Trois morts dont deux graves
62 pages
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Trois morts dont deux graves , livre ebook

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Description

Cette affaire pourrait très bien se terminer ainsi, bêtement : je récupère mon Zodiac et je rentre au port sans trouver de réponses à mes questions ni de nouvelles de mes clients. On a vu de tout en mer. Des bateaux fantômes, des triangles des Bermudes, des revenants, des Hollandais volants, toutes sortes de légendes plus ou moins farfelues. Je pourrais imaginer toutes sortes d'hypothèses. Des trafiquants, des gangsters en cavale, des espions, des farceurs ? Mystère et boule de gomme. Mais les choses en seraient restées là. Ce que je découvre me fixe au moins sur un point : ce sont des assassins !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 juin 2011
Nombre de lectures 2
EAN13 9782748381962
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0041€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Trois morts dont deux graves
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Mon Petit Editeur

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Mon Petit Editeur
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Trois morts dont deux graves
 
 
 
À Stefan Czerkinsky squatter du concept,
membre fondateur du Flux Flux Klan et des Saratoga Space Messengers
 
 
 
 
« Un café l’addition siouplait »
Lao Tseu
 
 
 
 
Avertissement : toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existé serait bien entendu fortuite.
 
 
 
Little Wing
 
 
 
J’ai passé la journée en mer à promener des touristes américains, deux couples dans la quarantaine, qui n’avaient pas l’air de s’intéresser à autre chose qu’au sexe et à l’alcool, du genre partouzard échangiste, et qui n’auraient pas détesté me faire participer à leurs petites sauteries.
En fait de croisière, j’ai mouillé Little Wing , mon cotre de 45 pieds, dans une petite anse pas trop fréquentée de Scrub Island où j’ai l’habitude d’emmener mes clients. Je les ai laissés se débrouiller tous seuls avec leurs fantasmes, et je suis allé pêcher le repas avec mon masque et mes palmes, après avoir planqué la clé de contact du moteur en lieu sûr. Je n’aime pas laisser mon bateau à des inconnus, et je ne le fais que lorsque je suis certain qu’il n’y a pas de risque.
J’ai organisé le coup de la "pêche miracle": un pêcheur de mes amis dépose quelques langoustes dans une nasse qu’il mouille en un endroit convenu et au bout d’une demi-heure j’en remonte une par personne. Le succès est garanti et ça me permet de justifier un petit supplément à mes tarifs. Après deux ou trois ti-punchs bien tassés, je leur ai servi les langoustes grillées à point, arrosées d’un vin rosé, et pour les achever un rhum vieux d’Haïti. Après ça j’ai pu faire ma sieste tranquille.
Bref, une journée normale vient de s’écouler et après avoir ramené mes clients au port, je range le bateau. Je suis en train d’installer le panneau sur lequel est écrit :
 
 
PROMENADES EN MER
CROISIÈRES À LA JOURNÉE
AVEC CAPITAINE EXPÉRIMENTÉ
OPEN BAR
S’ADRESSER SUR PLACE OU À LA TRINQUETTE SUR LA MARINA
 
 
quand mon mobile se met à sonner.
 
C’est Louis, qui tient un petit comptoir sur la marina. Il vend des souvenirs et travaille pour quelques propriétaires de bateaux qui font du charter individuel. Il touche une commission sur les clients qu’il envoie. Il me dit que j’ai trois clients pour ce soir.
 
Je lui rappelle que je fais du day charter et qu’en principe je ne sors pas la nuit. Il me répond qu’ils veulent juste une balade au clair de lune. Ils s’en vont demain et veulent terminer leur séjour sur une petite note romantique. Ils paient tarif double. Après tout j’aime bien naviguer de nuit, la météo est bonne, et ce dernier argument m’a convaincu.
18 degrés Nord – 64 degrés Ouest
Le plafond de la cabine vient à ma rencontre à la vitesse d’une chute sans fin tandis qu’une violente migraine m’assaille. Je mets un certain temps à réaliser où je suis et malgré les efforts déployés pour me lever de la couchette où je suis allongé, je me retrouve à quatre pattes sur le plancher de la cabine, la tête entre les bras. J’ai l’impression d’avoir dans la tête un type qui joue au golf et qui envoie ses balles sur les parois de mon crâne.
 
Cette position me fait du bien et je reste un moment immobile essayant de rassembler mes esprits et retrouver mes sensations. Il fait jour, et le bateau ne donne pas l’impression d’avancer. Aucun bruit particulier n’est perceptible, mis à part ceux habituels du léger clapotis contre la coque.
 
Au bout d’un siècle je parviens à me lever péniblement, des élancements plein la tête, puis à atteindre l’échelle de la descente que j’escalade précautionneusement. Un rapide tour d’horizon m’apprend que le cotre est livré à lui-même, à la dérive hors de vue de toute côte. Il n’y a pas un souffle d’air. La mer est d’huile, avec une houle imperceptible qui fait légèrement rouler le bateau.
 
Je m’empare d’un seau en plastique dans un coffre du cockpit et le balance dans l’eau au bout d’une corde. J’en ramasse un plein d’eau de mer que je me verse sur la tête. Je recommence l’opération plusieurs fois et me sens un peu mieux.
 
Après m’être assuré qu’il n’y a pas de danger imminent, tel qu’une menace de coup de vent ou un navire faisant route sur moi, je descends dans la cabine me faire du café que j’avale brûlant avec une bonne dose de paracétamol, et je me mets à réfléchir. Du moins j’essaye parce que c’est pas facile de réfléchir avec un type qui joue au golf dans la tête. Le type finit par se calmer et je reprends mes esprits là où je les avais laissés. Apparemment ils sont tous là, sauf un ou deux, mais ils finiront bien par revenir. Le résultat de mes réflexions est le suivant :
- primo : je suis vivant, le bateau est en bon état mais le Zodiac a disparu ;
- secundo : je ne sais pas où je suis ;
- tertio : qu’est-ce que c’est que cette histoire et où sont passés mes "clients" ?
 
Il est dix heures du matin et un point par satellite me donne ma position : 18 degrés Nord – 64 degrés Ouest
Soit 70 milles nautiques dans l’ouest de l’île de Saint-Martin.
Il ne me reste plus qu’à répondre à la dernière question, et curieusement ça me rassure.
 
Bon ! J’ai été drogué et j’ai dormi comme une masse pendant une dizaine d’heures. Pendant ce temps Little Wing a navigué plein ouest à 7 nœuds. Le moteur est froid et j’ignore depuis combien de temps il est arrêté. Ça doit faire plusieurs heures qu’ils ont abandonné le bateau. Pour aller où ? Et par quel moyen ? L’avenir nous le dira peut-être.
 
J’écarte d’emblée toute hypothèse d’accident. Je prends les jumelles pour tenter d’apercevoir quelque chose et fais un tour d’horizon, mais en vain. J’essaie de mettre le moteur en marche et, comme je m’y attends, le réservoir est à sec. Je réalise alors que le bateau a dû marcher sous pilote automatique jusqu’à ce qu’il tombe en panne de carburant, ce qui veut dire que mes "clients" ont pu débarquer à n’importe quel moment, et laisser le bateau faire route tout seul pendant des heures.
 
Le jerrican de vingt litres de fuel que je garde toujours en réserve est à sa place. Je le vide dans le réservoir et, après avoir réamorcé la pompe, je peux enfin mettre le moteur en marche et me diriger vers l’est et Saint-Martin, mon point de départ.
 
Avec vingt litres de carburant, je n’ai pas assez pour regagner le port et je compte sur une petite brise pour m’y aider. En attendant, je branche le pilote automatique et me prépare un solide petit déjeuner : œufs brouillés, bacon, pain grillé, le tout arrosé de thé fort et sucré. Après quoi je prends une douche, je me brosse les dents, et je me rase. Là-dessus j’avale un café serré et me sens presque ressuscité.
 
Il est environ deux heures de l’après-midi lorsque je remarque à quelques milles devant moi un petit point noir qui semble immobile. Je ne suis pas long à réaliser qu’il s’agit de mon Zodiac, ce que les jumelles me confirment.
Il me faut bien une demi-heure avant d’y arriver, et j’éprouve un malaise grandissant au fur et à mesure que je m’en approche.
 
Cette affaire pourrait très bien se terminer ainsi, bêtement : je récupère mon Zodiac et je rentre au port sans trouver de réponses à mes questions, ni de nouvelles de mes clients. On a vu de tout en mer. Des bateaux fantômes, des triangles des Bermudes, des revenants, des Hollandais Volants, toutes sortes de légendes plus ou moins farfelues. Je pourrais imaginer toutes sortes d’hypothèses. ...

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