masure du couple.
Lorsque Wilfrik les vit arriver, il ne posa aucune question à sa compagne et l’aida à préparer une couche pour l’enfant dans leur chambre.
Ce ne fut qu’une fois qu’elle fut endormie dans la pièce d’à côté qu’il la questionna sur son origine autour d’une tasse d’hydromel. La diétia, peinée, lui raconta alors comment elle l’avait trouvée et le fait que l’enfant n’avait aucun souvenir de qui elle était. Elle se rappelait juste s’être réveillée sous ses caresses.
– Demain j’irai à la ville voir si une enfant a disparu, dit Wilfrik.
– Ce ne serait pas raisonnable avec votre jambe de parcourir tous ces kilomètres, j’irai, lui répondit Irielle.
– Je peux le faire, renchérit son mari ne supportant pas d’être traité comme

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