Un accordéon dans le bleu du ciel
188 pages
Français

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Un accordéon dans le bleu du ciel , livre ebook

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Description

C'est dans une atmosphère conviviale que l'on retrouvait toujours le troubadour des bruyères. Il nous donnait tout de suite un aperçu de son immense talent à l'accordéon, car il possédait un style particulier qui n'appartenait qu'à lui. D'autre part, son instrument était doté d'une sonorité spéciale qui s'adaptait merveilleusement à tous les refrains folkloriques qu'il jouait avec tant de virtuosité, pour le bonheur de son entourage définitivement conquis. Et puis la beauté poétique des mots de ces refrains nous transportait instantanément dans un univers de paysages où régnait en maître le jaune éclatant des genêts. René Gérard Poupin rend un émouvant hommage à la riche tradition musicale du Massif central et en particulier au talent exceptionnel de Jean Ségurel, accordéoniste qui a su comme nul autre pareil faire vivre le folklore ancestral du Limousin et de l'Auvergne. Dans ces chroniques composées au gré des années, l'auteur ressuscite l'artiste en nous montrant son admiration pour la carrière et la personnalité de celui qu'il a eu la chance de fréquenter, ainsi que son attachement pour le charmant petit village de Chaumeil dont le musicien était originaire. L'enthousiasme de ce mélomane passionné incitera plus d'un lecteur à écouter ces inoubliables mélodies qui, immanquablement, les feront vibrer sous leur charme indéfinissable.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 décembre 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342158076
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Un accordéon dans le bleu du ciel
René Gérard Poupin
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Un accordéon dans le bleu du ciel
 
Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
Dédicace
Je dédie ce livre à tous mes amis connus ou inconnus qui, comme moi, ont aimé infiniment Jean Ségurel, cet accordéoniste d’exception, dont la musique à nulle autre pareille a remis au goût du jour le folklore du Limousin et de l’Auvergne. Par ses compositions chaque fois plus éblouissantes, il a su magnifier ce folklore et le rendre encore plus cher à nos cœurs…
Avant-propos
Il n’était pas prévu que je fasse un ouvrage comme celui qui vous est proposé aujourd’hui. En effet, cette idée ne m’avait jamais effleuré. Mais de bons amis qui me conseillent parfois et qui avaient lu mon livre, Le chemin de la Rivière, m’avaient affirmé que j’avais une façon très originale de présenter certaines choses qu’on laisse généralement de côté. Ce qui présente un intérêt évident. Alors ils m’ont suggéré avec insistance de rassembler certains textes que j’avais écrits et qui figuraient chaque année sur les bulletins édités par l’Association des Amis de Jean Ségurel, et ainsi d’en faire un petit recueil qui serait certainement très apprécié. Tout d’abord étonné de cette suggestion, puis même assez réticent, j’ai fini, après un certain temps, par me laisser convaincre. Après tout, c’était une éventualité quelque peu séduisante et qui serait jugée par beaucoup comme la bienvenue. D’autant plus, qu’après réflexion, j’aurais la possibilité par la même occasion de parler de Chaumeil, de Jean Ségurel, de ce qui me rattachait personnellement à lui, enfin, et surtout, de revenir au temps où l’Association des Amis de Jean Ségurel s’était constituée et avait pris son essor en rassemblant un grand nombre de ses compagnons de route et beaucoup d’admirateurs qui avaient été bouleversés par sa disparition. Cet enchaînement de sujets me plaisait beaucoup. Maintenant je pense avoir atteint à peu près ce but, celui de rendre un hommage supplémentaire à cet accordéoniste, qui ne nous a laissé que des regrets et qui probablement, du haut du ciel, doit participer à nos réjouissances édictées en sa faveur, émises pour concrétiser son souvenir impérissable.
Préambule spécial
Vous me pardonnerez de ne pas avoir cité dans ce livre le nom de nombreux accordéonistes. Qu’ils ne m’en tiennent pas rigueur. Je ne les oublie pas. Ils sont aussi dans mes pensées. Mais j’ai voulu surtout mettre l’accent sur ceux qui, en plus de m’avoir été très chers, m’ont conservé à un degré très élevé, malgré les années qui passent, leur amitié non seulement fidèle, loyale, affectueuse, mais surtout inaltérable.
 
D’autre part je tiens aussi à rendre hommage et à remercier de tout cœur, Rudy, un jeune homme que j’ai presque vu naître, et qui, maintenant âgé d’une vingtaine d’années, a toujours été à mes côtés quand j’avais quelques soucis informatiques dans la rédaction de ce livre. Pour ton affection et ton dévouement, MERCI RUDY !
Revoir Chaumeil
Une fois de plus, je me dirige vers Chaumeil. Il y a tellement d’années que je fais ce chemin ! Cette fois-ci, je choisirai une route un peu différente. Ce ne sera pas la plus directe. Et puis, en plus de cela, je m’y rends sans qu’il y ait une fête quelconque. C’est une lubie, un caprice de ma part. Il n’y a rien de prévu là-bas et personne ne m’y attend. Si j’ai pris soudainement cette décision, c’est un peu comme un pèlerinage, une sorte de besoin de satisfaire une idée qui m’est venue incidemment. Comme nous ne sommes qu’au début du printemps, le village sera probablement désert comme il l’est en dehors de l’été, quand les vacanciers et les résidents des habitations secondaires ne sont pas encore arrivés.
 
Je veux revoir, sans que personne ne soit autour de moi, ce lieu mythique, et réfléchir sur ce qu’il représente pour moi. Aussi ce jour-là je me suis décidé à prendre la route. En venant de Tours, après avoir rejoint l’autoroute Paris – Toulouse à Châteauroux, j’ai pris la direction de Limoges. De là, en continuant cette autoroute, je parviens rapidement à l’aire importante portant le nom de « Porte de Corrèze ». Sur cette aire providentielle, on peut se reposer, consommer quelque chose pour reprendre des forces et jeter un œil toujours intéressé sur les produits locaux qui sont en exposition. Maintenant je suis bien en Corrèze.
 
De cette halte bienvenue pour atteindre Chaumeil, il existe de nombreux itinéraires. Celui qui me convient cette fois-ci est la direction de Treignac, une belle petite ville sur les bords de la Vézère, qui semble toujours attendre le promeneur. Comme j’en ai toujours l’habitude, quand je passe par cette petite ville, j’en fais le tour à pied car son origine me passionne toujours. Son blason indique sa devise : trois portes, trois faubourgs, trois châteaux. Finalement je me trouve au pied de la tour de la Garde, du XVIe siècle et, à l’intérieur, je monte l’escalier de l’ancien hôtel Forest-Defaye. À son sommet, on découvre un beau point de vue sur la localité et les paysages environnants. Ayant terminé cet arrêt que je considère incontournable et Chaumeil n’étant plus très loin, c’est là aussi que plusieurs routes peuvent m’y conduire. Étant donné que rien ne me presse, j’opterai rapidement pour un chemin plutôt fantaisiste. Il n’est pas le plus facile, il est étroit et sinueux.
Il me mène à Veix, un minuscule village qu’il faut parfois chercher sur une carte, tellement il est petit. Mais c’est quand même la bonne direction. Pour diversifier aussi mon parcours, aurais-je pu tout simplement prendre la direction de Lestard et, de là, franchir le col des Géants. Mais je suis content de l’itinéraire adopté, qui est un véritable chemin des écoliers. Il me fera contourner le Puy-de-Suc-au-May qui s’élève au-dessus de la route. On se rappellera que Suc-au-May, en dialecte local, signifie « Lo Suc Als Mais », c’est-à-dire « Le Sommet qui porte les Mâts ». Ce nom bien étrange prête à réflexion. Peut-on trouver une signification qui puisse répondre à notre interrogation ? Non, à première vue on ne trouve rien. Cette appellation est sans doute si ancienne que les habitants âgés de la région n’en connaissent pas l’origine.
Enfin, entre-temps, tandis que je réfléchis sur cette dénomination étrange, Chauzeix apparaît. C’est un hameau, un lieu-dit, dirions-nous, constitué de quelques maisons claires et modernes. Puis, plus loin, par le cirque de Freysselines, le hameau du même nom est atteint. La vallée où se situe Chaumeil se profile déjà. Le massif granitique des Monédières est toujours là, sur le côté gauche de la route. Il date du plissement hercynien et culmine quand même à 908 mètres d’altitude. À son sommet, a été installée fort judicieusement une table d’orientation. De là, effectivement, de tous côtés, le regard se porte très loin. Par beau temps on réussit à découvrir tout à fait, dans le lointain, quelques volcans d’Auvergne. Il est de notoriété aussi que, sur les pentes des Monédières tout là-haut au-dessus de Maurianges, il a été aménagé une école de parapentes. Ce sont des activités de vols à voile très prisés en été par ceux qui aiment se lancer dans le vide. Beaucoup de jeunes à la recherche de sensations fortes s’y adonnent volontiers. Ils s’y donnent rendez-vous. Mais sur ces hauteurs vertigineuses il est nécessaire de consulter souvent la météo, car une bonne descente est tributaire de la direction du vent, qui peut changer inopinément au cours d’une même journée.
 
Le but suprême se matérialise. Encore quelques petits kilomètres et je suis à Chaumeil. En poursuivant cette route, je regarde autour de moi et je suis ébloui par la nature en fête. De chaque côté, c’est un foisonnement de landes, de bruyères, de genêts, de framboisiers sauvages et de myrtilles. En somme, un tapis végétal naturel qui éclate de fraîcheur et de pureté. Mais déjà, j’aperçois le clocher de l’église de Chaumeil, qui a du mal à se hisser au-dessus des maisons. Curieusement je me sens un peu étourdi. Est-ce la fatigue engendrée par la longueur du chemin qui se fait sentir ? Non, ce n‘est pas cela, j’ai l’habitude des longues routes. Au fond de moi, d’une manière surprenante, je perçois un je-ne-sais-quoi de troublant, une vague sensation qui se manifeste insensiblement. Je pense qu’il s’agit d’une sorte de contentement intérieur, qui a de la peine à se définir exactement. Cependant, en s’interrogeant subrepticement, il est évident que cette perception mystérieuse et fugitive existe bien. Et la question se pose. Le village de Chaumeil aurait-il parfois le privilège d’influencer le visiteur et de lui apporter cette sensation de bien-être qu’on éprouve surtout quand le but recherché est atteint, quand la satisfaction d’être enfin parvenu là où l’on voulait aller survient clairement ? Il est indéniable que c’est une étrange impression, une jouissance indéterminée que l’on accueille avec sérénité.
 
Mais, devant moi, je vois encore un petit pont. Il enjambe, disons, une mini-rivière, la Douyge, dont l’eau coule, chantante sur les cailloux. Puis la route s’élève vers le village situé sur une espèce de plate-forme par rapport au bas-fond que l’on vient de quitter. Sur la pente, à gauche, se présente fièrement la Maison de Pays des Monédières, gérée par une communauté de c

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