La lecture à portée de main
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
Je m'inscrisDécouvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
Je m'inscrisVous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Description
Sujets
Informations
Publié par | Québec Amérique |
Date de parution | 30 juillet 2012 |
Nombre de lectures | 7 |
EAN13 | 9782764410530 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Collection dirigée par Anne-Marie Villeneuve
De la même auteure
Adulte
Une jeune femme en guerre , Tome 2, printemps 1944 — été 194 5, Québec Amérique, 2008.
Une jeune femme en guerre , Tome 1, été 1943 — printemps 1944 , Québec Amérique, 2007. F INALISTE AU G RAND P RIX LITTÉRAIRE A RCHAMBAULT
Les Jardins d’Auralie, Québec Amérique, 2005.
Mary l’Irlandaise, Québec Amérique, 2001, compact, 2004.
Au Nom de Compostelle, Québec Amérique, 2003. P RIX S AINT- P ACÔME DU ROMAN POLICIER
Azalaïs ou la Vie courtoise, Québec Amérique, 1995, compact, 2002.
Les Bourgeois de Minerve, Québec Amérique, 1999.
Guilhèm ou les Enfances d’un chevalier, Québec Amérique, 1997.
Jeunesse
Le Chevalier Jordan, Hurtubise HMH, 2006.
La Funambule, Hurtubise HMH, 2006.
Le Triomphe de Jordan, Hurtubise HMH, 2005.
L’Insolite Coureur des bois, Hurtubise HMH, 2003.
La Chèvre de bois, Hurtubise HMH, 2002.
Jordan et la Forteresse assiégée, Hurtubise HMH, 2001.
Prisonniers dans l’espace, Québec Amérique Jeunesse, 2000.
La Revanche de Jordan, Hurtubise HMH, 2000.
Jordan apprenti chevalier, Hurtubise HMH, 1999.
Une terrifiante Halloween, Québec Amérique Jeunesse, 1997.
Tome 3 Jacques ou Les Échos d’une voix
roman
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Rouy, Maryse,
Une jeune femme en guerre : roman
(Tous continents)
Sommaire : t. 1. Été 1943-printemps 1944 -- t. 2. Printemps 1944-été 1945 --
t. 3. Jacques, ou, Les échos d’une voix.
ISBN 978-2-7644-0560-4 (v. 1, Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-0963-3 (v. 1, PDF)
ISBN 978-2-7644-01051-6 (v. 1, EPUB)
ISBN 978-2-7644-0630-4 (v. 2, Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-0964-0 (v. 2, PDF)
ISBN 978-2-7644-1052-3 (v. 2, EPUB)
ISBN 978-2-7644-0676-2 (v. 3, Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-0965-7 (v. 3, PDF)
ISBN 978-2-7644-1053-0 (v. 3, EPUB)
I. Titre. II. Titre : Été 1943-printemps 1944. III. Titre : Printemps 1944-été 1945. IV. Titre : Jacques, ou, Les échos d’une voix. V. Collection.
PS8585.O892J48 2007 C843’.54 C2007-941286-6
PS9585.O892J48 2007
L’auteure remercie le Conseil des Arts du Canada pour son aide financière.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Les Éditions Québec Amérique bénéficient du programme de subvention globale du Conseil des Arts du Canada. Elles tiennent également à remercier la SODEC pour son appui financier.
Québec Amérique
329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) Canada H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Dépôt légal : 1 er trimestre 2009
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
Révision linguistique : Claude Frappier et Diane-Monique Daviau
Mise en pages : Andréa Joseph [ pagexpress@videotron.ca ]
En couverture : Denis Nolet, L’Attente , 14 x 20 pouces, 2009.
Conception graphique : Célia Provencher-Galarneau
Conversion au format ePub : Studio C1C4 Pour toute question technique au sujet de ce ePub : service@studioc1c4.com
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
©2009 Éditions Québec Amérique inc.
www.quebec-amerique.com
Maryse Rouy
Tome 3 Jacques ou Les Échos d’une voix
roman
À Odette
Prologue
D ans la vie de Lucie Bélanger, une personne occupe une place bien particulière : Jacques, son frère. Avant la guerre, ce frère aîné, elle le connaissait peu, en raison de leurs cinq ans de différence et de centres d’intérêt qui, forcément, n’étaient pas les mêmes. Mais lorsqu’elle s’est tournée vers lui dans une période où elle avait besoin de support, il l’a soutenue inconditionnellement. Au fil des lettres, leurs liens sont devenus très forts et quand Lucie a cessé d’avoir de ses nouvelles à la fin du printemps 1944, ce silence l’a beaucoup inquiétée. Le soulagement d’apprendre qu’il était sauf, l’automne suivant, s’est nuancé de tristesse, parce qu’elle a su en même temps qu’il avait traversé une épreuve douloureuse dont il refusait de parler. Elle ignore tout de cet événement, à part qu’il a eu lieu au moment du Débarquement de Normandie, quand Jacques, détaché de l’armée de l’air pour être intégré au service spécial, a été parachuté dans le sud de la France pour entraîner un groupe de maquisards au maniement des armes.
Après la guerre, alors qu’ils séjournent seuls à Saint-Donat pour panser leurs blessures, Jacques dit à sa sœur qui l’interroge : J’ai ma cicatrice, moi aussi, que je ne suis pas encore prêt à montrer . Mais bientôt, la présence aimante et attentive de Lucie l’aide à surmonter cette incapacité d’évoquer le passé. C’est ainsi qu’une nuit, protégé par l’obscurité, Jacques, pour la première fois, traduit en mots ce qui hante ses insomnies. Il le fait comme il raconterait l’histoire d’un autre, comme si ce Jacques Bélanger parachuté en Comminges n’avait pas été lui. Parfois, sa voix se casse et le récit s’interrompt. Alors, sans un mot, Lucie prend sa main et la garde, le temps que l’émotion se résorbe et qu’il trouve la force de continuer.
PREMIÈRE PARTIE
I
J acques Bélanger avait l’impression d’avoir été projeté sur une autre planète. Lorsque son supérieur, à Londres, lui avait annoncé qu’il avait été choisi pour enseigner à des maquisards du sud de Toulouse le maniement des armes qu’on allait parachuter en même temps que lui, il avait précisé :
— Avec votre accent, si les Allemands vous arrêtent, ils n’y verront que du feu : ils vous prendront pour un autochtone.
Maintenant qu’il était sur place, Jacques soupçonnait son chef de ne jamais avoir entendu parler des Commingeois. Peut-être même ignorait-il le français ; à bien y penser, leur entretien s’était déroulé en anglais. Lorsque les trois jeunes hommes qui l’attendaient l’avaient repéré au sommet du cyprès où son parachute s’était accroché, Jacques n’avait rien compris à ce qu’ils disaient, et il avait ressenti un début de panique. Dans quelle langue s’exprimaient-ils ? Cela ressemblait à de l’italien ou de l’espagnol, deux idiomes qu’il ne connaissait pas, mais avait déjà entendus. Se pourrait-il qu’en raison d’une erreur de navigation il n’ait pas été largué en France ? Ce serait terrible. Mais il ne pouvait pas être en Italie : c’était trop loin de leur but, le pilote ne se serait pas trompé à ce point. L’Espagne par contre était proche. Cependant, il était difficile d’imaginer qu’il ait été possible de passer au-dessus des Pyrénées sans s’en rendre compte. Jacques avait pensé à tout cela très vite en détachant les sangles de son parachute qu’il ne parvint malheureusement pas à décrocher de l’arbre malgré ses efforts. Ceux qui étaient venus le réceptionner devraient trouver un moyen de l’enlever. Il réussit à descendre par lui-même sans pouvoir éviter de s’abraser les mains et les poignets sur l’écorce du cyprès. Bien que les branches minces et cassantes aient cédé sous ses pieds à plusieurs reprises, il toucha le sol sans encombre, mais non sans douleur : il pouvait à peine poser le pied droit. Occupé par les manœuvres à effectuer, il n’avait pas eu conscience de la rudesse de son contact avec l’arbre.
Le clair de lune lui fit découvrir que le hasard l’avait fait tomber dans le lieu le plus discret du village : le cimetière. Quant aux hommes qui étaient au pied du cyprès, ils ne se souciaient guère de discrétion et ne prirent même pas la peine de baisser la voix pour s’adresser à lui, ce qu’ils firent en français, à son grand soulagement. Leurs inflexions rocailleuses n’avaient rien de commun avec son propre accent montréalais, mais au moi