Une chanson d acier - Partie 2
330 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Une chanson d'acier - Partie 2 , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
330 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Dans la suite de cette saga, nous retrouvons Adam, toujours à la recherche de l'assassin de son père. En compagnie d’Alice et d’Alan, sa quête l’a mené à Aruca, la capitale du royaume de Wallane, où il espère découvrir l’identité d’Azraël. Tout au long de son parcours, Adam n’aura de cesse de lutter contre ses démons, ce désir de vengeance qui le ronge et l’empêche de se construire, mais l’amour d’Alice pourrait bien lui permettre de reconsidérer ces priorités.
Pendant ce temps, au sommet de l’État, le roi Léon III a réuni un conseil extraordinaire. Les Itrusques, des hérétiques du royaume poussés à la révolte par la répression violente du roi, s’attaquent à la noblesse et menacent l’équilibre du royaume. Dans cette période pleine d’instabilité, où l’ordre établi risque d’être renversé, le roi doit faire des choix pour combattre les rébellions et mettre en place de nouvelles réformes pour assurer la pérennité du royaume.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 juillet 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414091188
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0015€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-09116-4

© Edilivre, 2017
Chapitre 1 Un si noble conseil
En pénétrant dans la vaste salle, Léon se remémora le passage du vieil ouvrage de Ser Hylius, premier chef des Cinq de l’histoire et chevalier plus connu pour ses dons d’écriture que pour ses prouesses épée en main. Qu’ajouter à ce qui a toujours été dit sur la Salle du Conseil ? Qu’elle est vaste ? Que son plafond semble incrusté de milliers d’étoiles là où ont été fixés des diamants blancs entre les entrelacs de feuilles d’or ? Que sa table offre la forme du royaume pour placer tous les nobles à leur position, du plus puissant des ducs au plus piètre des comtes ? Que ses portes d’ébènes sont tenues par de lourds gonds de fer et fermées par des barres d’acier si massives qu’il faut trois hommes pour les manœuvrer aux ordres exclusifs du roi ? Que ses murs de marbre blanc sont ornés des portraits de chaque souverain ayant siégé en maître de Wallane leur vie durant ? Ce serait répéter les dires et les rumeurs mais les rumeurs prennent parfois les formes de la vérité.
Quatre siècles plus tard, chacun de ces mots conservait tout son sens puisque la Salle du Conseil n’avait jamais été modifiée durant ce large intervalle de temps. Inexpugnable, inaltérable, elle semblait impassible à toute logique temporelle, se contentant de poursuivre sa route à l’abri des bouleversements des années écoulées, témoin privilégiée des haut-faits, des débats les plus houleux et des décisions les plus glorieuses du royaume de Wallane. La table avait conservé sa forme pendant toutes ces années alors que tant de batailles de frontières avaient eu lieu sans que les rois n’eussent permis quelque modification que ce fut. Les diamants continuaient irrémédiablement de luire entre les lignes dorées du toit de la pièce, voûte grandiloquente et grandiose à la hauteur des ambitions humaines comme si seule la beauté la plus éblouissante pouvait être leur unique limite à atteindre. Les tableaux demeuraient imperturbablement accrochés à leur place, seulement rejoints par les royaux défunts des siècles écoulés, tel Léon II et son portrait tout en bonhomie, ou son père Léon, Premier du nom, éternellement associé à son austérité, sa barbe imposante et ses yeux gris autoritaires, rejoignant leurs nombreux prédécesseurs, du plus émérite au plus disgracié, du plus téméraire au plus lâche, du plus adulé à l’éphémère oublié. Et cela continuerait ainsi encore de nombreuses années, de nombreux siècles, de nombreuses dynasties, tant que la royauté durerait et elle durerait, durerait après lui-même, durerait grâce à ses enfants, ses petits-enfants, ses descendants destinés à supporter la lourde tâche de l’exercice du pouvoir.
Il était extrêmement rare que le roi se rende dans cette pièce puisqu’elle avait vocation à des réceptions aussi importantes qu’exceptionnelles. Cela faisait trois ans désormais qu’il n’y avait plus mis les pieds. Mais déjà à l’époque il s’était retrouvé dans cette situation, déjà la dernière fois quelqu’un l’avait précédé. Comme un symbole, alors qu’il venait juste de rejoindre la capitale après un mois de voyage, Louis Histarck se trouvait à sa place, les yeux fixés sur le royal entrant, son expression comme toujours indéchiffrable.
Le duc était vieux, couturé de cicatrices sur la moindre surface de son corps à l’exception du dos et de l’arrière des cuisses et ce pour une raison très simple : jamais Louis ne tournait le dos à un adversaire. Chacune de ses blessures avait été reçue à la guerre, jamais à la chasse ou en tournoi. Histarck ne joutait pas, il bataillait. Et le plus souvent il gagnait. Pour sa maison, pour son seigneur, pour la postérité.
Ses cheveux d’un gris luisant suivaient une courbe ondulée jusqu’à sa nuque. Pour le reste, son visage était totalement imberbe à l’exception de deux fins sourcils blanchâtres presque estompés. Son nez crochu surmontait une bouche aux lèvres pincées, ses joues creusées révélaient sa sécheresse. A cinquante ans passé, Louis n’était disgracié d’aucune once de graisse, se soumettant à un régime draconien qui en faisait toujours un guerrier redoutable, svelte, vif autant de corps que d’esprit. Car la force du duc ne résidait plus dans ses capacités de guerriers mais s’était logée dans ses talents de tacticien et de fins diplomate. Pour résoudre un conflit à la pointe de l’épée ou de la plume, il s’en trouvait peu capables de rivaliser avec le duc Histarck. Depuis trente ans, personne ne s’était trouvé en mesure de le vaincre, par la force ou par la roublardise. Ce qui en faisait le noble le plus redouté, le plus admiré et le plus influent de tout Wallane. Supérieur même au roi du temps de Léon II. Au moins son égal depuis l’avènement de Léon III.
Le roi savait ce que sa présence signifiait. Occupé par un imbroglio financier sur certaines mines d’une grande valeur, Louis s’était quelque peu désintéressé de la politique du royaume ces derniers mois. Cela avait donné toute latitude au roi pour agir mais ce temps de paix passagère était révolu.
Croisant ses mains noueuses, le duc se leva pour s’incliner respectueusement face à son suzerain avant de se rasseoir. Léon le salua à son tour avec une certaine raideur puis rejoignit sa place, celle qui le situait au centre de toutes les attentions, à deux pas à peine du duc. Aussi celui-ci n’eut qu’à murmurer pour se faire entendre :
« Un Noble Conseil convoqué avec autant d’urgence, la situation doit être des plus périlleuses pour alerter à ce point Sa Majesté.
– Elle l’est comme elle le fut la première fois que les Itrusques se sont manifestés, répondit Léon sur le même ton. Le monde actuel se révèle très délicat.
– Je comprends, approuva Louis. Deux comtes attaqués, l’un mort, l’autre sauvé de justesse. Ces hérétiques n’ont visiblement pas froid aux yeux. Mais il y a d’autres faits qui me préoccupent depuis quelques temps, Votre Grâce.
– Lesquels ? demanda Léon, légèrement surpris. Les révoltes paysannes semblent s’essouffler en même temps que la météo les rappelle à leurs obligations. Il n’y a pas eu de seigneur turbulent depuis des lustres et il me semblait que vos problèmes miniers étaient résolus…
– En effet, en effet, poursuivit le duc en balayant l’air de sa main, mais il y a des rumeurs sur des troubles hors de nos frontières, au niveau de la Muraille Alexandre, dans le froid glacial du Nord de Megor. De sombres nouvelles parlent de pillages, de razzias perpétrées par des engeances à demi-humaines. Visiblement, leur voisin le plus turbulent semble à nouveau s’agiter.
– Des rumeurs sans confirmation officielle, lâcha Léon, agacé.
– Des rumeurs remuant des spectres très anciens, corrigea Louis, mais des rumeurs encore certes, cloisonnées dans les lointaines contrées septentrionales.
– Il y assez de problèmes au sein du royaume pour éviter de se préoccuper des chuchotements de Megor, lança le roi, poings serrés. De plus, il y a ce nouveau Gouverneur du Nord en place depuis quelques temps déjà. Si la moitié de ce qui se raconte sur sa personne est vrai alors il saura tenir toute menace éloignée un moment. Suffisamment pour les oligarques fassent appel à notre secours. Dans le cas contraire, nous aurions tort de nous inquiéter pour rien ou de vouloir interférer dans leurs affaires.
– J’en conviens, Sire, tempéra le duc, mais à l’intérieur aussi, les nouvelles sont noires. Cette affreuse tragédie… »
Louis s’interrompit en entendant quelqu’un approcher, ce qui attira l’attention du roi. Aussitôt, son regard tomba sur la nouvelle duchesse du royaume et une pensée lui fit remarquer que le hasard était d’une ironie morbide.
Enveloppée dans un grand châle noire, Fanny Nathessac portait encore le deuil de son père disparu trois semaines auparavant. Il était déjà acquis que la jeune fille se rendrait à la capitale à la place de Ferdinand ; néanmoins, la nouvelle l’avait fortement ébranlée tout comme l’impossibilité d’assister aux funérailles. Les premiers devoirs de sa position se montraient bien cruels pour cette pauvre âme, réputée pour sa générosité et sa douceur, ce dont Léon, en partie responsable de ce fait, regrettait profondément. Autrefois, on décrivait la duchesse comme une beauté au regard envoûtant et au caractère fort. Autrefois, on comparait sa grâce à celle d’une chatte, agile et distinguée. Autrefois, le roi l’aurait cru.
Depuis, la perte et la chagrin avaient amaigri la jeune fille, creusant ses traits pour dépraver son élégance. Plus de port altier, plus de sûreté dans le maintien, plus de mine bienveillante, ne demeurait qu’un triste poids sur ses épaules et des cernes pour souligner ses yeux couleur chocolat rougis d’avoir trop pleuré. Même ses cheveux châtains dont on vantait les mèches rebelles n’étaient plus que des paquets fillasses retombant de manière désordonnée autour de sa face. D’elle, il émanait une sensation de fragilité qui fit émerger du cœur du roi une pitié piquante et sincère.
Il l’observa aller s’asseoir à sa place à pas lents, solennelle dans son deuil, et attendit qu’elle se fut installée avant d’oser prendre la parole :
« Dame Fanny, nous avons tous appris la terrible nouvelle de la mort de votre père. Je sais que nul mot ne peut apaiser le chagrin qui suit la disparition d’un proche mais je tiens à vous manifester ma plus profonde sympathie. Votre père était un vassal loyal et honnête, à défaut d’un ami très proche. Sa perte nous affecte tous, nous ne pouvons que compatir à votre douleur.
– Permettez donc que je joigne mes condoléances à celle du roi, poursuivit dans un murmure Louis. Je connaissais Ferdinand depuis de nombreuses années, c’était une personne que j’appréci

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents